Chapitre 11
Coucou
La suite...
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On s'allonge, je remonte la couverture jusqu'à mon cou. J'entends sa respiration qui masque le silence ambiant. Je me racle la gorge pour marquer ma gêne. Nos yeux sont tournés vers le plafond, pour éviter de se regarder dans ce moment très intimiste. Je le sens se tourner, ses yeux sont sur moi. Je tourne ma tête vers lui, il me fixe, je me raidie rien que de l'imaginer me fixant.
— Tu es magnifique Tessa.
Mon cœur bat la chamade. Je ne comprends pas bien son compliment, je ne suis qu'une pauvre gouvernante qui n'a pas le droit d'être belle ou désirable. Je ne sers qu'à le servir, lui l'élite, le privilégié que la société a décidé de faire de lui.
— Ça doit-être le thé qui te fait croire ça.
Je l'entends exploser de rire, je ris à mon tour.
— Je suis sérieux.
— Hum.
Je sens sa main se poser sur ma taille, je me fige, ma respiration s'accélère, sa main brûle chaque parcelle de mon corps. Je sens ses mains caresser mon ventre, que c'est agréable cette sensation, je frissonne. Je sens son visage s'approcher de moi, son nez se pose sur la base de mon cou. Je sens ses lèvres se poser sur ma clavicule. La sensation est délicieuse, suave, j'aimerais que le temps s'arrête éternellement. Je ne souhaite pas me reconnecter à cette dure réalité qui font de nos deux espèces des opposés.
— Bonne nuit Tessa.
— Bonne nuit Zain.
Je le sens sourire dans mon cou.
Je me retourne sur le côté, sa main ne quitte pas mon ventre, je sens ses doigts se resserrer sur ma peau. Mon coeur ne pourra pas en supporter davantage. Les gouvernantes ne sont pas faites pour ressentir autant de choses. Je m'endors non sans mal. Mes pensées étaient irrationnelles, dénuées de sens. J'imaginais un avenir possible entre nos espèces.
Le matin, je suis seule dans le lit. Je me redresse et le cherche du regard, il n'est pas là. Je me lève et rejoins le coin d'eau. Je profite pour faire ma toilette avant qu'il ne revienne. Ça ne rate pas, il entre dans la hutte un plateau à la main.
— C'est mon rôle Zain.
— Ici tu es mon égal.
— Ça ne sera jamais le cas.
— Fais tout pour changer ça!
— Quoi?
— Quand tu rejoindras les terres libres, rejoins la rébellion!
— Tu es fou! Qu'est-ce qui te prend?
Il pose le plateau énervé. Il est déconnecté de la réalité, il n'y a pas de rébellion, les personnes qui rejoignent les terres libres nous oublient. Ils commencent leurs secondes vies, loin de ces prisons.
— Il n'y a pas de rébellion.
— Tu es naïve ! Le mois dernier, la rébellion a attaqué le centre de recherche. La Louisiane a perdu des données précieuses.
— Quoi?
— Promets-moi de rejoindre la rébellion!
— Je ne sais pas. Et si je ne parvenais pas à rejoindre l'autre côté.
— Je ferais tout pour.
Il s'assoit, et me tend une viennoiserie. Je la saisis et m'assois à la table. Il me tend une tasse fumante.
— C'est le même thé qu'hier soir?
— Non.
Il est froid, j'ai dû le décevoir, je ne suis pas celle qu'il voit en moi. Je suis cette femme docile, qui accepte d'être bafouée, humiliée pour ne pas finir dans un bordel. J'accepte le peu de confort qu'on m'accorde.
Son changement de comportement me détruit de l'intérieur, je passe par toutes les émotions en quelques heures. Il me fait ressentir des émotions que je ne pensais jamais connaître. Depuis que j'ai posé mes yeux sur cet ange, j'y vois plus clair. J'ai cette impression, de sortir la tête hors de l'eau, de donner un nouveau souffle à ma vie, une forme de renaissance.
— Je te le promets!
Il émet un râle de soulagement et se détend. Cette distance s'envole, il est de nouveau cet être chaleureux qui illumine ma vie.
— Tu pars dans un mois.
Je me redresse, plus qu'un mois à ses côtés. Je commence à paniquer, le chemin ne sera non sans mal. J'ai entendu à l'orphelinat toutes sortes d'histoires sur le parcours fastidieux vers la liberté. Une vaste forêt surveillée, où des pièges s'éparpillent pour dissuader les déserteurs. Les montagnes abritent des animaux et des brigands qui dépouillent des pauvres victimes, fuyant cette misère. Et pour les terres libres, on y raconte que des diffuseurs de parfum inondent les rues d'une odeur de paradis. Les gens là-bas sont heureux et vivent en harmonie. Il n'y a pas d'élites et de sous hommes, ils sont tous égaux.
J'ai hâte d'être parmi eux.
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