Chapitre 5 : Des secrets bien enfouis...
Au bout de quelques secondes, j'ouvre les yeux. Je pensais que j'allais arriver dans une salle magnifique, mais je n'ai en fait pas bougé.
Je suis toujours au même endroit, dans la prison. Et là, je commence à flipper. Les secondes s'égrènent toujours plus vite. Le temps passe. Je sais qu'il faut que je parte si je ne veux pas mourir, mais je n'arrive pas à bouger. Tic, tac. Si je ne pars pas d'ici à quelques secondes, nous sommes morts. Moi. Les trois garçons mystérieux. Et je ne veux pas. Je me lève. Enfin, j'essaie. D'épaisses lianes sont enroulées autour de mes pieds et elles commencent à grimper le long de mes jambes. Le dernier sort qu'a lancé le sorcier n'était pas un sort de guérison, mais un sort Maudit, me dit alors Ethan par la pensée. Il n'était pas censé dormir, lui ? Il me répond presque aussitôt : "si, mais tu pensais tellement fort que ça m'a réveillé. Ne t'en fais pas. On ne mourra pas de suite. Un vieil ami à moi est présent, et il attend de se faire désirer pour nous venir en aide." J'ai comme l'impression que cette dernière phrase ne m'était pas destinée, et la suite me donne raison. Un élégant jeune homme apparaît comme par magie et dit :
"Tu savais que j'étais là, Ethan ?
— Au début, non. J'ai juste senti quand tu as commencé à lire les pensée de Kate.
— Tu as lu dans mes pensées ? lui demandais-je alors.
— Non. Ton cerveau est "hermétique". Aucune pensée n'en sort, me répondit le jeune homme.
Ethan se tourne vers moi, puis se retourne vers son ami :
— Tu n'as pas réussi à lire dans ses pensées ? Comment est-ce possible ?
— Franchement, je n'en ai aucune idée. C'est bien la première fois.
— Je ne veux pas vous embêter, mais le temps passe. Alors si vous pouviez reporter vos retrouvailles à plus tard, ça m'arrangerait, leur dis-je alors.
— Le Temps est suspendu.
— Quoi ? Comment ça "suspendu" ?
— Je l'ai arrêté. Comment se fait-il que tu ne saches pas cela, alors que tu arrives à me bloquer tes pensées ? me demanda le jeune homme.
— Elle vient de Tortia - la Terre, lui répondit Ethan.
— Tu ne vas pas me dire que c'est grâce à son pouvoir brut qu'elle m'a battu ?
Ethan hoche la tête. Le jeune homme reprend, impressionné :
— Elle ne peut être qu'une seule chose, alors...
— Tu ne penses pas à ça, quand même ? Demande Ethan.
— Penser à quoi ? On peut m'expliquer, leur dis-je d'une voix irritée, impatiente.
— Rien. Tu sauras tout en temps voulu, me dit Ethan, me cachant encore des informations.
Je veux insister, mais je sais qu'ils ne lacheront pas le morceau. Mais je ne compte pas m'avouer vaincue.
J'aurais le dernier mot, même si ils ne s'en doutent pas encore...
Une voix nous interromps en plein duel de regard, entre moi et Ethan, et nous dit :
— Je ne vais pas pouvoir tenir beaucoup plus longtemps ! nous dit l'ami des garçons, un dénommé Matthias.
Ethan se retourne alors vers moi, et me dit :
— à 3, tu cours vers la porte, comme si ta vie en dépendait. Ce qui est le cas, d'ailleurs.
— D'accord.
— Ethan ! Je ne pourrais pas porter un de tes frères ! Utiliser la Magie du Temps m'a trop épuisé.
— Je peux le faire, moi si vous voulez.
Ethan me regarde, l'air sévère, et me dit :
— C'est hors de question ! Tu dois survivre. Pour nous. Mais pour toute la communauté Magique aussi. Tu meurs, et des dizaines de milliers de vies plongent avec toi.
Je vais répliquer, quand je sens que la Magie de l'ami d'Ethan ne marche plus.
J'ai juste le temps d'entendre Ethan me crier "3" que le plafond s'effondre. De petits cailloux tombent, mais rien de plus. Il y a comme une barrière qui empêche les gros projectiles de passer.
Je prends le corps de Zachary, et je vois Ethan prendre celui d'Ahyn. Son ami court, un petit peu devant. Soudain, un rocher tombe. Je le vois, comme au ralenti, s'approcher de Matthias. Je sais précisément à quelle vitesse le rocher va, et je sais qu'il ne s'en sortira pas. Ethan le voit, lui aussi. Il crie le prénom de son ami, très fort, qui se retourne. Il voit l'énorme masse qui va lui tomber dessus, et je suis certaine qu'à ce moment là, il voit toute sa vie défiler devant ses yeux. Au moment où le rocher va le toucher, je sens une force prendre possession de mon corps.
L'instant d'après, le rocher est en l'air, comme tout les petits cailloux qui nous entourent.
Je continue à courir, mais je sais que je suis à l'origine de ce qui vient de se produire. Une discussion va être obligatoire, maintenant. Ils ont beau repousser ce moment, il va bien falloir qu'ils m'expliquent. Tout. Absolument tout. Pour que je puisse savoir si ils sont dignes de confiance, parce que là, j'en ai marre des cachotteries.
J'attends enfin la porte, après ce qui m'a semblé être une éternité.
Ethan me rejoint, moi et Matthias. Personne ne fait allusion à ce qu'il vient de se passer, parce que le temps presse. Matthias commence à fabriquer le portail. Je n'ai aucune idée de comment je le sais. Je le sens, c'est tout. J'ai l'impression que je suis sensible à la Magie, maintenant.
Je remarque soudainement que Matthias me regarde, étonné, et un petit peu énervé.
— Tu peux arrêter de bloquer mes pouvoirs ?
— Quoi ? Comment ça ? Lui répondis-je.
— Attends. Tu ne le fais pas exprès ?
— Mais de quoi ? Lui repondis-je tout aussi énervée que lui, à présent.
— Ekaterina ?
— Oui, c'est moi. Mais est-ce que tu peux m'appeler Kate ?
— Pense à rien. Fais le vide dans ta tête.
— D'accord...
J'essaie de ne plus penser à rien. Ni à ce qui s'est passé tout à l'heure, ni à toutes les informations qu'ils savent sur moi, et que je ne sias sur eux, ni... Ni à rien.
Je suis dans ma bulle, quand un juron me fait sursauter.
— Et merde ! Je n'ai plus assez de pouvoir pour faire le portail. On est coincés ici jusqu'à ce que mes Pouvoirs se rechargent un tant soit peu.
— On ne peut utiliser son "Pouvoir" qu'un nombre limité de fois ?
Il me lance un regard exaspéré, comme si j'étais la dernière des attardés mentales, et me dit :
- Oui. Chacun a une zone de Mana dans son corps. Plus tu l'utilises, plus elle sera grande et moins de temps elle mettra à se recharger.
— Donc techniquement, je devrais pouvoir te donner un petit peu de mon Mana, non ?
— En théorie, oui. Mais pas en pratique. Tu n'as pas reçu l'entraînement adéquat, et même si tu y arrivais, ce dont je doute fortement, ta zone ne contiendrait pas assez de Pouvoir.
— Mais ça ne coûte rien d'essayer, n'est ce pas ?
— Si ça peut te faire plaisir...
Prends mes mains, me dit il ensuite, après quelques secondes.
Je les prends, et je sens une grande force affluer dans mes bras et se répandre dans tout mon corps. Je lâche ses mains et fait quelques pas en arrière.
Il me regarde, étonné, et me dit :
— Tu as senti mon Mana ?
— Je ne sais pas si c'était ça. C'était en même temps chaud, mais aussi froid.
C'était... indescriptible.
Les garçons se jettent un drôle de coup d'œil, puis Matthias me dit :
— Ça pourrait marcher, ton idée de me transférer ton Mana. Imagine que tu veux éjecter de ton corps ce que tu viens de percevoir chez moi.
J'essaie. Après quelque essais infructueux, je sens enfin une partie de moi partir, et aller dans le corps de Matthias. Quelques secondes après, ce dernier lâche mes mains. Je le regarde, et lui demande :
— Tu n'as pas besoin de plus de Mana que ça ?
— Non. Je suis gonflé à bloc. Est-ce que tu as la sensation que tu vas t'évanouir à tout instant ?
— Non. Pas du tout.
— Tu ne ressens aucun manque, aucune perte ?
— Non.
Il murmure, plus pour lui-même que pour moi :
— Hum... c'est étonnant, ça. Très étonnant, je dirais même.
Remarquant que je l'observe, il dit :
— Je parlais de cet arbre, hein.
Je ne suis pas dupe. Il parlait de moi. Il m'a prise pour qui en croyant que j'allais le croire en disant qu'il parlait d'un arbre ? C'est quoi le problème ?
— Ça y est ! Le portail est prêt. Ekat, il te suffit de penser que tu veux rester avec nous, d'accord ?
— Ekat ? Sérieusement ?
— Quoi ? Ça ne te plaît pas, comme surnom ?
— Non. Je déteste les surnoms. Et les mecs chiants.
— Tu es prête ? Prends ma main, me dit Matthias, qui n'a visiblement pas apprécier ma dernière réplique.
Je prend la main d'Ethan, rien que pour le faire enrager, et lui répond :
— Oui. On peut y aller.
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