Chapitre 10 : Lame ensanglantée
Le vent déployait sa puissance alors qu'Akemi avançait tant bien que mal à travers l'épais brouillard de sable. C'est à peine si elle pouvait voir les hommes de Samir la suivre. Elle cria en se retournant :
-On n'a pas de quoi se mettre à l'abri, si jamais vous vous perdez, rebroussez chemin et retournez au village !
-Samir nous a dis de ne pas laisser tomber, ce serait un déshonneur que de retourner sans avoir accompli notre mission. lui répondit une voix en retour
Les conditions empiraient à mesure que la troupe avançait, Akemi se demandait presque si elle n'allait pas mourir dans cette tempête de sable. C'était de la pure folie d'avancer à l'aveuglette, elle pouvait tout aussi bien se retrouver enlisée dans les sables mouvants ou tomber dans un précipice. Elle regarda ses traces de pas qui étaient effacées en quelques secondes et se dit que ce serait un miracle que de ne perdre personne. Continuant d'avancer, elle retenait péniblement ses katanas qui s'échappaient de tous côtés. Elle dégaina son sabre et le lança à travers la tempête, usant d'une frappe parfaitement horizontale. Il sembla parcourir une très longue distance puisqu'elle ne le revit qu'une poignée de minutes après. Son sabre s'était matérialisé devant elle, comme téléporté. Un cristal violet était collé dessus. Elle avait demandé au cristal de déterminer la circonférence de la tempête, or celui-ci n'avait une portée de que vingt-cinq kilomètres. Son retour trop tardif traduisait que celle-ci avait très certainement dépassé la distance maximale autorisée. Akemi comprit qu'elle était piégée et qu'il lui fallait désormais un miracle pour s'en sortir.Elle joignit ses mains et entama sa prière.
Kami-Sama, permettez-nous de sortir de cette tempête de sable en vie. Donnez de nouveaux lendemains à nos vies et encore beaucoup de soleils. Arigato.
À ces mots la tempête s'arrêta et l'épais brouillard de sable et de poussières laissa place à un ciel bleu salvateur qui se targuait, triomphant. Quelle chance inespérée ... Un homme approcha Akemi pour lui parler.
-Regarde, là-bas.
Il pointait du doigt une immense crevasse qui n'était qu'à quelques pas du groupe. Akemi prit appui sur un rocher et commanda des mesures aux hommes de Samir.
-Nous allons nous faufiler discrètement, il faut impérativement trouver mon grand-père ! Ne prenez que vos poignards et de quoi descendre la crevasse par la roche. C'est une infiltration et pas une guerre que nous voulons, si vous pouvez passer sans tuer, abstenez-vous de faire couler le sang.
Fallait-il d'abord qu'Akemi parte en éclaireur ou bien profiter du chaos que la tempête aura pu causer parmi les bandits ?
-Allons-y
Ils empruntèrent un petit dénivelé qui descendait jusqu'au milieu de la crevasse, après il leur faudrait descendre en rappel. Il ne semblait y avoir personne, se serait-elle trompée ? Une flèche vint se planter dans la gorge d'un des hommes qui chuta en bas, suivi d'une volée qui assaillit le groupe. Akemi tomba aussi mais eu la présence d'esprit de s'accrocher à la roche pour réduire sa vitesse de chute. Cependant elle s'écrasa lourdement sur le sol et elle entendit tout son corps craquer. Elle avait l'impression d'être désarticulée et cette pensée lui arracha un cri de douleur. Elle voyait les corps sans vies d'hommes autour d'elle, des cranes jonchant le sol, des bouts de chairs tapisser les murs et des échines brisées empilées sur un autel sacrificiel. Elle rampa jusqu'à atteindre l'autel et essaya de toutes ses forces de se redresser. Elle y parvint juste à temps pour voir arriver un coup circulaire et l'esquiver. Une forme monstrueuse se dessinait devant elle, terrifiante et sortie d'histoires morbides. Un homme-cochon brandissait un hachoir et pourfendait l'air de ses horribles cris. Elle balaya les environs de son regard : les bandits la surplombaient et acclamaient le spectacle qui se déroulait sous leur yeux. Elle saisit la situation et compris que cette crevasse était en réalité une arène où on torturait des humains en les faisant se battre contre des créatures épouvantables. Un nouveau coup de l'homme-cochon la tira de sa réflexion et la força à sauter. Akemi ne réagissait plus que par instinct de survie, ne sentant ni son corps ni les éléments sous ses pieds. Il lui fallait une arme, n'importe quoi. Elle regrettait d'avoir laissé ses katanas en hauteur, mais il n'était pas l'heure pour les lamentations. Elle courut précipitamment vers un tas d'os et ramassa un fémur brisé dont la pointe lui servirait de lance. l'hideuse créature marchait lourdement jusqu'à elle, reproduisant jusqu'à la perfection les bruits répugnants des pourceaux. Enfin à portée de la jeune fille, il leva son énorme bras et l'abattit en direction du crâne de celle-ci. Elle glissa sous ses jambes et poignarda le dos du cochon à multiple reprises, ajoutant de la rage à sa vitesse d'exécution. Elle ne pouvait pas l'affronter en combat direct, sa force inhumaine viendrait à bout du fémur qui se briserait et Akemi n'aurait plus aucun moyen de défense. Elle acheva par un coup de pied qui lui permit de s'éloigner de son opposant. Elle hésitait à enlever son armure pour gagner en agilité mais elle conclut que si elle prenait un coup, c'était le mort assurée sans protection. Elle pris du sable mélangé à de la poussière dans son gant et le jeta dans les yeux du porc. Elle dissimula sa présence derrière un tas de corps, espérant gagner un peu de temps. En faisant ça elle prenait le risque que les voyous s'impatientent et décochent des flèches. Si elle voulait s'en sortir il fallait impérativement qu'elle vienne à bout du monstre rapidement. Elle ramassa une et des crânes qui traînaient sur le sol. Par chance elle avait lu dans un livre de son grand-père que les bolas étaient très efficaces contre les adversaires de grande taille. Elle en fabriqua plusieurs et sortit de sa cachette. Elle provoqua la bête qui courut vers elle à toute vitesse, ne voyant pas ce qui l'attendait. Akemi lança la bolas et l'homme-cochon chuta lourdement à terre. Elle en profita pour s'approcher et lui sectionner les talons d'Achille, ainsi il ne se relèverait plus. Cette action eut pour effet d'arracher un cri puissant à la bête qui s'étalait, gisant dans son propre sang. Désormais elle rampait les yeux emplis de rage en direction d'Akemi. Une aura de meurtre émanait de son corps tout entier, de la bave coulait de sa bouche. Il tournait sa tête furieusement dans tous les sens recouvrant les alentours de postillons gluants. Akemi se rapprocha de l'homme-cochon et lui creva les yeux. Une scène d'horreur sans limites, plus Akemi le détruisait, plus la bête enrageait et hurlait à la mort, sous les huées des bandits un peu plus haut. C'est donc ça le jugement final, on tue pour survivre et au moment de mourir on hurle à la mort. C'est l'histoire de cette pauvre bête éprise de colère qui se tortille dans la boue. Un homme-cochon... Depuis quand l'homme a-t-il été si proche du porc ? Quelle société permettrait telle horreur en son sein ? La bête se rua sur Akemi, elle sauta par dessus et lui ouvrit le dos sur tout son long. Elle ne faisait qu'agoniser, elle ne cherchait même plus à tuer Akemi, souhaitant sans doute une mort rapide. La jeune fille coupa la corde qui retenait une grosse caisse au dessus de la tête du porc. Son crâne explosa laissant échapper des bouts de son cerveaux. Une horrible fin même pour une créature aussi repoussante, seulement Akemi n'aurait pas pu faire autrement. Elle sentit une fléchette se planter dans son jambe. Elle la retira et vit qu'elle était empoisonnée. Elle tomba à la renverse et s'étala de tout son long dans le sang du porc.
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