Chapitre 6 : Il n'y a que la vérité qui blesse
Coucou les amis, je vous met en ligne le chapitre 6. Je m'excuse d'avance car il est un peu court mais je voulais absolument le mettre en ligne, le prochain sera plus long, promis :).
Bonne lecture à vous :).
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Surak et Bunga glissèrent sur plusieurs dizaines de mètres de parois rocheuses du flanc de la montagne, avant que le lion réussissent tant bien que mal à cesser sa chute en se raccrochant sur la roche, à l'aide de ses griffes. Bunga, quant à lui, termina la sienne accroché par la peau du cou sur la pointe d'une branche, deux ou trois mètres sous son compagnon de voyage.
-BUNGA ? EST-CE QUE CA VA ?!!! Hurla Surak en se penchant vers le bas pour l'apercevoir.
-OUI, CA VA JE N'AI RIEN ! Répondit Bunga.
-BON, SURTOUT NE BOUGE PAS JE DESCEND TE CHERCHER !
-OK, PAS DE PROBLEME ! Répondit le zorille du Cap.
Surak, armé seulement des griffes de ses pattes avant et arrière, entreprit de descendre lentement vers Bunga pour aller le chercher. La descente était longue et assez fatiguante, Surak peinait à se maintenir à la verticale le long de la paroi et il devait user de toute sa force pour planter bien profondément ses griffes pour éviter de tomber.
-Je deviens vraiment trop vieux pour ce genre d'aventure, marmonna le lion entres ses dents, toujours concentré sur sa lente descente.
Pendant ce temps-là, Bunga se sifflait un petit air, attendant bien patiemment que Surak vienne le chercher. Soudain, il aperçut quelque chose bouger sur la paroi, au niveau de la base de la branche sur laquelle il était suspendu et se rendit compte qu'il s'agissait d'insectes des montagnes...
-Oh regarde Surak, des termites des montagnes ! S'écria le zorille du Cap qui se mit à gigoter sur sa branche dans l'espoir d'attraper les petits insectes pour les dévorer.
-NON BUNGA ARRÊTE DE BOUGER, cria Surak, TU VAS TOMBER !!!!
Le lion n'était plus qu'à quelques centimètres à peine de Bunga et il ne voulait surtout pas qu'une nouvelle catastrophe n'arrive encore, mais avec le zorille du Cap, cela semblait peine perdu...
Seulement, Bunga n'écoutait pas du tout ce que le lion lui disait et il continuait de gesticuler sur sa branche pour attraper les insectes. Surak finit par enfin arriver à sa hauteur, un peu de sueur suite à ce lourd effort coulant le long de son front et faisant briller sa crinière un peu décoiffée.
-Bunga, avance vers moi lentement et laisse tomber ces fichus insectes !
-Mais ce sont des termites des montagnes, protesta le zorille du Cap, je n'en ai encore jamais mangé !
Surak sentait la colère bouillonner de plus en plus en lui, il était à deux doigts d'exploser de rage.
-Bunga ça suffit ! Cesse de te comporter en irresponsable, laisse ces fichus termites à la noix tranquille et reviens vers moi. C'est très dangereux ici, nous risquons de mourir !
-Oui, mais...
-ASSEZ ! Hurla Surak dans un grognement sourd pour montrer son agacement. VIENS ICI TOUT DE SUITE, OBEIS !!!!
Devant la grande colère qui s'émanait du lion, Bunga un peu contraint se mit à bouder et s'approcha doucement de Surak.
-C'est bon, pas besoin de t'énerver, répondit Bunga sur un ton boudeur en avançant lentement vers Surak.
Le lion saisit le zorille du Cap par la peau du cou avec ses crocs, prenant bien garde de ne pas le blesser avec ses canines, et entreprit ensuite de remonter la paroi pour retourner sur le chemin.
-Bon chang Bunga che que tu chens mauvais, marmonna Surak tenant toujours son compagnon de voyage entres ses dents.
-Pardon, qu'est-ce que tu as dit Surak ? Je ne comprends rien quand tu parles la bouche pleine, rétorqua Bunga le plus sincèrement du monde.
Le lion levit les yeux au ciel, de plus en plus agacé, et poursuivit sa remonté, se demandant toujours comment Kion et l'ancienne Garde du Roi Lion faisaient pour le supporter aussi longtemps...
Arrivé enfin en haut au bout d'une dizaine de minutes (qui avaient parus durer des heures entières pour Surak) le lion s'empressa de déposer Bunga à terre, afin de ne plus avoir sa mauvaise odeur tout près de ses narines et il cracha les quelques poiles du zorille du Cap qu'il avait avalé.
-Eh ! T'as vu ça Susu ? On est vivant ! S'exclama Bunga en sautant fou de joie sur place. ET BIM ! Prends ça dans les dents la méchante montagne ensorcelée, tu n'arriveras jamais à faire du mal à « Sunga », le super duo d'aventurier intrépide !
- « Sunga » ? Répéta Surak en haussant un sourcil d'incompréhension.
-Oui, répondit Bunga, ton prénom plus le mien mélangé ça donne « Sunga ». C'est cool non ?
-Hmhmm, répondit le lion en fronçant de plus en plus les sourcils.
Bunga se rendit vite compte que quelque chose n'allait pas lorsqu'il vit la tête très énervée de Surak.
-Ben quoi, qu'est-ce qu'il y a ?
- « Ben quoi, qu'est-ce qu'il y a ? », Répéta Surak en ne pouvant plus du tout cacher sa colère. Tu oses sérieusement me demander ce qu'il y a après que tu es failli nous tuer tous les deux ? Et tout ça pourquoi, pour des stupides flocons de neige et des stupides insectes ! Non mais je rêve là !!! PAUVRE IDIOT SANS CERVELLE !!!!!! Es-tu complétement inconscient ou seulement trop téméraire ? Tes bêtises auraient pu nous couter la vie !!!
-Quoi ? Protesta Bunga. Mais enfin, je...
-Ca suffit, le coupa Surak, tais-toi je ne veux plus entendre un seul mot sortir de ta bouche, tu m'as assez énervé comme ça ! A partir de maintenant tu vas rester à mes côtés et faire tout ce que je t'ordonnerais de faire sans jamais protester EST-CE QUE C'EST CLAIR ?!!!!
-Tu n'as pas confiance en moi c'est ça ?
-Pas le moins du monde et j'en suis à me demander ce que Kion a pu te trouver d'intéressant pour rester ton ami aussi longtemps et pour t'avoir choisi à l'époque comme animal le plus courageux pour sa Garde du Roi Lion. Comment faisaient Ono, Fuli, Beshte, Anga et Kion pour te supporter avec ton comportement agaçant, irrespectueux et complétement inconscient ? Cela ne fait même pas une journée que je suis avec toi et déjà des tas d'ennuies nous tombe dessus, c'est exactement pour ça que je ne me suis jamais vraiment rapproché de toi plus que ça !
A la tête que faisait le pauvre Bunga, Surak compris tout de suite qu'il avait été trop loin dans ses paroles et qu'il l'avait blessé.
-Tu penses sérieusement tout ce que tu viens de me dire, là ? Dit le zorille du Cap sur un ton chagriné qu'on ne lui connaissait pas.
Bunga se sentait véritablement blessé, jamais personne ne lui avait parlé comme ça de toute sa vie, pas même Fuli...
-Il n'y a que la vérité qui blesse, répondit froidement Surak en gratifiant le zorille du Cap d'un regard de mépris.
-Ah ouais ! Et ben si c'est comme ça, moi aussi je vais te dire ce que je pense de toi ! Répliqua méchamment Bunga en menaçant le lion de ses petits poings. Moi non plus je ne comprends pas comment font tes neveux et Nirmala pour te supporter et tu sais pourquoi ?!!
Surak demeura totalement impassible et regarda Bunga déchainer sa colère sur lui sans rien faire. Il n'était pas du tout impressionné par la colère qui animait Bunga car après tout, Surak se disait qu'après avoir affronté Mama Binturong, Chuluun, Makucha, Hora et surtout Mwongo, plus rien ne pourrait l'impressionner dans sa vie.
-Tu es ennuyeux Surak, poursuivit Bunga, ennuyeux et énervant ! Tu es tout le temps coincé, tu n'as aucun humour, tu ne sais pas te détendre ! Tu ne ris jamais, tu ne souris presque jamais non plus, je me demande comment faisait ton grand-frère pour réussir à s'amuser avec toi lorsqu'il était encore en vie !
En entendant Bunga parler ainsi de Sahasi, Surak sentit d'un coup ses yeux se remplir de larmes et une rage mélangée à du chagrin incontrôlable prendre possession de son cœur et de son esprit. Il balaya le zorille du Cap d'un violent revers de patte, l'envoyant valser contre un arbre déraciné et lui bondit ensuite dessus, des larmes de chagrins et de colère dégoulinant de ses yeux et inondant ses joues.
-JE T'INTERDIS DE PARLER AINSI DE MON FRERE ? TU ENTENDS ?! JE TE L'INTERDIS !!!!!!
Un grognement sourd, comme s'il avait la rage, s'émanait de lui et Bunga se retrouva quelque peu écrasé sous un Surak envenimé de rage et de tristesse, comme s'il allait se faire dévorer tout cru pour avoir osé parler de Sahasi comme il l'avait fait.
Pourtant, Bunga trouva la force et le courage de répondre du tac au tac à son « agresseur » :
-Il n'y a que la vérité qui blesse Surak. C'est bien ce que tu m'as dit il y a quelques minutes, non ? Tu m'as blessé tout à l'heure, maintenant c'est à mon tour, nous sommes quittes comme ça.
Surak cessa de grogner et écarquilla ses yeux noisette noyés de larmes de stupeur. Il ne s'attendait pas à ce genre de réponse de la part du zorille du Cap, ni à le prendre aussi mal. La mort de Sahasi restait pour Surak un sujet extrêmement sensible qu'il ne valait mieux pas évoquer en sa présence, car l'évocation de son frère ainé décédé une nuit de tempête, emporté et noyé avec Ananda par une coulée de boue faisait toujours fondre Surak en larme comme un enfant.
Surak relâcha Bunga et se tourna vivement à l'opposé pour cacher ses larmes. Même s'il était dos à lui, Bunga savait très bien que le lion était en train de pleurer, il l'entendait renifler et gémir et le vit plusieurs fois essuyer ses yeux avec sa patte. Bunga compris également à cette vision qu'il était, lui aussi, allé trop loin dans ses paroles et ressentit d'un seul coup de la peine pour Surak. Il savait bien pourtant qu'il ne fallait jamais parler de Sahasi devant lui, car la plupart du temps sa réaction était la même : il se mettait à pleurer.
Bunga se releva et s'approcha lentement du lion, une de ses mains posées sur son épaule.
-Surak ? Demanda-t-il timidement. Est-ce que... ?
-Reprenons notre route ! Répondit sèchement Surak sans adresser un regard à Bunga et en dégageant rapidement son épaule de sa main.
Surpris par sa réaction, le zorille du Cap le suivit sans rien dire malgré une certaine pointe d'inquiétude et de culpabilité dans son cœur.
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