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22 - Proies et chasseurs (1/3)


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Alessia flatta du bout de ses doigts l'encolure douce de Cal. L'alezan lui répondit d'un bref hennissement enjoué tandis qu'elle emboitait le pas derrière la monture de Vaiyn.

— Nous sommes bientôt arrivés ? l'interrogea la jeune femme.

— D'ici une quinzaine de minutes nous devrions arriver au campement, répondit l'ancien inquisiteur au travers de son foulard sombre. Je préfère économiser nos chevaux. Nous ne sommes jamais à l'abri d'une surprise.

Alessia parcouru du regard les rangées sylvestres d'épicéas qui bordaient la piste. Tandis que la luminosité décroissait au fur et mesure que l'après-midi s'achevait, Sa vue avait du mal à percevoir quoique ce soit au-delà des troncs suaves des sapins et des épicéas. Mais son ouïe, elle, l'amenait bien plus loin, au même titre que son odorat. La vie grouillait en ces lieux, oiseaux nichant entre les innombrables branches, insectes grouillant entre les lamelles d'écorces et rongeurs se terrant entre les longues racines sinueuses.

Une heure s'était écoulé depuis leur départ du Fort du Croc, chevauché intense imposé de suite par le siphonneur. Comme à son habitude, Vaiyn ordonna plus qu'il n'expliqua, la nécessité de cette soudaine et impérieuse mission rapidement éludée. À mesure qu'ils se rapprochaient des chaînes des Monts Hyperboréens de l'est plus le chemin devenait tortueux et le dénivelé gagnait en intensité.

— Je pensais que le col était le seul moyen de se rendre dans les Terres Sauvages, osa la jeune femme avec curiosité. D'où la nécessité absolue de le garder sous notre contrôle.

— C'est ce que nous croyions à notre arrivée dans la vallée, admit Vaiyn. Ces deux grands pics qui se détachent à l'horizon sont appelés les Jumeaux. Les paysans de Weyhon nous avaient déconseillé de nous y aventurer car leurs hauteurs étaient réputées encore plus périlleuses que celles du Cadhras. Lors d'une reconnaissance l'année dernière, j'y ai mené une expédition avec mes éclaireurs. Nous avons rapidement découvert une ancienne piste qui laissait présager l'existence d'un col. C'est un tunnel que nous finîmes par découvrir. Il s'enfonçait dans les entrailles des Jumeaux pour jaillir plusieurs kilomètres plus loin, de l'autre côté du massif montagneux.

— J'imagine qu'il doit être périlleux à traverser pour que les Foudres de Guerre préfèrent braver le col du Cadhras à la place.

— Au contraire, la voie est large et parfaitement lisse. D'immenses piliers en soutiennent la voûte. Il s'agit d'une construction bien antérieure à celle du Fort du Croc. Elle n'est pas le fruit des architectes des peuples des Saints-Royaumes

— Alors le problème se trouve de l'autre côté ?

— En effet, un immense désert s'y étends à perte de vue, peuplé d'une multitude de canyons et de crevasses sans la moindre verdure ni oasis à l'horizon.

— Mais il est toujours possible regagner les Saints-Royaumes en le traversant par le sud, non ?

— J'imagine que oui, même si nous n'avons jamais véritablement tenté l'expérience. Qui se risquerait à traverser ces terres arides et stériles ? Ce désert a toujours formé une frontière naturelle avec le Haut-Korvalys, au même titre que les Monts Hyperboréens. Mais l'arrivée de la Legio aux portes des Terres sauvages change tout. Si jamais les Imperatiis apprenaient l'existence de ce tunnel, une brèche s'ouvrirait aussitôt dans nos défenses. Même s'il faudrait plusieurs jours à une armée pour s'y rendre, nous ne sommes pas assez nombreux pour défendre deux fronts en même temps.

— C'est donc à cela que sert le campement d'éclaireurs vers lequel on se dirige ? À surveiller ce fameux tunnel ?

— Oui, j'ai demandé aux éclaireurs de faire la traversée régulièrement pour prévenir tout risque d'invasion par l'est. L'un d'entre eux a repéré un groupe de cavaliers dans le désert.

— Des equites de la Legio ?

— Impossible d'en être certains pour le moment. Mais personne ne se rend ici sans raison.

— Je croyais que la cohorte s'était retranchée dans son castrum depuis la bataille du col.

— C'est bien le cas, Ivar et ses drengirs surveillent le moindre de leur mouvement. Les fortifications dans le Cadhras sont presque achevés. S'il s'agit bien de légionnaires alors ces derniers ne peuvent venir que de Norfort. D'éventuels renforts pourraient anéantir tous nos efforts de contenir la cohorte en dehors des Terres sauvages. Bref, d'abord gagnons le campement puis nous aviserons ensuite.

Petit à petit la piste commençait à se rétrécir tandis qu'ils se rapprochaient des Jumeaux. Alors que le coucher de soleil se poursuivait inexorablement à l'est, Vaiyn s'arrêta à la hauteur d'une rangée de pins sylvestres aux longs troncs pâles. Il lui fit signe de le suivre avant de s'engouffrer dans le bois. Ils cheminèrent ainsi pendant plusieurs minutes avant d'apercevoir en haut d'une petite butte, un feu de camp entouré d'une poignée de tentes en toiles.

— Quelque chose cloche. Je ne vois personne dans le campement, fit Vaiyn tandis qu'ils se rapprochaient du campement.

L'ancien inquisiteur descendit de sa monture avant de gravir les derniers mètres de la butée. Alessia fit de même et lança son Don aux aguets. Elle ne capta pas le moindre signe de vie entre les tentes sombres. Vaiyn dégaina sa lame-tonnerre avant de pénétrer à l'intérieur du camp, la jeune femme sur ses talons. Ils ne tardèrent pas à retrouver l'un des hommes du siphonneur étendue au sol sur le ventre dans une mare de sang. Alessia observa le cadavre, il n'avait dégainé aucune arme et les ustensiles de cuisine qu'elle retrouva à proximité lui apprirent que le malheureux avait été pris par surprise. Elle entreprit de faire le tour du camp tandis que Vaiyn examinait à son tour la victime. Un autre corps se dévoila un peu plus loin, caché entre deux tentes, celui-ci, vu sa position, avait eu l'occasion de se défendre, sa dague encore au poing.

— Tu penses que c'est eux ? Nous serions arrivés trop tard ? postula Alessia tandis qu'elle tirait le cadavre vers le feu de camps.

— Impossible, ils auraient laissé des traces de leur passage, rétorqua le siphonneur.

Les deux corps étaient encore chauds, la mort ayant survenu moins d'une heure auparavant d'après les estimations de Vaiyn. Leur gorges avaient été tranchées net d'une seule frappe circulaire, l'œuvre d'une lame courte et effilée d'après la taille des plaies. Alessia poursuivit ensuite son exploration pour trouver le troisième et dernier éclaireur. Alors que les ténèbres commençaient à envahir la butte, elle finit par déceler à la périphérie du camp des traces qui s'éloignaient dans le bois. Peut-être que celui-ci a réussi à s'enfuir, soupçonna Alessia. Elle en informa Vaiyn à voix haute tandis qu'elle commençait à remonter la piste d'un pas rapide.

Elle chemina entre les rangées de pins jusqu'à atteindre un gros buisson touffu et garnis d'épines devant lequel les traces s'arrêtaient soudainement. La terre sombre gorgée de sang finit de mettre fin à tout suspense. Du fer de Crépuscule qu'elle venait de dégainer, Alessia poussa les branches jusqu'à découvrir un pied pourvut d'une botte de cuir délavée. Elle rengaina la dæmoria puis dégagea le troisième cadavre de sa cachette sylvestre. Le triste sort de l'éclaireur faillit la faire déglutir. Sa panse avait été éviscérée d'un coup de taille à la diagonale, ses boyaux s'étant éparpillés dans tout le buisson. Mais ce qui capta le plus l'attention de la jeune femme fut sa blessure au niveau de la gorge. Au contraire de ses frères d'armes, lui n'avait pas été égorgé. Alessia écarta la plaie encore sanguinolente, les chairs avaient été arrachées avec violence, puis palpa l'arrière du cou du cadavre. Sa nuque était brisée. Il ne s'agissait pas là de l'œuvre d'un homme. Elle observa le pin qui faisait face au buisson et la flagrance d'urine qui remonta jusqu'à ses narines apporta un élément de plus à ses conclusions. Alessia se releva et assembla le faisceau d'indice qu'elle venait de découvrir.

Il quitte le campement pour aller se soulager contre un arbre. Il vient à peine de terminer sa besogne que quelque chose lui saute dessus, l'attrape par la gorge avant de le traîner dans le buisson. La chose lui brise la nuque avant de le retourner et de lui éventrer le ventre. D'un coup de griffe... Se pourrait-il qu'il s'agisse...

Puis tout à coup tout devint clair dans l'esprit d'Alessia. Elle se rappela la blessure qu'elle avait pu observer sur Olaf. C'est un Korval qui est responsable de ce massacre ! Elle lança son Don pour avertir Vaiyn de sa découverte tandis qu'elle repartait à toute vitesse en direction du campement. Le siphonneur n'émit aucun commentaire. Lui aussi venait de comprendre. Il fallut moins d'une minute à la jeune femme pour rejoindre le campement. Vaiyn empoignait fermement sa lame-tonnerre tout en balayant du regard les environs du camp. Alessia fit de même, autant avec ses yeux qu'avec le Don.

— La bête sera bientôt sur nous. Prends ceci et enflamme les tentes, nous allons l'obliger à nous attaquer de front, déclara-t-il avant de lui tendre une torche grossière.

Alessia en trempa l'extrémité dans le feu et le bois s'embrasa de suite. Elle frôla ensuite de sa torche deux des tentes puis la lança sur la troisième. Rapidement plusieurs brasiers vinrent à illuminer la butte autrefois plongée dans la pénombre. Alessia dégaina Crépuscule et se mit dos à dos avec Vaiyn pour couvrir le moindre angle mort.

— Tiens-toi prête, déclara l'ancien inquisiteur. S'il vient sur toi, essaye de le retenir le plus longtemps possible. Je me chargerais de l'achever avec la lame-tonnerre.

Ils flairèrent la créature bien avant de la voir. Alessia s'approcha de son aura, elle était sombre et massive, avec une amplitude qui n'aurait rien à envier à celle d'un æthérian confirmé. Mais ce qui prédominait le plus, remarqua la jeune femme, était l'intense sentiment de rage et de colère qu'éprouvait la créature mais aussi saupoudré d'une flagrance de peur.

La bête émergea des ténèbres à l'autre bout du campement et se mit à fixer Alessia de ses yeux ambré luminescents. D'une taille frôlant les un mètre cinquante à hauteur de garrot, ses deux crocs recourbés vers le bas dépassaient de sa mâchoire puissante. Son pelage grisâtre était tacheté de longues rayures noires, les poils de son cou et du dessous de son abdomen d'un blanc immaculé. Alessia se demanda si elle avait déjà été témoin d'une telle personnification de la sauvagerie. Et si elle pouvait survivre à un affrontement au corps à corps avec une telle créature... La jeune femme cligna des yeux, le korval se mit en mouvement. Combien de battements de cœur s'écoulerait avant qu'il ne m'atteigne ? se demanda-t-elle. Alessia campa sur ses appuis, genoux fléchis et lame à l'avant, prête à recevoir la charge de l'animal.

Premier battement, le félin s'élance, de ses longues pattes griffues, il fend la terre moite et sombre de la butte. Deuxième battement, il redresse son poitrail massif, sa mâchoire garnie de dizaines de poignards s'entrouvre. Troisième battement, la distance se réduit inexorablement. Le korval campe sur ses membres arrière pour prendre son impulsion. Une dizaine de mètres nous sépare encore, il bondit au maximum de son élan.

Alessia esquiva d'un roulade sur le côté au dernier mouvement. Ses barrières mentales dressées, elle se réceptionna jambes tendues. Face à l'aura puissante du félin, elle avait renoncé au dernier moment à user de son Don pour mettre un terme à sa course. Son instinct lui avait soufflé qu'elle en aurait été incapable. Sans ses sens surhumains, elle aurait fini éventrée. Elle s'élança face à la bête et fit tournoyer Crépuscule. Mais le korval se détourna d'elle, intéressé par une autre proie.

Vaiyn, pris par surprise, enchaîna les frappes de taille de sa lame-tonnerre pour contrecarrer l'avancée du félin. Il recula d'un pas puis d'un deuxième face à la férocité des assauts répétés. Alessia se glissa entre les deux combattants, d'un coup pénétrant elle essaya d'atteindre le korval. Le félin se contorsionna et d'un léger bond, esquiva la pointe de la dæmoria, aussi agile que massif. La jeune femme poursuivit, l'acier de sa lame croisant le fer avec les griffes de la bête. Le korval se mit à rugir tandis qu'elle essayait de l'acculer contre l'une des tentes embrasées. Derrière elle, elle pouvait sentir le siphonneur en train de charger sa lame-tonnerre. L'aura du félin s'était métamorphosée, remarqua la jeune femme, comme hachée et irrégulière. Un flot de pouvoir jaillissait de son être, mais s'était comme si la bête se forçait à rester sur la défensive sans céder à ses pulsions sanguinaires. Il cherche une ouverture. Alessia n'hésita pas une seconde. Elle fit appel au Don pour accroître ses forces, tandis que le félin essayait de forcer le passage pour atteindre Vaiyn, elle se faufila d'un pas sur le côté et entailla le flanc du korval d'une estocade fulgurante.

Le korval hurla de rage. Il se tourna avec violence et se jeta vers l'avant. Paralysée par le cri de Force, Alessia, percutée de plein fouet, tomba en arrière. Au même instant, Crépuscule échappa à son emprise. Sonnée, la jeune femme se mit à ramper sur le ventre, mais le korval essaya de planter ses griffes dans son dos pour l'empêcher de s'échapper. Perché ainsi sur elle, il la força à se retourner avant de déchirer sa panse d'un coup de patte. Les griffes se heurtèrent à nouveau aux maillons de la cotte d'astelryte. Alessia se saisit du poignard en os à sa ceinture.

Le korval réhaussa sa posture, incapable de percer l'armure de sa proie, il ouvrit sa mâchoire pour s'attaquer au seul endroit dénué de protection : la tête. Alessia jeta son bras de toutes ses forces. La gueule du korval bondit vers l'avant pour frapper. La dague transperça la chair du félin au niveau de son cou. La bête tituba, hébétée par la douleur. Alessia se glissa et s'échappa à quatre pattes. Au même moment son regard s'arrêta sur Vaiyn. À genoux, le siphonneur brandissait sa lame-tonnerre des deux mains à l'horizontal en direction du korval. Trop proche du point d'impact, elle érigea ses barrières mentales à son paroxysme avant de clore ses paupières. Un éclair de lumière blanche suivit d'une détonation recouvrit le campement.

La jeune femme sentit le puissant afflux d'énergie souffler sur ses défenses mentales tel une tempête, un vent chaud et poussiéreux, capable de se faufiler par le moindre interstice. Des minuscules grains de sable qui commencèrent à recouvrir sa psyché. Elle sentit le Pouvoir s'écouler au travers des murs pour l'atteindre, pour la tenter. Mais elle se refusa à y céder. Puis le souffle commença à perdre en intensité avant de disparaître en intégralité.

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