— Jalouse ma beauté?
— Décidément, il n'y a pas que tes cheveux qui ont changé!
— Tu préfères le blond.
En me reluquant.

— Quelle est ta place dans la hiérarchie?
Il pouffe de rire.

Il ne se laissera pas amadouer par une rebelle.

— Je suis ici et là.
Il se mord la lèvre.

Ce comportement provocateur, anime une chaleur dans mon bas ventre. Je suis bizarrement attirée physiquement par ce Zain. Presque un an et demi se sont écoulés, il a plus que changé.

— Bien, remettons-nous en route.

Il hoche les épaules et me suit de près.

— Ton parfum sent très bon, beauté.

Je souris niaisement et me ressaisis. Mais c'est trop tard, il sourit. Nous nous mettons en route vers le sud-est, je veux rejoindre les terres occupées. Zain est sûrement la clef de tout ça.il doit avoir accès à des zones interdites au public lambda. Je le forcerai d'une manière ou d'une autre à m'aider.

Nous marchons depuis des heures, la faim se fait ressentir, je décide de poser le campement et de chasser pour le dîner. J'attache Zain à un arbre et je m'engouffre dans la forêt. Après quelques minutes, je reviens les bras chargés de gibier et de fruits. Il est toujours attaché, avec ce sourire malicieux.

— Un coup de main Tessa?
— Non.

Je prépare le feu et le gibier. Nos gourdes sont presque à sec, je dois trouver un cours d'eau.

— Il y a de l'eau à 500 mètres.
Je tourne ma tête dans sa direction.

— Un piège?
— Non, je ne veux pas mourir de soif à cause de ton manque d'anticipation.

Il me donne des informations, je suis impressionnée, ses informations sont justes. Il semble connaître par cœur cette jungle. Je fais le retour en accélérant le pas, il est toujours là.

— Merci.
Il hoche la tête en guise de réponse.

Je fais cuire le gibier sous ses regards déstabilisants. Ce Zain a un effet sur moi qui me chamboule. Il aime jouer avec mes nerfs. Il a remarqué mon trouble. Je le détache de l'arbre, il s'approche du feu.

— Je mange comment les mains liées?

Je me saisis d'un morceau et l'approche de sa bouche. Il ouvre la bouche et me fixe intensément. Le temps s'est arrêté. Aucun de nous deux ne bouge, on se fixe avec une tension sexuelle palpable.

— Encore.

Je me saisis d'un second morceau, il l'avale, ses yeux sur mes lèvres. Je ne vais pas pouvoir contenir mes émotions longtemps. Si proche de lui, c'est pire que tout. Mon doigt se pose sur la lèvre, il respire fort. Elles sont toujours aussi douces, nos visages se rapprochent l'un de l'autre, de plus en plus près. On entend un craquement, on tourne la tête vers la zone.

— Détache-moi beauté.
— Non!
— Ils sont là. Ils vont te faire du mal.
— Ça ne t'importe peu. Tu n'as aucun souvenir de moi.
— J'ai ta lettre.
— Quoi?
— Détache-moi!

Je me saisis de mon couteau et le détache, il récupère une de mes armes et me pousse derrière lui. On entend de nouveau un craquement.
Trois soldats ennemis me font face, je suis foutue. Ils me tiennent en joue. Ce qui suit me laisse sans voix, Zain se saisit de mon arme et braque ces deux armes sur les soldats et leur tire dessus avec une précision déconcertante. Il réussit à maîtriser trois soldats seul. Il me saisit par le bras, récupère mon sac et court en direction du sud-est. On court une vingtaine de minutes, je commence à fatiguer, lui court sans être essoufflé. Il est impressionnant. Il sent que je ralentis, il réduit sa vitesse, mon point de côté me lance . Je lâche sa main, il s'arrête.

— On doit progresser! Ils vont être à ta recherche dans les heures qui suivent.
— Je ne peux plus avancer . J'ai mal.

Il s'approche de moi, touche mon point de côté, exerce une pression, je crie de douleur. Et puis, la douleur a disparu, c'est miraculeux, je le regarde avec curiosité.
On se remet en route, on marche à un rythme soutenu pendant quatre heures. On fait une pause, j'en profite pour soulager ma vessie. Quand je reviens dans la zone, il fait cuire du gibier, je me suis à peine absentée dix minutes, je suis impressionnée.

— Qu'est-ce que tu es?
Il lève les yeux vers moi.

— Une machine à tuer.

Ça me glace le sang.