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29 - Infiltration nocturne (1/4)


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Après avoir descendu pendant une vingtaine de minutes la longue échelle qui partait de la tour de hourdée, Alessia et Vaiyn atteignirent enfin l'entrée des tunnels. Ici les sombres couloirs aménagés à grand renfort de poutres en bois et de dalles en pierre vieux de plusieurs siècles rappelèrent immédiatement à la lamenoire le paysage de son ancienne prison spirituelle.

Alors qu'elle arpentait les boyaux tortueux et froid, à quelques pas du siphonneur et éclairé par la lueur pâle de sa lampe à huile, elle sentit monter en elle un puissant sentiment claustrophobique. L'air commença à se raréfier dans ses poumons, comme par haute altitude, les murs semblaient tout à coup se rapprocher doucement pour l'enfermer à jamais dans leur emprise mortelle. Elle réprima la nausée naissante d'une profonde respiration avant qu'elle ne s'installe pour de bon. Devant elle, le siphonneur avançait sans jamais fléchir, ayant connaissance à chaque fois du bon chemin lorsqu'une intersection se présentait à eux parmi ce dédale de couloir. Qu'importe la situation, l'ancien inquisiteur semblait tout aussi à l'aise à qu'elle au bord du précipice des ténèbres. Jamais il ne s'arrêta ni haussa la voix en direction de la lamenoire pour s'enquiert de son état ou pour tuer le temps. Il était un roc, un mur, une forteresse impénétrable pour qui le moindre sentiment n'eut été synonyme de faiblesse pendant de nombreuses années. En cela, il était en tout point semblable avec la lamenoire. Un outil plus qu'un homme. C'était ce que les Saints-Royaumes faisait subir aux gens de leur espèce afin de les préparer à une tâche plus noble.

Avec ses souvenirs épars comme seuls témoins de son passé, la lamenoire se savait animé d'un but, d'une mission bien plus importante que sa propre survie. Si elle avait connaissance de cela, le pourquoi demeurait encore hors de portée de sa résolution. Pourquoi se sentait-elle obligé de faire tout ceci ? Était-ce par honneur ou par volonté de servir son pays ? Un idéal ? Était-ce pour racheter une dette ? Ou n'avait-il s'agit que tout simplement servir ? Comment était-elle devenue ce qu'elle était, tueuse impitoyable d'un ordre secret et antique ?

— N'y as-tu jamais songé ne serait-ce une seule fois ? lui lança tout à coup Vaiyn alors que le couloir s'obliquait vers la droite.

— De ? fit la lamenoire. Déserter et trahir mon ordre comme tu l'as fait ? Non, jamais.

— Vraiment ? Toi qui a le don de pouvoir prendre l'apparence et l'existence de quasiment n'importe qui en ce monde, tu ne t'es jamais demandé ce qui se passerait si tu utilisais ce pouvoir pour ton seul bénéfice ? Libérées des chaînes de ton ordre, tu pourrais vivre la vie qu'il te plaît.

— Non, je ne suis personne, rétorqua Alessia. Je n'existe que pour servir la volonté de l'Ordre de la Lamenoire. Je suis une arme et je n'aspire qu'à remplir mon rôle.

La réponse lui était venu naturellement sans qu'elle n'ait eu besoin de vraiment y réfléchir

— Tu ne t'aies donc jamais véritablement soucier de qui pourrait se cacher sous cette carapace sombre ?

— Cela n'a aucun sens à mes yeux. Je suis une lamenoire, mon devoir à plus d'importance que ma simple existence ou de mes états d'âme.

— Tu es donc un toutou servile qui servira ses maîtres jusqu'à ce que ces derniers n'aient plus besoin de toi. Cependant une telle fidélité ne fut d'aucune aide à la Scélérate Maudite quand on l'emmena à son bûcher.

Alessia ne répondit pas à la pique de Vaiyn à l'égard de l'origine de son ordre. Celui-ci semblait particulièrement informé sur ce sujet, plus qu'elle ne m'aurait cru. Sélène, la favorite de l'Empereur, autrefois membre fondatrice du Conseil d'Aëlrys, avait été la première lamenoire de l'histoire, la première mortelle à lier son âme à celle d'une engeance. Pétris d'un amour sans limite à l'égard de Nérevan, cela lui avait permis de vaincre le dæmon qui avait tenté de prendre possession de son corps. Une humaine dotée de la toute puissance de l'Autre Monde, de Nedhin. L'Empereur l'avait accueilli à bras ouvert, conscient du potentiel d'un tel pouvoir. Sélène était devenu le bras droit de Nérevan lors du Déclin et plus tard lors des premières années de l'Imperatora. Mais de par son statut et la nature de son Don, elle s'attira rapidement la méfiance de ses pairs. Et lorsque l'Empereur vacilla et que son Pouvoir se ternit, ce fut-elle qu'on accusa, la Scélérate Maudite. Le Conseil d'Aëlrys la condamna elle et ses disciples au bûcher pour hérésie et trahison. Et c'est ainsi qu'à la moitié du premier siècle de l'ère impériale que l'Ordre de la Lamenoire cessa d'exister pour la majeure partie des citoyens des Saints-Royaumes.

Tout à coup, après plusieurs minutes de dénivelé, les couloirs ténébreux se muèrent en de véritable boyaux d'une caverne aux appendices gigantesques. Le sol pavé devint rocailleux et bien plus difficile à parcourir. Cette fois-ci, Vaiyn dû suivre une longue corde qui servait de balise pour ne pas tout bonnement se perdre entre les multiples montées, descentes et intersections. À plus d'une reprise, il fallut que la lamenoire grimpe ou s'abaisse pour poursuivre le chemin emprunté par Vaiyn.— Et toi, pour quelles raisons as-tu décidé de trahir l'Inquisitorium ? lança la lamenoire alors qu'ils avaient commencé à ramper dans une chatière.

Alessia se glissa dans la cavité étroite, son sentiment de claustrophobie de nouveau présent. Son genou se cogna contre le rebord. Elle lâcha un juron.

— Je ne pouvais tout simplement plus adhérer au pragmatisme sans limite des miens, finit par répondre Vaiyn d'une voix laconique. Parfois on ne devrait pas à avoir à sacrifier son prochain même pour protéger le plus grand monde.

— Mais il suffit d'une engeance pour tuer des centaines de personnes, rétorqua la lamenoire. Un hérétique ou un apostat seul peut suffire pour déclencher un massacre. Un marteau frappe, il ne se questionne pas sur la nature du métal qu'il martèle.

Le siphonneur se contenta de rester silencieux tandis qu'ils émergeaient enfin de la chatière. Leur périple se poursuivit dans le dédale de boyaux et de corridors. Alors qu'une heure et demie s'était écoulé depuis qu'ils avaient emprunté l'échelle, ils arrivèrent dans une partie de la caverne ou le chemin s'élargissait et où le plafond atteignait quasiment les trois mètres. Le courant d'air qui circula tout à coup entre les stalagmites et les stalactites indiquèrent de suite à Alessia que la sortie n'était plus très loin. Elle s'en réjouit de suite, impatiente de sortir de cette grotte miteuse et inconfortable.

Quelques minutes plus tard, la lamenoire et le siphonneur émergeaient dans une petite clairière qui bordait la caverne dans le flanc nord de la falaise du Croc. L'air frais se répandit dans les poumons d'Alessia, chassant pour de bon l'étrange malaise qu'avait déclenché en elle la traversé des tunnels. Après une rapide inspection des environs, les deux comparses en déduisirent qu'aucune patrouille de la cohorte ne se trouvait à proximité. La voie ainsi libre, ils décidèrent de se diriger en direction du castrum tout en restant à couvert à la limite de la forêt de conifères.

Une vingtaine de minutes passa avant qu'ils n'arrivent à distinguer les contours du campement de la Legio parmi les broussailles épaisses. Les légionnaires avaient déblayé une large zone sur un plateau au relief quasi plat près de la rivière afin d'établir le castrum, des dizaines et des dizaines d'arbres abattu en quelques heures. Cependant ils n'avaient pas encore eu le temps de complétement entourer le camp d'une muraille de rondins de bois, la multitudes de tentes pour l'instant regroupée en plusieurs groupes tout autour du prætorium, en ligne et en colonne en fonction des affectations de chacun. Quant à ce premier, celui-ci faisait office de véritable forteresse en plein milieu du camp, plusieurs tours de guets et barricades construits à sa périphérie. La lamenoire ne doutait pas un seul instant que c'est en ces lieux qu'ils trouveraient l'état-major Imperati et les Castellans. La lamenoire étendit son esprit et ne ressentit ni la présence d'Anastérion ni celle de Savren. Elle n'en tira aucune conclusion, les deux magistères habiles pour cacher leur présence.

Cachés dans les fourrées, ils observèrent pendant plus d'une heure le castrum à la recherche de la moindre faille dans les défenses des Imperatiis. En cette heure tardive, le campement semblait tout à fait calme, la majeure partie des légionnaires endormis ou en permission. Quant à ceux affectés à la surveillance du Fort du Croc, à de maintes occasions ils assistèrent à des départs de plusieurs escouades de légionnaires tandis que d'autres revenaient du front, à chaque fois trop nombreux pour qu'Alessia et Vaiyn n'envisagent de les prendre en embuscade. Ils auraient très bien pu se décider à essayer de se frayer un chemin entre les tentes, mais la lamenoire avait de suite refusé la proposition du siphonneur, bien trop périlleuse et susceptible de les forcer à affronter les légionnaires en face en face.

Vaiyn attira tout à coup son attention sur un groupe qui venait d'émerger d'un des côtés non fortifié du campement Imperati. Deux légionnaires accompagnée de trois femmes vêtues de robes vaporeuses et colorés, des servantes qui s'adonnaient à la prostitution en marge de leur affectation journalière, en déduisit Alessia. Ils se dirigeaient dans la direction de la lamenoire et du siphonneur, à l'opposé du Fort du Croc.

— Y en a deux qui risquent de passer un agréable moment, commenta Vaiyn. On pourrait leur tomber dessus en plein milieu de leur petite affaire.

— Je ne pense pas que ce soit pour ce que tu penses, rétorqua Alessia. Chaque légionnaire dispose de sa tente, et la présence de courtisanes a toujours été toléré lors des campagnes de la Legio. Pourquoi prendre le risque d'aller en terrain inconnu en pleine nuit pour juste batifoler ?

— Certains hommes aiment le risque, autant pour guerroyer que pour forniquer. On ferait mieux de les suivre.

Alessia acquiesça et ils attendirent que le groupe passe devant leur buisson et s'éloignent assez pour se mettre en mouvement, toujours à la lisière du bois. Les deux légionnaires avaient pris la tête, torches en main et arpentaient le même sentier que le siphonneur et la lamenoire avaient suivis pour atteindre le castrum, les courtisanes sur leurs talons. Alors qu'elle se rapprochait doucement, Alessia étendit ses perceptions d'une inflexion de son Don pour saisir les babillages des trois femmes.

— C'est vraiment gentil de nous montrer le chemin, beaux gaillards. Sans vous nous nous serions perdus, voir pire, nous serions tombées sur une bête sauvage, énonça la femme en tête de fil.

— Oui, mais interdiction d'en parler à quiconque, nous sommes bien d'accord ? répondit l'un des légionnaires. Toute sortie nocturne est punissable de dix coups de fouets. Nous ne reviendrons pas vous chercher si les choses ne se passent pas comme vous l'avez prévu.

— Ne vous inquiétez pas. Vous faites votre devoir et nous faisons le nôtre. Nous pourrions repasser pas vos tentes avant le lever du jour. Pour vous remercier.

Le groupe s'arrêta tout à coup pour bifurquer au nord en direction de la rivière après une intervention du deuxième légionnaire. Où vont-ils comme ça ? se demanda la lamenoire tout en poursuivant sa filature en compagnie de Vaiyn. Ils traversèrent le sentier pour rejoindre l'autre côté du bois une fois le groupe hors de leur champs de vision. Que pouvait bien faire trois prostitués en pleine nature au beau milieu de la nuit ? La lamenoire tendit à nouveau l'oreille alors qu'ils rattrapaient en silence le groupe.

— J'espère qu'ils ont les bourses bien remplis, laissa échapper l'un des deux courtisanes en retrait en gloussant. Hors de question de se déplacer pour une poignée de pécores sans sou !

— Oh ne t'inquiète pas, Miranda, fit sa compagne. Il parait que le sénateur que les inonde d'Ast d'or. Après tout il s'agit d'une compagnie de mercenare de renom, une des meilleures de Lancâstre d'après les commérages de cuisine.

Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt, se maudit intérieurement la lamenoire. Les mercenare au service des de Castell... Elle se rappela que le Præfector Lex avait ordonné leur expulsion du castrum après que Varius eut chargé ses hommes de l'enlever lors de sa captivité. Elle communiqua cette information au siphonneur et ils poursuivirent leur filature, certain de tenir une piste solide. Si Alessia éprouvait des remords à s'attaquer à la Legio, se débarrasser des laquais des Castellans ne lui poserait pas le moindre problème.

Les deux légionnaires conduisirent le groupe de courtisanes le long de la rivière puis finirent par s'arrêter après une demie dizaine de mètres. Le chef de file montra du doigt une clairière perchée sur une petite colline puis signifia que lui et son compagnon n'iraient pas plus loin. Les trois prostitués les remercièrent d'une brève étreinte et les couvrirent de quelques baisers avant de laisser les deux soldats tourner les talons. Alessia et Vaiyn s'assurèrent d'être bien caché alors qu'ils passaient devant eux pour regagner le bois.

La lamenoire et le siphonneur, une fois seuls, se dirigèrent en direction de la colline pointée par le légionnaire et ne tardèrent pas à découvrir le campement des mercenare d'où s'échappait plusieurs colonnes de fumées. Ils se rapprochèrent toujours à couvert du bois et Alessia compta une bonne vingtaine de tentes. Les guetteurs accueillirent avec joie les prostitués qui venaient de se présenter dans le camp et se hâtèrent d'avertir les autres de cette surprise inattendue.

— Continue de les surveiller, je vais faire le tour de la clairière afin d'être certain qu'ils ne nous réservent aucune surprise, glissa Alessia à Vaiyn.

Drapée du voile des ténèbres, la lamenoire s'aventura à la lisière du camp et avança à tâtons entre les tentes éparpillées. Au centre près des brasiers, les courtisanes monopolisaient toute l'attention et certains des mercenare se disputaient déjà leurs faveurs. La compagnie mercenarii sembla moins nombreuse que dans les souvenirs d'Alessia. Si elle ne doutait pas qu'il avait eux aussi subit des pertes, elle estimait leur nombre approchant plus la cinquantaine que la vingtaine. Si certains devaient directement servir dans la garde rapprochée des Castellans, cela laissait tout de même une bonne quinzaine d'individus à la localisation inconnue. La lamenoire continua son approche sans rencontrer la moindre difficulté, maintenant à l'autre bout de la position du siphonneur. Elle repéra une dizaine de chevaux alignée et attachée à des arbres mais ce fut autre chose qui attira de suite son attention. Un sentier à moitié effacé et recouvert de végétation serpentait dans le bois à la lisière du camp. Elle s'y faufila, arrivant à percevoir la présence de plusieurs individus au-delà de la légère brume qui enveloppait les troncs sinueux et pâles.

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