Coucou
La suite...
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On mange en silence, ses mots me reviennent en tête, qu'est-ce qu'il veut dire par machine à tuer ?
Pourquoi m'a-t-il oublié ? Les questions fusent dans ma tête. Je sais qu'il ne me dira rien.
Il sort de sa poche un paquet de cigarette , il fume en analysant l'environnement.

— Pourquoi m'as-tu sauvé ? Tu aurais dû me les livrer à eux ! Qui es-tu ?
— Zain !
— Non, j'ai connu le vrai Zain et il n'avait pas tes capacités hors norme !
— Hors norme ?
Il ricane.

— Je suis préparée depuis mon jeune âge à être ce que je suis. Avec de l'entrainement, n'importe qui peut les acquérir.

— Qui es-tu ?

Il s'approche de moi tel un prédateur, je recule jusqu'à buter sur un arbre.

— Le vrai Zain.
Je me décompose.

Il s'éloigne de moi et finit sa cigarette. Nous reprenons la route éloignée à bonne distance. J'ai l'impression de perdre la tête. Tout est confus, je commence à avoir des pensées irrationnelles. J'imagine qu'il est un clone et qu'il a pris la place de Zain. Je hoche la tête à cette pensée.
On finit par s'arrêter devant un cours d'eau, je remplis la gourde, et bois quelques gorgés. Mes yeux le suivent du regard, je n'ai pas confiance. Il retire son t-shirt, mes yeux sont subjugués par son corps. Il est magnifique. Mes yeux se posent sur le bras, du sang, il est blessé. Je me redresse, il passe de l'eau sur le bras. Je m'approche de lui, je fouille dans mon sac, je sors un kit de soin.

— Je n'en ai pas besoin.
— Tu n'es pas en position de décider, tu es mon otage.
Il éclate de rire, je souris.

Il relâche son bras, la balle ne s'est pas logée dans le bras, elle l'a effleuré, il faut suturer.
Je désinfecte la blessure, ses yeux sont sur moi, je suis à deux doigts de perdre mes moyens. Je sors le kit de suture.

— Tu veux mordre un bout de bois.

Il sourit en hochant négativement la tête.
Je commence à suturer, il ne sourcille pas, je suis ébahie. Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? Je finis et coupe le fil, je pose un pansement. Il remet son t-shirt. La pause est terminée, un long périple nous attend.

Le soir, nous nous arrêtons pour dormir, on alterne la garde. Je ne sais pas si je réussirai à dormir avec lui. Je n'arrive pas à lui faire confiance, j'ai cette impression qu'il me trahira dès qu'il le pourra. Je reste sur mes gardes, mes yeux se ferment, mais je reste en alerte. J'entends le feu crépiter, il me berce, je me laisse emporter par le sommeil. Je me réveille, il fait jour, je ne comprends pas bien, il ne m'a pas réveillé pour interchanger. Il est adossé à un arbre, les yeux tournés vers moi.

— Bonjour beauté.
— Tu n'es pas humain !
Il sourit d'un air provocateur.

— C'est ta conclusion ?
— Je ne vois que ça, un cyborg ou un alien.
Il rit.

Il me tend des fruits, il a eu le temps de cueillir des fruits pour le petit déjeuner. J'avale quelques baies, elles sont délicieuses. Je continue d'étayer mon hypothèse en l'analysant. Il hoche et sourit plusieurs fois la tête. Il se moque de moi. On se remet en route, on marche, je n'en peux plus, cette forêt m'étouffe. Sans compter que tout le monde doit s'inquiéter de ma disparition. Mon père doit être fou de rage. Ça n'aurait jamais dû se passer comme ça.

— Pourquoi es-tu tombée amoureuse de moi?
— Non, pas de toi, du Zain tout mignon.
— Ah le blond ?
Il ricane.

— Tu étais très prévenant et tu avais cette façon de me regarder avec tes yeux vert lagon.
— Yeux vert lagon ?
Je hoche positivement la tête.

Il s'arrête, me saisit par les bras et me rapproche de lui. Ses yeux se posent sur les miens. Mon cœur bat la chamade. Ses mains sur moi réveillent un douloureux désir. Nos visages se rapprochent à mesure que les secondes passent, comme aimanté.

— Comme ça ?

La bulle explose, il se détache de moi et passe devant moi. Je reste hébétée quelques secondes, incapable de comprendre ce qui vient de passer. C'est lui, c'est Zain. Ce n'est pas un double ou un alien. Il ne peut pas tricher avec ce regard qui fait de moi une merveille du monde. J'accélère le pas et je rattrape sa position.

Le soir, je chasse à mon tour, je souhaite lui montrer mes capacités. Il s'intéressera peut-être à moi. J'espère secrètement que ses souvenirs vont ressurgir et qu'il va se jeter à mes pieds et dire qu'il m'aime. Je me désespère, je suis avec une machine à tuer, ce n'est qu'un doux fantasme.
Après manger, je m'allonge près du feu, je repense à ces deux dernières années.

— Où est-ce qu'on va ?
— Chez moi.

Je me redresse et le fixe avec colère. Je n'ai jamais prévu de cohabiter avec mon ennemi. J'ai une mission : sauver ma mère et rentrer en terre libre pour mener à bien mon combat ultime contre ces dictateurs.

— Je dois retrouver quelqu'un qui m'est cher.
— Tu devras attendre. J'ai besoin de comprendre certaines choses.
— Je ne suis plus ta gouvernante.
Il sourit et hoche la tête.

— Nos étreintes ne te manquent pas ma beauté.
— Tu es répugnant. Il aurait fallu ne pas me rejeter pour ça.