Bonjour tout le monde !
Voilà le chapitre 3. Je carbure, hein ? En même temps, j'adore vraiment glisser des références et incruster des personnages de-ci de-là.
Bonne lecture !

- Un pierre-feuille-ciseaux ? Répéta Chang, qui n'y croyait pas.

- Eh bien oui, c'est un jeu très sérieux. De grandes décisions ont été prises grâce à un pierre-feuille-ciseaux.

- Bon...d'accord...se résigna le stratège. Après tout, c'est à vous que je lance le défi, c'est à vous de choisir le jeu.

Lyrna laissa échapper un petit soupir de soulagement. Elle avait beaucoup plus de chances de gagner au pierre-feuille-ciseaux qu'aux échecs.

- Bon, ajouta-t-elle, si je gagne la partie, tu me libères, et si je perds, euh...

- Je vous amènerai au roi Byron.

- Oui, oui, c'est ça...

Devant sa réponse à demi ironique, Chang Su Choi ne répondit rien. Lyrna, quand à elle, espérait gagner cette partie, histoire que tout ceci ne s'éternise pas. Sa mission allait être compromise, avec toutes les personnes* qui lui barraient la route !
Son adversaire lui défit ses liens, et elle put enfin bouger les bras. Mais ses jambes restaient attachées à la chaise, ce qui n'était vraiment pas confortable. Si le stratège avait été stupide, elle aurait pu faire comme si elle avait atrocement mal aux jambes, mais comme dit précédemment, c'était un stratège, et elle ne le duperai pas aussi facilement.
Il s'avança donc près d'elle, et s'assit sur une chaise que des serviteurs venaient d'apporter, en face d'elle. Il tendit le poing et l'invita à faire de même.

- Vous êtes prête, princesse ?

- Plus que jamais.

Bon, ils exagéraient un peu les choses pour une partie de pierre-feuille-ciseaux. Mais tout de même, l'avenir proche et la mission de Lyrna étaient en jeu.

- Pierre...feuille...CISEAUX ! Dirent-ils en même temps.

Lyrna utilisa feuille, et Chang pierre. Ni l'un ni l'autre ne montrèrent leur émotion quand à ce début de partie, ils étaient très concentrés.
Lors de la deuxième manche, Lyrna refit feuille, et Chang, lui, utilisa ciseaux. En son for intérieur, Lyrna jura. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre ! Elle réfléchit alors à toute vitesse.
Chang va soit réutiliser ciseaux, à ce moment-la je dois faire pierre, mais il pourrait aussi faire pierre. Sinon, pour me leurrer, il n'est pas impossible qu'il fasse feuille...
Conclusion, elle n'avait aucune idée de quelle stratégie adopter, et fit pierre. Chang su Choi, lui, fit feuille.

- J'ai gagné, dit-il d'un air fier et victorieux.

- Félicitations !

Sur ce, elle lui envoya de toutes ses forces son poing dans la mâchoire. Étant un stratège, et non un homme de combat, Chang Su Choi fut assommé et tomba de sa chaise, se heurtant doublement le crâne.
Elle espérait juste ne pas l'avoir tué, car avoir un meurtre sur la conscience, ce n'était pas fantastique, même pour une personne comme elle. Et même si elle se fichait bien de Chang Su Choi...
Lyrna se rendit compte qu'elle n'avait plus aucune arme, à part le minuscule canif caché dans l'armature de son soutien-gorge. Ils n'avaient pas osé chercher là, apparemment.  Grâce à cela, elle défit ses liens. Puis elle se leva, rangea son canif où il était ( ça pourrait lui servir si elle se faisait de nouveau capturer ), et se mit en quête d'une sortie.
La pièce où on l'avait attachée possédait une fenêtre. Elle donnait sur le vide, donc Lyrna ne pouvait pas s'enfuir par là. Mais elle eut une idée, cette fenêtre allait lui servir d'une autre façon.
Elle saisit la chaise sur laquelle elle était assise et la jeta par la fenêtre, la cassant dans un bruit de verre brisé. Les morceaux de verres partirent en majorité dans le vide, mais l'un d'eux arriva juste devant Lyrna, comme un cadeau du ciel.
Après tout, on est au mont Olympe...
La jeune femme revint vers Chang Su Choi, déchira un bout de sa tunique rouge, et l'enroula autour du bout de verre, qui était en forme de pic. Elle fit ressortir le côté tranchant, et fixa avec contentement son arme improvisée.
Puis, histoire de ne pas perdre encore plus de temps, elle sortit dans le couloir  ( aussi étrange que cela puisse paraître, la porte n'était pas verrouillée ) en courant, cherchant une sortie. Elle entendait des gardes venir de derrière, qui avaient entendu le bruit du verre. Mais ils ne la trouveraient pas, elle se le promettait.
Elle continua à courir dans le dédale de couloirs, avant de se rendre à l'évidence : elle était totalement perdue. Elle s'arrêta de courir et essaya de reprendra sa respiration, les mains sur les genoux. Elle grimaça aussitôt.
Aïe, ma blessure...
Elle observa son genou. Les soldats de l'Olympe n'avaient pas touché à sa plaie, ils ne l'avaient ni soignée ni aggravée. Lyrna se redressa et décida de réfléchir. Ça ne servait à rien de courir sans logique dans ce fichu labyrinthe de couloir.
Un vieux souvenir remonta alors dans son esprit. Elle était très jeune, six ou sept ans, et parlait avec un petit garçon. Il lui racontait quelque chose à propos d'un labyrinthe...

Tu sais, disait-il, si un jour tu es coincée dans un labyrinthe, pose une de tes mains sur le mur et suis-le. Tu trouveras la sorte si tu ne te détourne pas du chemin.

Lyrna sentit son esprit s'illuminer. Il l'aidait à travers le temps et les souvenirs...
Sa mission lui sembla encore plus importante.
Elle posa sa main droite sur le mur et avança, sans le lâcher. Elle priait pour ne croiser personne.
Pour une fois, on ne se mit pas au travers de son chemin, et elle arriva à trouver une sortie. C'était une porte qui donnait sur un balcon.
Lyrna referma la porte et se pencha au-dessus du balcon pour voir si elle pouvait sauter. Le sol n'était pas trop loin, elle avait déjà connu pire, comme chute. En plus, celle-ci serait maîtrisée.
Les éclats de voix et les bruits de pas venant de derrière la porte achevèrent de la convaincre. Gardant son arme de fortune en main, elle sauta.
Elle avait prévu d'atterrir sur les pieds, et si elle avait bien calculé la distance, ça devrait le faire.
Le choc ébranla légèrement son genou, mais elle l'ignora en serrant les dents. Elle s'était fait mal de façon idiote, à elle d'en assumer les conséquences.
Elle courut sur le sentier, visualisant la carte perdue dans sa tête. Elle venait, logiquement, de sortir du mont Olympe, et se dirigeait donc vers...
Elle vit le virage au dernier moment, et faillit se prendre la paroi de plein fouet. Heureusement, elle s'arrêta, et passa calmement le virage.
Il donnait sur un surplomb. Lyrna pouvait voir le chemin descendre jusqu'à arriver dans une forêt de pins sombres. Plus loin, on voyait dominer l'horizon un immense château métallique qui semblait tout droit sorti d'un mauvais film d'horreur moderne.  Comme pour appuyer cette idée, le ciel était couvert de nuages noirs, et un vent froid et lugubre soufflait, faisant frissonner la jeune femme.
Mais elle s'en fichait bien. Car elle était à deux doigts de son but.

- Enfin ! Me voilà, Teikoku !

                                ~~~

- Je suis désolée. J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, mais Kevin est mort.

L'annonce de Luna plongea l'assemblée dans le silence. Alizée s'était retrouvée dépassée par la situation, et avait fait appel à Luna. Malheureusement, même l'experte médecin n'avait rien pu faire pour le soldat.
Les griffes de la culpabilité enserrèrent son cœur, telles celles d'un rapace fondant sur sa proie. Si elle avait vérifié que Kevin était bien resté, il ne serait pas mort.
C'est ma faute, se répétait-elle. Je suis médecin, j'aurai dû faire quelque chose.
Les soldats du régiment de Kevin quittèrent la pièce les uns après les autres, sans parler, le regard triste. Mark Evans braillait, les larmes aux yeux, et Erik Eagle le consolait comme il pouvait.
Luna sortit elle aussi, après avoir tapoté l'épaule d'Alizée. La jeune femme ne réagit pas. Elle fixait la seule personne encore présente, Shawn. Il regardait dans le vide, planté au milieu de la pièce.
La jeune femme savait qu'il était très proche de Kevin, et qu'ils effectuaient de nombreuses missions ensemble. Elle ravala ses propres larmes, décidant d'être forte pour le soutenir.
Elle s'approcha doucement de lui et lui parla :

- Shawn...? Veux-tu...

Les mots se bloquèrent dans sa gorge. Que pouvait-elle bien dire ? Il avait perdu un camarade qu'il appréciait beaucoup, rien ne pourrait l'en consoler, en tout cas pas dans l'immédiat. Le temps fera son affaire, mais pour l'instant il ne pouvait que souffrir.
Finalement, ils restèrent immobile quelques temps, ruminant chacun leurs idées noires. Finalement, Shawn se tourna vers Alizée.

- Ce n'est pas ta faute. Au fond...c'est la mienne.

Puis, sans qu'elle n'ai le temps de lui demander des explications, il se retourna et quitta la pièce. Alizée resta seule, vraiment seule, la tête pleine de questions.
Qu'est-ce qu'il a bien pu se passer ?
Alors qu'elle était perdue dans les limbes de son esprit, Luna entra dans la pièce. Les vieille femme regarda attentivement Alizée de son œil gris valide, l'autre étant blanc et aveugle. Elle connaissait le sentiment de perdre un patient, surtout au début de sa carrière. Après, on finit par s'y habituer. En surface, du moins.
Mais Alizée n'avait pas le temps de faire disparaître la culpabilité qui devait ronger son cœur. L'armée avait besoin d'elle.

- Alizée, on a un prisonnier. Il faut que tu ailles le soigner. Moi, je m'occupe de surveiller les blessés.

La jeune femme sursauta avant de hocher la tête.
Elle est forte, pensa Luna, Elle arrivera à surmonter cette épreuve. Elle n'a pas le choix, de toute façon.

- Quelle tente ?

Luna lui indiqua l'emplacement de la tente et Alizée prit une trousse de soin avant de s'y rendre.
Le prisonnier n'avait pas l'air si mal en point, se dit-elle en arrivant près de la tente, car elle l'entendait brailler et se plaindre d'une voix forte.
Elle entra et vit le soldat d'Alius en question. Il avait la tenue de ces soldats, d'un bleu foncé presque vert, avec le blason d'Alius sur l'épaule gauche : Une météorite violette entourée d'un anneau, comme la planète Saturne. Mais son blason avait quelque chose de particulier : il y a avait une petite couronne rouge dessinée au-dessus.
C'est un capitaine d'escouade, pensa-t-elle. La couronne est rouge, il doit donc diriger l'escouade qu'on appelle Prominence.
Elle regarda ensuite son visage. Il avait deux yeux de couleur jaune qui brillaient d'une lueur féroce et ses lèvres étaient tordues en une grimace. Le plus étonnent était sa coupe de cheveux, ses mèches rousses formant comme une tulipe sur le sommet de son crâne.

- Il s'appelle Claude Beacons, l'informa le soldat de garde. Il est blessé à l'épaule droite.

J'ai vu, merci, se retint-elle de dire.

- Je t'ai déjà dit que je m'appelle Torch, espèce de débile ! Et me dit pas que c'est cette gonzesse qui va me soigner...

Il la fixa d'un air méprisant. Alizée soupira. Des gars comme ça, elle en avait affaire tout les jours. Mais ce n'était pas le moment de l'énerver, surtout après ce qu'il venait de se passer.

- Eh bien si, ou alors je peux laisser ton épaule s'infecter, en d'autres termes te laisser mourir. C'est toi qui vois.

La réponse froide de la jeune femme cloua le bec de son ennemi quelques instants, avant qu'il n'explose de rire.

- J't'aime bien, toi. Tu me fais penser à quelqu'un, avec ton air froid et tes réponses implacables.

- Ah bon ? Répondit la jeune femme, même si elle n'en avait rien à faire.

- Oui, répondit-il avec une très légère grimace de douleur quand elle manipula son épaule. C'est un foutu glaçon...

Alizée ne l'écoutait pas trop, auscultant son épaule. Elle se fichait bien du bavardage de ce soldat arrogant. C'était son ennemi, après tout.

- J'ai terminé, dit-elle en se levant.

Claude observa son épaule bandée. Il ne lui dit pas merci, mais avoua quand même qu'elle avait fait du bon travail. Alizée, quand à elle, se demanda pourquoi on avait fait un prisonnier. Peut-être les commandants voulaient-ils des informations sur le camp adverse ? Bah, ce que faisaient les haut gradés n'était pas son problème. Et si vraiment ça le devenait, elle pourrait toujours demander à la commandante Schiller, responsable de l'escouade de Mark et les autres.

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- Il paraît que Kevin Dragonfly est mort.

Aurélie et le jeune homme vêtu de orange se tournèrent immédiatement vers Thor. Ce dernier avait un air sombre sur son visage. Aurélie baissa les yeux vers le sol.
Mes prières n'auront servi à rien...au fond, moi-même je ne sers à rien. Si seulement j'étais forte !J'aimerais tant être une guerrière, comme ma mère...mais j'en suis incapable.
Le garçon vêtu de orange poussa soudainement un cri de rage et quitta les deux autres. Aurélie, à cet instant, compris que lui aussi se sentait totalement inutile. Elle prit alors une décision.

- Thor, je veux que tu m'apprennes à me battre.

*Sa mission allait être compromise, avec toutes les personnes qui lui barraient la route: autrement dit, "je ne vais jamais avancer dans l'intrigue avec tous ces personnages secondaires qui m'empêchent d'atteindre mon but."

Et voilà ! Aurélie va peut-être ( enfin ) servir à quelque chose dans l'intrigue.
Lyrna est enfin arrivée dans le royaume de Teikoku ! Pour vous montrer sa progression depuis le début de l'histoire, voilà la carte de Noéloginp ( la trace jaune représente le chemin de Lyrna, et les endroits nommés sont seulement ceux qu'elle connais ou qui ont déjà été mentionnés ):

Voilà, à bientôt pour la suite !