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Largo

Dix-huit heures précises, comme tous les soirs. Une semaine a passé, le mois de novembre s'est terminé, et a laissé place aux jours enneigés. Thomas, une fois de plus, avance dans les couloirs du conservatoire, s'arrête devant la porte de la salle d'orchestre, d'où provient une délicate mélodie, pose son violon et s'assied contre la cloison translucide, observant la jeune fille qui, de l'autre côté, continue de jouer par gestes gracieux, tantôt vifs et emportés, tantôt plus doux et lents, en une vision d'enchantement. Elle est là, comme chaque fois, et comme chaque fois, il la contemple sans un mot, captivé par la petite musicienne au visage fin encadré de mèches chocolat et à la peau de porcelaine. Elle est devenue une de ses habitudes, et il n'aime rien tant que voir s'envoler dans les notes son Oiseau de Feu...

Aujourd'hui, cependant, le jeune homme a l'intention de tenter de discuter avec l'adolescente, et lentement, avec précaution, sort son violon, dans le couloir désert, attendant la fin du mouvement de ce concerto qu'elle joue avec tant de passion et de sensibilité. Quand il l'écoute, il comprend véritablement ce que veut dire faire chanter son instrument... Alors il attend qu'elle pose un instant son archet sur ses genoux, vêtue cette fois d'une robe claire et d'une longue capeline de satin bleu bordé de pourpre, à l'image d'un de ses personnages tant aimés, et, le coeur battant au rythme du morceau, continue quelques mesures de ce concerto qu'ils travaillent en orchestre, puis s'arrête.

Le violon de la jeune fille lui répond, chacun sa voix, les deux mélodies s'entrecroisent, se complètent, s'harmonisent, et l'espace d'un instant, rien n'existe qu'eux, chacun d'un côté de la paroi de verre, leurs doigts évoluant agilement sur les instruments, leurs archets faisant vibrer les cordes et l'âme des instruments, ensemble, s'élevant finalement d'un même mouvement vers les étoiles quand le morceau s'achève. Thomas reste un moment là, le coeur battant à tout rompre, son violon d'étude au vernis rougeâtre profond sur les genoux, puis lance un regard à l'Oiseau de Feu, jeune fille douce et gaie, petite musicienne, dans la pièce voisine. Rose a fermé les yeux, et serre son propre instrument, couleur de feu, contre son coeur.

Il esquisse un sourire ému et amusé, mais fait mine de détourner la tête, gêné, quand elle rouvre ses yeux bruns, lui lançant cependant un dernier regard légèrement timide. Le joli visage de porcelaine, aux joues rosies par le vent hivernal s'infiltrant par la fenêtre qui s'est ouverte, est illuminé d'un sourire. Rose lui sourit, elle qui semble toujours si lointaine, et l'espace d'un instant, celle qui parait être une princesse de musique est plus proche de lui qu'elle ne l'a jamais été. Puis il lui fait signe, d'un geste de la main, de continuer à jouer, et elle hoche la tête en riant d'un rire pur et cristallin qu'il devine sans l'entendre et lit sur ses lèvres finement dessinées, avant de recommencer d'un mouvement aussi fluide que vif, son archet semblant devenir une épée.

L'adolescent ferme alors l'étui de son violon, rangeant le fin tissu de soie qui le recouvre d'ordinaire au milieu de l'écrin de velours avant de tirer les fermetures éclairs, puis s'assied en lotus et, serrant toujours son violon dans ses bras comme on berce un enfant, écoute sa nouvelle amie et compagne de musique qui attaque une oeuvre bien connue qui rend grâce à son surnom : l'Oiseau de Feu de Tchaïkovski. Ainsi restent-ils tous deux, jusqu'à ce que l'heure vienne de l'orchestre, et ce soir-là, comme chaque fois, il entre parmi les premiers, son violon dans les mains et sa boîte sur le dos, pour s'installer au rang des deuxièmes violons, juste derrière elle. Ce soir-là, pourtant, alors qu'il s'installe, Rose se retourne vers lui et sourit avant de murmurer, avec un léger accent anglais qui ne rend son français que plus craquant encore :

« Merci, Thomas. C'était un plaisir de jouer avec toi. Je ne m'étonnerais même pas que tu passes premier violon, tu sais ? Tu t'es énormément amélioré et tu aimes la musique, n'importe qui peut le voir, à condition d'y prêter attention. »
« Merci. » souffle le jeune homme, replaçant une mèche aile-de-corbeau derrière son oreille, ses prunelles de saphir scintillant doucement. « Merci d'y prêter attention, alors, Rose. Mais il me reste un long chemin à faire avant de te rejoindre. »
« Comme il me reste un long chemin à faire pour atteindre la perfection. Tu ne devrais pas tenter d'égaler les autres, juste de progresser. Du reste, tu as de l'avance sur les autres... Tu sais que tu dois encore t'améliorer. C'est le premier pas, non ? »
« Si. » rit-il avec elle. « Tu as raison. Merci, Rose. »
« De rien, je n'ai rien fait... J'ai juste joué avec toi, et ça m'a fait très plaisir. »

Tu as raison, Rose. J'aime la musique.
Dans mon coeur, il existe trois choses : ma famille, elle, et toi.
J'aime la musique, et j'aime jouer avec les autres. Mais avec toi, c'est différent et féérique.
Tu es sans aucun doute la muse de la Musique, Rose. Et tu le seras toujours à mes yeux. Tu es l'Oiseau de Feu.

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