Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

16 - La Déesse sombre (2/3)


Alessia s'immobilisa, ses oreilles se hérissèrent. Un cri étouffé. Venait-elle de rêver ? Elle jeta son regard aux alentours puis elle remarqua. Sur le côté de la longère, un escalier enfoncé dans le sol menait à une cave. Elle vérifia que personne ne se trouvait dans les parages puis l'emprunta. Une porte massive cerclée de fer se dressa face à elle, verrouillée par un simple cadenas. Le risque en valait-il la chandelle ? Et si elle se faisait prendre ? Et si jamais elle ne trouvait qu'un sous-terrain vide ? Pourtant son instinct lui commandait d'agir. D'une étincelle de Don, elle brisa le cadenas et poussa le bois pour traverser le seuil.

La Foudre de guerre descendit une nouvelle série de marches avant d'atterrir à l'entrée d'un corridor obscur. Elle remarqua, accroché à l'une des parois sur un portique, une torche éteinte dont elle s'empressa de s'emparer. Une fois allumée, elle poursuivit sa route. Le couloir s'enfonça davantage dans les tréfonds, se courbant vers l'intérieur du domaine. L'intégralité de la propriété était-elle truffée de tunnel de la sorte ? L'air devint tout à coup sec et chaud et une autre porte apparut sur la gauche d'Alessia.

De même facture que la précédente, celle-ci pour nette différence de se verrouiller de l'extérieur par le biais d'un loquet. Un mauvais pressentiment assaillit la jeune femme. La poignée tourna dans sa dextre. Immédiatement une horrible pestilence envahie ses narines, mélange abominable d'urine, d'excréments et de pourriture. Son estomac faillit défaillir. Elle défia des flammes de sa torche les ténèbres de la grande pièce rectangulaire. Dans le fond, elle parvint à distinguer, aligné en rangs, des torses humains écorchés et démembrés, suspendu sur des esses de boucher. Il n'en fallut guère plus pour la faire dégobiller son maigre repas du midi.

Faisant usage de tout le sang-froid qu'elle pouvait faire preuve, Alessia ne céda pas à la panique qui se répandit dans tout son être. Elle releva le chef et se ressuya la bouche d'un revers de la main puis continua d'inspecter les lieux. Elle ne tarda pas à discerner les reflets métalliques de barreaux en fer forgé, et bientôt leurs occupants. Des hommes et des femmes décharnés, nus et au teint pâle, recroquevillés sur eux même dans les coins de leur geôles. Un ramassis de borgnes et d'infirmes, dépossédé d'une jambe pour l'un, d'un bras pour l'autre ou bien les deux à la fois. Certains se mirent à bouger au ralenti, attirés par la lumière. La jeune femme poursuivit son exploration, découvrant une dizaine de captifs, hommes et femmes à parts égales.

Alessia sentit une intense douleur vriller ses tempes et son nez se mit à piquer. Lui revinrent des flashs de son rêve de naguère et du théâtre de chair. A'Slaan ash undarlur, nythra ul'gavath. C'est à ce moment précis qu'elle le remarqua, l'étrange orifice à l'arrière de la pièce. Du trou se répandait une fumée violette diffuse et presque imperceptible. Elle reconnut l'odeur à la fois, fruité et exotique, semblable à une orange combinée à des relents poivrées. De la fleur de Nyx. Elle enjamba à toute vitesse les quelques mètres qui la séparait du couloir et referma aussitôt derrière elle.

La douleur s'accentua. Il était trop tard, la toxine se déversait déjà dans son système sanguin via ses alvéoles pulmonaires. Elle ne tarderait pas à la paralyser totalement si elle n'utilisait pas son Don pour se purger. Mais avant il lui faudrait une bouffée d'air frais. La jeune femme remonta tout aussi rapidement le tunnel, remis la torche en place et émergea à l'extérieur une poignée d'instant plus tard. Elle prit une grande respiration.

La masse la cueillit de plein fouet, à hauteur de la poitrine. Elle chancela à la renverse dans les escaliers et sa tête percuta les marches en pierre. Les étoiles se mirent à danser devant ses yeux.

— Espèce d'idiot ! Tu aurais pu la tuer !

Sonnée, Alessia ne sentait déjà plus ses extrémités. Elle mobilisa son Don pour entraver l'avancée de la toxine mais la douleur ne lui rendait pas la tâche facile. On la traîna sur les marches. Trois des gardes du domaine l'entouraient.

— Fallait bien que je l'arrête, Davidian. Je n'avais pas envie de lui courir après. Tu es sûr qu'on ne peut pas s'amuser un peu avec elle avant de la ramener ? Ce n'est pas tous les jours que l'on attrape un si joli morceau.

Tout s'expliquait, voici ce qui se cachait derrière l'apparente générosité de la Sire Valderiate. Un camouflet parfait pour kidnapper le premier voyageur égaré venu. L'autre continua d'un ton sévère.

— Non, hors de question, pas avant. Ordre de sa seigneurie. Tu connais les conséquences de la désobéissance. Tu sais ce qui te reste à faire.

L'homme d'armes sortit un petit mouchoir de ses poches. Il se pencha et le plaqua contre la bouche et le nez de la Foudre de guerre. Alessia, encore sous l'influence de la toxine malgré ses efforts, ne put rien faire. L'odeur poivrée de la fleur de Nyx se répandit de sa gorge jusqu'à ses poumons. Seules ses orbites se continuèrent de papillonner tandis que les gardes s'emparaient d'elle.


3


Malgré la puissante toxine qui s'écoulait dans ses veines, Alessia ne perdit totalement conscience à aucun moment. Sa psyché, bien qu'engourdie, suffisait encore pour lancer le début de sa contre-offensive. Mais endiguer les effets de la fleur de Nyx ne serait pas sans conséquence pour son käes. L'un des gardes l'attrapa par la taille puis la hissa sur son épaule avant de s'enfoncer dans les ténèbres des tunnels.

Les trois hommes suivirent le même chemin qu'elle un peu plus tôt et à sa grande surprise ne s'arrêtèrent pas pour la mettre au cachot avec les autres. Non, à la place, ils poursuivirent tout droit. N'ayant pour simple vu que le derrière des bottes de son ravisseur, elle éprouva une certaine difficulté à véritablement comprendre ou ils se rendaient. La douleur, trop intense, heurtait ses sens, l'empêchait de réfléchir correctement. Tandis que l'un garde ouvrait une nouvelle porte à l'aide d'un clé sortit de sa bourse, Alessia lâcha totalement prise. Elle abandonna ses sensations primitives pour se réfugier à l'intérieur de sa psyché. Là, à l'abri du poison, elle canalisa son Don pour se purger peu à peu du mal. Seuls de légers picotements lui indiquaient ce qu'on faisait subir à son corps.

À son retour à la réalité, la douleur avait totalement disparu bien que ses membres encore endormies. Elle se trouvait toujours sous terre, dans une pièce dénuée de toute lumière. On l'avait délesté de l'intégralité de ces vêtements, suspendue dans les airs par deux chaines accrochées au plafond qui enserraient ses poignets. Deux menottes au sol entravaient tout mouvement de ses jambes. Elle essaya de lancer son esprit pour entrer en contact avec Marjolaine mais ne pas savoir où se trouvait actuellement la cabrioleuse rendrait la chose bien plus difficile.

Une porte s'ouvrit, Alessia mit immédiatement fin à son exploration. Elle ne tarda pas à apercevoir un individu drapé dans une robe à capuchon écarlate, une lampe à huile en main. Éclairée, Alessia reconnut les formes caractéristiques des dalles au sol, les mêmes que celles du sous-sol de la villa du domaine. L'inconnu arpenta la pièce pour embraser les nombreuses bougies qui la peuplait. Se dévoila à Alessia des rangées d'étagères recouvertes de livres, de fioles, de bocaux, de récipients et d'alambic aux mixtures mystérieuses. Elle reconnut la poudre violette, celle provenant des fleurs de Nyx. Au fond, devant un large rideau pourpre se trouvait un autel à la statue d'or, effigie d'une femme bras tendu en v, visage face au ciel. Une idole du blasphème, loin d'être la seule, accompagnée de bien d'autres frères et sœurs, étendues dans des positions lascives, leurs visages dominés par l'extase.

— Déjà réveillée ? Étonnant, j'avais pourtant bien précisé la dose à administrer. Tant pis, il te faudra patienter, énonça Arminia avant de s'affairer devant l'autel.

— Où suis-je ? Que se passe-t-il ? Où se trouve ma sœur et Arty ? feint Alessia tout en tirant sur ses entraves pour essayer de se mouvoir. Tout ceci n'est qu'un malentendu !

— Un malentendu ? – Elle attrapa une éprouvette dont elle retira le bouchon – Vous pensiez que je vous accueillerais en ces lieux de bonne grâce ? D'immondes manants puants qui arpentent les routes ? Tu es ici à ta place, et tes compagnons eux aussi. Simus et ses hommes s'en occupent, c'est comme cela que fonctionne notre petit arrangement. Elle apprécie d'autant plus la chair si celle-ci se voit meurtrie avant le sacrifice.

La femme s'avança vers la Foudre de guerre, la fiole en main, de l'autre elle extirpa une dague de l'une de ses poches. Alessia reconnut sa propre arme, celle appartenant autrefois à Daguefilante. Le sort s'acharnait sur elle, la plaçant une seconde fois au centre d'un rituel impie.

— Quelle étrange coïncidence. Où as-tu trouvé cette chose, paysanne ? poursuivit Arminia en flattant de la lame d'os le ventre d'Alessia. L'as-tu volé ? Ou s'agit-il d'un cadeau, peut-être ?

— Mon père l'a troqué à un négociant il y a des années. Il m'en a fait don avant notre départ. Je vous en supplie libérez-moi !

— Tais-toi si tu ne veux pas me faire changer d'avis ! Cela serait triste d'offrir un présent tel que toi à des rustres inférieurs. Tu lui es destinée.

Arminia entailla la peau d'Alessia juste au-dessus du nombril, la jeune femme serra des dents. Elle luttait intérieurement pour refréner le Pouvoir, une simple vrille psychique suffirait pour mettre à terre la noble. Elle devait attendre le moment opportun, et recueillir assez d'informations avant de tomber le masque. Arminia recueillit les quelques gouttes de sang qui jaillirent de la plaie, béate puis rangea le poignard et regagna l'autel.

Sur une stèle noire, elle traça un cercle runique à la craie et déposa le sang en son centre et se mit à psalmodier en langue Vile :

— A'Slaan ash undarlur, nythra ul'gavath, entends mon appel. A'Slaan ash undarlur, maîtresse de l'extase et du péché, je t'implore. Déesse sombre, nythra ul'gavath, nythra helsgärd, fait moi don de ton pouvoir. Je suis la plus fidèle de tes serviteurs.

Le sang devint noir et se mit à bouillir. Arminia en macula ses doigts tendus puis se mit à les lécher avec avidité. Elle tira ensuite le rideau en tissu derrière l'autel et dévoila un lit en bois massif. Elle se pencha sur son occupant, un homme joufflu et chauve, à la face pustuleuse. De ses bourrelets, tels des sacs de chairs, suintaient un fluide visqueux et verdâtre semblable à de la bave de limace. Une légère respiration ébranlait les tréfonds de cet être grotesque, couturé en long et en large de plaies nécrosées. Arminia ouvrit sa mâchoire et glissa ses doigts noirs à l'intérieur jusqu'à enfoncer sa dextre entière dans la bouche de l'homme inerte. Émergeant soudain de la torpeur, il se mit à téter la main avec ardeur. Arminia le laissa faire pendant une poignée d'instants puis se retira, ressuyant ses doigts poisseux contre un torchon, elle revint ensuite à hauteur de l'autel après avoir remis en place la grande étoffe.

Ainsi se dévoilait la véritable nature des Valderiate, adorateurs de l'Engeance, opportuniste, qui sous couvert d'un visage amical, soustrayaient les voyageurs de passage pour les offrir en sacrifice aux déités sombres. La bonté, la soumission du personnel, la villa perdue dans les champs, les prisonniers traités comme du vulgaire bétail, tout s'expliquait

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro