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Chapitre 11

L'adolescent avait le visage ruisselant de larmes et il tremblait de tout son corps. Ryan le fit aussitôt entrer et l'accompagna jusqu'au canapé. Lorsqu'il fut assis, il s'accroupit devant lui et lui demanda doucement ce qui se passait. Sans un mot, toujours tremblant, Tristan sortit de son sac une copie, qu'il lui tendit. Ryan se sentit pâlir en la voyant, mais il la prit et la regarda. A mesure qu'il la parcourait, ses yeux s'écarquillaient et ses mains se crispaient sur la feuille. Il serra les dents. C'était une copie de français, une rédaction à laquelle Tristan avait eu 17/20. L'appréciation était excellente. Les mots inscrits en turquoise sur la feuille, en revanche, étaient nettement moins sympathiques. « Tu n'es qu'un tricheur, Tristan. » « Nous savons que Ryan Amarro t'aide pour la Grande Dictée. Tu ne pourras pas toujours te cacher. » « Si tu gagnes la Grande Dictée, tu auras affaire à nous. » Il releva les yeux vers Tristan et son regard devait être animé d'une flamme de colère, parce que l'adolescent eut un mouvement de recul. Mais il se reprit et lui montra un sms qui, cette fois, fit trembler Ryan de rage. Ne va plus jamais chez Ryan, sinon ce sera pire. Fais très attention, Tristan...Signé : Stéphanie Leroy. Ryan se releva brusquement, les poings serrés, et alla se poster devant sa fenêtre. Il posa son front contre la vitre froide, luttant pour garder son calme. Inspirer. Souffler. Se détendre. Il ne devait pas craquer devant Tristan. Son élève était déjà suffisamment paniqué, il était inutile de l'effrayer davantage.

-Comment ont-ils su que tu venais chez moi ?demanda-t-il finalement.

-Mme Alban, balbutia Tristan entre deux sanglots. Elle...Elle m'avait donné ton contact alors que d'autres élèves étaient dans la classe.

Alors que Ryan se retournait pour lui répondre, la sonnette retentit à nouveau. Il s'immobilisa et son regard croisa celui de Tristan.

-Tu attendais quelqu'un ?lui demanda l'adolescent.

Ryan secoua la tête et fronça les sourcils. Qui cela pouvait-il bien être ? Prudent, il quitta le salon, s'avança dans le couloir et ouvrit la porte. Face à lui se tenait un jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux bleus, vêtu d'une chemise à carreaux noir et blanc et d'un jean. Ryan lui donnait environ vingt ans.

-Bonsoir, déclara-t-il. Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?

Le jeune homme pencha la tête sur le côté et sourit, visiblement amusé.

-Tu ne me reconnais pas, Ryan ?

Ryan frémit en entendant son nom, mais fronça les sourcils, perplexe.

-Suis-je censé vous connaître ?

Le sourire du jeune homme s'élargit.

-Il est vrai que cela fait longtemps. Tom. Tom Lisley.

A ces mots, Ryan sentit un grand froid l'envahir. Du coin de l'œil, il vit Tristan sursauter. Il se raidit. Qu'est-ce que cela signifiait ? Pourquoi Tom revenait-il maintenant ? Ça n'avait aucun sens...

Son visage se ferma brusquement. La colère qu'il avait réussi à contrôler reprenait le dessus : sa main se crispa sur la poignée et il fusilla Tom du regard. Il le reconnaissait, à présent : il avait grandi et ses cheveux avaient poussé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, mais il était bien resté le même. Sûr de lui, toisant les autres d'un air supérieur pour mieux les mépriser, en les gratifiant d'un sourire de triomphe. Ryan se raidit et serra les dents – si ses yeux avaient été des balles, Tom serait mort sur le coup.

-Je ne veux pas de toi ici, cracha-t-il. Va-t'en.

Il fit un mouvement pour fermer la porte, mais ne fut pas assez rapide : Tom la coinça à l'aide son pied et força le passage, avant de la claquer derrière lui. Surpris, Ryan recula.

-Eh bien, quel accueil...Je m'attendais à quelque chose de plus chaleureux. Mais j'oubliais que tu étais en dépression, pardonne mon manque de tact. Je ne sais d'ailleurs pas comment j'ai pu l'oublier étant donné l'état de ton hygiène et de ton appartement...

Pétrifié par la rage, Ryan le fixait sans un mot, le regardant parcourir son appartement avec du dégoût plein les yeux. Puis, il le vit sourire en apercevant quelque chose derrière lui.

-Bonsoir, dit-il d'un ton doucereux. Nous n'avons pas été présentés, il me semble. Je suis Tom.

-Je sais qui vous êtes.

Ryan frémit : Tristan s'était rapproché de lui.

-Et je suppose que tu es son nouveau candidat ?reprit Tom sans cesser de sourire. Le soi-disant champion de la Grande Dictée ?

-Que veux-tu, Tom ? Pourquoi es-tu revenu ? Tu avais eu ce que tu voulais il y a déjà longtemps. J'ai perdu le procès, j'ai perdu mon travail. Que te faut-il de plus ?

-J'ai appris que tu entraînais un nouvel élève à la Grande Dictée. Je suis simplement venu vous avertir. N'espérez pas trop, tous les deux. Il perdra. Et à présent que je suis revenu à Dijon, je te promets que je ferai tout pour qu'il ne puisse pas participer à cette dictée. Je t'avais prévenu, Ryan : j'étais le seul qui pouvait, qui devait gagner. Il perdra, il t'abandonnera, et tu te retrouveras seul jusqu'à la fin de tes jours, parce que tu n'auras été capable de faire gagner aucun élève.

Les yeux brillants de colère, Ryan ouvrit brusquement la porte.

-Sors de chez moi, Tom. Je ne te le dirai pas deux fois.

-Comme tu voudras. Mais tu ferais mieux de te souvenir de mes paroles. Tu ne pourras pas dire que je ne t'ai pas averti. La partie est loin d'être terminée, crois-moi...

Il sortit sur ces mots et la porte claqua derrière lui. Ensuite, ce fut le silence. Ryan ne parvenait plus à bouger. Il tremblait de tout son corps et les paroles de Tom ne cessaient de résonner dans son esprit. Il t'abandonnera et tu te retrouveras seul jusqu'à la fin de tes jours. Un violent frisson le parcourut. Disait-il vrai ? Tristan l'abandonnerait-il s'il perdait ? Allait-il vraiment se retrouver seul si son élève échouait ? Tom avait réveillé ses peurs. La peur de la solitude, la peur de l'abandon. Il ne les supporterait pas une nouvelle fois.

-Ryan ?

Il ne parvenait plus à répondre ni à bouger. Il était à nouveau pétrifié, plus de rage, mais d'angoisse.

-Ryan, tu m'entends ?

Ryan finit par hocher la tête. Il avait soudain la gorge sèche. Alcool. Il avait besoin d'alcool. Il se servit un verre, qu'il but d'une traite, et il allait s'en servir un deuxième lorsqu'une main posée sur son bras l'arrêta. Il s'immobilisa aussitôt, mais se remit à trembler. Sa main lâcha la bouteille qu'elle tenait et, soudain épuisé, il tomba à genoux. A sa grande surprise, il vit Tristan s'agenouiller près de lui et lui prendre les mains.

-Est-ce qu'il dit vrai ?articula-t-il.

Les mains de Tristan se resserrèrent sur les siennes.

-Tu sais bien que non.

-Mais...si tu perds...

-Ryan, non. Je te l'ai dit, je ne suis pas comme lui. Je ne t'abandonnerai pas, crois-moi. Fais-moi confiance, s'il-te-plaît.

Ryan hocha à nouveau la tête. Il avait envie de le croire, envie de lui faire confiance malgré sa peur et les menaces de Tom.

-Cette Stéphanie Leroy, reprit-il, qui est-elle ?

Il vit Tristan baisser les yeux à ces mots et sentit ses mains se crisper sur les siennes. Finalement, l'adolescent reprit la parole. C'est une fille de sa classe, jalouse de son orthographe, et qui mène les autres élèves contre lui pour l'empêcher de participer à la Grande Dictée. A ces mots, Ryan ne put s'empêcher de repenser à l'appel anonyme qu'il avait reçu. Il se demandait soudain pourquoi il s'agissait d'une voix masculine. Tristan aurait-il donc tant d'ennemis dans sa classe ? Ce dernier lui répondit qu'effectivement, la moitié du groupe était contre lui et que l'autre moitié n'osait pas s'opposer.

Ryan releva les yeux vers lui, bouleversé tant par ce qu'il lui racontait que par sa sollicitude. Ils se relevèrent et Ryan sentit Tristan le lâcher doucement. Ses mains se remirent à trembler, il avala péniblement sa salive.

-Pourquoi es-tu venu chercher du réconfort ici, Tristan ?

L'adolescent se méprit sur ses paroles.

-Désires-tu que je parte ?

Ryan secoua la tête. Cette simple idée l'effrayait. Il ne cessait de craindre que Tristan ne vînt pas et lorsqu'il était là, il redoutait son départ. Aujourd'hui plus encore. Après la mésaventure de son élève et la visite cynique de Tom, il refusait d'être seul.

-Non, seulement...regarde-moi : je suis seul, dépressif, sale et mal en point. Alors, pourquoi moi ?

-Je ne veux pas inquiéter mes parents et je n'ose pas en parler à l'administration ni à mes enseignants. J'ai peur des représailles, j'ai peur qu'ils se vengent. Toi...tu es seul, je sais que tu ne diras rien. Et puis, avec toi, je me sens protégé. Ils ne me feront rien tant que je serai avec toi, je le sais. Et enfin, j'aime le français, la littérature, les livres, et je retrouve cet univers chez toi. Tu es passionné, Ryan, ça se sent et ça me plaît.

Touché par sa réponse, Ryan ne put s'empêcher de sourire. Tristan lui demanda à son tour pourquoi il l'avait supplié de rester. Il avait été agréablement surpris par sa réaction, mais ne la comprenait pas. Ryan soupira et lui expliqua son histoire. Suite à son procès – « l'affaire Amarro », comme le nommait la presse –, toute sa famille lui avait tourné le dos. Elle lui en voulait de s'être montré faible, de ne pas avoir su se défendre face à un élève. Un Amarro n'est pas faible. Par la suite, sa dépression ne l'avait pas aidé à garder ses amis. Il s'était refermé sur lui-même, avait cessé de sortir et s'était mis à boire pour tenter d'oublier – en vain. Tristan était venu briser sa solitude et le sortir de ses idées noires. L'idée de pouvoir l'aider, de se sentir utile à la réussite d'un autre élève après l'échec du précédent le faisait doucement revivre : il en avait besoin.

-Tu as toujours peur de revivre ton procès, n'est-ce pas ?murmura l'adolescent.

Ryan hocha la tête.

-Comment puis-je te convaincre que je ne te condamnerai pas ?

-Tu ne peux pas.

Sa réponse brève et sèche avait balayé la question. Il vit Tristan frémir en l'entendant et regretta aussitôt d'avoir employé ce ton. Il s'attendait à le voir se lever pour partir, mais, contre toute attente, son élève, au lieu de fuir, posa une main timide sur la sienne. Ryan frissonna à son tour et baissa les yeux sur leurs mains. Depuis combien de temps n'avait-il pas reçu de contact aimant ? Il n'avait connu que très peu de douceur au cours de ces dernières années. Celle de l'adolescent lui allait droit au cœur.

-Et pourtant, je te promets que je ne le ferai pas.

Tristan retira lentement sa main et Ryan reprit son souffle, avant de le remercier.

-J'ai reçu un appel anonyme dimanche matin, reprit-il. Il m'a menacé pour que je cesse de t'aider. C'était un timbre masculin, assez jeune. Vois-tu de qui il peut s'agir ?

Il vit Tristan pâlir à ces mots.

-Non, lui dit-il d'une voix tremblante. Ce doit être un élève de ma classe, mais je ne vois pas qui en particulier.

Il marqua une pause.

-Il va s'en prendre à moi, n'est-ce pas ?

-Non, répondit aussitôt Ryan. Je l'ai menacé. Personne ne s'en prendra à toi, Tristan, je te le promets.

Tristan hocha la tête, visiblement peu rassuré.

Le dimanche, Ryan fut tiré de sa lecture par un bruit de feuilles glissées sous sa porte. Il posa son livre et, intrigué, se leva pour aller voir. Mais une fois dans le couloir, il s'immobilisa et serra les dents.

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