19. Klara
Le soir tombait et il était maintenant impossible pour Klara de prendre le bus sans attirer l'attention. Elle décida donc de se trouver un endroit pour dormir.
Où ? L'année précédente, leur enseignante leur avait lu des passages de 'Sans Famille' et elle se souvenait très bien de celui où Vitalis, Rémi et leurs animaux sont obligés de dormir dehors, dans le froid, avec juste un peu de paille pour les protéger du vent. Crétin d'auteur, il ne pouvait pas écrire une histoire un peu moins triste ?
Mais au moins, ce livre lui avait appris une chose : quand on n'a ni tente, ni sac de couchage, il vaut mieux éviter de dormir en extérieur. Il lui fallait une cachette pour la nuit. Elle avisa le supermarché et se glissa dedans. Il y avait encore assez de monde pour passer inaperçue.
Il y avait des caméras un peu partout, elle le savait, il fallait donc qu'elle détourne leur attention sur autre chose. Elle avisa un présentoir sur lequel des boîtes de riz s'empilaient en pyramide, fit mine de le contourner et, prestement, attrapa la boîte du bas.
Évidemment, la pyramide s'écroula. Klara la regarda un instant, puis s'éloigna sans courir. Si elle avait fait mine de se dépêcher, les gens auraient compris qu'elle y était pour quelque chose et on lui aurait demandé de tout remettre en place.
Par chance, c'était un grand supermarché. Elle s'enfonça dans le rayon du fond et se cacha derrière les boîtes de litière pour chat. Elle se fit toute petite, retenant sa respiration. De longues minutes s'écoulèrent. Les voix se firent plus rares et Klara supposa que les clients étaient tous sortis. Et puis, des pas se rapprochèrent, puis s'arrêtèrent soudain.
Quelqu'un l'avait trouvée. On allait la ramener chez elle ! Klara se recroquevilla, espérant passer complètement inaperçue. Elle entendit un frottement, le bruit de boîtes qu'on déplace. Elle s'attendait à des exclamations, à ce qu'on l'extirpe de sa cachette.
Mais rien ne se passa. Les bruits de pas s'éloignèrent et Klara comprit enfin que cette personne ne l'avait pas vue. Elle avait probablement redressé une boîte, tout simplement.
Au bout d'un moment qui lui sembla interminable, les lumières s'éteignirent. Klara compta encore jusqu'à cent, puis s'extirpa lentement de sa cachette. On n'y voyait pratiquement rien. Elle sortit sa lampe électrique de son sac et balaya les rayons. Elle était seule dans un supermarché vide.
Elle allait bien s'amuser !
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