Ses yeux s'agrandissent. Moi j'attends, essoufflé. Elle prend soudainement un air triste, qui me procure un pincement au cœur...

-Makomo... Non, murmurais-je, s'il te plaît...

-Alors...

Pitié non... Je sens les larmes me monter...

-... Il te l'a dit...

Je suis abbatu, les larmes débordant des mes yeux gris. Elle est vraiment...

Morte...

-Mais tu es... Un fantôme ?

-En quelque sorte. Mon âme réside sur le mont Sagiri puisque je n'ai pas trouvé la paix... Les autres aussi.

Derrière elle une dizaine, non une vingtaine d'autres personnes masqués par une tête de renard s'avance vers nous.

-Ils sont... Tous...

-Oui...

Je ne peux plus parler, la gorge coupée.

Tous ces gens... Ils sont tous mort...

-Qui... Qui a... Fait ça ? demandais-je enfin, après plusieurs secondes de silence.

-Un démon de la sélection finale...

La sélection... La mienne est pour bientôt... Si Giyu et moi réussissons notre dernière épreuve...

-Lequel ? Comment il est ?

-Je ne te le dirais pas.

Mais enfin pourquoi elle... ?

-Mais Makomo ! Comment tu veux trouver la paix si...

-Je ne te le dirais pas car te connais Sabito... Je suis ton amie.

L'entendre dire ça me fend le cœur, je crois qu'elle ne ressent pas la même chose que moi...

-Je ne te comprends pas !

-Je ne te le dirais pas car tu es adorable ! crie-t-elle.

Je vois ses joues se teindre de rouge, je sens que les miennes aussi. Je vois des larmes déborder de ses yeux, couler le long de son menton et atterrir sur le sol. Derrière, ils sont tous partis et nous nous retrouvons seuls.

Elle fond en larme, plongeant son visage entre ses mains tremblantes. La voir comme ça me brise... J'ai tellement envie de la prendre contre moi, de la rassurer, lui murmurer que tout va bien...

Je m'avance vers elle et tend un bras, c'est une âme je le sais, mais j'espère, j'essaie. Et je peux. Je peux non seulement la voir, l'entendre mais aussi la toucher. Je sens sa peau chaude contre ma main. On dirait juste qu'elle est... Vivante... J'aurais tant aimé qu'elle le soit vraiment... 

Je pose une main dans son dos et la ramène contre moi, la tenant de l'autre, resserrant mon étreinte protectrice autour de son petit corps. Elle se blottie dans mes bras... Elle a l'air si fragile... Et pourtant elle était destinée à tuer des démons, des montres impitoyables...

-Tu vois... Tu es trop gentil Sabito, reprend-t-elle, je ne te décrirais pas le démon car je sais que tu vas vouloir aller le tuer pour me venger, pour tous nous venger... Je ne veux pas que tu meurs, je... Je tiens à toi...

-Moi aussi Makomo, moi aussi...

Ses aveux me réchauffent le cœur. Je dépose alors timidement un baiser sur sa tête, respirant l'air passant dans ses cheveux.

La nuit commence à tomber, l'air à se rafraîchir mais qu'importe. Tout ce qui compte pour moi en ce moment c'est elle, c'est nous, et rien de plus.

-Je vais... Bientôt passer la sélection finale... dis-je.

Elle relève la tête et plonge son regard dans le mien.

-S'il te plaît... Promet moi que tu n'essaiera pas de tuer le démon si tu le trouves...

J'hésite... J'aimerais qu'elle soit enfin heureuse... Mais...

-D'accord...

Elle me sourit.

-Merci... chuchote-t-elle en passant ses bras autour de mon cou.

Son visage est très proche du mien... Je suis tout rouge, je le sens...

-Je connais ta dernière épreuve, m'avoue-t-elle, je sais que tu peux y arriver.

-Je te remercie Makomo.

-Tu devrais rentrer. Le maître va s'inquiéter...

-Tu as raison...

Je commence à relâcher mon étreinte autour d'elle mais à se moment là elle se dresse sur la pointe des pieds et m'embrasse au coin de la bouche, sur ma cicatrice.

-Bonne chance, me souffle t-elle, avant de me lâcher et de s'en aller dans le brouillard.

Que m'est-il arrivé ? Elle m'a... Non ? Si ? Mon cœur bat tellement vite...

Je porte délicatement ma main au coin de ma bouche, là où elle a déposé ses lèvres si douces, et repasse sans cesse mes doigts dessus, savourant encore cette douce sensation de chaleur qu'elle y a laissé.

Par la suite je rejoins maître Urokodaki et Giyu et leur parle de Makomo.

-C'était une brave fillette, soupire le maître.

Le calme revient.

-Bien les enfants, annonce-t-il soudain, vous avez très bien travaillé. Il est l'heure de votre dernière épreuve.

Giyu et moi sautons de joie. Enfin la fameuse dernière épreuve ! On sort et le maître nous guide dans la montagne à travers les arbres, jusqu'à un endroit que je connais désormais bien...

Le terrain de Makomo avec les rochers.

D'ailleurs... Elle est là. Mais elle est caché derrière un arbre, mettant son doigt sur ses douces lèvres souriantes en me faisant un clin d'œil.

Je hoche discrètement la tête en lui rendant son sourire et le maître prend la parole :

-Votre dernière épreuve les enfants. Choisissez chaqun un rocher.

Une fois placés il continue :

-À présent je vais vous laisser vous débrouiller. Vous ne me reverrez plus avant que vous ayez tous les deux réussi cette épreuve... Vous allez devoir fendre en deux votre rocher, avec votre katana. Bonne chance mes enfants.

À ces mots il tourne les talons et s'éloigne dans le brouillard.

Attend... QUOI ?

-COMMENT ÇA DÉCOUPER UN ROCHER AVEC UNE LAME ?! crie Giyu.

Pas de réponse. Le maître s'est déjà évaporé.

Je regarde mon amis, perplexe.

-À présent place à l'entraînement ! s'écrie alors derrière nous une petite voix familière à mes oreilles.

En se retournant on la voit. Toujours aussi souriante...

Giyu se met en position d'attaque.

-Qui es-tu ?

-Non Giyu arrête ! C'est elle !

Il me regarde un peu sonné.

-C'est "elle"?

-Oui !

Je m'avance vers Makomo et me place à ses côtés.

-Giyu je te présente Makomo, mon... Amie...

Ça fait mal de dire ça... Puisque je sais qu je... L'aime...

-Ton amie hein... dit-il avec son air souriant qui n'annonce rien de bon.

-Toi je vais t...crachais-je.

-Enchantée, fait-elle avant que je ne saute à la gorge de mon camarade.

À partir de ce jour l'entraînement à commencé. Makomo nous expliquait comment elle-même avait découpé le rocher qui lui avait été attribué, nous enseignant les techniques à utiliser, notamment le souffle.

On a beaucoup de ratés, c'est extrêmement solide un rocher, et Giyu fait plusieurs fois voler son sabre...on s'entraîne pendant des jours, des semaines, des mois, jusqu'à fêter notre 13e anniversaire.

Et un jour après je ne sais combien d'essais ratés et d'entraînements acharnés, les roches cèdent sous nos lames. Les pierres sont fendues de manière nette et droite.

-Félicitation les garçons ! applaudit Makomo, je n'ai plus rien à vous apprendre. Vous allez pouvoir vous rendre à votre sélection finale !

Giyu poussa un cri de joie et en lâcha son sabre, qui vola une fois de plus dans les buissons.

-Je vais le chercher... râla-t-il.

Il s'éloigna, se dépataugeant au travers des feuilles et des branches qui lui brouillent la vue.

Je me tourne alors vers Makomo.

-Meric de nous avoir aidé, merci pour tout.

-Mais de rien, dit-elle dans un somptueux sourire.

-J'aimerais te remercier... Tu permet ?

Je me penche vers elle et dépose un baiser au coin de ses lèvres, au même endroit que là où elle m'avait fait le mien.

On rougit, j'ai très envie de la prendre dans mes bras... Je me rapproche un peu plus d'elle et lève une main tremblante qui se pose dans son dos, tandis qu'elle passe ses bras sur mon torse, posant ses mains entre mon cou et mes épaules, se dressant sur la pointe des pieds pour arriver à ma hauteur.

On se rapproche doucement l'un de l'autre, nos yeux commencent à se fermer. J'ai le cœur qui bat, accélérant cette envie folle.

Je sens son souffle chaud glisser sur ma peau, c'est fou ce qu'elle paraît vivante.

Je ne suis qu'à deux doigts de goûter à ses fines lèvres, quand soudain un bruit de failles et de branches se cassant survient derrière nous, et nous nous séparons immédiatement, restant par la suite à bonne distance...

Giyu revient avec son katana, et voit notre face rouge écarlate.

-Je dérange peut être ?

-N... Non !!! balbutia Makomo.

J'ai très envie de lui crier un "À ton avis ?" bien placé mais c'est pas très gentil... Alors je me tais juste. D'un coup des bruits de pas se font entendre derrière nous, et nous voyons maître Urokodaki arriver après si longtemps.

Je me tourne vers mes amis mais Makomo à disparu. Je crois qu'elle n'aime pas être vu par trop de monde, après tout les fantômes ne sont pas communs...

Le maître s'approche de nous et place une main rassurante sur nos têtes.

-Félicitation les garçons. La sélection est dans deux semaines. Vous devrez bientôt partir.

-Oui !

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Salut à tous !

Encore un nouveau chapitre !

Celui-ci est trooooop mignooon vous trouvez pas ? 😍😍😍

L'image du début représente bien ce qui s'y passe, j'ai beaucoup aimé l'écrire et rajouter les petits détails mignons !

Bref, j'espère que vous attendez la suite avec impatience ! J'ai déjà ma petite idée sur ce qui va suivre...

Sur ce, à la prochaine ! 😉😄