Chapitre 7 : Triste séparation
Le lendemain les deux adolescent furent réveillés par des cris qui traversaient la montagne. Akemi regardait en direction de la fumée qui provenait d'un peu plus haut. Shigure ne consulta même pas sa partenaire et s'élança, sa vitesse dépassant celle d'un humain normal. Il s'agrippa aux rochers et escalada avec l'agilité d'un chat.
-Je coupe par ici, rejoins-moi quand tu peux !
Il disparut entre les arbres touffus. Akemi sortit de son sac une petite fiole orange qu'elle posa à ses lèvres et bu avidement. C'était une potion de pampa, un fruit juteux et extrêmement coûteux qu'on ne trouvait que dans le village d'Akemi. Il augmentait formidablement la vivacité et l'endurance de la personne qui la buvait, lui permettant de rivaliser avec un surhomme pendant quelques instants. Elle courut dans la même direction de Shigure mais ne s'essaya pas à grimper la paroi rocheuse, trop instable à son goût.
Une fois arrivé en haut, la beauté des lieux frappa l'esprit d'Akemi qui voyait devant elle s'étendre une gigantesque plaine de lilas. Un cerisier imposant régnait en maître au milieu de cette magnifique étendue naturelle. Une superbe rivière s'écoulait sur les bords d'un promontoire rocheux, son cours se jetait dans des cavernes qu'on pouvait deviner immenses grâce au trou qui les dévoilait un peu. Un pétale du Sakura s'envolé jusqu'à elle porté par le vent. Il vint se poser sur sa main tendue. Quelle formidable sensation que de toucher quelque chose de si fragile et éphémère. Un craquement survint et la voix de Shigure sortit la jeune fille de sa rêverie
-Akemi, il y a quelqu'un à l'intérieur ! Viens m'aider
Une maison se dessina dans la paysage et la plaine disparu, le Sakura n'était plus qu'un vieil arbre mort. Ne laissant pas de temps à sa stupéfaction elle entra dans la maison en proie aux flammes. Tout ça semblait si bizarre. Elle monta à l'étage, les poutres enflammées tombaient de tous côtés, les poumons d'Akemi peinaient à suivre le rythme effréné de sa course, privés d'air. La potion de pampa avait cessé de faire son effet et elle faisait maintenant face à ce feu dévorant qui ne lui laisserait aucune chance. Des cris se faisaient entendre d'une pièce au bout du couloir. Akemi prit son courage à deux main et s'élança :
-Seiryoku !
Un halo vert entoura le corps d'Akemi et disparut en un instant. Elle effectua une glissade en dessous d'une poutre qui tombait, sauta par-dessus une autre enfoncée dans le sol. Elle sortit son katana et coupa net les débris qui lui barraient la route. Une armoire bloquait l'entrée de la chambre. Les cris plus clairs cette fois-ci étaient ceux d'un enfant. Elle voulu entailler le meuble mais son Katana ricocha. Elle recommença à nouveau et le même résultat se produisit.
-Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
Elle aperçu un cadenas doré juste en dessous de l'armoire. Elle se souvint alors des enseignements de son grand-père sur les verrous ensorcelés. Quelqu'un avait verrouillé la porte avec un sort. Que faire ? Akemi n'avait pas le choix elle devait sortir son autre sabre
-Raikiri, Ikuze !
des éclairs sortirent du fourreau blanc d'Akemi et brisèrent l'armoire et le verrou magique. Le bois se fendit et elle s'engouffra dans la chambre. Un petit garçon évanouit sur le sol dans la fumée. Elle l'emporta dans ses bras, elle lança son Katana à travers le fenêtre pour y ouvrir une brèche. Elle plongea la tête en avant.
Le vent chasse la fumée dans le ciel et les flammes laissent place aux cendres et au passé. Quatre personnes tournaient autour d'Akemi tandis que Shigure les observait, l'épaule contre un rocher. Il n'était pas en reste mais c'est étrangement autour d'Akemi que la famille s'amassait. Sans doute était-ce la vie qu'il méritait pour avoir tant de mal. Sauver encore et encore des gens sans jamais recevoir de gratitude. Cela lui allait tant qu'il ne faisait pitié à personne. Akemi l'approcha et dit :
-Il y avait un verrou magique à l'intérieur. Quelqu'un a réellement voulu tuer ces gens, ou du moins leur fils cadet.
-Je sais, il y avait des particules magiques partout dans l'air.
- Tu peux voir des particules ? Je n'en vois aucune.
-Il n'y en a plus. Et il n'y a que les yeux qui ont tout perdu qui peuvent observer des phénomènes pareils.
En disant cela Shigure semblait baisser le ton de sa voix sur les derniers mots, regrettant sûrement de les prononcer mais ne pouvant s'arrêter. La famille sauvée quelques instants plutôt s'approcha d'eux et leur expliqua que des bandits demandaient de l'argent, sans quoi ils s'attaqueraient aux villageois. La garde comme les autorités compétentes n'avaient pas le temps de s'occuper de bandits, c'est pourquoi ils placardaient seulement de temps à autres des avis de recherches et une prime pour quiconque les arrêterait.
-On est pas venus pour rien, on est sur la piste des bandits !
Shigure prit quelques instants pour réfléchir et décidé finalement d'emmener Akemi dans le camp de ceux-ci pour y faire un massacre. Les villageois soupçonnaient les brises-échines de se cacher dans une crevasse qu'ils avaient aménagés. Akemi voulu se lever à l'aide de ses mains mais une terrible douleur déchira ses paumes.
-Attends, je vais t'enlever tes gants.
Les mains d'Akemi étaient brûlées. Mais comment ? Les flammes ne l'avaient pour ainsi dire pas touchée, et pourtant ses paumes étaient rouges, blessées.
-Qu'est-ce que t'as fais encore, Akemi ?
-Je ne sais pas. Raikiri je crois.
-Quoi Raikiri ?
-J'ai utilisé mon sabre blanc. L'armoire ne voulait pas céder et je devais faire vite. J'ai paniqué et j'ai utilisé Raikiri oké ? Pas besoin de me regarder avec cet air condescendant.
Shigure soupira car il savait très bien ce qu'un sabre légendaire avait comme effet secondaire sur les novices. Akemi ne savait qu'une infime partie de la vérité et Shigure se garda bien de lui révéler les autres facette de son sabre.
-On va aller au village pour te soigner.
-Non, il faut retrouver mon grand-père.
-Tu es blessée arrête de faire l'imbécile pour une fois.
-Je vais chercher mon grand-père avec ou sans toi.
Shigure soupira :
-Très bien mais ne compte pas sur moi pour te sauver quand tu te feras déborder par toute une colonie de voyous.
-Arrête de me prendre de haut. Cela fait 16 années que je me bats toute seul, c'est pas ton arrivée qui a changé quelque chose. Tu n'es qu'un cloporte et je me suis servie de toi pour arriver jusqu'ici. Tu peux disposer maintenant, sous-fifre.
-Sous-fifre ... Bonne chance jolie blonde, moi je retourne au village.
-Tant mieux.
-Tant mieux.
Et ils repartirent chacun de leur côté, comme s'ils ne s'étaient jamais rencontrés.
"Un vieux proverbe parle d'un homme qui reviendra après un long voyage, et beaucoup d'autres racontent celui d'un homme qui partit plus loin encore pour ne jamais avoir à revenir."
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