Bonjour pour cette nouvelle fiction qui est un essai ! Elle m'est venue comme ça, et je l'ai trouvée pas mal alors je la poste. À vous de me dire ce que vous en pensez.
( Il y a des mots gratifiés de *, car j'explique quelque chose dessus à la fin du chapitre. )
Bonne lecture !
En cette froide nuit de novembre, la lune et les étoiles étaient cachées par de sombres nuages, et n'éclairaient rien de leur trop faible lueur. Le silence oppressant de cette nuit était d'autant plus présent dans la ville abandonnée de Katarina, vidée de ses habitants par une violente offensive du pays voisin, et ennemi.
De nombreux cadavres en décomposition jonchaient le sol, ceux des personnes n'ayant pu s'enfuir. On aurait pu croire que les seuls êtres vivants résidant ici étaient les rats, mais cette idée était démentie par la personne qui marchait silencieusement, à pas de loups, au milieu des morts.
Le visage de cette personne était camouflé par un capuchon noir, mais on devinait à sa silhouette élancée que c'était une femme. Elle marchait sans frémir et sans s'arrêter, regardant attentivement les alentours.
Tout à coup, elle entendit des pleurs, qui provenaient d'une des maisons. Ces pleurs semblaient ceux d'un enfant, mais il se pouvait bien que ce soit un piège. La jeune femme saisit la dague qui était à sa ceinture, et s'approcha de la maison sans faire de bruit, prête à riposter si on l'attaquait.
Elle regarda par la porte entrouverte, et ne vit qu'une petite fille, recroquevillée sur elle-même, près d'un feu de cheminée presque éteint. Elle vérifia qu'il n'y avait personne d'autre dans la pièce, avant d'entrer. L'enfant releva la tête en l'entendant, et son regard fixe inquiéta la jeune femme. Cette petite était-elle aveugle ?
-Petite ? Lança la jeune femme d'une voix douce. Que fais-tu ici ?
L'enfant, en entendant la voix inconnue, eut un mouvement de recul et ne répondit pas. Effectivement, elle était aveugle, et ne savait pas elle devait faire confiance à l'inconnue.
La jeune femme s'approcha de l'enfant et la fixa plus attentivement. Elle avait de courts cheveux blonds très clairs, et de beaux yeux verts, bien que fixes et aveugles.
-Je m'appelle Lyrna, dit doucement la jeune femme. Je ne te veux aucun mal...
L'enfant se redressa un peu et Lyrna vit le collier qu'elle portait autour de son cou. La médaille représentait le symbole de l'organisation clandestine Orphée, c'est-à dire une cithare* blanche et rouge sur un fond vert. C'était logique, après tout, ce village abritait les membres d'Orphée trop faibles pour travailler dans l'organisation, comme les enfants, les vieillards, les blessés sans rémission possible ou encore les femmes enceintes.
Cette petite aveugle semblait être l'unique survivante.
-Moi, sanglota l'enfant, c'est Lacey...
Lyrna se demandait bien ce qu'elle pouvait faire de l'enfant. Elle pourrait peut-être la ramener au camp de base d'Orphée, si la petite connaissait son emplacement. Mais si ce n'était pas le cas, elle ne pouvait s'encombrer de la petite aveugle. Mais la laisser là signifiait la mort pour l'enfant.
La jeune femme finit par soupirer. Elle n'était pas cruelle au point de condamner une enfant à une mort certaine, seule au milieu des ruines.
Lyrna rangea sa dague dans son étui et posa doucement sa main sur l'épaule de la petite. Lacey, ne l'ayant pas vu s'approcher, tressaillit mais ne bougea pas.
-Est-ce que tu sais où est le camp de base d'Orphée ?
-N-non...répondit l'enfant. Mais je connais l'emplacement d'un camp annexe, c'est là où il y a mon grand frère...c'est un camp militaire...
Aïe, pensa Lyrna, Un camp uniquement militaire, ce n'est pas bon pour moi. S'ils savent qui je suis, ils risquent de me capturer...cela dit, je peux la laisser devant le camp et lui dire d'entrer seule. En espérant qu'elle sache se débrouiller. De toute façon, je n'ai pas le choix.
-Tu peux marcher ? Questionna la jeune femme.
-Non...répondit Lacey en lui montrant sa jambe droite, qui était bandée. Mais je connais la route par cœur...
L'enfant avait apparemment peur que l'autre l'abandonne. Lyrna soupira. Elle n'était certes pas réputée pour sa gentillesse, mais elle ne laisserait pas une enfant innocente et infirme mourir.
-Je vais te porter sur mon dos, et tu m'indiqueras le chemin, d'accord ?
Lacey hocha la tête avec reconnaissance, et Lyrna se baissa devant elle et l'aida à monter sur son dos. L'enfant n'était pas lourde, et la jeune femme se releva sans trop de peine.
Pendant quelques heures, elle marcha, suivant les indications de l'enfant, qui avait réellement une bonne mémoire.
Plus elles avançaient, et plus Lyrna sentait le stress monter en elle. Elle craignait que les militaires d'Orphée ne fassent des rondes, et de se faire attaquer. Ils ne verraient pas tout de suite l'enfant, et Lyrna devrait la protéger tout en se sauvant elle-même, ce qui n'était pas une mince affaire.
Le soleil froid de novembre était haut dans le ciel quand Lyrna arriva enfin aux alentours du camp militaire d'Orphée. Elle avait mal au dos et son ventre gargouillait. Dès que Lacey sera en sécurité, et elle-même loin du camp, une pause déjeuner sera requise.
Alors même qu'elle pensait ça, deux soldats sortirent des fourrés et pointèrent leurs armes sur elle.
Lyrna déglutit. L'un des soldats était très grand et baraqué, aux cheveux bruns et aux yeux bleus et portait une lourde carabine. L'autre était bien plus petit, avait les cheveux blonds frisés et les yeux également bleus, et pointait sur elle un simple revolver. Ils portaient tous les deux une tenue militaire kaki, et l'insigne d'Orphée cousue sur le tissu, semblable à celle qui pendait au cou de Lacey.
-Gigi ! Lança soudain le petit blond alors que plus personne ne bougeait. Cette fille porte Lacey sur son dos !
-La sœur adoptive de Paolo ? Grogna le grand, incrédule. Mais elle n'était pas censée être morte avec tous ceux du village...?
Lyrna restait muette, réfléchissant à ce que les soldats venaient de dire. Lacey serait la sœur adoptive de Paolo Bianchi, le chef adjoint d'Orphée ? C'était plutôt pour l'arranger, ça. Enfin, si ces imbéciles de soldats daignaient baisser leur arme.
-Gigi ! Angelo ! S'écria Lacey, qui avait apparemment reconnu les voix des soldats, c'est bien moi, Lacey !
Et l'enfant descendit du dos de la jeune femme, allant à tâtons vers le dénommé Angelo, qui rengaina son pistolet pour aller vers elle et la prendre dans ses bras. Gigi, quand à lui, continuait de prendre Lyrna en joue, méfiant.
-Montre-nous ton visage, toi !
Lyrna n'avait en effet par retiré son capuchon de la journée, vu le vent glacé qui soufflait. Elle soupira et obéit à l'ordre du soldat, histoire de ne pas se faire tuer stupidement. Bien qu'elle détestait obéir...
Quand elle baissa son capuchon, ses longs cheveux blonds furent libérés et tombèrent en cascade sur ses épaules. Les soldats purent voir ses yeux dorés qui brillaient d'un éclat agacé, et la moue de sa bouche. Elle était belle, mais sa beauté avait quelque chose de froid et inaccessible. Gigi ne baissa pas son arme pour autant.
-Qui es-tu ? Demanda-t-il.
-C'est Lyrna ! Cria Lacey. Elle m'a porté sur tout le chemin pour me ramener ici. Sans elle, je serai morte de faim et de froid.
Gigi arrêta enfin de menacer Lyrna. Décidant qu'elle était hors de danger, la jeune femme se retourna et sauta par-dessus les buissons pour s'enfuir. Elle se tourna une dernière fois vers eux pour dire:
-A plus, Lacey ! Peut-être que nos routes se croiseront à nouveau.
Sans plus de cérémonie, elle s'enfuit loin du camp militaire, soulagée de si bien s'en sortir. Maintenant, elle devait faire sa mission sans se laisser distraire par des éléments extérieurs.
Gigi, après avoir vu la jeune femme partir, fronça les sourcils. Elle lui disait quelque chose...
Lacey, quand à elle, regretta de ne pas avoir remercié Lyrna. Même si elle n'avait pas pu voir son visage, elle resterait son héroïne pour longtemps.
~~~
Alizée n'en pouvait plus. Cela faisait bien trois heures que les blessés arrivaient sans interruption, et qu'elle devait les soigner, en tant que médecin. Elle n'était pas seule, son ancienne mentor, Luna, l'aidait également, mais c'était tout de même compliqué. Deux décès étaient déjà à déplorer, un soldat grièvement blessé à la tête, et une autre qui avait perdu trop de sang, blessée à plusieurs endroits. Deux morts, pour Alizée, c'était déjà trop. La bataille entre Raï-mon* et Alius s'éternisait.
Elle replaçait les mèches grises de ses cheveux qui s'échappait de son chignon derrière ses oreilles, quand le jeune soldat Kevin Dragonfly, entra dans la pièce où Alizée courait d'un blessé à l'autre.
-Kevin ! S'écria la jeune femme, qui le connaissait depuis longtemps. Dis-moi que la bataille est terminée...
-Malheureusement, non. Les soldats d'Alius sont trop forts pour nous...je viens te voir, parce que je suis blessé. Donne-moi des anti-douleur et je repartirais au combat.
-Quoi ?! Montre-moi ta blessure immédiatement !dit-elle d'un air autoritaire.
Le sergent grimaça en lui montrant sa jambe. Elle se pencha et vit que sa cheville était rouge et enflée.
-Mais...dit-elle, atterrée, cette blessure est trop grave, je t'interdit de retourner au combat. Tu dois rester ici.
Kevin protesta, mais Alizée le remballa sèchement et retourna s'occuper des autres blessés en lui ordonnant de rester ici. Cependant, dès qu'elle eut le dos tourné, il s'en alla après avoir pris une boîte de calmants, et retourna au front. Hors de question qu'il laisse ses camarades se battre seuls.
~~~
Assise sur une corniche, en haut du champ de bataille, une jeune femme rousse regardait les soldats se battre avec rage. À chaque fois que l'un d'eux tombait sur le sol, ses yeux verts s'embuaient de larmes. Bien que fille d'un ancien Général d'armée, elle ne supportait pas la guerre.
Derrière elle, deux jeunes hommes s'approchèrent et l'un d'eux s'assit à ses côtés. Il était grand et musclé, avait la peau bronzée, les cheveux bruns et une mèche plus claire dressée sur son front, qui lui donnait un air étrange. Il vit les larmes dans les yeux de la jeune femme et posa sa main sur son épaule.
-Ne pleure pas, ma petite Aurélie. C'est la guerre...
Il jeta un coup d'œil vers l'autre jeune homme, dont le visage était camouflé par un capuchon orange. Personne ne savait pourquoi il avait choisi une couleur aussi peu discrète.
-Pourquoi se battent-ils ? Questionna la jeune femme avec tristesse. Raî-mon va bientôt céder...et si Alius gagne, ils vont tout détruire.
Elle avait raison, mais aucun des deux ne le dit. La situation était déjà assez délicate comme ça...Aurélie soupira. Si ça continuait ainsi, Alius n'aura plus d'opposition.
A ce moment-là, ce sera la fin de la liberté.
*Cithare: Dans la mythologie grecque, Orphée, fils de la muse Calliope, crée un instrument de musique nommé la Cithare. Ça ressemble à la lyre.
Ici, en clin d'œil à l'équipe italienne de l'anime, la cithare a les couleurs du drapeau italien.
*Raï-mon: Comme "Raimon", ça fais un peu bizarre dans cet univers, j'ai changé la façon de l'écrire, et la façon dont on le prononce.
J'espère que ça vous a plu ! J'écrirai sûrement la suite bientôt, on va voir où ça me mène...
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