J'avance ma main vers ses cheveux et les caresse. Ils sont si doux, dis donc.

- Tu les aimes bien ?

- Oui, dis-je, heureuse.

Tom me sourit.

- Un enfant a eu la même réaction que toi, tu sais ?

- C'est vrai ?

- Oui.

- Eh bien, tiens. Raconte-moi ta journée à l'hôpital.

- Mmh. Aujourd'hui, nous sommes allés voir plein d'enfants, et ça m'a fait plaisir de les voir. Même s'ils ne sont pas en pleine santé, les avoir vu sourire, m'a ému. Ils sont courageux.

- Oui, ils se battent tous les jours pour faire disparaître la maladie.

- Et c'est là qu'on se dit que l'on a beaucoup de chance d'être en bonne santé.

- C'est vrai. Une personne qui ne va pas visiter les hôpitaux ne pourra pas comprendre leur douleur. Et même nous, en vérité.

- C'est ça. C'est également le cas dans les pays pauvres et où la guerre sévit.

- J'aimerais faire quelque chose pour eux, mais je me sens incapable.

Tom glisse sa main sur ma joue, ce qui me le fait regarder.

- Tu as un cœur d'or, chérie. Penser à son prochain, je suppose que personne d'autre ne le ferait. Aujourd'hui, nous sommes si avares et égoïstes de garder notre richesse que pour nos intérêts et pas pour aider l'autre. Je trouve cela vraiment triste.

- Tu l'as dit.

- Mais un simple acte ou une parole peut déjà rendre le sourire à un enfant.

- C'est pour ça que tu travailles pour l'UNICEF ?

- Exactement. Je ne peux plus voir des enfants souffrir ou mourir à cause de maladies ou de la guerre. Cela me déchire et c'est pourquoi, je veux changer l'avenir. Je veux qu'ils aient la chance immense de vivre. C'est un énorme cadeau que l'on a mais qui n'est pas accessible à tous.

- Oui, dis-je, émue.

- J'espère que les gens pourront s'en rendre compte.

- Je l'espère aussi.

Nous nous sourions et je sèche mes larmes.

- Désolé de t'avoir fait pleurer, darling.

- Non, c'est... c'est l'émotion. Je suis vraiment, vraiment heureuse que tu me fasses ce rappel. Le rappel que la santé et le bonheur n'est pas accessible à presque tous les gens sur cette planète, mais on peut, chacun d'entre nous, le donner pour y changer l'avenir.

- Et je suis aussi heureux que tu aies envie de changer l'avenir également.

- Je pense faire un don pour l'UNICEF. Et je le fais pour eux, pas parce que tu me l'as dit.

Il me sourit.

- C'est honorable de ta part, Irène.

Je souris, toute gênée.

- Merci.

- De rien.

Je fais le don en ligne, avec l'aide de Tom qui connaît chaque aspect du site. Après l'avoir fait, je me sens heureuse de pouvoir faire quelque chose pour ces gens.

- Il y a quelque chose que je voudrais te demander.

- Oui ? Dis-moi, je demande.

- J'ai besoin de tes critiques sur la série.

- Ah ? Mais pourquoi ?

- Kevin m'a demandé de te dire que c'est toi qui écrira la critique.

Mes yeux brillèrent.

- Mais c'est super ça !

- Je savais que ça allait te faire plaisir. Alors ?

- J'accepte !

- Génial ! dit-il enjoué.

Nous nous échangeons un sourire et je continue à caresser ses cheveux avec délicatesse. Je plonge mon nez dans sa perruque et en sens une douce odeur.

- Tu sens bon.

- Vraiment ?

- Oui. Limite, je veux dormir avec cette odeur.

- Tu es vraiment bizarre, toi.

- Hé.

- Je rigole.

- Mouais. Dis.

- Oui ?

- Ça te dirait de rentrer dans la peau de ton personnage ?

Tom me sourit malicieusement.

- Je me ferais une joie de te surprendre, Irène.

- J'attends cela avec impatience, votre Majesté, dis-je en souriant.

Il prit sa voix de Loki et me regarde intensément.

- Que fais-tu avec mes cheveux, mortelle ?

- Je vous fais un massage, un problème avec cela ?

- Oui, car ça me dérange.

- Avouez que vous aimez ça.

- C'est faux. Je hais qu'on touche à mon visage ou mes cheveux. Ils m'appartiennent.

- Ne soyez pas autant aigri, Loki. C'est un geste d'amour.

- Ne crois pas que je t'aime.

- Donc, vous me détestez ?

- Oui, dit-il en détournant le regard.

Je souris.

- Moi, je vous aime.

Les joues de Tom se mettent à rougir aussitôt.

- Eh bien, je vous fais de l'effet, Loki, hein ?

- Tais-toi, mortelle.

- Alors, vous m'aimez ?

- Non, j'ai chaud, c'est tout.

- Vous êtes un mauvais menteur.

- Continue à dire cela, et tu passeras un sale quart d'heure.

- Vous ne le pensez pas.

- Si, je le pense fermement.

Je ris.

- Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ?

- Vous voir embarrassé comme ça, me fait fondre de bonheur.

- Toi...

Je m'assois sur les jambes de Tom et pose mes mains sur ses joues. Tom rougit de plus en plus.

- Cela vous surprend que je sois comme cela, n'est-ce pas ?

- Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne ressens rien pour toi.

- Votre cœur vous ment. Et vos pensées également.

- Tais-toi...

Je me rapproche de lui et je peux sentir sa respiration difficile.

- Loki, votre cœur s'est ouvert au mien. Vous avez peur, n'est-ce pas ?

Il déglutit.

- Je n'ai pas peur de tomber amoureux. Au contraire, c'est une perte de temps.

- L'amour est une chose qui ne se vit qu'une fois dans une vie. C'est une sensation indescriptible et c'est à la fois magnifique, même si elle blesse. On se blesse par amour de l'autre. C'est pour ça que l'on dit que l'amour peut porter à la folie. On est prêt à tout pour protéger celui ou celle qu'on aime.

Les pupilles de Tom se dilatent et il n'arrive pas à me regarder droit dans les yeux.

- N'ayez plus peur d'aimer, Loki. Car jamais, je ne vous trahirais.

Je le regarde un moment dans les yeux. Il joue bien son rôle, dis donc. Je romps les derniers centimètres entre lui et moi et plaque mes lèvres contre les siennes.

Au début, Loki est tout déboussolé. Il essaie de me repousser mais je ne le lâche pas. Je caresse ses joues et essaie de le calmer. Un moment plus tard, je ne l'entends plus se débattre.

Ses mains enveloppent ma taille et il ferme les yeux. Je sens sa main serrer mon haut, me donnant un frisson d'embarras.

Je romps le baiser et le regarde, peu sûre. Il me regarde et ses pupilles restent dilatées. Il ne dit rien, ce qui m'inquiète dans un premier temps.

Peut-être que je suis allée un peu trop loin avec lui.

- Je vous ai fait mal ? je demande.

Il me regarde avec tendresse et passe sa main sur ma joue droite, caressant une mèche qui tombait de ce côté.

- Si cela m'aurait fait mal, je t'aurais repoussé depuis longtemps. Étrangement, ce n'est pas le cas. C'est une sensation... plutôt agréable.

Je rougis. Le tendre sourire de Loki réapparaît sur ses lèvres.

- Tu viens de me faire découvrir un magnifique sentiment, darling.

Je perds mes moyens et essaie de détourner le regard.

- Je...

Il pose sa main sur ma joue, ce qui me fait le regarder.

- Tu rougis aussi, mortelle ?

- Ah... Taisez-vous.

Il rit.

- Au début, j'avais peur d'aimer, car personne ne m'a montré ce sentiment. Mais aujourd'hui, tu viens de le faire et... Je pense commencer à aimer réellement.

Je lève les yeux et pose le bout de son nez contre le mien.

- Je crois que je t'aime aussi, darling.

Mon cœur ne supporte plus autant de sincérité et la voix de Loki bercer mes oreilles. Ce dernier pose ses lèvres sur les miennes et me serre délicatement contre lui.

Je ferme les yeux, appréciant le moment et jouant avec ses cheveux. Voir Loki se confesser ainsi était un rêve. J'ai longtemps pensé que ce rêve ne se réaliserait jamais car il n'est pas réel.

Mais aujourd'hui, il est réel pour moi. Je caresse chaque mèche de ses cheveux et je ne veux plus le lâcher.

Je peine à respirer normalement, mais ses caresses me rassurent et me gardent proche de lui.

Un autre de mes rêves s'est enfin réalisé. Pouvoir voir Loki et l'embrasser.

Avoir vu la scène du baiser avec Sylvie m'a rendue un peu jalouse et je dois avouer que j'ai eu envie de vouloir être à sa place.

Et aujourd'hui, je ne m'en plains pas.

Nos lèvres se séparent une deuxième fois et ce dernier me sourit.

- Tu as fait un jeu de rôle vraiment... remarquable.

Tom me sourit.

- C'était bien ?

- Oui.

- Ça a fait son effet, on dirait.

- On dirait bien.

Nous rions un moment. J'aurais aimé garder cette perruque mais Tom a dû l'enlever trois jours plus tard. Mais au moins, Loki est apparu devant moi et a réalisé mon vœu.