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Partie I : Mercenarii / 2 - Dalata (1/3)


1


Une jolie clairière tranquille, surplombant la rivière sur un simulacre de crête, ouverte d'un seul côté. Partout ailleurs dominaient les majestueux troncs d'ébènes des épicéas pluricentenaires. C'était au cœur de ces derniers que la mercenarii avait établis son bivouac de fortune. Mais ce n'est pas ici qu'elle se trouvait pour le moment, juste un peu plus bas, en train de terminer ses ablutions matinales, sur la rive.

Elle observa son reflet dans les flots paisibles. Des joues émincées aux multiples taches de rousseur, un nez aquilin, les pommettes hautes et tirées. De jolies prunelles aux cernes prononcées, semblable à de grosses émeraudes, comme aimait tant lui dire autrefois son père. Yeux verts, yeux de vipère ! Ses camarades d'enfance, eux, avaient un tout autre avis sur la chose. Regardez-la avec sa chevelure de flammes ! Une scélérate traîtresse !

D'un geste rageur de la main, Alessia Cœurfroid troubla le fil de l'eau. Comme si frapper son propre reflet l'aiderait à effacer ce genre de souvenirs. Une nuit agitée, peuplée de rêves et de cauchemars, ne faisait qu'exacerber de vieilles blessures depuis longtemps enfouies par le poids des années.

La jeune femme prit une grande respiration pour se ressaisir. Elle avait mieux à faire que de ressasser d'anciennes rancœurs. Elle était encore de ce monde au contraire de ces derniers. Froideur de l'hiver, maladie ou famine, les petites gens et les enfants surtout, avaient le trépas facile. Car Alessia l'avait compris rapidement, ce n'était pas sa différence qui était la source du courroux de ses jeunes camarades de naguère. Non, elle, une fière Cœurfroid, résidant dans un domaine aussi vaste que celui des comtes et jarls des cités voisines. Une nantie qui par simple caprice se permettait de rendre visite à la plèbe. Qui préférait jouer dans la boue et les flaques d'eau alors qu'une chambre remplie de poupées et la douceur d'un âtre chaud l'attendait dans son foyer.

Alessia se releva et regagna son campement de fortune dans la clairière. Elle aimait par-dessus tout ce genre d'endroit, préférant la tranquillité de la nature au brouhaha permanent des cités des Saints-Royaumes d'Aëlrys, appréciait les immenses forêts de conifères qui recouvraient les plateaux austères du Haut-Korvalys. D'en bas la couronne des abiétacées paraissait menaçante, mystérieuse tandis que l'éclat du jour s'estompait, leurs branches garnies d'épines. En un sens elles lui rappelaient son ancien foyer, en Arthédas le long de la Côte Spectrale. Méthodiquement elle commença à ramasser ses affaires, éteignit le feu, et replia son sac de couchage.

Après des jours de chevauchée, elle était pratiquement arrivée à destination. Plus que quelques kilomètres ne la séparaient de son nouveau départ. Elle avait eu quelques difficultés à déterminer l'emplacement exact du bourg. Les contrées rurales du nord du Haut-Korvalys étaient bien moins peuplées que celle du sud, les cartes géographiques rares et apocryphes. Et c'est ce qu'elle recherchait, personne ne viendrait la trouver ici. À Dalata. Elle pourrait y vivre une vie simple, sans histoire.

Alessia s'empara des deux épées qu'elle avait laissées à côté du feu et les dégaina de leurs fourreaux. Aube et Crépuscule, les lames jumelles, dernier héritage de son lignage. Elle fendit l'air à l'assaut d'un adversaire imaginaire pour en vérifier l'équilibre, puis satisfaite, examina l'acier en lui-même ainsi que son tranchant. Une fantaisie de sa part, car jamais les dæmorias ne s'émoussaient.

Soixante-dix centimètres, légèrement recourbées, une garde asymétrique en forme de griffe effilée, sertie d'une pierre précieuse rouge orangé pour Crépuscule et bleu violacé pour Aube. De fines bandelettes de cuirs marron clair recouvraient la fusée, le pommeau en forme de sabot parachevé deux petites canines. Au contact d'Alessia les runes magiques qui serpentaient sur la partie inférieure de la garde et qui se prolongeaient sur le fer de la lame jusqu'à mi-hauteur s'illuminèrent. Elle y reconnut le nom de leur précédent propriétaire : Eldritch Umbrétoile.

L'évocation de ce nom possédait une signification toute particulière pour Alessia, une figure paternelle à laquelle elle se raccrochait sans vouloir le reconnaître. Lui revinrent alors les longues journées au cours desquelles le vieil homme lui avait appris tout ce qu'il savait : leçons d'histoire, de géographie, d'escrime, de tir à l'arc et bien d'autres. En fin de compte, il fut bien plus un père pour elle que son propre géniteur, plus préoccupé à gagner de l'influence et à redorer le blason des Cœurfroid dans la capitale de l'Arthédas qu'à se préoccuper de la cadette de ses enfants.

La jeune femme aux cheveux de flammes rengaina ses lames puis se dirigea vers sa monture. Elle les accrocha sur l'une des boucles de la selle puis caressa l'alezan avec tendresse. Cal hennit avec allégresse au contact de sa maîtresse, reniflant le creux de sa main puis Alessia s'éloigna et remballa ses derniers effets personnels. Une demi-heure plus tard, elle jetait un ultime regard à la clairière avant de partir au galop.


2


Astalyone, l'astre solaire venait juste d'atteindre son zénith quand Alessia arriva à Dalata. Une longue muraille aux pierres grossières et lézardées de verdures encerclait le bourg. Guère entretenue et à moitié écroulée par endroits, lointain vestige d'une époque maintenant révolue, quand le chaos régnait dans les cités les plus reculés du Korvalys. L'enceinte finirait un jour par disparaître pour de bon, mal nécessaire pour assurer la croissance du bourg. Alessia s'apprêtait à traverser un carrefour à une dizaine de mètres des portes de la cité quand un garde lui somma de s'arrêter, hallebarde sur l'épaule. Quarantenaire, une moustache grisâtre. Le regard perçant et soupçonneux.

— Bonjour, voyageuse, l'interpella-t-il, ses yeux alternant entre Alessia et ses armes aux fourreaux. Puis-je savoir ce que vous venez faire dans notre charmante bourgade ?

En examinant sa livrée de cuir matelassé aux armoiries de Dalata, Alessia su de suite à qui elle avait à faire. Un simple soldat de la milice urbaine. En des terres aussi reculées, il était rare que la Legio Imperatorii s'occupe de l'ordre public. Donner une épée à un paysan et il ne manquera pas de se prendre pour un seigneur.

— Bonjour, messire, fit-elle avec politesse. Je me rends à la cité. Je suis une mercenarii. Elle tendit un insigne en bronze qu'elle venait de sortir de l'une des sacoches de la selle. J'espère trouver du travail ici.

Le garde attrapa l'insigne, appela l'un de ses collègues pour lui montrer, puis quand celui-ci eut opiné du chef il le rendit à la mercenarii

— Eh bien, on dirait qu'ils acceptent tout et n'importe quoi de nos jours, soupira-t-il plus bas avant de poursuivre. Dalata est un bourg paisible. Ce qui veut dire qu'il n'y a pas de hall de votre confrérie ici. Tenez-vous à carreau. Il lui fit signe de traverser. Sachez qu'ici les femmes n'échappent pas aux piloris.

Alessia reprit sa route non sans dévisager une dernière fois l'homme. Elle se dirigea vers les écuries aux portes de la ville, sous l'imposante muraille de pierre. Là, elle négocia avec le fils du maréchal-ferrant. Au prix d'une poignée d'aquil, elle paya la garde et l'entretien de Cal. Elle en profita aussi pour glaner quelques informations sur la vie dans la cité.

— Vous avez de la veine, c'est jour de marché jusqu'aux nocturnes. Traversez les portes, continuez tout droit, après les Thermes de Frajan prenez à gauche, descendez un peu et vous arriverez à la place de Khaël.

Alessia remercia le palefrenier et quitta les écuries. Elle lâcha un dernier regard vers Cal puis passa le seuil de l'entrée du bourg. Ainsi elle se mêla à la foule de gens qui se pressait dans les travées de Dalata, composées pour la plupart de modestes bâtisses en pierre et en bois, leurs toits recouverts de chaumes. Du coin de l'œil et de la narine, elle remarqua une taverne à l'enseigne soignée et aux fumets agréables. Incompatible avec la disette qui touchait sa bourse. Ensuite elle s'arrêta un instant devant les thermes aux colonnes de marbres immaculés, contraste saisissant avec les bâtisses à colombages délabrées qui l'entouraient. Il n'était pas difficile de déterminer la préférence du Prætor quant à l'utilisation des finances publiques. Alessia tourna les talons et descendit la ruelle.

Une fois au marché, elle espérait y glaner des informations intéressantes sur les familles influentes du bourg, celles qui seraient susceptibles d'avoir besoin de quelqu'un comme elle vu qu'il n'y avait pas de bureau de la confrérie des mercenare à Dalata. Les étals aux toiles colorées se révélèrent bientôt à elle tandis qu'elle foulait le parvis de la place. Au centre, elle reconnut de suite la statue qui dépeignait Khaëlyseros, perchée sur une imposante fontaine. Le membre fondateur du Conseil D'Aëlrys et des principales corporations marchandes de Saints-Royaumes semblait avoir une place importante pour la cité. Il était alors logique que le marché se déroule à cette date précise, un Kaël, son jour dédié au sein de la semaine Nérevanir. Précisément le sixième jour de Célestiel de l'année 1257.

Quasiment un mois s'est écoulé depuis mon départ de l'Arthédas...




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