2- IV
Whaou, ça fait longtemps dites donc !
J'espère que vos vacances se sont bien passées. Pour ma part, elles étaient géniales, mais trop rapides...snif...
Enfin bref, je ne vous embête pas plus longtemps. Bonne lecture !
Lacey ?!
C'était bien la petite fille qui était tenue par deux soldats vêtus d'un étrange uniforme. Mais Lyrna se fichait de savoir à quel groupe ils appartenait.
Si il y a bien quelque chose que je dois faire, c'est sauver cette petite. Car c'est tout ce que j'ai réussi et ce dont je suis fière depuis le début de cette mission.
- Tu la connais ? Demanda le roi à la jeune femme, méfiant.
Le regard qu'elle avait lancé à la petite fille n'avait pas échappé à Ray Dark.
- C'est une rescapée du village de civils que vous et votre armée avez réduit à néant, vous vous en souvenez ? Cracha la jeune femme.
Un soldat s'approcha et la gifla férocement, pour avoir osé parler ainsi au roi.
Mais Lyrna s'en fichait. Des gifles, elle en avait déjà reçu beaucoup, cela ne lui faisait pas peur. Quand elle avait une idée en tête, rien ne lui faisait peur.
- C'est la seule survivante, si vous voulez tout savoir. Allez-vous être cruel au point de la tuer, alors que vous avez détruit sa vie et qu'elle ne vous a jamais rien fait ?
L'homme la toisa depuis son trône, l'air méprisant. Lyrna avait peut-être l'air confiante, mais au fond d'elle, elle croisait les doigts pour que son plan marche.
Certes, c'était presque suicidaire d'invoquer le démon des remords chez cet homme impitoyable, mais elle n'avait plus aucune autre carte dans sa manche.
C'est comme si je jouais à la bataille* et que je sortais un 3. Je ne peux gagner que s'il sort un 2.
- Tu implore ma pitié, toi qui tuerais sans l'ombre d'une hésitation l'intégralité de mes hommes pour le but aussi égoïste de n'en sauver qu'un seul ?
Bataille de 3.
Je pose la carte cachée...
- Vos hommes sont des soldats. Ils se sont engagés pour faire la guerre. Mais trouvez-vous normal de tuer tout un village de civils, sans aucune raison particulière ?
Lacey semblait avoir entendu la voix de Lyrna, et avait tourné la tête vers elle.
Si je sors un as, je gagne. Espérons juste qu'il ne se transforme pas en 2.
- En plus, cette enfant est aveugle. Allez-vous tuer une infirme ? Dit-elle avec tout le mépris et la hargne que lui inspirait cet homme.
Il eut un rictus agacé et se désintéressa brusquement de la petite aveugle.
- Je me fiche de cette enfant. Et toi, tu devrais plutôt t'intéresser à ton propre sort, qui risque de ne pas être très heureux, je le crains.
Bah, peu importe. Tant que je sais que j'ai réussi au moins une chose dans ma vie...et puis, tant que je ne serai pas morte, je pourrai toujours trouver un moyen de m'échapper.
- Emmenez-la dans la salle 92, et veillez à ce qu'elle ne s'enfuis pas.
~~~
Quand Caleb se réveilla, il eut atrocement mal au crâne.
Il ne se souvenait pas de grand-chose, à part d'un objet lui heurtant violemment la tête, le plongeant brusquement dans le noir.
Il tenta de bouger, mais s'en trouva incapable, pour la bonne et simple raison qu'il était attaché à une chaise, et assis sur ladite chaise.
- C'est quoi ce bordel...? Marmonna-t-il.
Il sentit soudainement qu'il n'était pas seul. Il releva la tête et vit devant lui une autre chaise, avec une autre personne assise dessus.
- Sharp ?
En voyant son ennemi, ou son allié ( il ne savait plus très bien ) dans une telle situation, tout lui revint en mémoire.
Et merde...pensa-t-il en jurant intérieurement. On a été pris par l'ennemi. Mais dans ce cas, où est Lyrna ?
Une lueur de panique s'alluma dans son esprit, avant qu'il ne l'éteigne rapidement. Le soldat ignorait pourquoi cette fille était aussi présente dans sa tête, puisqu'il ne la connaissait que depuis quelques heures.
Il l'avait aidée uniquement pour payer la dette qu'il avait envers elle. C'était évident.
Pour l'instant, il avait d'autres problèmes.
Commençons par réveiller cet imbécile.
Jude Sharp dormait à poing fermés, et ne semblait pas décidé à se réveiller.
Caleb tenta de bouger pour faire du bruit et le réveiller, mais il ne réussit qu'à faire dangereusement tanguer la chaise.
Je vais avoir l'air fin, si je tombe...
Il allait s'en sortir tout seul, comme d'habitude. Après tout, il n'avait jamais compté sur les autres pour avancer dansa vie, ce n'est pas maintenant qu'il allait commencer.
Il balaya la pièce du regard. Elle était petite, et éclairée par un unique néon accroché au plafond, qui de surcroît clignotait. À part les deux chaises, il n'y avait aucun autre meuble à l'intérieur, et Caleb ne voyait pas de porte, il supposa donc qu'elle se trouvait derrière lui.
Il entendit cette dernière s'ouvrir dans un grincement, et il en conclut qu'ils étaient dans une vieille cellule, de celles qui se trouvaient dans le bâtiment Est.
Il espérait voir Lyrna, mais la jeune femme qui était entrée et qui venait de se placer devant lui ne lui ressemblait en rien.
Pendant ce temps, deux autres personnes se chargèrent d'emmener Jude. Caleb se retrouva seul avec la soldate.
- Sparrow*, constata-t-il. C'est toi qu'on a chargé de l'interrogatoire ?
L'œil bleu qu'il distinguait brûlait de colère, que la jeune femme n'essayait même pas de contenir. Elle s'avança vers lui et planta férocement ses ongles dans ses épaules.
- Fais pas comme si tu t'en foutais, Stonewall, cracha-t-elle. Tu n'es qu'un traître, le Roi te réserve le châtiment que tu mérite, ce n'est pas à moi de te le donner.
Elle se redressa, mais la lueur furibonde qui étincelait dans sa prunelle ne s'était pas éteinte.
- Cela dit...
Elle lui donna un violent coup de poing en pleine figure. Il s'y était attendu, il connaissait bien son ancienne alliée, et savait pertinemment qu'elle avait le sang chaud.
Pourtant il n'esquiva pas. De un, ça n'aurait servi qu'à l'énerver davantage, et de deux, peut-être bien qu'il le méritait.
- Tu nous as trahis, tu as frappé David, libéré Sharp, contrecarré tous nos plans...je ne te le pardonnerai jamais.
- Je me fiche de ton pardon.
Sparow plissa les yeux, cherchant une once de remord dans le regard de son ancien allié. Comme elle n'en trouvait pas, elle disparut de son champ de vision, allant vers la porte.
Sa voix résonna, lugubre, avec en arrière plan le grincement de la porte et le crépitement du néon cassé.
- Adieu, Caleb Stonewall. Si tu n'es pas un cadavre la prochaine fois que je te vois, je te tuerais.
- C'est une menace ? Railla-t-il.
- Non. C'est une promesse.
La porte se referma. Plus de Sparrow, plus d'alliés, plus de Lyrna, ni de Sharp. Et bien trop d'ennemis.
La lumière s'éteignit dans un claquement, et le silence assomma de nouveau Caleb.
~~~
Aurélie était décidée.
Elle avait réfléchi toute la journée, alors qu'ils traversaient les montagnes de l'Olympe, évitant les mieux habités.
Maintenant qu'ils étaient arrivés devant la forêt à la frontière de Teikoku, elle était plus que jamais déterminée à être utile. Ou, au moins, à ne plus être un fardeau.
Elle l'avait bien vu, dans le regard d'Alizée, qu'elle n'était bonne à rien. Tous le savaient, mais personne ne disait rien. Ça viendra, elle en était sûre.
C'est pourquoi, en cette nuit vaguement éclairée par la lune, elle avait mit un sac sur ses épaules et elle était partie.
Elle allait au siège de Teikoku. Son instinct lui disait d'y aller, elle n'avait aucune idée de pourquoi. Mais il fallait qu'elle y aille, qu'elle se rende utile, une bonne fois pour toutes.
Elle marcha une bonne partie de la nuit, animée d'une énergie nouvelle, rendue confiante par quelque chose qui dormait en elle depuis longtemps, et qu'elle venait juste de réveiller.
Le courage.
Parée de cette nouvelle armure que son âme arborait fièrement, elle était devenue une autre personne. Le menton relevé, les mains sur les lanières de son sac, le pas volontaire, elle marchait dans la nuit, ne semblant craindre ni la douleur ni la mort.
Pourtant, ce moment de grâce ne pouvait durer éternellement. Il lui suffit d'apercevoir un bout de mur de Teikoku pour ralentir et se mettre à trembler de peur.
Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Quel était mon but ? Pourquoi suis-je partie ?
L'Aurélie craintive qu'elle était reprit le dessus et des larmes montèrent à ses yeux. Elle envisagea même de repartir en arrière, d'aller se réfugier dans les bras d'Axel, d'Alizée ou de Thor.
Mais ce courage tout neuf qu'elle venait d'acquérir se rebella contre cette lâcheté. Un dilemme intérieur pris place dans son esprit, et alors qu'elle était paralysée par ses pensées, un cri retentit dans la nuit.
Il était tout proche. Aurélie, dans un élan de curiosité téméraire, s'approcha de l'endroit d'où venait le hurlement.
Tout près du bâtiment, elle sa cacha derrière un arbre, et observa l'étrange scène qui se déroulait en bas.
Une petite fille blonde, entourée de deux jeunes hommes qui la tenaient chacun par un bras. Ils portaient une étrange combinaison noire et bleue qu'Aurélie n'avait jamais vue.
- Laissez-moi ! Je veux retrouver Paolo !
- Mais elle va se taire, cette fichue gamine...? Je me demande bien pourquoi on la laisse en vie ! Lance l'un d'entre eux, un brun portant un pansement sur le nez.
- Tais-toi, Ironside, c'est un ordre du Roi Ray Dark.
- Oui, lieutenant Swift...
Aurélie se demanda se qu'elle devait faire. Elle pouvait essayer d'aider la petite fille, mais se savait incapable battre deux soldats expérimentés. L'un d'eux était lieutenant, en plus.
Je n'ai aucune chance...comment je pourrais faire ? Se demanda-t-elle.
Alors que les trois personnes continuaient d'avancer, Aurélie décida de les suivre et d'attendre un peu avant d'agir.
Mais quand ils s'apprêtèrent à entrer dans un autre bâtiment, tapant le code d'entrée de la porte, le cœur d'Aurélie rata un battement. Elle ne pouvait pas laisser faire ça.
C'est pourquoi quand la porte commença à se refermer, elle courut pour entrer in extremis dans le lugubre bâtiment.
Une fois à l'intérieur, lorsque la porte claqua, Aurélie resta immobile dans la pénombre. Les battements de son cœur affolé résonnaient dans tout son être et semblaient faire un boucan pas possible. Pourtant, les deux hommes ne semblaient par l'avoir entendu et continuaient d'avancer en traînant la petite fille dans le couloir.
Aurélie les suivit à distance, avec toute la précision dont elle était capable ( c'est à dire pas grand-chose ).
Heureusement pour elle, les deux soldats étaient trop occupés à tenter de calmer la petite, qui n'arrêtait pas de se débattre.
La jeune femme rousse remarqua alors où ils marchaient: au beau milieu d'une prison désinfectée. Elle regardait avec peur et dégoût les barreaux rouillés, fermés sur des cellules sales et dépourvues du moindre meuble ou de la moindre lumière.
- Je ne comprend pourquoi il veut qu'on l'enferme ici. Cette prison n'accueille plus personne depuis longtemps...
- Il veut que la petite soit à côté de la fille, tu sais, celle qui a mordu le commandant Wyles jusqu'au sang quand il s'est approché d'elle, répondit celui aux cheveux bleus.
- Ah oui, c'est pour ça qu'il hurlait: "Ah, la garce, je pisse le sang ! Elle m'a pratiquement arraché le doigt !"
Aurélie se demanda qui était cette folle furieuse, avant de se dire qu'elle aurai bien aimé lui ressembler et pouvoir mordre quelqu'un qui la menaçait. Mais la simple idée que sa bouche touche la peau d'un de ses ennemis lui donnait envie de vomir.
Elle secoua la tête pour se concentrer et continua de suivre la petite fille et les deux soldats.
Finalement, ils s'arrêtèrent dans un tournant, devant une cellule qu'Aurélie ne voyait pas très bien.
- Lacey ? S'écria la personne retenue dans la cellule. Mais qu'est-ce qu'elle fais là ?!
Aurélie écarquilla les yeux depuis sa cachette. Cette voix, malgré les années, elle la reconnut.
C'était celle de la princesse Lyrna Neiren.
*C'est comme si je jouais à la bataille: le jeu de carte.
*Sparrow: Sue Sparrow, seule fille de l'équipe de la Nouvelle Royal Académie.
Et voilà ! J'espère que ça vous a plu. À bientôt pour un prochain chapitre, je ne sais pas où, ni quand, mais bientôt !
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