
19 - Close to you
Je lève les yeux vers lui, discrètement et comme s'il l'avait prédit, il me regarde également et nous sommes tous les deux figés.
Ses yeux brillaient et son sourire maladroit se dessine sur ses lèvres. Ce regard... ce regard s'apparente à quelqu'un d'amoureux ça...
Non ! Non, non et non. Je ne vais pas croire qu'il est amoureux de moi. Je suis sa stagiaire, pas une femme de son âge !
-Pourquoi tu me regardes comme ça, T... Tom ? je bégaye.
-J'ai envie de contempler tes magnifiques yeux marrons.
-Sérieux ? Ils sont si beaux, mes yeux ? dis-je, sous le ton de la plaisanterie.
-Bien sûr. Et je ne blague pas.
-Ha, ha. Ouh, il fait chaud un peu, tu ne crois pas ?
Je n'ai pas du tout prévu ce qui allait se passer juste après. Il se rapproche doucement de moi et je ferme les yeux pour éviter son regard.
Mon cœur dans ma cage thoracique bat son plein et ma respiration se coupe. Je sens sa respiration proche de moi et effleurer mes lèvres. Pour m'assurer de ce que j'ai espéré, j'ouvre les yeux.
J'ai sursauté en le voyant proche de mes lèvres, le front presque collé au mien. J'avais cru qu'il allait m'embrasser ! Ah...l'imbécile !
-Tu... Tu m'as fait peur !
Tom me sourit.
-C'est la première fois que je vois tes yeux de cette proximité.
-J'ai cru que...
-Oui ?
-Rien, laisse tomber...
-Dis-moi.
-Non !
-Tu es sûre ?
-Oui, et bien sûr, même !
-D'accord, dit-il, d'un air triste.
-Bon, on rentre ?
-Allons-y.
On prend le train pour rentrer chez nous. Dans le train, Tom et moi étions assis à côté et je suis près de la fenêtre.
Je sens soudainement sa tête se poser sur mon épaule et sa main se poser sur la mienne, ce qui me fait rougir instantanément.
Mais il n'a pas fini de m'embarrasser comme ça, lui ?!
Je le regarde, et ses yeux sont reposés, sa respiration est régulière et ses cheveux blonds bruns effleurent mon cou.
Je prends sa main et la serre délicatement contre la mienne.
Voir Tom se reposer sur mon épaule, est une des plus belles choses que j'ai vues depuis mon stage.
~Ellipse~
(Le soir...)
· Salon ·
(21h30)
Nous venons de dîner ensemble et je suis sur le point de rentrer dans ma chambre pour aller me coucher car j'ai stage demain.
-Bon, je vais me coucher, Tom.
-Oui, bonne nuit à toi.
-Merci. A toi aussi.
-Merci.
Je m'allonge, mais pour la première fois depuis que je suis là, je n'arrive pas à fermer l'œil. Pourquoi ? Je n'en ai aucune idée.
Je ne suis pas stressée ou quoi, mais j'ai l'impression que j'ai besoin de dormir à côté de quelqu'un. C'est la première fois que je ressens ce genre de sentiment.
En même temps, moi qui ai toujours dormi seule, je ne veux pas forcément partager mon lit avec quelqu'un. Mais ce n'est pas ce que mon cerveau a décidé d'enregistrer.
Je regarde l'horloge qui est accrochée devant mon lit, et les minutes passent, mais je ne trouve pas le sommeil.
Je me dis alors que c'est le moment d'aller voir si Tom est en train de dormir.
En ne faisant aucun bruit, je me lève de mon lit, sur la pointe des pieds et j'ouvre la porte de ma chambre.
En sortant de cette dernière, je me retrouve plongée dans le noir. Oui, les lumières sont toutes éteintes et les animaux dorment.
Je m'avance vers la porte de sa chambre et je vois un faisceau de lumière en dessous de sa porte. Serait-il resté éveillé ?
Je toque à la porte et je rentre dans la chambre. Tom lit un livre et en m'ayant vu rentrer, il lève les yeux vers moi.
-Tu ne dors pas, Irène ?
-Eum... Comment dire, je n'arrive pas à dormir.
-Une insomnie ?
Je hoche.
-Tu veux rester un peu avec moi ? me propose-t-il.
-Je... Je ne suis pas sûre. J'ai le droit ?
-Bien sûr que tu as le droit, dit-il en souriant.
Je lui souris et il m'invite à m'allonger près de lui. Je rentre sous la couette car il me dit oui et je me sens en sécurité.
-Tu lis quoi ?
-Oh, un roman d'amour.
-Du style Shakespeare ?
-Bingo.
-Tu l'aimes cet auteur.
-Oh oui, beaucoup même.
-Il fait de superbes poèmes, lui.
-Son travail est un chef-d'œuvre.
-Oui.
Et on finit la discussion. Alors que je suis sur mon téléphone, Tom se replonge dans sa lecture, et je regarde de temps à autre. Mais mon regard se focalise sur ses grandes mains.
Ses mains ont l'air si fortes, et si minces à la fois, ses veines saillantes me font de l'effet et il tourne les pages de son livre avec une certaine délicatesse.
En les regardant, Tom me regarda à son tour et j'ai levé les yeux vers lui. J'ai sursauté et j'ai tout de suite baissé les yeux.
-D... Désolée !
-Ce n'est rien, pourquoi tu t'excuses ?
-J'ai été un peu bizarre, sur le coup.
-Je ne t'en veux pas, tu sais.
-Oui...
-Tu voulais me dire quelque chose ?
-Pas vraiment, non...
-Tu n'arrêtes pas de regarder mes mains depuis tout à l'heure.
J'ai inspiré de gêne.
-Non...
-Qu'est-ce qu'elles ont, mes mains ?
-Rien, rien. C'est juste que... je me suis toujours demandé comment elles seraient grandes, par rapport aux miennes ?
-On fait la taille ?
Mes yeux se sont écarquillés et j'ai instantanément rougi.
-Hein ? Euh... Oui, bien sûr. Si ça ne te dérange pas.
-Bien sûr que ça ne me dérange pas.
Il approche sa main de la mienne et j'en fais de même. Il pose sa paume contre la mienne, et nous observons l'écart de taille de nos mains.
-Ta main est comme celle d'un chat, on dirait, tellement elle est petite.
-Hé !
-Ne t'inquiète pas, tout ce qui est petit est mignon pour moi.
-Dis surtout que tu te moques de moi.
-Pas du tout au contraire. Je trouve que ça te fait un charme.
Je suis devenue toute rouge.
-C'est vrai ?
-Si je mentais, je n'aurais pas dit ça.
-Merci.
-Je t'en prie.
-Je n'aurais jamais cru que tes mains seraient aussi grandes.
-C'est plutôt héréditaire. Mon père avait des grandes mains lui aussi.
À l'évocation de son père, il afficha un air triste.
-Quand on parle de ton père, c'est...tabou ?
-On peut le dire comme ça.
Je sens de la déception dans son regard. Il semble si triste intérieurement, mais il n'osait pas le montrer.
Pour le consoler, j'ai enlacé mes doigts dans les siens. Il me regarde surpris, mais en fait de même.
Je l'ai regardé d'un air triste. Il me sourit tristement.
-Je ne suis pas triste, Irène. Ne fais pas cette tête.
-Ça se voit, Tom, dis-je, concernée. Ne me mens pas, s'il te plaît.
-Je ne veux pas que tu te fasses pas de souci pour moi, c'est tout.
-Je suis là, Tom.
Tom me regarde, surpris. Je poursuis.
-Je ne veux pas que tu souffres seul. Tu peux tout me dire.
Il me regarda et esquisse un doux sourire.
-Merci, Irène.
-De rien, Tom, dis-je en lui rendant le sourire.
Nous nous allongeons sur le lit, après avoir éteint les lumières. Je me colle à lui et m'endors, bien épuisée de cette journée.
~Ellipse~
Les jours ont passé et je remarque que je me suis vite attachée à Tom. J'ai de moins en moins envie qu'il soit loin de moi, et que je me comporte que comme une stagiaire.
Je ressens comme de l'affection à son égard mais j'ai l'impression que c'est beaucoup plus...
À chaque fois que Tom me sourit, mon cœur bat si fort dans ma poitrine, même en pensant à lui, dans certains moments, je perds mes moyens et je m'emballe toute seule.
Souvent quand Tom m'appelle, je sursaute et prend un temps pour me calmer et le rejoindre.
Tous ces petits détails m'ont mis la puce à l'oreille et j'ai décidé d'en parler avec Camille, vu qu'elle et moi sommes devenues plus proches de l'une et l'autre.
Je décide, après une nouvelle page rédigée de mon rapport de stage, de lui parler en messages, le soir.
*Messages*
<Bon, après tout ce que tu me dis, tu ne serais pas amoureuse de Tom, par hasard ?>
J'ai sursauté.
<Pourquoi tu dis ça ?>
<Je sais pas. Vous vous faites tout le temps des câlins, il te regarde avec tendresse, te sourit tout le temps...Ça veut tout dire.>
<Peut-être...>
<Tu devrais le séduire si tu tiens autant à lui.>
<Je tiens à lui, mais je ne suis pas sûre qu'il ait les mêmes sentiments que moi.>
<Mais t'inquiètes ! Donc, tu aimes Tom, finalement ?>
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