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26 - La Décision du Chef de guerre (1/3)


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Les flammes crépitaient avec intensité dans le grand brasier érigé au milieu de la cour inférieure du Fort du Croc. Tout autour de nombreuses tables avaient été dressé afin de permettre aux Foudres de guerre de se restaurer tandis que l'obscurité se répandait dans toute la vallée. La plupart d'entre eux avait conscience qu'il s'agirait peut-être de leur dernier repas.

En face d'Alessia, Ervin observait d'un œil circonspect sa simple tranche de lard fumé ainsi que son bol de gruau. Il fallait dire que le rationnement de la nourriture était la première mesure à prendre en cas de siège et cela ne plaisait guère au blondinet. À ses côtés, Marjolaine, au contraire, s'était goinfrée de sa maigre ration sans se plaindre un seul instant, elle qui avait pour habitude de manger en quantité moindre depuis bien longtemps. Alessia avala à son tour un morceau de viande sans grande conviction. Une ambiance pesante et morne régnait entre les rangs de la troupe de brigands, les esprits occupés à anticiper le premier assaut des Imperatiis qui pouvait se produire à tout moment.

— J'ai vraiment cru que notre dernière heure était arrivée quand j'ai vu ces deux immenses boules de feu s'élever dans le ciel et se diriger vers nous ! s'exclama Marjolaine après avoir repoussé son bol sur la table. Même depuis l'étage supérieur on pouvait les apercevoir !

— N'en rajoute pas une couche, Marjo ! surenchérit Ervin. Toi, tu étais bien à l'abri tout en haut ! Moi j'étais sur les murs avec le vieux et Vaiyn. Ils ont levé les mains au ciel pour essayer de les arrêter. C'était assez étrange comme spectacle mais bon je suis content de ne pas avoir fini en torche vivante !

Pour le coup, le blondinet marquait un point, sans le concours du siphonneur il aurait été impossible à Harbard et à Alessia dérouter la course des deux projectiles. La jeune femme se demandait si c'était le soudain afflux d'énergie æthérique ou la chance qui avait tiré Vaiyn de sa torpeur. Elle avait bien tenté de venir lui tirer les vers du nez après son rapport à Harbard mais l'ancien inquisiteur s'était déjà éclipsé à son arrivée. Quand elle s'enquit de son état auprès du vieux sorcier, celui-ci répondit que l'effort soudain l'avait épuisé et qu'il l'avait obligé à regagner ses quartiers pour qu'il se repose en prévision de l'attaque prochaine de la Legio.

Alessia avait du mal à croire les propos d'Harbard même si celui-ci semblait plutôt sincère. Peut-être que la tournure des évènements avaient poussé les deux æthériis à se poser des questions ? Alessia avait narré le moindre détail des pourparlers mais elle se doutait que le vieux sorcier avait observé de loin l'entrevue à l'aide de son Don. Peut-être avait-il ainsi chargé Vaiyn d'enquêter sur Gerald et son étrange conduite ? Enquête qui le mènerait tout droit aux appartements du seigneur brigand. Et aux trois cadavres et au journal qui s'y trouvait...

— Mais du coup qu'est ce qui empêche leur sorcier de nous balancer d'autres boules de feu à tout moment ? poursuivit Ervin cette fois-ci à destination d'Alessia. Je ne comprends rien à votre charabia de magie mystique et compagnie...

— Il n'y a rien de magique là-dedans rétorqua la jeune femme. La magie est l'affaire des charlatans. — Elle poursuivit tandis que l'écho spectral de la voix d'Eldrich venait hanter ses souvenirs quand elle avait naguère posé cette question elle aussi — Ce serait comme décrire un son à un sourd ou un paysage à un aveugle. Tu ne peux pas en comprendre le concept sans avoir toi-même le Don. Le Voile est comme la chaleur qui se dégage de ce brasier, intangible et invisible, pourtant certains individus sont capables de le ressentir. Chaque æthérian dispose de ses propres forces et ses propres limites mais conjurer de telles forces n'est pas sans conséquences. C'est pour cela que la plupart des sensibles passent des décennies enfermé à l'Académie.

— Pourtant ce n'a jamais été le cas pour toi si je me trompe ? l'interrompit tout à coup la cabrioleuse qui ne manquait pas une miette de la conversation. Tu as l'air beaucoup trop jeune et puis je ne te vois pas t'enfermer des heures dans une bibliothèque poussiéreuse !

— En effet, j'ai eu la chance d'avoir un précepteur pour m'enseigner les bases. Mais je suis loin de rivaliser avec Harbard ou les magistères de la Legio. Pour poursuivre, chaque fois que l'un d'entre nous invoque le Don, il met sa propre énergie vitale dans la balance et par extension sa vie. Anastérion est peut-être doué mais une telle débauche d'énergie a dû sacrément entamer son käes pour un résultat inexistant.

— Je crois que j'ai un peu près compris, fit Ervin qui venait de terminer son gruau, ce serait comme essayer de remonter une pente en essayant de piquer un sprint tout du long. Ce qui reviendrait à s'épuiser une fois au sommet alors qu'il reste encore la moitié du chemin à parcourir.

— Oui en quelque sorte, répondit Alessia alors qu'elle venait à son tour de terminer sa ration. Sur ce je vais devoir vous laisser, ma présence est attendue au corps de garde.

— Tu vois j'avais raison, elle monte en grade la grande sœur ! s'exclama Marjolaine. Bon en tout cas moi je dois retourner aux cuisines, malheureusement... Mais Ervin te tiendra compagnie. Il sera de garde d'ici une heure ou deux ce gros fainéant !

Alessia se leva et salua ses deux amis tandis qu'ils continuaient de se chamailler. A grande enjambée, elle s'éloigna de la cantine improvisée. Elle avait profité de ce bref instant de détente pour relâcher la pression et penser à autre chose qu'à la mort et au carnage qui s'approchaient à grand pas. Alors que la jeune femme avait parcouru la moitié du chemin, elle aperçut Andronikos qui venait d'émerger de l'une des tours de garde. D'un pas rapide il rattrapa Hyldia qui elle aussi venait de sortir de la tour. La grande Nordienne aux longues nattes blondes se retourna comme une furie et manqua de renverser au passage le Karthagène d'une taille et d'une corpulence bien inférieure. Si Alessia ne prêta pas assez l'oreille pour déterminer le contenu de leur discussion, il n'en fallut pas bien plus pour qu'elle devine que les deux tourtereaux se disputaient. Plusieurs des bandits se rapprochèrent pour assister à un spectacle qui tendait à devenir monnaie courante ces derniers jours. Andronikos attrapa le poignet de sa compagne qui rejeta de suite son contact avant de s'éloigner sans lui accorder davantage de son temps. Le Sudien lui cria quelque chose avant de se retourner en direction du groupe de spectateur.

— Vous n'avez rien d'autre à faire, bande de gibet de potence ? leur hurla-t-il avant de rebrousser chemin.

Alessia poursuivit son chemin comme si rien n'était, arriva à hauteur du corps de garde et remonta à nouveau le grand escalier en colimaçon. Cette fois-ci, elle eut le bonheur de ne pas croiser la route d'Ivar, sans pouvoir déterminer si cela était une bonne ou une mauvaise chose. Il fallait dire que le colosse s'était tout bonnement volatilisé depuis son altercation avec son père en présence de la majeure partie des Foudres de guerre. La jeune femme pénétra dans le premier étage éclairé à cette heure d'une poignée de torches. Comme plusieurs heures auparavant, Gerald était assis sur une chaise, ne pouvant lâcher du regard le paysage qui s'étendait de l'autre côté de la meurtrière.

— Te revoilà enfin, isàdottir, lui lança le seigneur bandit sans lâcher du regard l'obscur du dehors.

Alessia se mit face à lui et s'appuya contre le mur de l'autre côté de la meurtrière. D'une mine sombre et presque mélancolique, Gerald le Noir sirotait à grande lampée le liquide contenu dans sa flasque en étain. Après une énième lichée, il la pointa du regard et proposa d'en partager une gorgée avec la jeune femme. Elle acquiesça et Gerald lui lança la flasque après l'avoir rebouchée. Alessia porta la boisson à ses lèvres et l'alcool traversa sa bouche pour glisser le long de sa gorge. Immédiatement l'eau-de-vie légèrement sucrée y déclencha un puissant incendie. Si la jeune femme ne l'apprécia pas autant que celle qu'elle avait dégusté au marché de Dalata plusieurs mois auparavant, la boisson eut le mérite de chasser pour de bon les relents désagréables du gruau. Elle relança la flasque à son propriétaire.

— Pas mal, tu ne trouves pas ? La première fois que j'ai goûté cette boisson, je devais avoir dans les quatorze ans. À l'époque mon clan pillait les villages de la République d'Haran. Ces gens ont toujours été meilleur pour faire la fête que la guerre.

Alessia resta quelques instants, silencieuse à contempler celui qui dirigeait les Foudres de guerre d'une main de fer. Mais derrière le masque du commandement, Gerald le Noir semblait plus que jamais à bout de souffle, presque pathétique.

— Isàdottir, c'est le nom qu'à prononcé Varius pour nommer votre clan, fit Alessia. Pourtant je ne suis pas une drengir, pourquoi m'appeler ainsi ?

— Il est une chose de connaître le sens des mots, leur signification réelle en est une autre, rétorqua Gerald en prenant une nouvelle gorgée d'eau-de-vie. "Isàdottir", celle née des glaces, le surnom de la Jöru qui fonda mon clan il y a plus d'un millénaire de cela lors de l'arrivée de nos ancêtres sur ce continent. Mais je ne t'apprends rien. Il était aussi le surnom d'une amie à moi lorsque j'étais plus jeune. Tu me la rappelles en de nombreux points, elle était forte et téméraire. Tête brûlée et parfois naïve. Comme toi, elle était aussi edlhoin et possédait le Don. L'un de nos chasseurs l'avait retrouvé un jour de blizzard, à moitié ensevelie sous la neige. Née des glaces...

— Face aux mercenare, vous auriez pu utiliser le pouvoir de la pierre pour les mettre en déroute, le questionna Alessia pour changer de sujet. Elle sentait le seigneur brigand plus vulnérable que jamais, presque influençable. Pourquoi ne pas l'avoir fait ?

— Donc tu es bel et bien au courant de l'existence du Joyau. C'était idiot de ma part de présumer du contraire, après c'est bien sous ordre des Castellans que tu t'es rendu dans les Terres sauvages. Une mercenarii loyale m'aurait assassiné depuis longtemps et aurait restitué l'amulette à son employeur. Alors pourquoi suis-je toujours de ce monde ?

— Je n'éprouve aucune loyauté envers ces misérables qui seraient tout à fait capable de m'exécuter une fois ma mission remplie. Vous n'avez pas répondu à ma question.

— J'avais peur que le prix à payer soit trop élevé. Qu'une fois ce pouvoir en ma possession, je ne puisse plus m'en séparer... 

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