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LUNDI 16 / 9 HEURES


Ninon était déjà debout depuis trois bonnes heures. Elle n'avait pas réussi à dormir plus longtemps. La veille, il avait fait un soleil magnifique, et elle était restée à la maison pendant que Louis avait disparu une bonne partie de la journée. Elle ne lui avait pas posé de question, mais il avait dû traîner dans les parcs de la ville avec ses amis. Ça l'agaçait, mais elle ne disait rien. Elle n'était ni sa mère, sa sœur, même pas son amie. Elle ne pouvait rien lui reprocher, elle n'était que sa colocataire.

Elle s'était postée sur le balcon pour observer la rue, une tasse fumante entre les mains. En bas, c'était un joli ballet. Les mamies avançaient d'un pas lent, tirant derrière elle leurs chariots à roulettes d'où dépassaient parfois les feuilles d'un poireau. Les enfants faisaient de la trottinette sur la route pavée, savourant le premier jour de ce qui n'était pas censé être des vacances, mais en étaient pour grand nombre. Un lundi matin banal, dans la rue piétonne qui descendait jusqu'au grand marché de la ville. Ninon secoua la tête d'un air dépité. Elle les voyait, les poignées de mains, les bises et les accolades. Les gens ne comprenaient pas. Tant qu'ils n'avaient pas une épée de Damoclès au-dessus de la tête, ils ne chercheraient pas à comprendre.

Le monde était comme Louis. Insouciant. Ceux qui n'étaient pas malades ne voulaient pas s'empêcher de vivre et ceux qui toussaient un peu se disaient que ce n'était que ça. Dans un sens, Ninon compatissait. Qu'elle aurait aimé déambuler dans les rues sans que sa conscience ne vienne l'emmerder ! Elle regarda son téléphone, sa mère n'avait pas répondu à son dernier message. Elle devait être fâchée. René ne la laissait plus sortir, et pour éviter la colère foudroyante du dragon, il avait dû se dédouaner et rejeter la faute sur Ninon. Résultat, sa mère était cloîtrée, et en plus, elle faisait la gueule !

Louis apparut dans le salon derrière elle, s'étirant, encore endormi. Ils ne s'étaient pas parlés depuis le samedi soir. Colocation banale. Leur record, c'était six jours à se croiser sans jamais se dire bonjour. Elle reporta rapidement son attention sur la rue, et à sa plus grande surprise, quelques minutes plus tard, son colocataire la rejoignit, un bol de céréales à la main. Il lâcha un bâillement sans mettre la main devant sa bouche, offrant ses postillons à l'assemblée, et par réflexe, Ninon eut un mouvement d'écart. Il ne le remarqua même pas, préférant s'extasier sur la rue grouillante de vie.

─ Ah ! Tu vois, ça fait plaisir de voir les gens dehors. C'est ça la France que j'aime, des gens qui n'ont pas peur, qui ne cèdent pas à la panique et qui continuent de vivre malgré tout.

Devait-elle continuer de se justifier ? C'était comme mettre des coups de poings dans de l'eau, à ce stade. Elle soupira, pour la forme, pour qu'il voit qu'elle n'approuvait pas ses propos. Louis la secoua d'une pression sur son épaule.

─ Allez, c'est bon, tu te fais trop de soucis. T'es dans ta tête et ça te ronge. Fais comme moi, prends une grande bouffée d'air !

Il bomba le torse et gonfla les poumons. Ninon ne l'imita pas, appuyée contre la rambarde. En bas, quelqu'un venait d'avoir une quinte de toux, et avait craché dans sa main. La personne essuya royalement le creux de sa paume contre son pantalon avant de reprendre son chemin.

─ Tu devrais sortir, ça te ferait du bien, insista Louis.

─ Je suis dehors.

─ Non, mais... Sortir pour de vrai. Bon, allez, tu sais quoi. Je suis d'humeur généreuse, et c'est ton jour de chance, je dois aller faire quelques courses, et tu vas venir avec moi.

─ Je ne veux pas venir avec toi, dit Ninon.

─ Oui, eh bien, tu n'as pas le choix. Tu m'as forcé à faire le ménage alors que je n'avais pas décuver, alors tu peux bien m'accompagner faire des courses.

Le marché n'était pas équitable. Il avait dû faire le ménage car il avait tout dégueulassé, et elle devait l'accompagner faire les courses sans raison valable. Ninon ne voulait pas sortir, pas quand la moitié de la population de la ville était encore dans les rues. Mais Louis avait raison, elle était un peu trop dans sa tête. Elle pouvait bien aller se dégourdir les jambes, elle garderait ses mains dans ses poches et le nez dans son écharpe, elle ne s'approcherait de personne et ne parlerait même pas. Louis sortit du balcon, et la prévint qu'ils partaient dès son petit-déjeuner terminé. Étrange sentiment que de le trouver sympathique... Ninon le regarda s'éloigner, avant de reporter son regard dans la rue. C'était peut-être une bonne chose, qu'elle commence à l'apprécier. Tous ces gens, en bas... Ça ne sentait pas bon.

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