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10 - Sur les traces des Foudres de Guerre (1/4)


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Cette nuit-là, le quota de sommeil des Lames de Castell se révéla bien plus élevé que tous les autres jours qui avaient précédé, en dépit du blizzard qui se fracassait entre les pics du Cadhras. D'ailleurs, il aurait été vain de partir aux premières lueurs du jour, la piste du col traîtresse et glissante. Les mercenare patientèrent donc quelques heures et se décidèrent à sortir lorsque Astal se trouvait déjà haut dans le ciel. De tempête il n'était plus question malgré la présence de nombreuses congères encore existantes.

Une heure s'écoula avant qu'ils n'arrivent au bout du défilé. Alessia au côté de Lex se trouvait en tête de file. D'humeur pensive, elle ne pouvait s'empêcher de croire qu'ils finiraient par tomber sur Daguefilante. Morte ou vivante. Cependant le groupe ne décela pas la moindre trace du passage de la mercenarii aux cheveux corbeaux.

Une fois dans la vallée, les Lames de Castell purent reprendre une allure décente et après seulement quatre jours de voyage, ils arrivèrent enfin au village décrit par Daguefilante. Weyhon, triste hameau perdu aux portes des Terres sauvages, bâti sur le versant de la rivière qui s'écoulait depuis les hauteurs du Cadhras. D'une grandeur dérisoire et légèrement en pente, il ne devait pas abriter plus d'une cinquantaine d'habitants et était dépourvu de tout système de défense, pas même de barricades en bois. Un moulin à eau à roue verticale en marquait le seuil. S'étendait ensuite une large travée où s'entassaient des masures de petites et moyennes tailles.

Les Lames de Castell pénétrèrent dans le village. Une fois à l'intérieur, leur capitaine fit signe à la compagnie de s'arrêter. Un silence de mort. Les portes fermées. Pas une âme à l'horizon.

— Quelque chose cloche. Ils ont dû nous voir venir depuis les hauteurs de la crête. Frappez aux masures, il y en aura bien un qui finira par répondre, ordonna Lex.

Alessia sauta de Cal et se dirigea d'un pas leste vers la maisonnée la plus proche. Tout à fait ordinaire, elle était allongée d'un porche à son extrémité où se trouvait une cheminée et des bassins de forge. Sur l'enclume reposait du fer rougi par les flammes, un marteau et une paire de pinces sur l'établi adjacent.

Quoiqu'il se soit passé, les villageois ont agi dans la précipitation. Nous ont-ils pris pour d'autres ? soupçonna Alessia devant la vue du désordre qui régnait dans l'atelier. La mercenarii traversa le préau et tapa doucement contre le bois de la porte.

— Il y a quelqu'un ? hasarda-t-elle. Nous savons que vous êtes à l'intérieur. Nous sommes juste de passage. Vous ne craignez rien.

Aucune réponse. Elle tenta de nouveau sa chance et frappa une fois de plus. Rien. Elle tendit la main en direction de la poignée pour la tourner. Soudain, elle entendit une voix éraillée de vieille femme s'élever derrière la porte.

— Partez, je vous en supplie. Ne nous faites pas de mal, il y a des enfants à l'intérieur... Nous respecterons notre part du marché. Alec vous attend sur la place !

Alessia n'insista pas davantage et se retourna pour rapporter à son capitaine les paroles de la villageoise effrayée.

— Ils nous ont pris pour des Foudres de Guerre. Les visiteurs doivent être rares par les temps qui courent. Bien — Lex fit signe aux Lames de Castell de se rapprocher puis énonça d'une voix claire. — Eralf et Chiveric, vous allez faire le tour du village depuis l'extérieur, vérifiez s'il n'y a personne d'autre dans les alentours. Frolos, toi et ton frère restez ici. Si l'un d'entre eux sort et essaye de s'enfuir, arrêtez-le. Mais doucement, je ne veux pas de mort sur la conscience. Rodan et Alessia, avec moi. Allons rencontrer ce fameux Alec.

Ainsi ils remontèrent la longue allée après avoir laissé leurs chevaux sous bonne garde. Les masures de bois et de pierres s'étalaient de part et d'autre de la piste avec un espace suffisant pour chacune d'entre elles. On y retrouvait aussi plusieurs greniers à grain, quelques huttes de pêche et de chasse ainsi qu'une scierie rudimentaire et en triste état. Puis une fois presque arrivée au bout de la rue, le chemin se scindait en deux, formant une sorte de « y ». C'est celle-ci qu'Alessia et ses compagnons décidèrent d'emprunter, après avoir remarqué que la première ne conduisait qu'à la sortie du village et aux champs agricoles.

Ils ne tardèrent pas à apercevoir la place mentionnée par la paysanne, terme bien élogieux pour une simple étendue de terre battue de moins d'une dizaine de mètres carrée. Se dressait en face d'elle, une maison de taille plus importante, certainement celle du chef du hameau et de sa famille. Noirci par la morsure des flammes, cela tenait du miracle qu'elle ne soit pas encore écroulée sur elle-même. Celui qu'Alessia supputait être Alec, les attendait devant celle-ci, bras ballants. La quarantaine, gabarit dans la moyenne et élancé, tignasse sombre qui tirait sur l'acajou. La qualité de ses vêtements aux couleurs profondes trahissait une origine moins modeste que l'endroit dans lequel il se trouvait actuellement. De la même manière que sa posture, droite et confiante. Il les apostropha de suite une fois le groupe arrivé à sa hauteur.

— Vous êtes déjà de retour mes chers amis ? C'est bien plus tôt que la date prévue, je ne crains que vos chariots ne soient pas aussi remplis que la fois précédente.

Si Alessia avait d'abord eu des doutes, ces derniers s'envolèrent pour de bon. Cet Alec n'était pas originaire de la région, son parler trop élogieux et dénué du moindre accent. Un marchand ou un négociant selon toute vraisemblance.

— Alec c'est bien ça ? C'est vous le chef ici ? répliqua le capitaine des Lames de Castell du tac au tac.

— Eh bien oui, les villageois m'ont choisi. Après la mort de Ricks... – Il jeta un bref coup d'œil vers la bâtisse délabrée — C'est regrettable d'avoir dû en arriver là... Attendez. — Son regard passa sur chacun d'entre eux, et vérifia si personne ne s'apprêtait à les rejoindre — Il ajouta, levant les sourcils de manière presque caricaturale — Je ne vous avais jamais vu auparavant. Ivar n'est pas avec vous ?

— Pourquoi devrait-il être avec nous ? hasarda Lex.

Un frisson parcourut l'échine d'Alessia. Elle pressenti quelque chose. Un ersatz de prescience qui provenait de son Don endormi. Sans vraiment agir consciemment, Hiéronym s'était avancé en prononçant ces dernières paroles. Elle lut un éclair de surprise et d'incertitude dans le regard d'Alec, puis il s'évapora. Elle le vit reculer son bras vers l'arrière, au niveau de son ceinturon.

Alessia bondit, d'un geste précis elle arracha la dague de la main du négociant avant qu'il ne passe à l'action. Pris au dépourvu et n'ayant rien d'un guerrier, Alec tomba à la renverse. Il se releva pour prendre la fuite. Lex d'un coup de pied rageur, l'envoya de nouveau au sol puis une fois celui-ci immobile, le menaça de la pointe de sa rapière.

— C'est quoi ce que tu viens d'essayer de faire là ? poursuivit-il.

— Ce n'est pas ce que vous croyez ! Vous êtes des étrangers, si jamais ils apprennent que vous êtes ici...

— Qui ? Les Foudres de guerre ?

— Oui... — Il reprit son souffle — Si vous me permettez de me relever, nous pourrions parler entre gens civilisés.

Lex baissa sa rapière et lui fit signe de se mettre debout.

— Si tu tentes quoique ce soit de stupide, c'est dans ta panse que ton poignard finira cette fois, lui lança Alessia.

— Oui, d'accord. — Il réussit presque à sourire et essuya du revers de la main sa cote salie par la terre. — Je croyais que vous étiez une nouvelle bande de rustres venus s'en prendre aux bonnes ouailles de Weyhon. Nous n'aspirons qu'à la tranquillité ici.

— Tranquillité qui semble vous échapper, continua Lex. Vous avez passé un accord avec les Foudres de Guerre ?

— Oui, en échange de leur protection nous devons fournir une partie des biens que nous produisons. Chaque mois. C'est notre tribut au Seigneur des Terres sauvages.

— Depuis quand les Terres sauvages se sont-elles dotées d'un sire ? Nous sommes toujours dans les Saints-Royaumes malgré la distance qui nous sépare des grandes cités.

— Plus personne ne vient ici. Cela fait longtemps que je suis le seul à oser traverser le Cadhras pour aller marchander en Haut-Korvalys. — Il se mit à parler à voix basse pour éviter d'être entendu de tous — Gerald le Noir s'est autoproclamé Seigneur des Terres sauvages depuis la fin de l'été dernier. Nous sommes à sa merci et à celle de ses sbires.

— Quel nom viens-tu de prononcer malheureux ! le coupa Rodan.

Le Nordien s'avança, la hache à la main. Alec devint blanc comme un linge et eut peine à déglutir. Lex tendit le bras pour intimer à Rodan d'en rester là.

— Laisse-moi parler, mon frère. D'accord Alec. Alors pourquoi n'avez-vous pas informé les Prætors du Korvalys de votre situation ?

— Ces terres ne représentent aucun intérêt pour eux. Ricks a bien essayé de leur envoyer des messagers. Les pauvres ont été interceptés dans le col par les maraudeurs et massacrés. Puis ce fut son tour. Ils ont enfermé sa famille à l'intérieur de sa chaumière et y ont mis le feu. Gerald, il a forcé tout le village à regarder puis il a demandé à son lieutenant de pulvériser la tête de Ricks à coup de marteau de guerre. Leurs cris, inhumains... Et l'odeur surtout...

— Je suis désolé Alec, fit Lex avec compassion. Sachez que votre calvaire prendra bientôt fin. Une armée se dirige par ici pour débarrasser ces terres de la vermine. Nous avons juste besoin d'informations, Alec. Actuellement, Gerald a-t-il des hommes postés dans le col ?

— Non pas à cette époque de l'année. Les hauteurs sont encore froides, et avec la dernière tempête...

— Combien sont-ils au juste ces Foudres de Guerre ?

— Je ne sais pas vraiment. La première fois, ils sont venus à plus d'une cinquantaine, armés jusqu'aux dents. Puis ce fut par groupe de vingt, mais des personnes différentes. Et toujours en compagnie de cette sale brute d'Ivar.

— Qui est-ce donc ?

— Un colosse encore plus grand que votre ami, blond et fort comme deux bœufs. Si Gerald est un sadique avide de pouvoir, lui est un fou sanguinaire.

— Et où se trouvent-ils ? Ils doivent bien avoir un camp où ils se sont établis.

— Je ne le sais pas et même si je le savais, je ne vous le dirais pas.

— Alec, ne nous forcez pas la main. Nous avons fait un long voyage pour obtenir ces informations.

— Eh bien — Il se gratta le menton et prit le temps de réfléchir un instant — Il y a bien des anciennes ruines à l'Est d'ici. Un groupe de gens y vit. Ce sont des sauvages qui se cachent dans les bois. Ils ne traitent pas avec Gerald et ses sbires et connaissent bien la région. Ils pourront vous aider.

Tandis que le négociant donnait plus de précision sur le chemin à emprunter pour rejoindre lesdites ruines, Alessia se rapprocha de Rodan et lui fit signe de la suivre à l'écart.

— Qu'est-ce qui t'a pris ? lui chuchota-t-elle pour ne pas être entendue. Même quand Frolos triche aux cartes, tu ne réagis pas de la sorte.

— C'est ce nom, Gerald le Noir. Ce ne doit être qu'une coïncidence, ce n'est pas possible.

— Comment ça ? Tu le connais ?

— Pas la peine, c'est mon esprit qui me joue des tours. Je n'ai rien dit. Oubli.

Elle n'eut guère l'occasion d'insister que Lex revenait déjà vers eux, le Nordien maintenant muet comme une tombe. Rapidement, ils regagnèrent l'allée centrale.

— Pourquoi as-tu menti à cet homme, fit la mercenarii à l'attention de son capitaine, une fois assez éloigné des oreilles du négociant.

— Ces gens ont besoin d'un peu d'espoir, argumenta-t-il. Et je ne sais pas si cet Alec est fiable. Les Foudres de Guerre seront sur leur garde si jamais il nous balance.

— Ces ruines... Et s'il nous envoyait droit dans un guet-apens ?

— Possible, mais c'est la seule piste que nous ayons. Je les connais les beaux parleurs comme lui. C'est un opportuniste. S'il pense que nous pouvons lui permettre de se débarrasser de ce Seigneur des Terres sauvages, il tiendra sa langue. Et au fait, merci pour tout à l'heure.

— De rien, Lex.

Ils retrouvèrent leurs montures ainsi que Frolos et Kor quelques minutes plus tard. À nouveau en selle, ils traversèrent une fois de plus l'allée pour sortir de Weyhon par l'entrée nord. Là ils furent rejoints par Chivéric et Eralf qui énoncèrent le rapport de leur patrouille. Si le village était tombé sur le joug des Foudres de Guerre, aucun d'entre eux ne s'y trouvait pour le moment. Enfin au complet, les Lames de Castell se hâtèrent de gagner leur nouvel objectif.

Lex conduisit la troupe de tête, toujours accompagné par Alessia et Rodan. Perchée sur sa monture, la mercenarii contemplait les paysages du vallon. Au nord, à l'ouest comme à l'est, se dressaient de fières montagnes aux pointes blanches et brumeuses, grands frères et sœurs du Cadhras, rejeton le plus méridional de la portée. À leurs pieds, peuplant leurs versants, d'immenses forêts impénétrables et obscures.

Le groupe traversa rapidement le sentier qui bordait les champs de céréales de Weyhon puis une centaine de mètres plus loin se détacha un étrange édifice. Ancien, taillé dans la pierre et de la forme d'une demi-sphère, il semblait tout droit venir d'un autre âge, recouvert en partie par du lierre.

— On dirait un tertre des Dieux Anciens, fit Rodan en attirant l'attention d'Alessia sur le monument. Regarde les menhirs qu'il l'entoure, ce sont les divinités majeures des Drengirs de Borée.

— J'en ai déjà vu des semblables en Arthédas, loin des griffes de l'Ecclésia, même si aucun n'était en si bon état, répliqua-t-elle.

— Que l'Empereur nous préserve, intervint Lex qui vint s'immiscer dans leur conversation. Je crois qu'Alec m'a parlé de quelque chose comme ça. Il nous déconseille de nous en approcher. Une vieille sorcière en aurait fait sa tanière.

— Ça ne m'étonne pas, ajouta le Nordien. Ces gens ne sont pas originaires d'ici. Ce sont des descendants des colons, pas des autochtones. Ils ne connaissent pas l'Ancien Culte.

— Rodan, je croyais que tu avais abandonné l'hérésie à ton arrivée au service de notre maître.

Celui-ci se contenta d'un grognement et d'un regard noir envers son capitaine en guise de réponse. Lex, lui, ne pouvait s'empêcher de laisser traîner un air moqueur sur ses traits aquilins.

— Cela pourrait être tout aussi bien Daguefilante. La description correspond bien, je trouve, lâcha Alessia pour détendre l'atmosphère. Toujours aucune trace d'elle d'ailleurs.

— Oh, cela ne saurait tarder, ma chère ! s'exclama Lex.

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