VI. Spirale du temps
Petit à petit, j'essayai de reprendre contact avec le monde musical, sans me laisser emporter par la spirale de mauvais souvenirs que je ne connaissais que trop bien. Deux mois après l'accident, je parvenais à lire des romans. Trois mois, à écouter du rock. Quatre, et je ne paniquais plus en entendant le mot « harpe » dans une phrase. Cinq, la porte de la salle de musique dans le couloir menant à ma chambre ne me terrifiait plus. Six, je touchais une partition sans pleurer. Sept, je rangeais toutes mes affaires musicales. Huit, j'écoutais de nouveau de la musique classique. Neuf, je me remettais à chanter. Dix, j'écrivais des chansons. Onze, je pouvais me mettre devant ma harpe et en prendre soin. Douze, je retournais assister à des concerts de harpe.
Je m'étais réhabituée à ce monde, qui revenait combler les vides dans mon quotidien. Le jour de mes dix-neuf ans, je reçus une plume ainsi qu'un encrier, car je m'étais découverte une nouvelle passion : écrire des chansons.
J'envisageai la possibilité d'intégrer un groupe en tant que chanteuse, car me produire sur scène me manquait. La sensation gratifiante de voir son public apprécier sa musique. La chaleur émise par les projecteurs. L'atmosphère des salles de concert. L'odeur de la musique. Je m'amusais à écrire mes paroles sur du vieux papier, juste pour le plaisir d'en sentir le parfum ainsi que celui de l'encre.
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