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24 - Le Seigneur des Terres sauvages (2/4)


Alessia ouvra de nouveau la marche pour se diriger cette fois-ci vers le hall principal du donjon. Elle attrapa au passage l'une des rares torches encore allumée pour éclairer le chemin. Marjolaine suivit sa trace sans ralentir le rythme tout en sifflant un air joyeux. Elles traversèrent ainsi le vestibule pour se rendre dans la grande pièce.

Ce soir, la salle de banquet se trouvait bien fort dépourvue, ténébreuse, les tables dénuées de la moindre victuaille, l'âtre froid et les chaises vides. Cela convenait parfaitement à Alessia, personne ne viendrait troubler sa petite escapade. Elle remonta la salle et emprunta l'un des escaliers du fond pour gagner la passerelle du premier étage. Là, elle passa sous une voûte garnie d'arabesque pour se retrouver face à un escalier en colimaçon qui serpentait autour d'un immense pilier.

— Attends, tu ne penses pas sérieusement à faire ce que je pense que tu vas faire ? déclara Marjolaine alors qu'Alessia avait déjà un pied sur les marches. Cet escalier ne mène qu'à un seul endroit.

— Oui, j'ai besoin d'informations. Je ne sais pas si je trouverais quoique ce soit d'intéressant mais je dois tout de même tenter le coup.

— Si jamais Sire Gerald apprends que tu t'es introduit dans ses appartements... Je ne donne pas chère de ta peau...

— Oui c'est pour cela que tu vas rester ici et faire le guet. Cache-toi dans l'un des coins et si quelqu'un arrive, tu sais comment me prévenir.

Marjolaine acquiesça d'un soupir agacé puis Alessia se lança à grandes enjambées dans l'ascension de l'escalier. La jeune femme manqua d'en perdre l'haleine tellement les sculpteurs Nérevanirs d'antan avaient taillées de manière grossière les blocs de pierre qui constituaient les marches. Arrivée rapidement au sommet, elle ouvrit la trappe d'un coup de coude et se hissa à l'extérieur.

Ici, l'air qui glissa contre elle se révéla plus violent et plus froid que celui qui circulait dans la cour de l'enceinte supérieure. Elle se trouvait sur un grand balcon, le point d'observation le plus élevé du Fort du Croc. Si de part les ténèbres de la nuit, elle ne pouvait s'en rendre compte immédiatement, Alessia se doutait que cet endroit devait dévoiler à ses visiteurs l'un des panoramas les plus impressionnants de toutes les Terres sauvages. Hormis les Monts Hyperboréens, seule égalait en hauteur le pic de la falaise jumelle, à plusieurs centaines de mètres en direction de l'ouest. En contrebas, la muraille inférieure paraissait presque lointaine et le castrum naissant des Imperatiis, encore plus bas, n'était plus qu'une myriade de petits points lumineux.

La forteresse, ultime frontière du Korvalys avait traversé les âges, demeurait la seule trace véritable que les Saints-Royaumes aient un jour occupé les Terres sauvages. Mais pourquoi ? s'interrogea Alessia. À ma connaissance aucune tribu drengirs n'a vécu dans cette région. Et s'il existe un col au travers des monts Hyperboréens pour rejoindre la Borée, il aurait été plus facile de fortifier ce dernier. Et il n'y a rien derrière les montagnes. Alessia repensa tout à coup au tunnel qui traversait les Jumeaux, vestige de l'empire des Cités-sorcières d'Eldhrassa. Était-ce dans ce but que le Nérev avait fait bâtir le fort il y a de cela plusieurs siècles ? Pour surveiller si jamais les Eldhs se décidaient à revenir un jour à la vie ?

Alessia délaissa le balcon pour se diriger vers la bâtisse dans laquelle Gerald avait élu domicile, une simple tour qui devait jadis servir de poste de garde pour la sentinelle postée au sommet du fort. Il ne s'agissait ni de l'endroit le plus spacieux ni le plus confortable de la forteresse mais elle comprenait pourquoi le seigneur brigand avait trouvé un intérêt à y établir ses quartiers. Loin de l'agitation de ses hommes, un endroit calme pour réfléchir et parfait pour y entreposer ses secrets.

Alessia posa sa paume contre la lourde porte en fer, un coup sur la poignée confirma ses soupçons. Verrouillé. D'une pichenette de son Don, le mécanisme de la serrure s'anima et le verrou disparu. La porte s'ouvrit et la jeune femme pénétra dans la tanière de Gerald le Noir. Elle se glissa dans l'obscurité torche à la main et repéra un foyer de taille modeste à proximité. Elle prit quelques bûches posées négligemment à côté et les inséra à l'intérieur. Elle s'agenouilla et alluma le bois à l'aide de sa propre torche. Le bois s'enflamma instantanément, produisant un crépitement agréable. La chaleur douce du brasier se répandit rapidement jusqu'à elle.

Alessia examina la pièce d'un œil attentif. Il s'agissait d'une simple chambre à coucher, un grand lit central à deux places, un gros coffre de stockage, une armoire sur le côté ainsi qu'un bureau de taille modeste. Des possessions bien modeste pour un seigneur brigand. Elle se dirigea vers le coffre afin de l'inspecter. Elle n'y trouva rien de bien particulier, ni dans l'armoire qu'elle fouilla. Le bureau quant à lui semblait bien plus prometteur. Elle éparpilla les différents papiers qui recouvraient le bois du bureau, de la paperasse inutile, des relevés de marchandises et des fiches de stockage. Elle reconnut un certain sens du détail chez Gerald le Noir. Dans une autre vie, il aurait pu être promis à une belle carrière de marchand. Etait-ce à cela qu'il passait ses journées quand il ne partait pas piller le Haut-Korvalys avec ses cavaliers ?

Faisant valser encriers et manuscrits de l'étude, une petite boîte à bijou se dévoila aux yeux d'Alessia sous le fatras de papiers. Elle reconnu l'étrange boîte à bijou qu'elle avait aperçu dans les souvenirs d'Olaf, noir d'ébène et mat, pourvue d'étranges lignes gravées sur son bois d'une teinte plus claire. Elle ouvrit le coffret sans difficulté. Vide, comme elle l'avait escompté, le Joyau, à sa connaissance, ne quittant jamais le cou de son détenteur. La jeune femme ouvrit le tiroir du bureau et entreprit de le fouiller à son tour. À nouveau des documents sans intérêts ainsi que des petits carnets qu'elle examina rapidement. Dans ces derniers étaient consignés tout le butin amassé par la bande et à qui appartenait quoi

La main d'Alessia butta tout à coup contre le fond du tiroir, ce qui attira son attention. Elle recommença et capta le même son creux. Suivant son instinct d'ancienne mercenarii, elle tapota doucement sur l'ensemble de la planche. Son extrémité, celle dos au mur, abritait en son sein une cavité secrète. Cette dernière devait s'activer en réponse d'un mécanisme très précis.

Alessia parcouru consciencieusement l'ensemble du bureau à la recherche du fameux mécanisme d'ouverture. Elle inspecta le long d'un des côtés du bureau, repérant tout à coup une aspérité. Elle passa une fois de plus le doigt sur l'étrange rugosité et y enfonça son index. Le mécanisme s'activa, libérant la cavité secrète du tiroir principal. La jeune femme l'ouvrit, impatiente de découvrir ce que Gerald souhaitait cacher à d'éventuels visiteurs trop curieux. Elle y trouva un petit journal à la couverture rapiécée et ancienne. Ce dernier exhalait d'une odeur désagréable, mélange de cuir vieilli et de renfermé. Elle le posa sur le bureau et se mit à en parcourir les pages. Certaines d'entre elles semblaient avoir été arrachées.

D'après les premières observations, il s'agissait du journal d'un ancien officier de la Legio ayant occupé le fort. Pourquoi Gerald s'était-il donné la peine de le cacher ? Elle en feuilleta la bonne moitié avant de tomber sur des notes bien plus récentes rédigées en Boréen. Alessia fit la comparaison avec l'écriture des feuilles qu'elle avait trouvées auparavant. Bien que ces derniers soient rédigés en Gothïs, langue la plus répandu dans les Saints-Royaumes, les écrits correspondaient parfaitement entre eux. Ils provenaient du même auteur, Gerald le Noir.

Enfin une piste prometteuse ! La jeune femme se mit à dévorer les lignes sombres couchées par le seigneur bandit.


2


Lors de ma prime jeunesse, j'étais persuadé que l'univers me réservait un destin grandiose et fameux. Que ma volonté ainsi que ma soif de gloire me permettraient d'atteindre la grandeur. Avec le passage des années, j'ai comme l'impression qu'il ne s'agissait que d'un mirage, la foi aveugle d'un adolescent imbécile devenu plus tard chef de guerre par la force des choses.

Je n'aime pas parler de moi-même et j'ai toujours perçu la volonté de tenir un journal comme une idiotie sans pareille. Une vulgaire feuille de papier ne sera jamais capable de garder vos plus noirs secrets.

Pourtant m'y voilà maintenant contraint, car j'ai peur. Peur d'oublier des souvenirs bien trop lointains et bien trop enfouis dans ma tête. Ils ont déjà réussi à se dérober de ma garde. Parfois de terribles trous noirs me saisissent et je ne me souviens plus de rien tandis que la folie s'empare de moi. Heureusement Harbard m'aide dans ces moments-là Si les drengirs l'apprenaient, l'un d'entre eux finirait par se décider à me défier pour prendre le contrôle des Foudres de guerre. Cela m'arrive quand je reste trop longtemps au fort, comme si l'inactivité me tuait à petit feu. Alors quand les hommes sont las de nos raids et veulent prendre du repos en hiver, je m'enferme à double tour dans cette triste tour. Je prends note de nos profits et consigne le moindre de nos butins comme un vulgaire scribe. Mais cela m'ennuie à présent alors j'ai entrepris de coucher mes souvenirs sur l'encre pour ne plus jamais les oublier. J'ai trouvé ce vieux journal dans un coin du fort avec le bureau, son ancien propriétaire est mort avant d'avoir pu en noircir la plupart des pages. Si j'ai décidé d'écrire en Boréen, c'est plus pour stimuler ma mémoire que par sécurité. De toute façon la plupart de ces idiots ne savent ni lire ni écrire.

Je me rappelle lorsque les nôtres étaient encore libre, loin du joug de l'Empereur fantoche en Borée. Mon père était l'un des derniers chef de clan encore en vie. En lui coulait le sang pur des drengirs d'avant la chute des Karadhrins, plusieurs siècles auparavant, ainsi que le Huskalofen. Moi je n'étais que son fils bâtard, éclipsé par mon frère aîné, née de sa véritable épouse, alors que ma mère n'était qu'une courtisane du clan, dénuée du moindre sang boréen dans ses veines. Une prise de guerre d'un drengir subalterne qui avait fini par la délaisser. Mais rapidement mon père décela en moi les signes d'un avenir prometteur. J'étais comme lui, un sang pur. Il a donc accueilli ma mère et s'est chargé de mon éducation. S'il se montra tout à fait courtois les premières années de notre adolescence commune, je décelai bien vite chez mon frère les relents de la jalousie. Il était l'aîné, de meilleur lignage mais son sang demeurait inférieur au mien. Cependant jamais mon père ne s'était prononcé en faveur de l'un d'entre nous en tant que futur chef de guerre après son trépas. La mort le saisit trop rapidement.

À l'époque, le clan s'était établi à la frontière avec la République d'Haran, seul pays au nord qui échappait encore à l'autorité des Saints-Royaumes. L'hiver dernier avait rendu nos terres plus inhospitalières que jamais et le chaos régnait dans les autres clans sans chef de sang pur à leur tête. Près des côtes, par jour de beau temps, il était possible d'observer les contours flous du Saphir du Nord, surnom de la cité d'Hara de l'autre côté de la baie. Un jour, poussé par l'avarice et la soif de gloire de ses Sangs de liges, mon père a ordonné au clan de traverser la frontière pour piller les possessions de la République. Que peuvent bien faire ces pitoyables marchands ? Massacrons-les tous ! J'entends encore les paroles de mon frère à l'époque.

Les premières semaines de pillages furent parmi les plus glorieuses que n'eut jamais connu notre clan et mon père se couvrit de gloire. Puis ils arrivèrent. Cette maudite Legio Imperatorii, le consortium d'Haran les avaient appelé à l'aide. La Legio I d'Arthédas débarqua dans la baie, à bords de longs navires aux immenses voiles. Ces hommes étaient habitués à faire face aux hordes drengirs après avoir passé des années à mater la moindre révolte. Leur première action fut d'interdire toute possibilité à notre clan de se replier en Borée. De l'autre côté, les mercenare engagés par la République d'Haran nous empêchèrent de trop nous rapprocher de la cité. Ce fut un massacre. Et un dernier baroud d'honneur prit la vie de mon père. À l'époque je n'avais même pas survécu à une quinzaine d'hiver. Les légionnaires assaillirent notre camp avec une facilité déconcertante et firent prisonniers la plupart des drengirs qui avait survécu aux combats. Si la République d'Haran avant exigé une exécution pure et simple des infâmes barbares du Nord, le Légat de la Legio I intervint pour qu'il en soit tout autre. Nous fûmes déportés au sud, vers la frontière avec Arthédas en Borée Occupée, dans un immense camp de travail aux pieds d'une montagne aux roches noires. Steinsvart, ou plutôt Noirepierre dans la langue des hommes du sud, c'est ici que je suis véritablement devenu un homme.

La vie y était dur et nos maîtres sévères. Ils avaient pour espoir de nous briser pour nous remodeler à leur guise, faire de nous les citoyens parfaits de la future province de Borée. C'est à ce moment là que ma relation avec mon frère s'étiola pour de bon. Lui ne passait son temps qu'à comploter et à essayer de fédérer les drengirs derrière lui pour déclencher une révolte, alors que je préférais faire preuve de patience. Pendant trois années je me conduis comme le parfait esclave, soumis et docile. Un jour, un couple de nobles visita le campement à la recherche de main d'œuvre. Mon physique et mon intelligence plurent au seigneur et encore plus à sa dame. Ils m'emmenèrent dans leur villa. J'y parfis mon éducation et appris à connaître mon ennemi, besogna au passage la dame lors des absences répétés de son époux. Cela dura quelques années puis le noble prit connaissance des infidélités de sa femme. À cela s'ajoutait aussi son dernier-né, au teint pâle et à la chevelure blonde suspecte. Il ordonna à ses gardes de me passer à tabac avant de me renvoyer au camp de travail. Ce n'était pas grave, j'avais bien assez appris.

À mon retour parmi les miens, j'appris que la haine de mon frère à mon égard s'était amplifié. J'étais un traître à ses yeux, je m'étais vendu aux Nérevanirs en échange d'une miche de pain et d'une couche chaude. Il ne voulut rien savoir lorsque j'essayai de lui expliquer que tout ceci n'était qu'un stratagème pour mieux connaître nos ennemis. Il fit mime de me pardonner et envoya ensuite des assassins pour régler mon compte. Je m'en débarrassai avec facilité et provoqua en duel mon frère lors d'un Mak'athand. Je lui ôtai la vie sans le moindre remord et gagna le respect et l'obéissance qu'il avait récoltée en mon absence. Une autre année passa et tout fut enfin prêt. L'incident de Noirepierre, sous ma direction les autres chefs drengirs se soulevèrent et renversèrent leurs maîtres. Par leur paresse, et leur élan humaniste, les Nérevanirs avaient causé leur propre perte. Nous formâmes une horde drengir d'une taille sans précédente, pillâmes les cités de la province, délivrâmes nos compagnons des autres camps de travail. Et nombreux furent ceux à nous imiter en Arthédas, ceux qui depuis trop longtemps avaient subi le joug des Saints-Royaumes. C'est à cette époque que Carla vint me trouver. C'était elle, la femme du noble qui m'avait pris à son service. Et elle était venue avec mon enfant, comme ma mère autrefois. Elle me jura que j'étais son seul et unique amour depuis qu'elle avait posé ses yeux sur moi à notre première. Je l'autorisai à rejoindre ma horde. Je voulais qu'Ivar profite d'une mère aimante lors des premières années de sa vie.

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