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Les cordes du coeur

Coucou ! Je sais, j'avais indiqué cette histoire comme étant terminée, et pourtant me revoici avec un nouveau chapitre. À croire que je ne mettrai jamais de réel point final à l'aventure de musique qui anime tout ça, comme j'espère que celle que je vis ne se terminera jamais... J'avais besoin d'écrire, d'écrire sur la musique, de laisser les mots emporter le tourbillon qui s'amuse dans mon coeur et les notes qui emplissent encore ma tête, à m'en faire sourire toute seule. Pour fixer cette bulle de bonheur, et puis vous la faire partager, ne serait-ce qu'un peu, avant de retourner à mon violon. - parce que oui, les devoirs attendront, le week-end dure trois jours et là, même fatiguée par ma semaine, je ne peux pas résister à l'envie de jouer - Donc, pour écourter cette note d'auteur qui sinon, se transformera en conte de vie très complet, je vais simplement vous raconter quelque chose, en lien avec la passion qui anime toute cette histoire et se cachant derrière les séances d'orchestre que j'ai données à Rose et Thomas. Cette fois, c'est dans mon monde que je vous emmène, pour une répétition réelle... Qui n'a rien à envier aux mots que j'ai pu poser, aligner. Si par hasard une certaine personne lit ces mots - mon Ange de Musique -, je veux simplement qu'il comprenne ce que ça peut représenter pour moi, et à quel point je lui suis reconnaissante de m'y avoir emmenée la première fois, d'avoir joué et fait des discours, de m'avoir convaincue. Merci pour tout. ^^

Je savais que l'orchestre m'avait manqué, toutes ces semaines sans se présenter à seize heures au lycée en face du mien, pour une raison ou pour une autre, je savais que j'aimais énormément ça, dès la première fois, et après avoir été, un jour, punie par l'interdiction d'y aller : ça m'avait vraiment affectée. Mais aujourd'hui, y retourner me l'a encore une fois prouvé... J'étais heureuse, vraiment heureuse, et les autres pourraient bien rire de moi que ça ne m'importerait pas : être avec eux trois pour franchir cette grille et traverser la cour, entre violoncelle et violon, en compagnie de mon Ange de Musique, ça avait quelque chose de magique. Je n'y suis pas allée si souvent, puisque je suis arrivée au deuxième trimestre, mais c'était familier, on renouait avec une sorte d'habitude - après tout, je connaissais bien la salle, pour y être venue assister à d'autres répétitions - et tout semblait évident : attendre que la chorale nous laisse la place, en discutant à voix basse, échangeant quelques sourires, puis se préparer, posant les étuis de nos violons sur les chaises, l'estrade ou le piano dans un coin, pendant que le violoncelle, sa housse laissée au sol, reflétait la lumière sur son vernis. Je n'avais pas vu de violoncelle dans cette réalité depuis plus d'un an, et c'était synonyme d'une amie, de tellement de souvenirs... On a accordé nos instruments, d'abord, en se basant sur les notes que produisaient les touches d'ivoire et de jais du piano du professeur, et j'ai compris que je ne pourrais pas réellement me passer de ce genre de moments musicaux : vérifier nos quatre cordes, simplement, suffisait à faire se dessiner un sourire sur mes lèvres, achevant une journée fatigante mais me rendant assez d'enthousiasme pour finir la répétition, et le bois doux et lisse sous mes doigts, vibrant doucement au fil des coups d'archet, me rendait heureuse.

Puis on a installé les chaises, les pupitres, et on s'est disposés comme le disait le professeur de musique, mais avant, je suis simplement allée vers la violoncelliste, Aricia, et j'ai, doucement, avec son accord d'un regard, d'un rire, posé la main sur l'instrument, l'effleurant du bout des doigts comme un ami. Nos instruments sont des amis, après tout. Et qu'elle me laisse m'approcher, simplement, me faisait plaisir, parce que je ne laisserais l'accès à mon violon qu'à des personnes en qui j'ai une confiance parfaite et d'autres musiciens - en l'occurence, voilà la raison pour laquelle l'Ange de Musique peut en jouer quand il veut. C'était comme une preuve, une preuve d'acceptation, d'amitié aussi... Douce Aricia, souriante, gentille. On ne se voit quasiment qu'à l'orchestre, mais c'est une fille géniale, vraiment, comme Clémentine qui, quoique montrant davantage de réserve à mon égard bien qu'on se connaisse depuis des années, a toujours été polie. C'est étrange comme à bien des égards, j'ai l'impression que je ne peux pas ne pas m'attacher à eux, ne serait-ce qu'un peu, en les entendant jouer, en les rejoignant le vendredi devant le lycée pour traverser. Sans compter celui qui est devenu mon Ange de Musique, bien sûr, un ami aussi, et qui plus qu'une simple appréciation positive, s'est attaché ma loyauté... Valentin, que je voulais tellement remercier pour ce qu'il a fait même si ça parait peu de chose. Je ne lui dirai probablement jamais assez, mais il m'a permis de retrouver cette envie de jouer du violon que j'avais perdue un moment et offert l'orchestre, ce dont je lui suis immensément reconnaissante - je le serai toujours. Et on s'est mis à jouer, assis en demi-cercle autour du piano, dans un ordre précis : flûte traversière, premiers violons (Valentin, moi et Clémentine), deuxièmes violons, et violoncelle (Aricia), répétant nos deux morceaux pour des concerts qui venaient de nous être annoncés : le Canon de Pachelbel et l'Aria de la Suite n°3 de Bach. Le premier morceau était une nouveauté pour moi, un travail de début d'année qu'en réalité, je déchiffrais, mais je pense que les autres ne s'en rendaient pas forcément compte, mis à part peut-être mon ami, puisque j'ai eu droit à un joli sourire quand on a eu fini de jouer la partie pour violon : il a du remarquer que je m'étais trompée une fois... Heureusement, les autres jouaient et cachaient ma petite faute.

Ensuite, le professeur nous a demandé de jouer tous ensemble, après avoir fait travailler le violoncelle et la flûte, puis il nous a fait jouer en décalé - en canon, justement - tout en nous disant de prendre la position d'un musicien d'orchestre quand on ne jouait pas, l'instrument sur les genoux, ou d'être davantage solistes, ajoutant un peu plus de vibrato ou allongeant bien le bras pour utiliser tout l'archet, puis il a voulu écouter chaque élève, et un par un, on a du jouer. D'abord les deuxièmes violons, pour qui il a légèrement modifié la partition, enlevant un passage compliqué, puis les premiers violons, c'est-à-dire moi, puisqu'il avait déjà travaillé avec Valentin et Clémentine. J'étais la seule pour qui il pouvait douter... Et ça peut paraître idiot, mais j'ai eu une seconde d'appréhension avant de me lancer, malgré mes dix ans de violon et mes huit ans de cours, parce que je ne voulais vraiment pas me tromper, je voulais aller jusqu'au bout, le jouer parfaitement, le voir content et surtout, rester aux côtés de Valentin et Clémentine. Puis j'ai commencé à jouer, et sincèrement, le monde aurait pu s'écrouler autour de moi, plus rien n'avait d'importance : j'étais seule dans une bulle de musique, avec l'Ange du Violon souriant à ma gauche, la partition sur le pupitre qu'on partageait face à moi, les notes sur les lignes, noir sur blanc, et mes doigts sur les cordes. Compter doucement dans ma tête les temps qui s'écoulaient, ajouter le vibrato, les liaisons, l'expression, comme je l'avais souvent fait, repoussait toute anxiété, et j'ai continué de jouer, même quand le professeur qui chantonnait la mélodie en même temps s'est trompé, jusqu'à la fin. C'est un morceau simple, même si cette hésitation ne me lâche jamais totalement avant de commencer, et j'ai simplement souri, contente, tandis qu'Aricia, complice et enthousiaste, levait un pouce en l'air à mon intention. Valentin souriait. J'aime bien les observer, tous... Lui en particulier, puisqu'il est mon ami. Il a toujours l'air heureux quand il a son violon, tellement posé, des étoiles dans les yeux : l'espace de ce moment, les soucis semblent s'estomper, ne laissant plus que la musique. Et on rit, tous, complices, de notre fatigue, des petites erreurs de compréhension du professeur, de petites erreurs qu'on remarque. J'aime les voir rire, j'aime les voir jouer, avec leurs instruments et les cordes de leur coeur.

On a répété tous ensemble le morceau, Aricia devant ensuite malheureusement s'en aller, et elle a bientôt disparu au-dehors après un dernier signe de la main et un dernier regard gentil, enthousiaste, semblant désolée de ne pouvoir rester. Le Canon de Pachelbel était presque prêt, il ne nous restait que quelques détails à travailler, mais pour le reste, tout y était, et si je dois me rappeler quelque chose en particulier de cette mélodie, je crois que c'est la manière dont le professeur nous avait laissés nous organiser entre premiers violons quant à l'ordre dans lequel nous commencerions à jouer : tout a été vite fait, en peu de mots, deux questions, trois sourires, et c'est Valentin qui a commencé, suivi de Clémentine puis de moi. Et c'était beau, alors on a changé d'oeuvre pour jouer l'Aria de la Suite n°3 de Bach, chacun cherchant sa partition ou la plaçant simplement sur le pupitre, parfois partagé avec quelqu'un d'autre, en un geste familier, nous décalant parfois légèrement pour ne pas se toucher en jouant, pour ne pas se faire mal à cause de nos archets, entre murmures et silence : c'est autre chose qui m'a toujours surprise... En salle de musique, pour l'orchestre, on peut entendre le bruissement du vent dans les arbres dehors, si l'on est attentifs, tellement le calme règne sur ce Royaume de Musique, et c'est vraiment beau... On a joué, à tour de rôle, les différentes voix qui se mêlaient pour cette mélodie, puis tous ensemble, la première partie uniquement, Valentin, Clémentine et moi devant surveiller les nuances et la manière de jouer pour ne pas cacher les deuxièmes violons, la flûte se détachant des cordes en un son clair, et finalement, quand on s'est intéressés à la deuxième partie de l'oeuvre, le professeur a décidé de faire passer les deuxièmes violons troisième et de donner à l'un des premiers violons la deuxième voix, à cause d'un passage un peu plus rapide et technique. Peu importait, pour nous, je pense, et on a simplement attendu sa décision, Clémentine étant finalement désignée tandis que l'Ange de Musique et moi continuions les premiers violons...

L'orchestre, c'était ça : changer certaines choses, en perfectionner d'autres, surveiller les notes, les changements de position, les mouvements d'archet se devant d'être synchrones avec les autres, l'attitude, être droit, la tête haute, lever les yeux de la partition de temps en temps, sourire, et finalement, se perdre dans la musique, en un mélange de structure et de liberté. L'orchestre, c'était les rires, les annotations au crayon sur les feuilles, les quelques discussions en rangeant la salle et nos instruments ou juste pour se mettre d'accord avant de jouer, la complicité, les regards pour se lancer, compter les temps pour savoir quand jouer, les sourires, les élèves qui, hors de la salle, pouvaient écouter. L'orchestre, c'était ce professeur si drôle qui nous faisait parfois de grands gestes et exagérait sa voix, les doigts qui volaient au-dessus des cordes, s'y posaient pour une note, un mouvement délicat pour le vibrato, qui se transmettait au violon jusqu'au coeur, et l'archet qui, en compagnie des autres, faisait sonner l'instrument, la concentration qui nous animait tous et simplement la joie d'avoir réussi, de l'avoir terminé et d'entendre que ça sonnait. L'orchestre, c'était tout ça et tellement plus encore : c'était les discussions sur l'avenir en fermant les étuis, alignant à nouveau les chaises et allant déposer les pupitres, c'était les mentions de concerts ou les annonces importantes, c'était une certaine complicité, le temps d'une heure, avec des élèves qu'on croisait au lycée et qu'on saluait sans pour autant forcément se côtoyer tout le temps, et c'était un moyen de se retrouver avec l'Ange de Musique. L'orchestre, c'était simplement un refuge, une bulle loin de ce monde, irisée, jolie, musicale, un moyen de s'envoler et d'oublier un instant ce qui nous tracassait. L'orchestre, c'était tout ça, pour moi, et quand j'en sortais, c'était des notes plein la tête, dans l'âme une mélodie, l'envie de jouer encore, de travailler mes partitions, et le coeur qui chantait au son des violons, du violoncelle, de la flûte et du piano. C'était notre Royaume de Musique, simplement, et comme l'avait dit un jour Valentin, une de nos bouffées d'oxygène.

J'aime tellement les voir jouer et rire, tous. J'aime tellement cette heure-là avec eux, loin de tout.
J'aime les clins d'oeil complices d'Aricia, et la manière dont elle vérifie vivement l'accord de son violoncelle.
J'aime la gentillesse polie de Clémentine, et la manière dont elle joue, son assurance et son calme.
J'aime la timide joueuse de flûte, et le professeur un peu fou avec ses projets et son attitude comique.
J'aime l'amitié et les moments de violon avec l'Ange de Musique, son sourire et ses étoiles dans les yeux.
Je ne sais pas comment ils le ressentent, mais l'orchestre, à mes yeux, est simplement le meilleur moment :
Serrer mon instrument délicatement entre mes doigts suffit à accorder mon coeur, poser l'archet le fait jouer,
Et les notes que je crée, même seule, calment les cordes et produisent en moi aussi un peu d'harmonie...
Mais mes moments préférés sont ceux durant lesquels on est ensemble, je crois, en réalité...
Les heures avec Clémentine, Aricia et bien sûr l'Ange de Musique, mon ami, sont de belles mélodies.
Les rires, les discussions, sont mes partitions préférées, que ce soit le vendredi soir ou le mardi midi,
Et dans ces moments-là, j'ai l'impression que quelqu'un fait du vibrato sur les cordes de mon coeur.
Jouer seule me permet de trouver un refuge. Jouer ensemble, on partage, ça apporte un peu de magie.
Et j'en suis immensément heureuse... Alors merci pour cette étincelle de bonheur.
Merci pour les notes et les étoiles qui se mêlent dans mes mots. Merci infiniment.

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