Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

20 - La Bataille du Col du Cadhras (1/2)


1


La fraîcheur matinale en provenance des hauteurs du Cadhras flattait les joues blêmes d'Alessia Cœurfroid perchée sur son destrier. La cohorte Imperati avançait en cadence à un rythme soutenu depuis le départ du castrum, une heure auparavant tandis que se rapprochait peu à peu la frontière avec les Terres sauvages. Elle se trouvait au cœur de l'état-major, accompagnée d'Anastérion et de Savren, tandis que le Tribun et ses præfectors les talonnaient. Il en allait de même pour les Castellans, fermant la marche et protégés par leur escorte de mercenare.

Quelle ne fut sa surprise au lever du jour du matin même, lorsque l'auxiliaire Lédent vint à sa tente les bras chargés d'un gros sac de jute. À l'intérieur, elle ne tarda pas à y découvrir l'ensemble de ses possessions confisquées lors de sa capture, sa cotte de mailles et ses lames jumelles comprises. Une directive du præfector Lex de ce qu'elle réussit à lui faire avouer. Et c'est ainsi, après s'être équipée, tandis que l'agitation gagnait tout le castrum sur le pied de guerre, qu'elle fut rejointe par Anastérion, accompagné d'un cheval scellé à son attention. Elle allait devoir être le témoin direct de l'affrontement à venir, et si jamais celui-ci basculait en la défaveur de la Legio, en être la principale coupable.

Le Tribun Maris avait mobilisé une bonne partie de ses troupes pour l'occasion, certain d'écraser les brigands et de prendre le contrôle du col, laissant tout de même une garnison suffisante pour protéger le castrum. Plus de deux cent-cinquante légionnaires Imperatiis avançaient de front par rangés de dix en formation serrée, précédée d'un escadron d'un cinquantaine d'arbalétrier à pavois. Venait ensuite l'état-major protégés par la cinquantaine de céleres qui constituait la garde rapprochée du Tribun Maris puis une soixantaine d'auxiliaires en guise d'arrière-garde.

La marche continua ainsi jusqu'à l'entrée du Cadhras et la cohorte commença son ascension de la montagne. Rapidement un épais brouillard s'abattit sur eux, ralentissant la progression de la cohorte tandis que la passe se rétrécissait peu à peu.

— Magistère Savren, ne pouvez-vous pas dissiper cette brume ? Ces Foudres de guerre pourraient nous tomber dessus à tout moment, lança tout à coup Taren Lex.

— Non, Præfector Lex, cela serait du gâchis énergie pour peu de résultats, éluda le Félidar, Ne vous inquiétez pas.

Dix minutes plus tard, alors que la cohorte s'apprêtait à s'engouffrer dans un canyon bordé de hautes rangées de conifères, le Tribun ordonna aux légionnaires de s'arrêter sur le champ. Le lieu parfait pour une embuscade depuis les hauteurs, soupçonnait Alessia comme le reste de l'état-major. Si elle était incapable de ressentir le Don, elle était certaine que cet étrange brouillard portait la marque d'Harbard. Le vieux sorcier ne manquait jamais de ressources, ni d'astuces. Alors que Maris s'apprêtait à ordonner la reprise de la marche, Savren lui fit signe de s'abstenir.

— Ils seront bientôt sur nous, Tribun. Nous pouvons les sentir, ajouta Anastérion.

En réponse aux ordres de l'état-major, les légionnaires resserrent les rangs, boucliers vers l'avant, et dégainèrent de concert leur glaive. Au même moment un puissant tumulte émergea des brumes insondable du canyon bientôt commuté en un puissant de cri de guerre. Des silhouettes massives se découpèrent au travers du brouillard et s'écrasèrent avec fracas contre les écus rutilants. Le fracas de l'acier et la chair se répercuta au travers de l'échine du Cadhras. L'affrontement venait de débuter.

En infériorité numérique, les Foudres de guerre avaient de suite saisi l'opportunité d'affronter les Imperatiis dans un espace étroit pour éviter d'être submergé par les lignes de légionnaires. Lignes qui empêchaient les arbalétriers de faire feu sur les brigands. Depuis sa position Alessia pouvait à peine entrevoir les forces ennemies derrière les cuirasses rutilantes des Imperatiis mais elle se doutait qu'il s'agissait des Drengirs. Des guerriers capable de tenir en respect des légionnaires même en infériorité numérique. Mais leur seule sauvagerie suffirait-elle pour l'emporter face à la rigueur et la discipline des hommes du Tribun ?

Plusieurs minutes s'écoulèrent tandis que les deux lignes de fantassins s'écrasaient l'une contre l'autre sans qu'aucun ne réussisse à prendre l'avantage. Anastérion au côté de la jeune femme, commençait à s'agiter, son regard balayant les hauteurs escarpées qui entouraient la passe. Le brouillard et la végétation empêchaient d'y distinguer quoique ce soit de nette. Et ce que le magistère redoutait surement se produisit.

Une multitude de traits acérés émergea des falaises pour filer à toute vitesse en direction de l'état-major. Savren s'avança en dehors du cercle de céleres. Sans esquisser le moindre mouvement et à la seule force de son esprit, il arrêta la cinquantaine de projectiles mortelles qui se fracassa contre une barrière quasi invisible.

— Anastérion, occupe-toi de localiser les tireurs au travers du brouillard, ordonna le Félidar. Ensuite guide les arbalétriers de la cohorte pour en abattre le plus possible. Ménage tes forces, cet apostat à certainement plus d'un tour dans son sac.

L'apprenti du magistère s'exécuta de suite, éperonna sa monture pour rejoindre le bataillon d'arbalétrier. Savren, lui, resta en place pour maintenir la barrière d'énergie tandis qu'une deuxième volée s'apprêtait à frapper. Était-ce dont là un aperçu du pouvoir que possédait un maître des arcanes æthériques tel que le Lion de Naméis ? Une pichenette de son Don suffirait pour me mettre à terre, pensa Alessia. S'il arrive à localiser Harbard, je ne donne pas chère de la peau du vieux sorcier... À ce jeu-là, elle ne pouvait apporter la moindre contribution, privé de son pouvoir. Elle devrait demeurer spectatrice tout en priant que le Félidar ne relâche pas sa garde et laisse passer un malheureux projectile dans sa direction.

L'escarmouche se poursuivit sans aucun camp n'emporte davantage conséquent. Au front les deux lignes de fantassins ne semblaient s'accorder le moindre répit et aucun des deux camps ne céderaient la moindre parcelle de terrain. Les brigands à leur tour s'étaient regroupés en formation serrée pour former un bloc compact et s'opposer au mur de bouclier des Imperatiis. Dans ce véritable bras de fer, l'endurance l'emporterait face à la force brute, le premier soldat cédant à son adversaire ouvrant immédiatement une brèche dans sa ligne.

Quant aux tireurs embusqués dans les hauteurs, ils ne cessèrent d'harceler les troupes de la cohorte bien qu'à une cadence moins élevée, contrecarrés par le bouclier d'énergie du Félidar et la contre-offensive des arbalétriers guidée par les directives d'Anastérion.

Pourquoi s'entêtent-ils de la sorte ? Combien de centaines de flèches faudrait-il gaspiller pour ne serait-ce qu'entamer les forces de Savren ? À moins qu'il ne s'agisse... D'une diversion...

Soudain l'air devint plus sec et un étrange picotement parcourut l'échine d'Alessia. Le brouillard venait de disparaître, en même temps une gerbe de feu s'éleva dans les cieux. Émergeant de derrière la passe, elle suivit une trajectoire en cloche et grossit au fil de son ascension. Atteignant son zénith, elle accéléra.

Non, c'est forcément autre chose.

Alessia parcouru les alentours du regard à la recherche du moindre indice. Un cavalier émergea à toute vitesse des fourrées. Et tandis que la boule de feu amorçait sa descente, aucun des céleres ne remarquèrent cet étranger qui galopait vers l'état-major Imperatii. La silhouette à la sombre cape virevoltante dégaina une longue épée. Le projectile se fracassa contre la barrière d'énergie de Savren. La brutalité du choc fit trembler jusqu'au tréfonds du Cadhras. Le cavalier tendit sa lame à l'horizontale en direction du magistère. Une seconde détonation retentit suivit d'une volute de fumée. Le Félidar s'écroula à terre. La barrière disparut et la boule de feu reprit sa trajectoire initiale. Anastérion poussa un cri suite à la chute de son maître mais il était trop tard pour agir. Le projectile percuta de plein fouet l'état-major et une intense lumière recouvrit l'intégralité du col. Le souffle de l'explosion arracha Alessia de sa monture. Tel un pantin désarticulé, elle s'écrasa au sol.

La jeune femme ouvrit les yeux et battit des paupières sans pour autant voir quoique ce soit de nette. L'odeur âcre de la chair carbonisée vint chatouiller ses narines. Puis ce furent les râles d'agonies et les hurlements de douleurs qui atteignirent son ouïe, bien qu'en partie atténuer par les acouphènes. Et quand Alessia réussit à se relever, il lui sembla percevoir le grondement d'un cor de guerre. Derrière les forces de la cohorte, à l'entrée du col. Le chaos s'empara du champ de bataille.

Les Imperatiis perdirent toute forme de cohésion, maintenant à la merci des tireurs embusqués. Alessia ne dût son salut qu'au pavois d'un arbalétrier abattu non loin d'elle derrière lequel elle s'abrita pour éviter de finir transpercée par une volée de flèches. Au front, les brigands, galvanisé par la destruction de l'état-major adverse, avait réussi à faire reculer la ligne de légionnaire. Quant à l'arrière-garde, celle-ci se dispersait déjà, percuté de plein fouet par les cavaliers de Gerald le Noir qui venaient d'entrer dans la passe.

Les troupes de choc de Gerald le Noir... Ils étaient censés avoir regagnés les Terres sauvages. Comment ont-ils fait pour échapper à la vigie des equites ?

Alessia sortit de sa cachette à tâtons. Son regard balaya de nouveau le champ de bataille. Les quelques céleres survivants venaient de sonner la retraite bientôt rejoint par les légionnaires tandis que la première ligne de fantassin se sacrifierait pour éviter des pertes plus conséquentes. L'étrange cavalier à la cape sombre s'arrêta à quelques mètres de la jeune femme. Elle reconnut sous le capuchon le regard inflexible d'Alexander Vaiyn.

— Monte ! Dépêche-toi ! tonna l'ancien inquisiteur.

Avant même qu'Alessia n'esquisse le moindre pas dans sa direction, une forme grossière bondit sur le destrier de Vaiyn. Une main griffue recouverte de poils noircis éventra la panse du cheval libérant un flot de sang et d'entrailles. Le siphonneur se jeta sur le côté et se réceptionna au sol avec agilité. Il esquiva in extremis une nouvelle estocade des griffes de Savren. Le visage du Félidar ne laissait transparaitre que rage et férocité, sa robe de magistère réduit à de simples lambeaux. Alessia glissa ses mains jusqu'aux poignées de ses lames jumelles. Devait-elle intervenir ? Et surtout en faveur de qui ?

Vaiyn fit virevolter sa lame mais le Félidar, aussi agile que massif, esquiva sans mal la morsure de l'acier. Il finit par se rapprocher tandis que le siphonneur tentait une frappe de taille à la verticale. Cette fois-ci le Félidar ne s'écarta point et le tranchant de la lame s'enfonça dans son épaule droite. Savren ne sourcilla pas, insensible à la douleur, il arracha l'épée des mains de Vaiyn. L'ancien inquisiteur leva le bras gauche, en un instant il retourna le Don du magistère contre lui-même. L'onde psychique fit bondir Savren en arrière, il essaya de se relever aussitôt mais le Pouvoir le contraignit à rester à genoux. Vaiyn ramassa son arme.

Alessia s'avança dans sa direction. Devait-elle le laisser achever le magistère ? Alors qu'elle s'apprêtait à dégainer Crépuscule, une main se posa sur son épaule et une vague d'énergie æthérique submergea sa vue.


2


À l'âcreté de la chair brûlée se substitua des effluves plus douces de sève de sapin. Le pied droit d'Alessia s'enfonça lourdement dans la poudreuse. Elle tituba et s'accrocha in extremis à l'écorce d'un conifère. Pris de nausées, la jeune femme s'accorda une courte pause pour reprendre son souffle. Le monde semblait s'ébranler et se mouvoir tout autour elle. Elle était à deux doigts de régurgiter l'intégralité de son petit-déjeuner.

— Ça le fait toujours la première fois.

Alessia se retourna. Anastérion lui faisait face à quelques mètres d'elle, lui aussi appuyé sur le tronc d'un arbre. Ils se trouvaient dans une clairière recouverte de neige. Le fracas de l'escarmouche entre les Imperatiis et les Foudres de guerre avait disparu pour laisser place à la tranquillité de la nature sauvage.

— Où sommes-nous ? l'interrogea Alessia.

— Surement à quelques kilomètres au nord du col du Cadhras. J'ai utilisé les dernières gouttes de mon Pouvoir pour nous téléporter en lieu sûr. Nous allons devoir rejoindre le castrum à pied.

Alessia avança d'un pas tandis qu'Anastérion semblait chercher quelque chose dans l'une des sacoches accrochés à sa ceinture. Elle en fit un second, silencieusement, elle dégaina son poignard en os. Trop tard. Alessia lança sa lame d'une brève torsion du poignet avant de décoller à nouveau du sol. Le Pouvoir de l'apprenti magistère se saisit d'elle et la plaqua avec violence contre le tronc sombre. Alessia grogna de douleurs, incapable de bouger. Le choc avait failli briser l'une de ses côtes.

— Les Castellans avaient donc bien bel et bien raison à ton égard. Il est impossible de te faire confiance, énonça Anastérion.

Il se rapprocha à son tour et d'un revers de la main, ressuya le sang qui s'écoulait de la balafre qui entaillait sa joue. La chair ouverte se résorba en un instant tandis que la paume d'Anastérion luisait d'énergie æthérique. À quelques centimètres j'aurais eu son œil. Mais le poignard d'Alessia se trouvait maintenant hors de portée, sa pointe enfoncée dans le tronc d'en face.

— Je croyais que vous étiez à court d'énergie, ajouta la jeune femme pour gagner du temps.

— Maître Savren est du genre prudent, répondit-il en jetant à terre un petit cristal translucide. Toujours avoir quelque chose sur soi au cas où notre Don puisse être mise à mal.

— Alors vous auriez dû vous en servir pour sauver la vie de votre maître au lieu de vous enfuir comme un lâche !

— Pour qu'elle soit immédiatement absorbée par le siphonneur ? Je ne suis pas stupide. Et Maître Savren a survécu. Son attaque n'était qu'une distraction pour me permettre de vous atteindre.

— Et maintenant que va-t-il se passer ?

— Tu vas me dire toute la vérité, de gré ou de force. Qui était cet homme ? Son Pouvoir est à n'en pas douter celui d'un siphonneur. Et cette épée qui a pris en défaut mon mentor, une Lame-tonnerre. L'arme de prédilection de l'Inquisitorium quand il s'agit de la chasse aux apostats. Vous nous avez caché que les Foudres de guerre comptaient dans leurs rangs un ancien inquisiteur en plus d'un apostat ? Vous les pensiez capable de vous débarrasser de nous ?

— Je n'avais aucune idée de sa véritable identité, Anastérion ! Je...

— Tait-toi ! la coupa l'apprenti magistère. Tes mensonges me lassent déjà, Alessia. Tu as choisi ton destin, ainsi soit-il. Je découvrirai la vérité dans tous les cas.

Alessia essaya de se débattre mais il lui était tout bonnement impossible de bouger le moindre de ses membres mise à part pour respirer. Et le næth l'empêcher de sentir ne serait-ce qu'une parcelle du Don d'Anastérion, réduite à l'état de spectatrice, un vulgaire cafard que l'on écrase d'un revers d'une botte. L'apprenti posa sa main sur le front de la jeune femme pétrifiée. Alessia ferma les yeux. Les ténèbres la recouvrirent.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro