Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

CHAPITRE VI


L’aube annonça la fin de la veillée silencieuse d’Œil du Fleuve. Elle n’avait pas bougée de toute la nuit, assise dignement devant l’entrée du camp. Griffe de Tigre apparut au loin, il réveilla quelques guerriers pour former la première patrouille. Le lieutenant ne salua même pas la chatte en passant devant-elle, il s’enfonça dans le tunnel végétal.

Œil du Fleuve se retrouva à nouveau seule, elle se dirigea alors vers la pouponnière ; des petits couinements aigus s’en échappaient. Elle s’engouffra à l’intérieur et découvrit les quatre chatons de Plume Blanche ainsi que Petit Nuage, le neveu de Cœur de Feu chahuter en se roulant dans les litières. Il ressemblait beaucoup à son père Oliver qu’il ne connaîtrait jamais. La reine se tourna vers la guerrière et lui dit : « impossible de dormir avec eux, ils peuvent me grimper dessus même en plein milieu de la nuit.

- Ils vont vite grandir et prendre en maturité, lui répondit la chatte au poil gris clair.

- Je l’espère… » ajouta Plume Blanche, mi-amusée mi-sérieuse.

Les petites boules de poils se rapprochèrent d’Œil du Fleuve et s’écrièrent : « à l’attaque ! », ils lui sautèrent dessus en ronronnant et lui mordillèrent la queue, croyant qu’il s’agissait d’un serpent.

Lorsque la lumière du jour aveugla la clairière du camp, Nuage Cendré, l’apprentie de Cœur de Feu se précipita vers la nouvelle guerrière et lui murmura de se joindre à la patrouille de chasse avec son mentor et Poil de Souris. Œil du Fleuve accepta avec entrain, elle suivit les félins jusqu’au Grand Sycomore, un arbre gigantesque dont la cime s’étend au-delà de la canopée qui protège le ciel. Ses branches sont fortes jusqu’aux extrémités et ses racines sont épaisses, se tordant autour de sa base.

« C’est l’endroit parfait pour attraper des proies volantes ou encore des écureuils ! Lança la petite chatte gris foncé, toute excitée.

- Exactement, mais par contre évite de parler trop fort, tu risques de faire fuir le gibier » répondit Cœur de Feu, qui ne put s’empêcher de lâcher un ronron amusé.

Bientôt, ils arrivèrent devant le feuillus massif, des oiseaux gazouillaient en prenant le soleil sur les branches hautes. Poil de Souris décida d’aller chasser un peu plus loin tandis que l’apprentie et son mentor allaient escalader l’arbre. Œil du Fleuve préféra ne pas les déranger, elle s’enfonça alors profondément dans les bois jusqu’à tomber sans le vouloir devant les Rochers aux Serpents. Des insectes bruyants chantaient dans les herbes, ce qui l’empêcha de tendre l’oreille ; cependant, un fumet de souris flottait dans l’air. La femelle remarqua alors plusieurs petits rougeurs allongés sur une pierre, elle avança sans prendre de précautions, sachant que le bruit ambiant dissimulerait ses pas. Trois longueurs de queue la séparait de ses proies, il s’agissait en fait de campagnols. Œil du Fleuve, camouflée dans la verdure, ne tarda pas à sauter sur eux. Elle en assomma deux d’un coup et en accrocha un troisième en plantant ses griffes dans sa fourrure. Les petites bêtes couinèrent quand la chasseuse leur brisa la nuque pendant que d’autres campagnols se réfugiaient dans un trou bien trop étroit pour plonger dedans.

La chatte au pelage gris clair déposa le gibier en dehors des rochers pour le recouvrir de feuilles mortes. Juste après, elle fut interpellée avant même de rejoindre ses camarades, il s’agissait de Nuage Cendré. La jeune apprentie l’appelait du haut d’une pierre en agitant la queue : « Regarde !

Je suis une vraie guerrière du Clan du Tonnerre, je domine la forêt !

- Descend tout de suite ! Répliqua Œil du Fleuve. C’est dangereux, tu risques de te faire mal et puis j’ai pas envie que tu te fasses mordre par un s… ». Elle n’avait pas fini sa phrase qu’un serpent

surgit de derrière une crevasse et ondulait son corps vers la novice. « ATTENTION ! » s’écria précipitamment la femelle aux yeux bleus ahuris. Elle fonça vers Nuage Cendré, qui se mettait à paniquer sur son rocher, les oreilles en arrière. Œil du Fleuve s’agrippa sur les nombreuses pierres et se propulsa au niveau du reptile qui agitait sa langue fourchue. Elle lui écrasa la tête avec ses pattes mais le serpent se tortilla dans tous les sens et utilisa son long corps pour entourer la poitrine de la guerrière. L’apprentie tremblait mais trouva le courage de redescendre de sa pierre pour griffer la peau écailleuse de son ennemi en crachant. Le reptile ne lâchait toujours pas et libéra sa tête plate pour mordre Nuage Cendré à la cuisse. Celle-ci hurla de douleur et tomba à la renverse, se cognant à de nombreuses reprises avant de retomber inerte en bas du tas de rochers. Œil du Fleuve essaya alors de se libérer en vain, elle sentait que le serpent lui comprimait les poumons. Alors que sa respiration devenait difficile, une chatte brun foncé se fraya un passage et mordit profondément le cou de la couleuvre, la secoua brutalement et laissa du sang dégouliner de sa gueule en la faisant retomber par terre. La nouvelle guerrière inspira plusieurs fois avant de retrouver une respiration singulière, elle se tourna ensuite vers Poil de Souris et la remercia. Les deux chattes redescendirent successivement à toute vitesse, Nuage Cendré ne bougeait pas, allongée dans les hautes herbes.

Au loin, elles virent Cœur de Feu s’approcher en courant, le poil hérissé, ses yeux s’écarquillèrent quand il vit son apprentie, inconsciente : « que s’est-il passé ?

- Il y a eu une attaque de serpent, expliqua Poil de Souris. J’ai sauvé Œil du Fleuve mais j’arrivai trop tard, Nuage Cendré est mo… Elle fut coupée par le rouquin qui répondit en montrant les crocs :

- N’importe quoi, Nuage Cendré n’est pas morte, tu ne vois pas son poitrail se soulever, il faut prévenir Croc Jaune ! Vas-y immédiatement, s’il te plaît ». La femelle brun foncé opina et obliqua vers le camp. Cœur de Feu secoua par la suite la novice et souffla sur son museau. L’apprentie se réveilla en tremblant et articula d’une voix faible : « j’ai mal, je ne me sens pas bien du tout…

- Je suis avec toi, ça va aller » on pouvait voir la frustration sur le visage du guerrier, il s’en voulait beaucoup ; je me devais de garder un œil sur elle, je ne mérite pas d’être son mentor, chuchota t-il sans se rendre compte qu’Œil du Fleuve pouvait l’entendre. Peu après, des craquements annoncèrent la venue de la guérisseuse, elle portait plusieurs remèdes dans la gueule. Elle s’installa à côté de Nuage Cendré, inspira le venin puis le recracha. Elle lui demanda ensuite de mâcher une feuille de chasse-fièvre pour faire baisser la température. Croc Jaune appliqua également de la pulpe de cerfeuil pour désinfecter la morsure. En se retournant vers Cœur de Feu, elle lui ordonna de l’aider à relever l’apprentie pour l’emmener au camp puis lança : « Nuage Cendré va s’en remettre, il va lui falloir un peu de repos, elle dormira dans mon antre cette nuit. En tombant des rochers, elle s’est évanouie, fort heureusement, il n’y a qu’un bleu sur sa tête.

- Me voilà rassuré, rentrons alors ! Œil du Fleuve, peux-tu ramener le gibier enterré ? Déclara le guerrier roux.

- Oui d’accord, j’y vais » ajouta la femelle aux yeux bleus.

Elle regarda partir les trois félins, la jeune chatte grise s’appuyait contre son mentor tandis que la guérisseuse entama une histoire, pour faire oublier la mésaventure de la novice.

En fin de journée, les guerriers du tonnerre se rassemblèrent dans la clairière du camp, certains partageaient des pièces de viande, d’autres échangeaient et conversaient. Étoile Bleue, surpassait son clan du haut du promontoire, elle observait le ciel pâlissant. Œil du Fleuve, avala une grive, se lécha les babines et rejoignit la tanière des guerriers. Elle sentait la fatigue l’envahir ; après l’attaque du serpent, elle avait participé au renouvellement du marquage puis au changement des litières. Pourtant, le sommeil mit longtemps à venir, l’étouffement et la compression que le reptile lui avait fait endurer l’empêchait de dormir paisiblement. Dans la nuit, un vent frais pénétra son pelage, cela lui provoqua un sursaut. Crotte de souris ! Il fallait qu’un simple courant d’air me réveille… se dit intérieurement Œil du Fleuve. Elle bailla et s’étira avant de se rendre compte d’un changement majeur. Elle ne se trouvait plus dans sa tanière, mais étendue dans une clairière inconnue. L’herbe tendre qui jonchait le sol chatouillait ses coussinets. L’endroit lui paraissait silencieux, très calme et paisible. Où suis-je ? S’interrogea t-elle.

« Bienvenue dans le domaine du Clan des Étoiles » clama une voix. Un grand chat roux avec de larges épaules, des yeux ambrés et de larges pattes blanches et musclées s’approcha. Il semblait être couvert de poussière d’étoiles. Il s’assit en face de la jeune féline et rajouta : « Je m’appelle Étoile du Tonnerre, j’étais le premier chef du Clan du Tonnerre il y a bien des lunes.

- Vous…vous existez vraiment alors. Mais que viens-je faire ici ? Je suis qu’une simple guerrière, qu’une ancienne chatte domestique perdue, attesta Œil du Fleuve timidement.

- Tu n’es pas que ça je te l’assure. Si je viens à toi aujourd’hui c’est pour te montrer l’avenir dans lequel tu devras évoluer.

- Comment ça ? Répondit t-elle, mi-étonnée, mi-curieuse.

- Dans un futur lointain, le mode de vie des clans changera radicalement. Sans aide, quand les guerres, les conflits et les famines mènent au désespoir, les croyances disparaissent » annonça l’ancien meneur. Il poursuivit ensuite, voyant que la jeune chatte écoutait d’une oreille attentive : « Pour éviter que les esprits des clans disparaissent de la Toison Argentée, il faut l’étendre au créant un renouveau, un nouvel espoir ailleurs ».

Œil du Fleuve accueillait chaque mot que prononçait Étoile du Tonnerre, des centaines de questions fusaient dans sa tête. Elle sentait une peur inconnue l’envahir. Les yeux brillants, elle se permit de dire : « Pourquoi moi ? Comment puis-je y arriver ?

- Tu y arriveras, le Clan des Étoiles crois en toi ! ».

Le matou colla son museau à celui d’Œil du Fleuve, qui ressentit une décharge traverser son corps entièrement. Un voile blanc troubla sa vision jusqu’à ce qu’elle revienne dans la tanière des guerriers, sur sa litière complètement retournée. Tous ses camarades la fixaient, visiblement troublés. Plume grise se gratta la gorge et murmura d’une voix ensommeillé : « est-ce que ça va ?

- Oui je vais bien, je faisais un cauchemar c’est tout… ».

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro