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Le Chant du Couchant XIII

Le silence régnait dans la petite chambre close, bien que les bruits de la nuit commençaient à résonner par la fenêtre grande ouverte, à laquelle était appuyée une Dol'Taim renfrognée. Rehyan, elle, faisait les cents pas au centre de la pièce depuis des heures maintenant, mais ne semblait toujours pas avoir évacué assez de frustration pour s'arrêter de sitôt. Naïa restait silencieuse, assise sur son lit au côté de Lefko, qui fixait le vide.

Bien qu'aucune ne semblait avoir envie d'en parler, une question était suspendue dans l'air de la pièce à l'atmosphère lourde, une question qui tourbillonnait sans réponse dans les esprits des quatre femmes: que faire maintenant? Attendre bêtement, telles des prisonnières? S'enfuir? Mais pour aller où? Sans la Kesjarinna, le voyage perdait tout son sens... et sans elle, Lefko ne pourrait parvenir à remplir sa part du marché. La situation semblait sans issue...

Dol'Taim quitta son observation renfrognée pour fixer la porte d'un air tendu, et, un court instant plus tard, la clef tourna dans la serrure, faisant sursauter les quatre compagnes. La porte s'ouvrit sur le visage buriné de Jundvir.

-Traitre! Cracha immédiatement Rehyan.

Le vieux guerrier la fixa dans les yeux, et son autorité naturelle sembla calmer même la jeune kisaeng.

-Vous avez une visite. Préparez vos affaires.

Derrière lui, une chevelure blanche se détacha sur l'obscurité des couloirs en pierre du palais. Kiine pénétra d'un pas impérial dans la chambre, vêtue de son long manteau noir de voyage.

-K-Kiine? S'exclama Lefko. On... t'as autorisée à venir?

Le regard glacial de l'impératrice gela l'opaline sur place. Elle semblait au comble de l'irritation.

-Je n'ai besoin de l'autorisation de personne dans mon empire. Asséna-t-elle. Le conseil peut bien donner ses ordres, en fin de compte, l'armée m'est fidèle, et tant que ce sera le cas, je serai l'unique dirigeante de l'empire Nordique!

-Lefko s'inquiétait simplement. La calma Naïa, conciliante.

-Que faisons nous, alors? Nous donnons une bonne leçon au conseil? S'excita Rehyan.

-Nous partons sur le champs pour Helljarchen. Répondit simplement la Kesjarinna. Cela vaut mieux, Yurena n'est plus sûre.

-Plus sûre comment? Demanda Lefko.

-Plus sûre comme des guerriers personnels des membres du conseils en chemin pour Yurena. Le conseil a l'air d'avoir en tête plus de moyens pour me retenir ici, et je doute que ce ne soit pour renforcer sa position à mes dépends.

-Mais... et ta famille?

-Elpa les accueillera à la tribu de Kynareth le temps de notre voyage, et elle sera celle qui règne en mon absence. Quant à nous, nous allons mener notre mission au plus vite, car à mon retour, il y aura du ménage à faire dans l'empire... maintenant, execution! Nous serons partis d'ici une heure.

Sur ces mots, elle se retourna et quitta la pièce. Derrière elle, Jundvir jeta un regard aux quatre femmes.

-Je ne peux désobéir à un ordre direct du conseil, alors je ne vous accompagne pas. Mais je vous souhaite bonne chance.

***

Le grognement sourd des fenrirs emplissait la petite cours. Les loups géants sentaient la tension qui régnait dans l'air, mais étaient également excités à l'idée d'enfin partir. Les épais baluchons d'affaires étaient prêts, pendant au flan des selles. Beaucoup de monde s'affairait, au delà du petit groupe qui devait partir pour les terres des nains, car la Kesjarinna n'avait pas menti en annonçant mettre sa famille à l'abri chez sa soeur en son absence. En conséquence, une myriade de servants et guerriers s'affairaient dans un silence plus que relatif, mais avec une hâte fébrile.

-Soyez discrets! S'exclama Triss, vêtue, comme toujours, de son armure de cuir trempé. Plus tard le conseil sera mis au courant, plus loin nous serons quand ils tenteront de s'y opposer.

Kiine pénétra dans la cours en coup de vent, et inspecta les préparatifs.

-Partirons-nous à l'heure prévue? Demanda-t-elle à sa garde du corps.

-Je pense que oui, Dragonicide. Mais es-tu sûre que-

-Nous en avons déjà parlé, Triss. La coupa la Kesjarinna. Je ne partirai qu'avec Lefko et ses compagnes.

-Je m'y oppose toujours, Kesjarinna. Répondit tout de même Triss. Notre mission est de te protéger, et-

-Mais votre mission est aussi de m'obéir, et je vous ordonne de défendre ma famille. Tes filles, Triss. Ne sont-elles pas importantes à tes yeux?

-Et aux tiens? Rétorqua la guerrière blonde. Ce sont tes filles aussi, Kiine. L'as-tu oublié?

La Kesjarinna ne répondit pas, sellant son fenrir.

-Je m'excuse. Finit par dire Triss. C'est juste que...

-C'est la dernière fois, Triss. La dernière fois que je m'enfuis ainsi. Ce voyage... c'est celui qui doit tout régler. Et si ce n'est pas le cas... eh bien je n'en reviendrai probablement pas.

-Kiine...

-C'est pour cela que je veux que toutes mes filles gardent... au moins une mère auprès d'elles. Continua-t-elle. Une vraie mère. Pas une mère absente comme je l'ai été.

-Arrête de parler comme si tu n'allais pas revenir! S'exclama Triss.

-Mère?

La petite voix tremblante de Bella perça au milieu du tumulte. Triss et Kiine échangèrent un regard rapide.

-Tu... ne vas pas revenir? Mais... tu m'avais promis...

-Je vais revenir, ma fille. Lui sourit la Kesjarinna. Il n'est pas question que je vous abandonne. Aucune d'entre vous ne perdra de parents. Maintenant, vas vite préparer tes affaires.

Le regard peu assuré, Bella s'éloigna cependant au milieu du tumulte.

-Je me demande de qui de nous deux elle tient ce caractère si renfermé... sourit Triss.

-Je suis désolée, Triss. Glissa la Kesjarinna. J'aurai aimé être une meilleure compagne, et une meilleure mère...

-Moi aussi, Kiine. Moi aussi... mais tu as intérêt à revenir en vie.

-Et tu as intérêt à donner du fil à retordre au conseil jusqu'à mon retour. Ce sera l'occasion d'immenses réformes, à mon humble avis.

Triss sourit. Kiine enfourcha Annsvir, et la fenrir couleur crème eu un glapissement de plaisir à l'idée de partir.

***

Lefko rejoignit ses compagnes dans la cours en effervescence, tandis qu'un premier groupe de guerriers quittait l'enceinte du palais avec une partie de la famille impériale, glissant silencieusement à travers la cité endormie vers le nord et la tribu de Kynareth.

-Pardon du retard. S'exclama-t-elle à l'attention de Rehyan, qui sembla ne pas l'entendre, trop occupée à s'extasier devant la fourrure et la force du fenrir qui lui avait été confié.

Lefko se précipita vers son propre loup géant, une femelle docile au poil tacheté de blanc. C'est alors qu'une main se posa sur son épaule, qui la fit sursauter.

-N'oublie pas de toujours être sur tes gardes, Lefko. Fit la voix amusée de Triss.

-J'y travaille, j'y travaille, mais je suis un peu...

-Secouée? Normal. Mais n'oublie pas de te concentrer sur ton mantra, même lorsque ton esprit n'est pas au top de sa forme. Ça finira par devenir un automatisme, et tu ne pourras plus être surprise par quelqu'un qui ne tente pas de camoufler sa présence.

-Je m'en souviendrai... quand partons nous?

-Je ne pars pas avec vous. Déclara Triss en se grattant la joue. La Kesjarinna veut que je garde sa famille, et pense qu'une petite troupe sera plus discrète...

Lefko eut un coup au coeur en entendant cela. Son appréhension commença à se décupler. Certes, Kiine était très puissante, mais Lefko et ses compagnes étaient loin de savoir se défendre aussi bien que les mains de la Kesjarinna.

-Ne t'en fais pas, il n'y a pas de meilleur endroit pour s'améliorer que la pratique. La rassura Triss. Mais... il est vrai que je me sens plutôt mal à l'idée de voir la Kesjarinna partir sans escorte. Alors... viens avec moi quelques instants.

Triss entraina Lefko à part, proche de la louverie où les fenrir dormaient en temps normal.

-Tiens, prends ceci. Murmura Triss en glissant un petit artefact dans la paume de Lefko.

Il s'agissait d'une pierre en pendentif, sur laquelle était gravée de nombreux symboles. Lefko sentit immédiatement une douce chaleur émaner de l'objet, et sa vibration douce se répandre dans le mantra.

-Cette rune m'est liée. Expliqua Triss. Je l'ai forgée avec mon sang. Normalement, c'est Bjorn qui l'a, mais je te la donne... de cette manière, tu pourras toujours ressentir comment je vais. Mes émotions, humeur, si je suis blessée...

Lefko eut un regard suspicieux.

-Tu es sûre que c'est la seule raison pour laquelle tu me donnes cela? Cela ressemble tout de même à un objet très... intime. Bjorn est ton compagnon, non? Et pourquoi le donner à moi et non à Kiine?

Triss eut un petit rire gêné.

-J'avoue que j'avais imaginé que tu poserai moins de questions... eh bien... je suis capable de pister la vibration de cet objet sur une très longue distance, puisqu'il m'est lié. Comme ça, en cas de problème...

Lefko sourit.

-Je comprends. Pas un mot à la Kesjarinna, j'imagine?

-Il vaut même mieux qu'elle ne le voie pas, elle le reconnaitrait immédiatement...

-Très bien, je ferai en sorte de...

Un rugissement interrompit les deux femmes, et la porte d'un des box de fenrir se courba sous le poids de son occupant, qui semblait vouloir passer au travers.

-Qu'est ce que... s'exclama Lefko, effrayée.

-Ce box? Mais c'est celui de...

Un nouveau rugissement retentit, interrompant net la phrase de Triss, tandis que plusieurs personnes paniquées accoururent depuis la cours pour tenter de faire arrêter ce bruit qui mettait à mal toute tentative de discretion.

-Qu'est ce qu'il se passe ici! S'exclama Sylgia en tempêtant dans la louverie. Les ordres sont à la discretion absolue!

-C'est Torgal, Sylgia! Il s'énerve contre sa porte!

-Tor... Torgal? Répondit Sylgia, estomaquée. C'est... je...

Immédiatement, son regard se porta sur Lefko. Il semblait encore plus venimeux qu'à l'accoutumée, comme si l'opaline venait de se rendre coupable d'un crime dont elle ignorait la nature.

-Il faut appeler la Kesjarinna. C'est la seule à pouvoir s'occuper de Torgal! Reprit Triss. Vite, avant qu'il ne réveille toute la ville!

-Pas besoin. Rétorqua Sylgia.

La guerrière helienne s'arc bouta contre la porte du box, en saisit le loquet et l'ouvrir en grand, à la surprise générale. Derrière, la gueule noire d'un immense fenrir noir comme la nuit se dessina, et Torgal sortit de son enclôt avec une démarche prudente, mais ne laissant que peu de doute sur sa force. Son regard balaya l'assemblée avant de se fixer sur Lefko.

-Ne soutiens pas son regard, sinon... commença Triss.

-Fais le! La coupa Sylgia. Mets-y toute ta volonté et toute ta force! C'est un test!

Paniquée, et ne comprenant pas vraiment ce qui lui arrivait, Lefko s'exécuta tout de même, et rendit son regard à l'imposant loup qui s'approchait lentement, le babine légèrement retroussées, comme prêt à attaquer. Lentement, la distance se réduisit, et le stress de Lefko augmenta. L'immense fenrir pouvait décider à tout instant de lui sauter à la gorge, etil était désormais si proche que personne n'aurait le temps de l'arrêter. Alors, elle se concentra d'autant plus fort, faisant couler tout son mantra dans cette confrontation visuelle avec la bête, ce test dont elle ignorait le but. Le loup arriva à sa hauteur. Son museau était à la hauteur du visage de l'opaline, son souffle ébouriffait ses cheveux de geais. Il resta immobile à cette distance, si proche, si dangereux, si effrayant. Lefko eut alors une idée saugrenue.

Elle tendit sa main pour caresser le crâne de la bête. Immédiatement, Torgal recula et grogna en fixant cette main qui s'avançait vers lui. Puis, il s'arrêta. Il approcha sa truffe de la main plus blanche que la neige de l'opaline, et la renifla longuement, en long, en large, en travers, avant de finalement en lécher la paume, et de se coucher devant Lefko. Cette dernière, toujours sous pression, ne bougea pas d'un cil, se contentant de jeter un regard apeuré à la petite assemblée qui observait la scène pour savoir ce qu'il fallait faire. Tout le monde semblait aussi immobile qu'elle.

Mais plus particulièrement, Lefko aperçut Kiine à l'entrée de la louverie, et, pour la première fois, l'expression qu'elle affichait n'était ni glaciale ni assurée. Elle était ébranlée, comme si ce qui venait d'arriver était un miracle ou une apparition divine. Elle chancela légèrement, avant de se reprendre et de fixer Lefko avec un mélange d'appréhension et de suspicion. Puis, elle dit d'une voix forte:

-Qu'on selle Torgal! Et que tout le monde retourne à son poste! Avec ce vacarme, il faut qu'on se hâte, toute la ville va bientôt être réveillée! Allez! Plus vite que ça!

Immédiatement tirés de leur torpeur générale, tout le monde se précipita à son poste, même Triss, qui jeta un dernier regard décontenancé à l'imposant fenrir couché devant Lefko. Seule resta Sylgia dans la louverie, faisant face à Lefko.

-La Voie d'Hel, bien sûr... murmura-t-elle. Quel imbécile tu fais, Torgal. En oublierai-tu ta vrai maîtresse?

-Sa vrai maîtresse? Osa demander Lefko.

Sylgia releva son regard venimeux vers elle, et s'approcha soudain jusqu'à elle.

-Torgal n'a jamais reconnu d'autre maîtresse que Yuriana, Opaline. Je ne sais pas ce qui passe par sa tête pour t'accepter de cette manière, mais ne t'imagines pas un seul instant pouvoir remplacer la Guerrière d'Hel. Elle était unique! Irremplaçable! Et la Kesjarinna le sait. Fais attention à toi, Opaline. Il n'y aura jamais d'autre Yuriana.

Sylgia se détourna et s'éloigna, en répétant, sur un ton d'une tristesse absolue.

-Plus jamais...

Les yeux jaunes du grand loup noir la fixèrent jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans la cours.

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