2- V
Bonjour à tous !
J'espère que votre semaine s'est bien passée, moi j'ai eu quelques problèmes assez chiants ( mais rien de grave, rassurez-vous ) donc j'espère que la semaine prochaine sera meilleure !
Allez, j'arrête de vous embêter. Bonne lecture !
La première fois qu'Aurélie avait vu la princesse, c'était à une réception. Elle avait environ 6 ans, et sa mère, à l'époque Colonel de l'armée, y avait été invitée, avec sa famille.
Elle se souvenait de la jolie robe qu'elle avait mise, et de sa déception en voyant que toutes les autres filles avaient des tenues plus belles et bien plus somptueuses qu'elle.
Elle avait noyé son chagrin dans le buffet, magnifique sanctuaire où elle pouvait voler les petits fours et se cacher sous la table.
Ses souvenirs de cette époque étaient assez flous, mais elle savait qu'à ce moment-là, la mère de Lyrna Neiren était encore en vie. Tous comme ses parents à elle, d'ailleurs.
Le roi et la reine brillaient de milles feux, assis sur leur trône tels des dieux gouvernant le ciel. Aurélie avait été bluffée par leur beauté et leur grâce.
Puis leur fille unique était apparue.
Elle était arrivée en retard, rentrant du jardin en sautant d'une fenêtre, la robe maculée de boue et les cheveux totalement décoiffés et emmêlés. Tous les courtisans la regardait étrangement, et un lourd silence s'était mis à planer sur la réception. Aurélie avait trouvé cela tellement drôle qu'elle avait éclaté de rire.
Tout le monde s'était tourné vers elle, la gamine qui ne faisait que manger depuis le début de la soirée et qui se moquait ouvertement de la princesse.
La reine avait alors sourit d'un air bienveillant, et s'était tourné vers Aurélie, avant de dire d'une voix claire et posée:
- Tu as un bon sens de l'humour, ma petite. J'aime bien ça.
Puis le roi s'était tourné vers sa fille. Sa petite princesse à lui, adorable petite poupée, était en réalité un démon diabolique. Il n'osait imaginer ce qu'elle donnerait à l'adolescence.
Il la gronda sévèrement, et lui intima de retourner dans sa chambre. La fillette était partie en boudant, sans un regard pour personne.
La mort de la reine avait mené cette famille à la catastrophe. Voilà où en était la petite princesse rebelle: au fond d'un cachot, des blessures un peu partout sur le corps, animée uniquement par l'énergie du désespoir.
En pensant à tous ces souvenirs qui revenaient à cause de Lyrna, Aurélie sentait une boule se former dans sa gorge, son nez la piquer alors que sa vue se brouillait de larmes. Elle tentait de se retenir de pleurer.
- Ferme-là, toi. Je te conseille de te tenir tranquille, ton heure viendra bientôt.
Alors que la blonde rétorquait quelque chose, l'un des soldats enferma la petite fille dans une des cellules. Aurélie se cacha dans l'ombre, espérant de tout son cœur qu'ils allaient partir sans la voir.
Pour une fois, ses vœux se réalisèrent, et les deux soldats repartirent rapidement, sans faire attention à leur environnement. La jeune femme rousse avait arrêté de respirer, et quand elle entendit le claquement lointain de la porte d'entrée de la prison, elle poussa un très long et très bruyant soupir.
- Qui est là ? Demanda aussitôt l'âme alerte qui résidait en ces lieux.
Aurélie serra les dents, s'apprêtant à paraître devant Lyrna. Elle ne la reconnaîtrai pas, c'était sûr...après tout, Aurélie n'avait été qu'une inconnue parmi les inconnus pour la princesse de son pays.
- J-je suis venue pour vous aider...bredouilla Aurélie en sortant de l'ombre, droit devant l'autre jeune femme.
Cette dernière était assise de l'autre côté des barreaux, les mains serrés sur l'un de ses genoux, qui semblait très mal en point. Elle semblait avoir survécu à une explosion, un tremblement de terre et une tentative de meurtre en même temps. Autant dire qu'elle ne se portait pas comme un charme.
Pourtant, la lueur combative dans ses prunelles jaunes impressionna la rousse et la fit reculer d'un pas.
- Vous...vous allez bien ? Tenta-t-elle.
- À ton avis, idiote ? J'ai l'air au mieux de ma forme ?
Même si elle était dure au mal, Lyrna était très fatiguée. En plus de cela, la faim et la soif la tiraillait depuis quelque heures, et elle n'en pouvait plus. Le moindre mouvement lui semblait un véritable supplice.
Aurélie remarqua cette faiblesse que l'autre tentait de dissimuler. Étrangement, cela la rassura.
Après tout, elle est humaine.
- Je vais t'aider, j'ai reçu une formation d'infirmière.
- Génial. Mais pour ça, faudrait peut-être que tu trouves le moyen d'ouvrir cette cage, le génie.
Elle n'a pas vraiment tort.
Aurélie resta debout devant la prison, les bras ballants.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda une petite voix terrorisée.
- Tout va bien, répondit Lyrna à l'enfant, on est en train de trouver une solution. Ne t'inquiète surtout pas.
Sur ces paroles, la blonde attrapa Aurélie par le col et la tira vers elle, grognant dans son oreille.
- Il me faut un fil de fer assez long et épais, mais pas trop lourd, tu comprend ? Va m'en chercher un.
La rousse hocha difficilement la tête et l'autre consentit à la lâcher.
Un fil de fer ? Où est-ce que je vais trouver ça ?
Apparemment, il suffisait de demander, car Aurélie trouva l'objet en question quelques secondes plus tard, devant une autre cellule.
- J'ai trouvé...
- Bah qu'est-ce que t'attends ? Donne-le moi !
- O...oui...
La jeune femme blonde était agressive, sèche, elle n'était donc pas dans les meilleures dispositions possibles pour sympathiser avec quelqu'un comme Aurélie. Mais Lyrna s'en fichait pas mal. Elle était à bout, autant sur le plan physique que mental, elle savait qu'elle n'allait pas tarder à s'écrouler de fatigue.
Avec le fil de fer, elle crocheta la serrure, comme elle avait appris à le faire. La porte s'ouvrit, et Lyrna pût enfin sortir. Cependant, elle tituba, et la rouquine dû la rattraper pour l'empêcher de tomber par terre.
Et là, pour la première fois de sa vie, Aurélie se sentit utile. Empêcher les autres de tomber, voilà en quoi elle excellait.
Lyrna avait beau être fière, elle ne pouvait nier que la douleur provenant de son genou blessé était trop forte pour être ignorée.
- T'es une infirmière, non...? J'ai juste besoin d'un bandage et d'Anti-douleurs pour continuer.
Continuer à quoi ? Voulut questionner Aurélie. Mais en voyant le regard que lui lançait son interlocutrice, elle s'abstint de lui demander.
- Il faut que je soigne toutes tes blessures, lança la rousse d'une voix mal assurée, peu habituée à donner des ordres aux autres. Et tu dois manger, boire et te reposer.
Lyrna se demanda depuis quand n'avait-elle pas prit un véritable repas, ou même depuis quand elle n'avait pas dormi dans un vrai lit et passé une bonne nuit de sommeil. Elle passa également la langue sur ses lèvres asséchés par le manque d'eau, et de dit que oui, elle aurait bien aimé suivre les recommandations de sa nouvelle acolyte.
- Pas maintenant, déclara-t-elle tout de même. J'ai des gens à sauver, et toi, tu vas m'aider.
Aurélie ne pût que s'incliner devant la détermination de la jeune femme. Elle sortit le nécessaire de son sac à dos, et se contenta de lui bander la jambe. Et lui offrit également des barres des céréales et une bouteille d'eau, se bénissant d'avoir pensé à ce genre de choses.
Une fois que les besoins vitaux de Lyrna furent plus ou moins satisfait, la jeune femme s'approcha de la cellule de Lacey pour l'ouvrir à son tour.
Aurélie remarqua à cet instant que la petite était aveugle. L'enfant avait reconnu Lyrna à sa voix, et lui parlait rapidement, d'une voix saccadée.
- Paolo n'a pas voulu que je l'accompagne, alors je suis allée dans le chariot sans qu'il le sache...mais je suis tombée et des hommes m'ont attrapée...
Lyrna tenta de calmer la petite, lui expliquant qu'elle allait la ramener à son grand frère, le dénommé Paolo.
- Ou plutôt...Aurélie va t'y amener.
- Quoi ?! S'étonna la rousse.
La blonde s'approcha pour éviter que la petite fille entende ce qu'elle allait lui dire.
- Tu vas conduire Lacey à Paolo Bianci, un des chefs d'Orphée. Son campement doit se trouver dans la forêt, près de l'entrée, mais assez loin pour rester camouflée. Normalement, tu ne crains rien, après tout tu es une infirmière alliée de leur camp.
La rouquine assimilait ce flot d'information du mieux qu'elle pouvait, et osa poser une question à sa compagne d'infortune:
- Et toi, qu'est-ce que tu vas faire ?
- Sauver deux idiots qui se sont mis dans des situations pas possibles.
Alors qu'un léger sourire ironique tordait les lèvres de la blonde, Aurélie fronça les sourcils d'un air perplexe.
Mais le temps des questions était terminé, alors Lyrna rassura une dernière fois Lacey, d'une voix trop dure pour être maternelle, mais pas assez pour être militaire.
Aurélie prit l'enfant par la main pour la conduire au-dehors, et échangea un dernier regard avec l'autre jeune femme.
Cette lui fit un petit salut militaire, et la rouquine se demanda si elle savait que sa famille comptait d'illustres chef de guerre, surtout du côté de sa mère.
Mais avant de n'avoir pu poser une seule question, la blonde lui tourna le dos, et disparut dans le couloir, telle une ombre qui s'allonge quand le soleil descend sur l'horizon.
- Allez, soupira Aurélie. On va trouver ton grand-frère.
---
Lyrna était agacée.
Agacée par la stupide faiblesse de son organisme, et aussi par celle de son esprit. Normalement, elle devait uniquement sauver Jude. Mais les choses s'étaient déroulées de telle manière qu'à présent, elle voulait aider quelqu'un d'autre. Mais elle n'avait pas le temps.
À en croire les indications du garde qu'elle venait de menacer puis d'assommer, Jude était prisonnier dans le bâtiment ouest, le plus sécurisé de tous. Quand à Caleb, il était retenu à l'est, à l'endroit réservé aux traîtres et aux personnes sans réellement d'importance.
Lyrna savait que le temps dont elle disposait était réduit. Elle ne pouvait se permettre de courir d'un bout à l'autre du siège de Teikoku.
Si elle sauvait quelqu'un, elle n'était pas sûre de pouvoir secourir la deuxième personne.
Désolée, Caleb.
Elle vola le revolver du soldat, ainsi que le couteau militaire qu'il possédait.
Puis elle se dirigea vers l'ouest.
---
- Alizée ! Où est Aurélie ?
Axel, Thor et Mark couraient vers le médecin, l'air affolé.
- Euh...
C'est vrai, où était la petite rousse ? Alizée ne l'avait pas vue depuis la veille.
- Vous êtes allés voir dans sa tente ?
- Oui. Il n'y a plus ses affaires. Et on a vu des traces de pas qui mènent à la forêt de Teikoku...
Alizée eut un très mauvais pressentiment. Très très mauvais.
- Je crois...qu'Aurélie est partie.
Elle se tourna et fixa l'immense forêt qui lui faisait face, avec au loin le grand bâtiment lugubre, presque maléfique, qui représentait ce continent.
Et pas dans la meilleure direction.
Que pensez-vous d'Aurélie dans cette histoire ?
Et que pensez-vous du choix de Lyrna ( qu'elle a mis une seconde à réaliser d'ailleurs ) ?
À bientôt pour de nouvelles aventures !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro