La corne d'abondance
« Pourquoi nous intéressons nous encore à cet homme ?, demanda la Duchesse d'Erinante, il n'a eu aucun impact politique ou moral, n'a laisser qu'un champ de ruines, pas de descendance... »
Ce dernier mot fit étouffer un vieux chevalier qui était assis à ma gauche, et qui reçu en représailles un regard glaçant de la grande dame. Il y eut un moment de silence que personne n'osa troublé, chacun essayant de se faire le plus transparent possible. Regual en particulier, qui avait commencé son histoire, ne savait plus où se mettre. Nous fûmes donc aussi surpris que soulagé quand June, la propre dame de compagnie de la rigoureuse dévote, murmura : « Je crois que c'est dans la nature humaine de chercher à résoudre les mystères, Edda. »
Sa maîtresse la regarda d'un air choqué, et nous restions sous le choc, entendant pour la première fois le prénom de la duchesse. Un vieil ecclésiastique pris la défense de la pauvre enfant, qui baissait maintenant les yeux en signe de soumissions, en déclarant que même les faits des impies avaient à nous apprendre, vu que les dieux finissaient toujours par les punir.
La voix tremblante, Regual confirma qu'il n'avait pris connaissance de l'existence de Torich Gesuald que sur le tard, six mois seulement avant son procès.
« Bien sûr, j'avais eu vent des somptueuses fêtes qu'il avait organisé et j'avais comme tout le monde fait quelques suppositions. On le disait venir de Vitrothule, une cité si loin dans les terres que peu de voyageurs connaissaient, et personne n'avait remis en cause son origine étrangère : cela semblait être la seule solution qui collait avec sa fortune que l'on disait prodigieuse.
- Semblaient, répéta June, qui décidément s'enhardissait depuis quelques jours. Vous ne le pensez plus ?
- Avec le procès, toutes nos spéculations sont tombées comme un château de carte. J'ose croire qu'il s'agit d'un marchand brillant, dont une habile spéculation aurait réussi à asseoir une réputation. De fait, sa Seigneurerie a tout fait pour que l'on ne sache pas ce qu'il avait récupéré au cours de l'affaire.
- En tout cas, répondit ecclésiastique, je peux vous assurer que le Temple n'a rien reçu, ce qui est inhabituel quand un homme est déclaré coupable d'impiété.
- Cette accusation n'est-elle pas tombée à l'eau ? demanda la Duchesse. Je pensais qu'il était reparti libre. Ruiné, mais libre.
- J'ai cependant des raisons de croire, répondit le religieux, qu'il y avait bien une affaire démoniaque, mais je vous expliquerai pourquoi après que nous ayons écouté Regual, dont nous avons trop pris le temps du récit. »
Le marchand lui adressa un geste de gratitude, puis repris : « A cette époque, je comptais améliorer mes relations avec Kemet, mais la route que nous suivons n'avait pas encore été nettoyé de ses brigands, et la mer, en plus d'être dangereuse, était beaucoup trop infesté de pirates pour que j'y risque mes frêles navires. Il aurait fallut des lourds bâtiments armés, et je n'ai clairement pas les moyens. Restait à m'unir auprès d'un marchand plus important pour mutualiser un galion. C'est alors que je reçus une lettre, signé Torich Gesual. »
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