Chapitre 1 : La rencontre
Ce parc est vraiment merveilleux, et la vue que j'avais depuis ce banc, l'était plus encore. Mais je n'avais pas le cœur à ces réjouissances, car il était en lambeaux, déchiré par une tragédie trop pesante qui s'était produite et tout reposait sur mes frêles épaules. Quand je vis quelqu'un qui s'approchait de moi, avec le sourire le plus beau que j'ai jamais vu, mon cœur défaillit. Il me prit la main, sécha mes larmes et me releva doucement. C'était comme dans un conte de fées. J'étais la princesse et il était le prince charmant. On se regardait longuement, un sourire béat aux lèvres, sous les pâles lueurs rougissantes de la fin du jour. On se rapprochait lentement l'un de l'autre. Quand nos corps se rencontrèrent enfin...
* * *
Mon réveil sonna l'heure de s'arracher de ce rêve merveilleux et passionnant, pour reprendre une vie ordinaire et ennuyeuse.
Heureusement, aujourd'hui, pour la cérémonie des premières années, je n'étais pas en retard, et je pris donc mon temps. Après quelques minutes à espérer me rendormir, je me levais avec force grognements et me dirigeas, des rêves encore pleins la tête, vers la salle de bain. Arrivée devant l'encadrement de celle-ci, je pris quelques secondes pour me préparer à un raz de marée de lumière éblouissante, je passais cette étape sans grand succès.
M'approchant, presque à tâtons du miroir pour constater les dégâts causés par cette nuit agitée sur mes cheveux, je faillis tomber, glissant sur une flaque d'eau limpide et me rattrapant de justesse au lavabo. N'ayant pas fais cela en vain je me regardais et constatais que je devrais me dépêcher pour avoir le temps de me coiffer. Étant assez paresseuse à ce niveau, je continuais ma contemplation.
Mes cheveux étaient très longs et plus noirs que la nuit. Mes lèvres fines et roses. Mon teint était très pâle, ce qui, pendant la nuit, mettait en valeur mes yeux rouges sang, tachetés de noir.
Comme à l'accoutumée, je ne trouvais rien à redire face aux injures de mes anciens camarades. J'étais malheureusement, un monstre comme ils disaient. Tout le monde trouvait mes cheveux plus noirs que la mort, elle même, (bien que personne dont j'ai la connaissance, ne l'ai côtoyée) et mes yeux rouges, dont mon nom en était l'éponyme, et mon teint dont la pâleur rivalisait avec celui de la lune, n'arrangeait pas les choses, certains trouvaient ça trop "beau", d'autres trouvaient qu'ils faisaient très "peur", mais c'était celui-là qui revenait le plus souvent.
En plus de cela, je cachais du mieux que je pouvais, avec des chemisiers aux grands cols, un tatouage tout en noir, incurvé dans ma peau, il y avait là donc, un motif dont je n'identifiais pas la nature, qui démarrait entre mon cou et mes épaules et qui remontait presque jusqu'en haut de ma gorge.
Je soufflais presque désespérée de moi-même et me glissais sous la douche pour me changer les idées. Après m'être coiffée et habillée, je descendis les quelques étages qui me séparaient de la cuisine, me préparant un bon petit-déjeuner. Ayant accompli cette tâche je débarrassais le tout et partis pour ma nouvelle école.
Pendant ces quelques heures interminables, truffées de discours, d'informations et de sondages inutiles, je me demandais ce que je ferais plus grande... faculté de lettres, de droits... Ou.... je ne sais pas...
Je pense avoir encore le temps pour réfléchir à...
"Akamé", une voix radiophonique me tira de mes pensées, "heu... Nakamura?
-Oui c'est moi", je me levais et me dirigeais vers ma classe à pas lents.
Après les présentations, le cours commença. Vers la fin de la journée, on nous donna un exposé à faire à deux. Et la professeure me donna comme "compagnon" LE garçon que je voulais à tout prix éviter... il s'appelait Naraku Shimizu. Il était plus grand que moi, et pas qu'en taille, il avait un ou deux ans de plus que nous. Enfin c'est le peu que j'avais déjà entendu de lui. Il avait les yeux aussi bleus qu'un papillon exotique et leur couleur papillonait en fonction de la lumière, comme le va et vient du fluide des eaux d'Atlantide et ses cheveux étaient aussi blonds que du fil d'or tressé sous la belle lumière du crépuscule.
Pourquoi le sort s'acharne sur moi...
Effectivement, toutes les filles de la classe me regardaient d'un œil noir, alors que je m'affalais sur ma chaise encore plus pour leur échapper.
Il fut convenu qu'on préparerait l'exposé chez moi. Une fois arrivés nous nous installâmes dans ma chambre.
"Tes parents ne sont pas là ? demanda Naraku devant le silence pesant et gêné qui s'installait
-Oui effectivement, ma mine s'assombrissait peu à peu, mon père rentre très tard du travail.
-Ah... (il n'aborda pas le sujet de ma mère et je lui en fus reconnaissante) et du coup tu es toujours seule comme ça?
-Oui c'est cela, mais bon je me débrouille...
-Bon, s'exclama-t-il subitement enjoué, on le commence, ce devoir? Sinon nous ne le terminerons jamais !"
Puis après avoir passé de longues heures à faire travailler nos neurones, nous avions fini notre devoir. Naraku soupira et dit :
"Viens on va sortir prendre l'air.
-Je ne suis pas contre, soupirais-je, mais on va où ?
-Heu... au parc ?
-D'accord !"
Nous allâmes donc au parc le plus proche de chez moi. En y réfléchissant avec un peu plus de recul je le...
"Dis, il me tira soudain de mes pensées, tu crois aux anges ou... je sais pas moi aux démons, peut-être ?
-Heu.. Pourquoi tu me poses cette question ?
-Je ne sais pas pourquoi je voulais juste savoir, alors ?
- Ecoute, dis-je, je ne sais pas vraiment... je pense que s'il y avait une forme de vie quelconque, elle se serait peut être manifestée plus tôt. Et toi ?
-Moi j'y crois. Il y a tant de choses dans ce monde que ça ne m'étonnerait pas.
Après cette brève conversation, qui comprenait une suite, et une fin peu mouvementée, nous rentrâmes chacun de notre côté. Le soir venu, je ne dormis que d'une oreille. Je repensais à ce que m'avait dit Naraku... aux anges et aux démons ? Pourquoi m'avait-il posé cette question ? Je ne savais pas. Pourquoi à moi ? Je ne savais pas... Je me retrouvais donc avec plus de questions que de réponses.
Quand enfin je réussis à trouver la douce lenteur du sommeil, je ne rêvais que de néant.
Le lendemain, sans grand enthousiasme je me préparais pour aller en cours.
Plusieurs mois passèrent, sans que je puisses les différencier. Je remarquais juste que Naraku se comportait avec plus de retenue, envers moi, quand nous étions au lycée. Je l'avais remarqué car toutes mes journées, je les passais avec lui, au grand dam des filles de ma classe.
"Il doit avoir mis sa réputation en jeu."
Plusieurs fois je me surpris à penser à cela, je ne savais pas pourquoi. En plus c'était absurde. Et puis, plus les jours passèrent moins j'y prêtais attention.
J'avais prévu que ce jour de fin de mars, se déroulerait avec la tranquillité des autres mais, non. À la fin des cours, quand le soleil commençait à décliner à l'horizon, Naraku vint me trouver à la sortie, me demander de l'accompagner au parc. Bien sûr, avec l'habitude, j'acceptai la proposition.
Après une longue marche silencieuse Naraku brisa la glace :
"Ecoute je sais que c'est précipité, mais je ne sais pas comment te l'annoncer... ni par quoi commencer... tu as le choix : Crois moi ou ne me crois pas ça m'est égal j'ai juste besoin de te le dire...
-Vas-y je t'écoute, dis-je simplement.
-Bon voilà... j'ai été envoyé ici dans le seul but d'aller te chercher et te demander quelque chose de bien... particulier... je voudrais que tu... nous sauves de Ça."
(Quoi ! Je rêve ou il a failli dire "je voudrais que tu ME sauves de Ça ?")
Cette pensée me fit rougir comme un *hōng bao.
(*dans la traddition chinoise, c'est une enveloppe rouge, dans laquelle il y a de l'argent et on le distribuait au moment du nouvel an chinois)
"Attends, attends, attends, attends, attends !! Vous sauver de quoi au juste, c'est quoi Ça ?
-Je ne peux pas t'en dire davantage, je voulais juste te dire ça et aussi je voudrais t'avouer une chose, à vrai dire... je... ne peux te le cacher plus longtemps en fait...je suis..."
Il secoua négativement la tête et reprit :
"Pourras-tu nous aider ?
-Écoute, répondis-je, je ne te promets rien, en plus je ne sais même pas de quoi il s'agit, ni qui tu es vraiment, mais tu es mon seul ami, alors je vais essayer de t'aider.
-Merci ça me touche beaucoup... Je voulais voir si tu voulais vraiment nous aider. Je vois que oui, alors je vais essayer de t'expliquer mieux..."
Une petite gêne s'était installée, mais il reprit :
"... mais d'abord donne moi ta main."
Je pris sa main et il murmura quelque chose. Du latin sans doute.
Je n'eus pas le temps d'y réfléchir plus car ma vision se flouta et je m'évanouie.
Il me sembla que quelques instants s'étaient écoulés, mais, à mon réveil, je n'étais plus dans ce parc et nous étions en une nuit de pleine lune, là où elle est à son apogée. En clignant des yeux, pour m'adapter à cette noirceur, je vis que ma tête était posée sur les genoux de Naraku. Soudain je sentis que le rouge me montait aux joues et je m'écartais de lui en quatrième vitesse.
Heureusement, en le regardant de plus près, je vis qu'il était endormi. Je soufflais, et décidais de le réveiller. Il se réveilla donc et me regarda, puis regarda un point, très lointain, derrière moi, mais il resta étrangement silencieux, bouche bée et les yeux écarquillés. Je suivis donc son regard, il regardait le paysage, auquel je n'avais pas fait attention, et je regardais celui-ci de plus près. Plus je le regardais plus il me parut irréel. Il me fit froid dans le dos.
En face de nous s'ouvrait une sombre forêt, glaciale et menaçante. Les arbres étaient aussi noirs qu'une nuit sans lune et tout cela dégageait une aura malfaisante et étrange.
Derrière nous, par-delà la forêt s'étendait une vallée.
Avec la clarté de la lune, on la croirait plus accueillante que la forêt, mais en y regardant de plus près, des "perturbations" presque doués de vie, me donnait envie de me réfugier au fin fond de cette forêt.
C'était une sombre vallée inquiétante, qui s'étendait jusqu'à l'horizon. Elle était traversée par une rouge rivière ensanglantée qu'enjambait un pont ravagé par la tempête et par les âges.
Sur le bord du halo de la lune, s'éclaire le relief d'une montagne anciennement prise dans les flammes et maintenant recouverte d'une neige noircie par une fine couche de cendre, rendant son sommet presque aussi noir que la forêt, créant une aura de feu et de sang, déchirant la nuit.
Je me tournais vers Naraku pour plus d'explications. Mais il avait pâli et regardait ce décor avec effroi, ses yeux étaient dénués de sentiments et extrêmement pâles eux aussi. Quand enfin il se tourna vers moi, il me regarda avec des pupilles presque aussi malfaisantes que la vallée, la forêt n'arrangeait pas les choses, elle assombrissait ses yeux déjà dénués de vie.
Je pris peur et m'enfuis sans destination. Naraku me cria quelque chose que je ne compris pas car j'étais déjà trop loin. Au bout d'un moment je tombais au sol morte de fatigue, et m'endormis.
====================
Salut petit.e wattpadien.ne !
J'espère que ce début d'histoire t'as plu, j'ai pris beaucoup de temps à le pondre mais je continuerai sur cette lancée!♡_♡
J'essaierai de mettre le moins de temps possible pour le deuxième mais ce sera très compliqué avec le 3e trimestre etc. en tout cas je m'y remet de suite, en attendant vos retours !<3
Plein de petits basous sur vos petites joues !!
======================
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro