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Le Chant du Couchant III

La fumée s'élevant au delà des hautes toitures de Yurena fut finalement enfin visible. Au coeur des Rives Blanches, la première cité Nordique resplendissait comme un joyau nacré au milieu de son écrin de verdure. Ses hautes murailles blanches étaient semblables aux remparts de Mines-sous-pont, mais les bâtiments qui composaient la nouvelle capitale de l'Empire étaient, eux, dans la parfaite ligne de la culture des habitants. Les longères s'alignaient, pointant leur toits pointus vers les cieux clairs, retenus par d'imposantes poutres sculptées de motifs mythologiques divers. Les rues pavées étaient, là aussi, une nouveauté toute bienvenue dans les moeurs Nordiques, bien que certains se plaignent de la dureté des pierres sous leurs bottes. Les marchands avaient leurs étalages alignés le long de la rue principale, qui traversait la cité de part en part dans le sens de la vallée qui la contenait, troquant avec les locaux des produits venus de loin contre nourriture, fourrure, broderies, poteries et armurerie Nordique, qu'ils pourraient revendre dans des lieux où la monnaie avait cour. Cette cité était un coeur culturel et politique de l'empire, un poumon ouvrant la Nordicité si fermée aux autres peuplades, mais également un lieu où ces dernières pouvaient découvrir un autre visage que celui des conquérants et guerriers. C'était le rêve de Kiine, devenu réalité; une cité de paix, portant le nom de celle qui avait désespérément tenté de la maintenir chez elle.

Chaque pierre, chaque poutre, chaque tuile de cet imposant édifice était une fierté pour la Kesjare, et l'ensemble formait le plus beau et le plus éternel des mausolées qu'elle eut jamais pu offrir à son amante.

La Dragonicide soupira avec nostalgie à ces pensées, alors que la ville s'ouvrait peu à peu devant la petite délégation. Comme elle s'y attendait, une foule d'habitants s'amassa bientôt autour d'eux, alors qu'ils se dirigeaient vers les imposantes portes de la maison Impériale.

-Kesjarinna! Tu es déjà revenue! S'écriait une voix féminine.

-Oui, Bjarund. Notre affaire a rapidement été réglée.

-Kesjarinna! Ma fille voit cette enflure d'Harak en secret, mais l'administration ne veut rien faire!

-Et elle a raison, Telvis. Ta fille peut voir qui elle veut.

-Seigneure! Voici mon dernier né, honore le de ta bénédiction!

-Je ne suis point déesse, mais je lui souhaite bonne chance dans la vie, Alva.

-Eh bien... chuchota Lefko. Tu as la côte.

-Bien sûr.

-Je suis... surprise. Je n'ai jamais vu autant de personnes aduler unanimement un dirigeant...

-Nous sommes en Taiga d'Odin, ici, Lefko. Les gens qui ne m'aiment pas ne restent pas vivre sous ma férule, dans ma tribu. La mienne a peut être l'apparence d'un cité comme tu as pu y vivre au sud, mais le fonctionnement n'y a rien à voir. Ces gens sont comme ma famille. Je prends soin d'eux, et ils me le rendent.

Un léger sourire moqueur apparut sur le visage de la Kesjarinna.

-Tu réaliseras bien assez vite que je suis loin d'avoir la côte auprès de tout le monde, crois moi...

Les imposantes portes de la maison impériale s'ouvrirent sur la petite cours intérieure. Immédiatement, une vague déferlante de petites frimousses courut jusqu'à l'encolure fière d'Annsvir, qui grogna légèrement, mais se laissa faire.

-Mère! Tu es revenue!

-Comment s'est passé ton voyage?

-Julena a cassé mon épée en bois!

-C'est même pas vrai!

-Moi aussi, je suis heureuse de vous revoir. Sourit la Kesjarinna. Mais nous sommes fatiguées, et il nous faut nous reposer, d'accord? Pourquoi ne pas accompagner Annsvir se dégourdir les jambes dans la vallée?

Un cri excité accompagna la proposition de Kiine, et, sitôt eut elle mit le pied à terre que la joyeuse bande de gamine s'enfuit par la grande porte, accompagnée de la louve claire. Tandis que le reste de l'escorte descendait lentement de leur montures, Lefko s'approcha de Kiine.

-Je vois que... tu as bien mis en application ce que je t'ai appris. Commenta-t-elle. Ce sont... toutes tes filles?

-Oui. Se contenta de répondre la Kesjarinna en portant sa selle jusqu'à la tanière vide d'Annsvir.

-Et qui est... le père? Ou les pères?

-Personne. Elles n'ont que des mères. Des mères différentes, d'ailleurs.

Lefko fixa l'Impératrice avec un regard incertain.

-J'ai entendu parler de ce genre d'union entre femmes, oui. Dit-elle avec lenteur. Elles sont donc... jumelles deux à deux, en quelques sorte?

Kiine hocha la tête, sans se détacher de sa tâche. Il était clair qu'elle n'avait pas envie de parler de sa progéniture, mais Lefko en avait décidé autrement.

-J'en ai compté 6. Trois compagnes, du coup?

-Quatre. Il y en a deux autres en plus bas âge.

-Et est-il prévu que nous venions agrandir le harem de sa majesté? Lança l'Opaline sur un ton mordant.

-Pas le moins du monde. Répondit la Kesjarinna sans se démonter. Tu es mon amie, et c'est en tant que telle que je t'accueillerai en ces lieux aussi longtemps que tu le souhaiteras, et il en va de même pour tes compagnes de voyage.

-Kesjarinna! Appela une voix grave.

-Qu'est ce qu'il y a, Edmund?

-Trois membres du conseil des chefs attendent ton retour depuis plusieurs jour pour une audience. À propos de certains évènements au sud.

Kiine soupira.

-Arnbjorn et ses minions, bien sûr. Grinça-t-elle. Bien, je vais m'occuper d'eux. Pendant ce temps, fais installer nos invitées, et demande à Anna comment se portent les petites dernières. J'aimerai les voir, une fois cette audience terminée.

-Oui, Seigneure.

-Je dois te laisser, Lefko. Commenta l'Impératrice. Mais je te promets qu'une fois que je t'aurai formée, tu participeras à ce genre de réunion et tu cloueras le bec à tous ces chefs.

Effarée, Lefko observa la Kesjarinna s'éloigner vers le corps principal à la suite de son servant. Elle jeta un regard à ses amies, qui semblaient trop occupées à être le centre d'attention des locaux pour voir ce qui venait d'arriver. L'Opaline se laissa tomber contre la barrière de l'antre vide d'Annsvir, l'air perdue. Elle ne s'était pas rendue compte à quel point le monde avait continué sans elle pendant son séjour à Brocéliande, et la réalité venait de la frapper durement. Elle resta un long moment là, adossée aux planches de bois, à ruminer cette progéniture si nombreuse qu'elle n'aurait jamais pu supposer. Un bruit de pas ferme la sortit de ses reflexions et, lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle vit s'asseoir face à elle l'une des gardes du corps de Kiine qui les avaient accompagnées pendant tout le voyage. Lefko ne lui avait pas vraiment parlé - à vrai dire, elle n'avait parlé à personne d'autre qu'à ses compagnes habituelles et à la Kesjarinna. Face à cette Nordique pur jus, guerrière jusqu'au tréfonds de l'âme, avec ses longs cheveux blonds retenus par un cercle de métal, sa torque brillante et son armure de cuir cloutée, elle ne savait trop quoi dire.

-Salut. Essaya-t-elle de dire pour lancer la discussion, et briser ce moment gênant.

-Salut. Répondit la guerrière blonde. Et enchantée. Je suis Triss, fille de Merim, Lame de la Kesjarinna. Je m'excuse de ne pas m'être présentée plus tôt, mais il me semblait inopportun de m'introduire entre vous et la Kesjarinna, alors que vous semblez avoir tant de choses à rattraper.

-Oh... il n'y a pas tant de choses que ça. Je ne suis qu'une promesse lointaine, une soi disant amie qui n'a connu la Kesjarinna qu'une seule nuit avant même qu'elle ne soit adulte. C'est à cela que se réduit notre relation.

-Ce n'est pas l'avis de la Kesjarinna. Fit remarquer la guerrière avec un sourire.

Elle avait de grands yeux bleus francs et joviaux, qui semblèrent être comme un rayon de soleil dans la morne vie de Lefko. Depuis combien de temps n'avait-elle vu un tel regard, empli d'optimisme et de joie de vivre? De telles choses n'existaient pas à Brocéliande, et Kiine était loin d'être ainsi. Elle n'avait plus cette lueur pétillante dans le regard, comme lors de leur première rencontre. Cette étincelle semblait avoir été noyée par le flot de la vie, et Lefko le comprenait, puisqu'elle avait elle même perdu cette étincelle depuis bien longtemps. Elle avait simplement naïvement espéré que, dans le monde extérieur aux murs végétaux de la forêt, les choses resteraient immuables, et que cette femme qui avait sauté dans l'arène était la même que celle qui lui avait promis de la sauver durant cette nuit à Mines-sous-pont.

-La Kesjarinna le pense peut être. Dit-elle amèrement. Mais le fait est que nous sommes des inconnues liées par une promesse futile de jeunes gens naïfs. Preuve en est, je pensais la connaître au moins un peu, l'avoir cernée, et voilà que je la découvre avec quatre femmes et huit filles...

-Cela vous semble étonnant? Ça n'a rien de très rare, chez nous, après tout. Fit remarquer la guerrière.

-C'est juste que... je ne la voyais pas comme ça. Se justifia Lefko. À l'époque, elle semblait si... pure, honnête et fidèle. Même pendant que nous dormions ensemble, je sentais que... qu'elle se préparait pour quelqu'un. J'imaginais une grande romance épique, mais la réalité est toute autre.

Triss resta un moment silencieuse, à jouer avec un brin d'herbe, avant de dire.

-Je suis l'une des compagnes de la Kesjarinna. La première, à vrai dire. Nos filles, Elsa et Bella, sont magnifiques.

-Oh! S'exclama Lefko, soudain atrocement gênée. Je... je ne voulais pas manquer de respect aux compagnes de Kiine avec mes états d'âme! Je suis sûre qu'elle vous aime beaucoup, cette histoire de fidélité, ce n'est pas...

-Non, ne vous excusez pas. Vous avez parfaitement raison. Kiine... la Kesjare... n'aime aucune de nous.

Le sang de Lefko se glaça en entendant cette constatation simple mais pourtant lourde de sens, dt d'une certaine tristesse. Un sourire mélancolique se dessina sur le visage de la guerrière blonde.

-Oh, elle a essayé. Continua-t-elle. Vraiment. C'était admirable de voir à quel point elle voulait pouvoir me rendre l'amour que je lui donnais, et à quel point elle se haïssait de ne pas y parvenir. Mais, les choses sont ainsi... la Kesjarinna a un trou dans son coeur qu'elle tente désespérément de combler, mais elle ne peut y parvenir, et aucune de nous n'est en capacité de lui offrir ce qu'elle désire.

Lefko se tut, ne sachant quoi dire face à de telles choses. Elle baissa les yeux et fixa une pierre sur le son, en écoutant Triss continuer.

-Nous n'avons pas de raison de nous plaindre. Même si elle ne parvient pas à nous aimer d'amour, la Kesjarinna nous aime tout de même tendrement. Elle s'occupe de nous, est une vraie mère pour toutes ses filles, et nous laisse notre liberté d'aller voir ailleurs.

L'Opaline capta du coin de l'oeil le regard langoureux lancé par la guerrière à l'imposant colosse qui faisait lui aussi partie de l'escorte impériale.

-Mais quand on admire autant une femme comme la Dragonicide et qu'on a l'occasion d'être aussi intime avec elle... continua Triss dans un souffle. C'est tout de même douloureux. Elle le sait... elle essaie d'arrêter, je le sais. Mais elle n'y arrive pas. Elle essaie de combler ce trou dans sa vie par ces myriades d'enfants qui l'accueillent lorsqu'elle rentre. Mais il n'y avait qu'une seule Yuriana. Aucune de nous ne peut la remplacer. Peut être... peut être êtes vous celle qui le pourra, Lefko.

La guerrière lui sourit, avant de se lever.

-Bon! Il va falloir que je vous montre vos quartiers, puis que j'aille à la chasse aux marmots. J'aimerai éviter qu'ils tombent face à quelques ours ou grimms, tout de même...

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