Chapitre 20 : Les révélations d'Uzuri
Note de Nolwenn Finnigan : Coucou les amis, je vous met en ligne le chapitre 20, j'espère qu'il vous plaira :).
Bonne lecture à vous ;).
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Le lendemain matin, dès la levée du soleil, Surak, Bunga et la Garde des Montagnes se réveillèrent, tous prêt à partir pour le territoire des Géants des Glaces. Huzuni, Fahamu, Hatari et Tumbili étaient également debout, voulant souhaiter une bonne chance aux autres :
-Promet-moi que tu seras prudent, dit Huzuni à Surak sur un ton qui suscitait l'inquiétude.
L'oncle de Rani et de Baliyo adressa à son père un sourire plus que rassurant.
-Bien sûr père, vous verrez je rentrerais en un seul morceau et avec la vérité sur cette histoire en poche.
-Je l'espère, soupira le roi, je n'en peux plus de cette vie enfermé au sein de mon propre royaume, sans pouvoir voir le ciel, le soleil, ni même les étoiles qui brillent le soir dans le ciel. Je me fais de plus en plus vieux Surak et j'aimerais tellement pouvoir explorer les alentours et rencontrer mes petits-enfants et mes arrière-petits-enfants avant de retrouver ta mère sur la Terre des Ancêtres...
-Je sais père, je comprends vos inquiétudes, dit Surak, je vous ai déjà dit aussi que je m'engageais à tous vous libérer de cette malédiction, j'y arriverai.
-Je prie de tout cœur pour que tu y arrives mon fils. Je t'accompagnerais bien, mais...
-Vous ne pouvez pas père, le coupa gentiment Surak, ne vous vexez pas mais vous êtes trop vieux pour entreprendre une telle aventure et puis... vous devez resté auprès de votre peuple pour veiller sur lui.
-Oh mais je ne serais pas seul à veiller sur les Watus, Fahamu et Hatari seront là également.
-Ouais ! Intervint Fahamu. On va devenir avec le roi et ma sœur la nouvelle Garde des Montagnes durant l'absence de la vrai.
-Ca va être trop cool ! Ajouta Hatari.
Surak eut envie d'éclater de rire en entendant son père dire que ces deux zorilles du Cap allaient l'aider à veiller sur les Watus.
-Très bien père, si vous le dites. J'espère tout de même que ces deux là ne feront pas trop de bêtises.
-J'y veillerais avec sa Majesté votre père, mon prince, dit Tumbili toujours avec autant de respect dans sa voix.
-Tant mieux, j'ignore pendant combien de temps toute cette aventure va durer, mais...
-Surak ! Cria soudain Bunga. Tu viens ? Nous partons !
-J'arrive Bunga ! Navré, je dois m'en aller maintenant.
La Garde des Montagnes se trouvait déjà sur le chemin que tous avaient prit en sens inverse pour fuir le royaume Theluji. Surak s'apprêtait à les rejoindre mais il fut stoppé net dans sa marche par quelqu'un qui venait de l'attraper par la queue pour le retenir.
Surak se retourna et vit qu'il s'agissait d'Huzuni.
-Tu ne me fais pas un câlin avant de partir ? Demanda le vieux lion blanc en lâchant la queue de son fils.
L'oncle de Rani et de Baliyo fut un peu surpris par la demande de son père, il était plus que trop vieux pour faire encore des câlins à son père en guise d'au revoir avant un grand voyage. Mais bon, Huzuni ne l'avait plus vu depuis qu'il était lionceau, il ne l'avait pas vu grandir et devenir le beau lion adulte et fort qu'il était aujourd'hui, normal qu'il ait envie d'un câlin avant de le laisser s'en aller.
-Je me disais bien que j'avais oublié de faire quelque chose, répondit Surak en se mettant à rire.
Il s'avança et prit son père contre lui, le serrant doucement. Huzuni fut très heureux de ce nouveau câlin avec Surak car il ne put s'empêcher de ronronner dès l'instant où il se blottit contre lui.
Les deux lions finirent par se séparer au bout de quelques minutes et Huzuni dit une dernière fois au revoir à Surak en frottant sa joue contre la sienne.
-Fais très attention à toi mon fils, je t'en supplie.
-J'y veillerai père, je vous le promet.
Rejoignant la Garde des Montagnes sur le chemin, Surak regarda une dernière fois derrière lui et vit Tumbili, Fahamu et Hatari le saluer d'un signe de la main et son père qui le regardait d'un air mi-confiant, mi-inquiet. La perspective de peut-être perdre son deuxième fils dans cette aventure hantait énormément Huzuni qui se dit qu'il ne serait pas capable d'endurer la mort du dernier membre de sa famille proche si cela devait arriver.
D'abord Sahasi, puis Janna, pour le vieux lion blanc c'était déjà trop. S'il arrivait quelque chose de grave à Surak, il ne s'en remettrait pas cette fois.
-Bon on pourrait se dépêcher ! Dit soudain Milki en tête du cortège avec Niaguara. Plus vite on sera arrivé là-bas, plus vite on sera débarrassé de cette corvée !
Surak adressa donc un dernier sourire à son père puis, rattrapa les autres sur le chemin, prêt à enfin se mettre en route.
Le long du chemin, Surak marchait aux côtés de Uzuri, Bunga sautillait juste devant eux avec Nguvu et encore devant, Niaguara marchait la tête basse et l'air triste avec Milki qui lui affichait un air supérieur et autoritaire.
Surak ne pouvait s'empêcher de regarder la pauvre Niaguara et ce tyrannique de Milki d'un air de mépris, Uzuri sembla s'en rendre compte car elle esquiça un drôle de sourire et lui dit en lui donnant un petit coup dans l'épaule :
-Vous semblez énormément apprécier ma fille Surak, je me trompe ?
L'oncle de Rani et de Baliyo sortit de ses pensées et se tourna vers la vieille lionne un peu gêné et étonné en même temps.
-Quoi ? Non... bien sûr que nom voyons, votre fille a déjà quelqu'un.
Surak vit Uzuri grimacer d'une étrange façon, comme si elle était embarrassée par quelque chose.
-Quelque chose ne va pas ? Lui demanda-t-il.
-J'ignore si vous l'avez remarqué prince Surak, mais... ma fille et Milki ça ne va pas en ce moment. Je crois que leur couple va mal depuis quelque temps...
-Oh vraiment ? Ironisa Surak. Je n'avais même pas remarqué moi-même.
-Je crois que c'est à cause de vous d'ailleurs que tout va mal dans leur couple, accusa la lionne en plissant les yeux.
Surak parut choqué, scandalisé même, comme s'il avait choisie d'être le centre de la discorde entre Milki et Niaguara. Aussi, il répondit à Uzuri sur un ton rempli de défense :
-Pardon mais je n'ai pas voulu que cela se passe ainsi ! Je n'ai même pas choisie d'être le sujet de nombreux désaccords de votre futur gendre et de votre fille, mais à mon tour j'aimerais vous faire part de deux ou trois petites choses qui me dérangent grandement depuis que je suis là !
-Très bien, je vous écoute.
Sur le coup, Surak n'était pas trop sûr de vouloir confier à Uzuri tout ce qu'il avait vu et entendu de la façon dont Milki traitait Niaguara, mais il finit par se dire que s'il ne faisait rien les choses risquaient d'empirer et puis, après tout Uzuri en tant que maman de Niaguara devait impérativement être au courant que sa propre fille était en réalité malheureuse avec ce lion.
Alors, Surak raconta tout ce qu'il savait à Uzuri, à voix basse de tel sorte à ce que le « lion concerné » ne puisse pas entendre la conversation. Lorsqu'il eut achever son récit, Uzuri devint encore plus triste qu'avant et se mit à baisser le regard.
-J'avais quelques soupçons depuis un moment déjà, Nguvu m'en avait déjà parlé mais je ne voulais pas trop y croire...
-Alors vous étiez au courant depuis longtemps et pourtant vous n'avez rien fait si je comprends bien ? Commença à s'énerver Surak. Vous ne pouvez pas laisser ce lion épouser votre fille et continuer de lui faire du mal, ce n'est pas possible.
-Je sais, répondit Uzuri, je le sais bien. J'ai d'ailleurs parlé plusieurs fois à Milki pour lui dire que je n'étais pas contente de la façon dont il se permettait de parler à ma fille de temps en temps, mais... c'est la tradition de notre royaume.
-La tradition ? Répéta Surak. Parce que c'est une tradition chez vous de forcer les lionnes à épouser des lions macho et tyrannique ?!
L'oncle de Rani et de Baliyo commençait quelque peu à s'énerver, pour lui ce que racontait Uzuri était véritablement invraisemblable. Il n'avait pas d'enfants certes, mais étant donné qu'il avait élevé ses neveux il savait très bien ce que « instinct de protection » signifiait. Jamais il n'aurait laissé Rani ou même Baliyo épouser quelqu'un qui ne les respectait pas du tout et les rendait malheureux. Sur le coup, il avait un peu l'impression qu'Uzuri ne tenait pas du tout son rôle de mère quant à la protection de Niaguara, comme si cela lui était égal en réalité.
-Non, dit la lionne, absolument pas. A la base la tradition se veut que chaque lions ou lionnes de la famille Royal du royaume Theluji qui doit prochainement devenir roi doit toujours épouser le chef ou la cheffe de la Garde des Montagnes.
-Quoi ? Mais... c'est ridicule.
-Non, pas du tout, pour le chef ou la cheffe de la Garde des Montagnes c'est un véritable honneur.
Surak ne comprenait toujours pas, pour lui c'était ridicule toutes ces traditions stupides. Pourquoi ne pas laisser les animaux épouser qui ils ont envie d'épouser pour une fois ? Il avait toujours été contre les mariages arrangés car pour lui il ne peut pas y avoir de mariage sans amour tendre et sincère. Malheureusement, le royaume Theluji comme beaucoup d'autres royaumes possédaient ses propres traditions stupides notamment en matière de mariage.
Dans le royaume maudit des montagnes, le ou la cheffe de la Garde des Montagnes était toujours destinés à se marier avec le futur souverain ou la future souveraine du royaume. C'était la tradition depuis la naissance de ce dernier néanmoins, Surak ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait un problème dans toute cette histoire : en effet, il savait très bien que Milki n'était pas réellement de la famille de son père puisqu'il n'était que son filleul, par conséquent – si on respectait les traditions et ces fichus codes de la royauté - il ne pouvait donc pas prétendre à la couronne et monter sur le trône, il n'était pas de sang royal.
Surak était mieux placé pour prétendre chausser la couronne du royaume Theluji, certes il n'était pas un lion blanc mais le sang de son père coulait dans ses veines au même titre que celui de sa mère et il était bien génétiquement le fils de Huzuni et bien de sang royal, descendant de deux familles Royals totalement différentes mais il était tout de même un sang pur contrairement à Milki qui lui n'était qu'un simple habitant de village.
Mais Surak ne voulait pas devenir roi, cela ne l'intéressait pas du tout et il n'était pas sûr d'être à la hauteur de la tâche. C'était trop de responsabilité, trop de travail et il ne se sentait pas du tout capable d'être roi. En réalité, Surak avait seulement l'intention de découvrir la vérité, libérer tout le monde de cette malédiction, aider Niaguara à se débarrasser de cet insupportable Milki au passage (et peut-être autre chose avec elle s'il avait le temps), mais à la fin il comptait bien rentrer à l'Arbre de Vie auprès de sa famille et aidé à reconstruire tout ce qui a été détruis par les Quatre Esprits.
-Dites-moi Uzuri, reprit Surak, cela vous honore-t-il de savoir que votre futur gendre se comporte ainsi avec votre fille ? Et puis d'ailleurs, pourquoi avez-vous besoin que Niaguara épouse Milki ? Ce mariage a-t-il tant d'importances pour vous ?
La vieille lionne soupira de lassitude et de tristesse mélangé, comme si la question de Surak la dérangeait.
-Vous savez certainement que mon mari est mort pendant la petite guerre qui a opposé les Watus et les lions de l'Arbre de Vie ?
-Niaguara m'en a parlé vite fait pendant la fête d'hier soir, répondit l'oncle de Rani et de Baliyo. Quel est le rapport ?
-Il y en a un, il faut savoir qu'au royaume Theluji lorsque le lion matriarche d'une famille meurt, les autres membres de cette même famille perdent tout leur honneur et leur crédibilité vis-à-vis du reste de la population.
-Qu... pardon ? S'étonna Surak. Mais... ça aussi c'est stupide, qui a instauré cette loi débile ?
-Les premiers rois du royaume, répondit Uzuri, votre père n'est jamais parvenu à la faire disparaitre et entre temps il y a eut cette malédiction et Huzuni a eut d'autre chose à penser.
-Je vois, donc vous attendez ce mariage pour retrouver tous vos honneurs c'est bien ça ?
Uzuri approuva d'un simple signe de tête, ne voulant pas du tout croiser le regard de Surak. Elle savait que ses espérances de retrouver la dignité dont faisait objet sa famille grâce au mariage de sa fille avec Milki était égoïste de sa part, elle s'en rendait bien compte. Quelle mère normale pouvait accepter que sa propre fille souffre aux côtés d'un lion malveillant sous prétexte que ce mariage permettrait de récupérer des privilèges et des honneurs ? Uzuri avait honte d'elle au plus profond de son cœur.
-C'est minable, finit par dire Surak, vous vous en rendez compte j'espère ?
-Oui, je le sais, répondit tristement la vieille lionne.
Surak décida d'accélérer un peu le pas, laissant Uzuri seule vers l'arrière, il ne voulait plus lui parler visiblement.
Au bout d'une heure et demi de marche, la Garde des Montagnes finit par atteindre le royaume Theluji, plongé dans la noirceur de la nuit. Les bruits des pas très lourds des Géants des Glaces faisaient trembler la terre, quelques habitations au cœur du petit village des Watus avaient été détruite et une partie du palais Barafu s'écroulait sur le sol – signe que les Géants des Glaces avaient déjà commencé à détruire des choses sur leur passage.
-Venez, murmura Niaguara aux autres, le chemin qui permet de contourner le royaume se trouve par là.
La jeune lionne pointait de la patte un chemin de glace qui montait tout en haut de la montagne principal qui entourait le royaume, la garde prit aussitôt la direction de ce chemin, faisant de son mieux pour ne pas attirer l'attention des géants...
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