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10 - Sur les traces des Foudres de Guerre (2/4)


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Les fameuses ruines ne devaient se trouver qu'à deux heures de marche du village, une distance bien dérisoire compte tenu du chemin déjà parcouru par les Lames de Castell. Et à eux s'offraient cette fois-ci des paysages au combien moins monotone que la platitude extrême des plaines du Haut-Korvalys. Une terre à laquelle l'homme avait dû s'adapter, à défaut de pouvoir la modeler pour son usage.

Dans les faits, le groupe devait suivre une longue piste qui démarrait des confins de Wehyon pour les conduire jusqu'à un grand bois à l'est. Une fois devant celui-ci, il fallait en longer l'orée sans pénétrer à l'intérieur, tout en conservant les montagnes au Nord. Ainsi ils finiraient par se retrouver dans un assemblage de plateaux escarpés. Et c'est ce qu'ils firent sans que le moindre événement fâcheux ne se produise.

Bien vite, ils repérèrent la tour à moitié écroulée qu'avait décrite Alec au capitaine des Lames de Castell, à moins d'un kilomètre de leur position. Le soleil était déjà bien haut le ciel, le midi passé depuis longtemps et c'est à ce moment que le groupe décida de s'arrêter pour manger. Ils s'installèrent sur une crête à l'entrée de la forêt, entre deux grands pins. Une fois les chevaux attachés aux troncs d'albâtre, ils s'improvisèrent un bivouac de fortune. Un petit feu de camp suffit pour réchauffer le ragoût de la veille et les Lames s'y restaurèrent tout autour assis en tailleur. Alessia avala d'une traite sa part. Une demi-heure passa. Lex et Eralf étaient partis en reconnaissance pour savoir quel chemin emprunter pour atteindre les ruines. Rodan, lui, se reposait contre la souche d'un bouleau, assoupi. Ne restait plus qu'avec elle, Chiveric et Kor.

Soudain un cri au loin suivit d'une volée d'insultes en provenance du bois. Une voix. Celle de Frolos. Alessia sauta sur ses deux jambes immédiatement suivies par Chiveric, son arc à la main. Ils traversèrent un mur de buisson et parcoururent quelques mètres dans la forêt avant de se retrouver au bord d'un ravin. En contrebas de l'autre côté se trouvait leur frère aux prises avec un mystérieux agresseur. Encapuchonné et emmitouflé dans une cape brune, il brandissait une grosse branche telle une massue. Frolos lui était désarmé et à moitié affalé au sol. Chiveric encocha une flèche et ordonna à l'inconnu de se rendre. Celui-ci se retourna dans leur direction et resta figé l'espace d'un instant, puis prit la fuite. Le Korvalien le mit en joue.

— Il nous le faut vivant, l'arrêta in extremis Alessia. Je m'en occupe, va chercher Frolos !

Elle se jeta dans le ravin et glissa contre la pente. À mi-chemin, elle bondit à nouveau pour se retrouver pour de bon de l'autre côté. Elle se lança à toute vitesse dans l'allée avec cinq mètres de retard sur l'inconnu. Il comprit qu'il était poursuivi et se mit à faire de multiples détours pour perdre la mercenarii. Rapide et agile, il n'éprouvait aucune difficulté à bifurquer dans une direction à la dernière minute, sauta sans mal par-dessus les parterres touffus. Mais Alessia ne se laissa pas décourager, elle aussi avait de l'expérience en la matière.

Alors qu'elle commençait à gagner du terrain, l'étranger accéléra un peu plus, il bondit dans une travée sur la gauche avant d'enjamber d'un bond un autre ravin. Prise de court, Alessia dû s'y prendre à deux fois avant d'y arriver à son tour. Elle venait de perdre de précieuses secondes sur sa proie. Elle suivit sa piste, il était sorti de son champ de vision. Elle dépassa un chêne massif et se retrouva dans une grande clairière.

Elle lança son regard tout autour d'elle. L'inconnu avait disparu. S'était-elle méprise ? Il était impossible de parcourir une telle distance en si peu de temps. Elle avait dû commettre une erreur, se tromper de direction. Sauf si... Son Don s'éveilla.

Sous les branches du chêne, la mercenarii s'immobilisa. Elle sentit une masse juste au-dessus d'elle. Alessia ne bougea pas. L'instant d'après l'inconnu se jetait sur elle depuis les hauteurs. Au dernier moment elle fit un unique pas sur le côté puis dégaina Crépuscule. L'assaillant se réceptionna au sol avec souplesse, bien que surpris par la réaction de la femme. Il se projeta vers l'avant, une lame courte en main. Trop tard.

— Ne bouge plus, tu es à ma merci, fit Alessia, la pointe de Crépuscule sur la gorge de son adversaire. Jette ton arme.

L'inconnu s'exécuta puis la mercenarii tira son capuchon vers l'arrière. Des cheveux blond foncé, pas de barbe, des prunelles noisette, des traits juvéniles qui trahissaient son âge. Même pas la vingtaine.

— Comment as-tu fait pour me voir venir ? fit-il en se grattant le nez. Je n'ai fait aucun bruit pourtant !

— Est-ce que tu es l'un des leurs ? Réponds !

Sa gorge à la merci d'une lame tranchante ne semblait pas le gêner outre mesure. Il s'exclama d'un ton calme et presque naïf.

— Comment ça l'un des leurs ?

La mercenarii se fit plus pressante, le jeune freluquet se recroquevilla presque sur lui-même, comme s'il venait de prendre conscience du danger.

— Les hommes de Gerald le Noir, tu fais partie des Foudres de Guerre ? Je ne me répéterai pas.

— Non, absolument pas ! Je n'ai rien avoir avec ces brutes sanguinaires !

— Alors pourquoi as-tu agressé Frolos ? Que fais-tu ici à nous espionner ?

— Le maigrichon ? Il a découvert ma cachette donc j'ai dû riposter ! Je vous observe depuis votre départ de Weyhon. J'ai cru que vous étiez aussi des Foudres de Guerre ! C'est un malentendu, laisse-moi partir.

— Pourquoi devrais-je te croire sur parole ? Je n'ai rien à gagner à te laisser partir.

— J'ai des informations ! Pour me racheter de ma méprise !

— Eh bien parle et bien !

— Non pas ici, seulement devant tous tes compagnons.

— Dommage, mais sache que j'étais la plus simple à convaincre. Pas de mouvement brusque — Elle ramassa la lame courte et l'accrocha à sa ceinture — Tu passes devant. Si tu bouges, je t'étripe.

Ils arrivèrent au campement quelques minutes plus tard. Lors du chemin de retour, à plusieurs reprises, le jeune homme avait bien tenté d'engager la conversation. Sans succès, il s'était heurté à l'impassibilité de la mercenarii. Ils y retrouvèrent les Lames au complet, Lex et Eralf déjà de retour et mis au courant par Chivéric. Alessia relata la fin de l'incident à son capitaine tandis que les autres ligotaient l'inconnu à l'aide d'une corde. Lex s'approcha du prisonnier et le considéra du regard.

— Tu dis détenir des informations. Si tu n'es pas un des hommes de Gerald le Noir, d'où viens-tu ? C'est Alec qui t'a demandé de nous surveiller ?

— Cette vipère ? Non jamais de la vie. J'ai agi de mon propre chef !

— Donc tu es originaire de Weyhon ?

— Pas exactement, mais c'est tout comme.

— Comment ça tout comme ?

— Je vis à l'extérieur, près des anciennes pierres sur le chemin. Les villageois ne me portent pas dans leurs cœurs.

— Pourquoi as-tu décidé de nous suivre ?

— Je voulais vérifier si vous étiez digne de confiance. Dès que je vous ai vu emprunter cette voie, j'ai su ce qui s'était passé.

— On n'en a rien à faire de ces foutaises, on le tue et on le balance fissa dans un ravin ! éructa tout à coup Frolos qui venait de se rapprocher du feu, une vilaine bosse sur le front, il dégaina son khopis. Je peux le faire de suite.

— Kor, calme ton idiot de frère. — Le Sudien bedonnant attrapa le malheureux par le col et le tira en arrière comme le ferait une chatte avec ses petits. Frolos déversa une nouvelle bordée d'insultes puis se laissa faire, résigné. — Eh bien si tu sais, raconte-nous.

— Il vous a parlé des anciennes ruines près de la tour. C'est un piège. Les Foudres de Guerre vous y attendront. Certes pas en grand nombre, d'habitude ce sont des voyageurs égarés que leur envoie Alec.

— Je ne suis pas étonné, cette vipère de négociant me semblait louche depuis le début, intervint Alessia. Il a dû passer un accord avec Gerald le Noir. On parle de combien d'individus ?

— Autant que vous. Enfin je crois, j'évite de trop m'approcher d'eux. Vous avez l'air de savoir vous battre, mais ces salauds vous auraient vu arriver de loin. Les ruines se trouvent au centre d'un grand plateau, tout est plat, sans relief pour se cacher. Il y en a toujours deux d'entre eux pour faire le guet. Ils auraient juste eu assez de temps pour préparer l'embuscade.

— Alessia, tu peux vérifier s'il dit la vérité ? À l'aide de tes talents ?

La mercenarii acquiesça, si son Don lui avait semblé lointain depuis ces dernières semaines, il venait de resurgir contre toute attente. Au moment même où le gringalet avait failli la prendre par surprise. Elle déganta sa main droite et la posa sur l'arrière du crâne du blond. Elle se concentra et fit brûler en elle une étincelle d'æther. Elle la fit transiter de ses doigts jusqu'au cerveau de sa cible. Le jeune homme tressaillit et devint pâle comme un linge.

L'espace d'un instant, Alessia revécut ses souvenirs au travers de ses yeux. Seulement quelques minutes auparavant, unique laps de temps que pouvait permettre aussi peu de Pouvoir. Elle se vu à la place du freluquet, à genoux devant le feu éteint, observa Lex et sa propre personne procéder à l'interrogatoire.

— C'est la vérité, Lex, il n'a pas menti, conclut Alessia après avoir retiré sa main.

Elle reprit son souffle, un saut mémoriel même bref pouvait se révéler éprouvant pour un æthérian, encore plus sans préparation au préalable. Plus que des images, ce sont des émotions que son Don assimilait.

— Qu'est-ce que tu viens de faire ? Comment as-tu fait ? fit le jeune prisonnier, lui aussi essoufflé et le front en sueur.

Alessia l'ignora tout bonnement et alla s'asseoir sur une souche morte.

— Que faisons-nous alors ? fit Lex à l'ensemble des Lames. Ces ruines étaient notre seule piste. On peut toujours faire demi-tour et retourner à Weyhon, cet Alec ne s'attendra pas à nous revoir de sitôt.

— Nous sommes des guerriers, pas des stratèges, Capitaine, déclara Chivéric. À toi de décider, les Lames te suivront.

— Ce serait une mauvaise idée, Lex. Rien ne prouve que le négociant en sait plus qu'il ne nous en a déjà dit, glissa Alessia au groupe. Procéder à un interrogatoire nous ferait perdre du temps. Et si ce village appartient aux Foudres de guerre, nous courrons le risque de tomber sur eux d'un moment à un autre.

— Qu'as-tu en tête, Alessia ? C'est bien toi qui as attrapé cet idiot après tout.

— On se rend aux ruines comme prévu à l'origine. On abat ces salopards. On en laisse au moins un en vie et on lui fait cracher le morceau.

— Plus simple à dire qu'à faire, rétorqua le mercenarii à la rapière. Ils auront l'avantage du terrain.

— Je peux peut-être vous aider sur ce point-là, fit tout à coup le jeune prisonnier. Il existe un point d'accès en contournant le plateau, on peut arriver aux ruines par le nord. C'est juste un peu plus long. Bien sûr, cette entrée est aussi surveillée. Sauf si les Foudres de Guerre repèrent quelqu'un du côté sud.

— Tu veux que l'on envoie l'un d'entre nous à la mort, c'est ça ?

— Peut-être deux personnes, ils se méfieront plus d'un individu seul. Bien coordonnés, vos amis ne courront aucun danger. Ils ne s'attendront pas à une charge de cavaliers dans leur dos.

— Hors de question. Nous attaquerons tous de front.

— Je me porte volontaire, fit Alessia. C'est notre meilleure chance.

— Et j'irais avec elle, enchérit Rodan qui était resté bien silencieux jusqu'à présent.

— Vous voulez vraiment risquer vos vies sur la parole de ce gosse ? Lames de Castell, il est temps de partir.

Après ces derniers mots, toute la troupe s'activa et le camp disparut en quelques minutes. Les Lames de Castell n'avaient plus qu'à remonter en selle. Alessia passa derrière le jeune homme et détacha ses liens. Il la remercia poliment.

— Je prends un sacré risque en te faisant confiance. Mon avertissement de tout à l'heure reste valable. Si c'est un piège, tu seras le premier à mourir.

— Entendu. — Il l'interpella alors qu'elle s'apprêtait à monter à cheval — Je comprends mieux maintenant. Pour l'arbre et là, juste avant. Tu es une sorcière !

— Ne raconte pas de sornettes, rétorqua Alessia même si elle ne put s'empêcher de sourire. Comment t'appelles-tu au fait ?

— Ervin, mon nom c'est Ervin.

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