Cela faisait déjà sept jours que le couple royal était parti pour la Terre des Lions. Du côté de l'Arbre de Vie, tout allait bien. La Garde de Jour et celle de Nuit se relayaient pour assurer la sécurité dans le royaume.

Le jour se couchait doucement dans le ciel, annonçant la relève de la Garde de Jour par celle de la Nuit.

« Comment s'est passé la journée ? », voulut savoir Surak.

« Ça été, les pingouins ont eu quelques problèmes mais nous avons arrangé les choses », lui relata Fuli.

« Très bien, allez vous reposer. Vous l'avez bien mérité », leur conseilla Nirmala.

« Merci, bonne chance à vous », répondit Besthe.

« Mais si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à nous appeler », leur apprit Bunga.

« Entendu, allez à plus tard », acheva Baliyo.

La Garde de Nuit s'éloigna de celle de Jour, qui se sépara pour se reposer. Bunga alla retrouver Binga, tout comme Fuli alla rejoindre Azzad. Ono, Anga et Besthe allèrent au pied de l'Arbre de Vie pour y dormir.

Le groupe de Surak patrouilla pour s'assurer qu'il n'y avait pas de problèmes, avec les animaux qui vivaient dans ce royaume.

Ullu gardait toujours un œil sur le passage dans la montagne, permettant à la Garde de Nuit de patrouiller tranquillement. Mais alors que le calme régnait, elle commença à entendre des bruits de pas.

Elle s'envola pour voir de quoi il s'agissait, avant d'apercevoir ce qui ressemblait à un lion blanc. Elle vit également qu'il était blessé et fatigué, en plus d'être poursuivit par un groupe de lions blanc.

Elle se dépêcha d'aller prévenir la Garde de Nuit, afin qu'ils viennent en aide au jeune lion blessé.

« Surak ! »

« Ullu ! Que se passe-t-il ? »

« Des lions blanc sont à la poursuite d'un lion blanc mais il est blessé ! »

« Nous y allons ! Avec force et respect »

« La Garde de Nuit est là pour protéger ! »

Ils se précipitèrent dans le chemin de la montagne, pour observer ce qu'il se passait. Le lion solitaire était à bout de force et le groupe était prêt à lui tomber dessus.

« Nirmala, occupe-toi du lion blessé. Baliyo, toi et moi on va s'occuper de ces assaillants, Ullu prévient la Garde de Jour, nous pourrions avoir besoin d'eux »

« Compris ! »

La lionne guérisseuse se mit devant le lion blanc, afin de faire reculer les autres. Surak et Baliyo se placèrent à leur tour devant elle, pour la protéger.

« J'ignore qui vous êtes mais vous feriez mieux de ne pas vous mêler de ça ! », gronda le lion du centre.

« Nous sommes la Garde de Nuit et nous protégerons ce jeune lion », l'avertit Surak.

« La Garde de Nuit ? », répéta une lionne.

« On arrive ! », s'écria Bunga.

La Garde de Jour arriva à son tour, prête à faire le nécessaire pour faire fuir les lions blanc, qui était au nombre de sept. Nirmala aida le lion blessé à monter sur le dos de Besthe, pour le ramener à l'Arbre de Vie.

« Vous devriez partir tant que vous le pouvez », leur conseilla Baliyo.

« Vous n'êtes pas assez nombreux contre nous. Ce ne sont pas deux lions, une guéparde, deux oiseaux et un ouistiti qui nous arrêterons », répliqua celui qui semblait être le chef.

« Qui tu traites de ouistiti ?! Je suis un zorille du cap et je vais m'occuper de toi ! »

Avant que quelqu'un ne l'en empêche, Bunga se jeta au milieu du groupe. Il se mit dans une position que ces amis connaissait bien et libéra son gaz puant. Les lions blanc ne pouvant le supporter, s'en allèrent immédiatement.

« Bien joué Bunga »

« Merci Surak »

« Anga, il faudra que tu ailles chercher Kion et Rani. Je pense que ces lions reviendront »

« Entendu »

« Mais repose-toi un peu d'abord »

Tous se rendirent à l'Arbre de Vie, à l'exception de Ullu qui resta pour garder un œil sur le passage de la montagne. Besthe déposa le lion épuisé sur le sol, permettant à Nirmala de l'examiner.

« Comment va-t-il ? », demanda Fuli.

« Il a de nombreuses blessures », répondit la guérisseuse.

« Ce sont ces lions, les responsable ? », s'enquit Baliyo.

« Je ne pense pas. Il a des traces de piqûres et de crocs mais ce ne sont pas ceux d'un lion »

« Dans ce cas, pourquoi ce groupe de lions le poursuivait-il ? », questionna Ono.

« Nous n'en saurons pas plus aujourd'hui. Je vais le soigner de mon mieux, peut-être qu'il nous expliquera ce qu'il lui est arrivé »

Les deux gardes laissèrent Nirmala seule avec son patient, afin d'opérer les soins nécessaires. Une fois les premiers soins effectués, elle resta au chevet de son patient, espérant qu'il reviendrait vite à lui.

Un peu plus loin, à côté du lac gelé, le groupe de lions blanc essayait de se débarrasser de l'odeur de Bunga.

« Ce ouistiti me le paiera ! », gronda le plus jeune.

« Du calme Hondo ! Ce groupe était plus organisé que nous », lui fit remarquer Ime, la lionne la plus patiente du groupe.

« Ce groupe a dit qu'il s'appelait la Garde de Nuit mais qui sont-ils ? », s'enquit Kimpa, le plus stratégique.

« C'est un groupe de lions qui défendent le royaume de l'Arbre de Vie », leur relata Assima, la plus intelligente.

« Nous nous sommes approché de leur territoire et envoyant notre prince blessé, ils ont du croire que nous leur voulions du mal », réfléchit Dibia, le guérisseur.

« Que veux-tu faire Akin ? Nous sommes loin de chez nous mais on ne peut pas laisser ton frère entre leur main », le questionna Jabari, le plus audacieux.

« Amiri est blessé et je pense que ces animaux le soigneront. Je vais y aller en éclaireur avec Kimpa, restez ici »

Les deux lions arrivèrent donc au passage et l'examinèrent pour trouver un autre chemin que celui-ci.

« Qu'en penses-tu ? », lui demanda le chef.

« Il est impossible d'escalader ces parois mais il existe peut-être un autre chemin »

« Je vais essayer de parler avec eux. Toi, trouves le moyen d'entrer »

« Entendu »

Le chef de la garde s'avança, jusqu'à ce qu'Ullu le repère et aille prévenir les gardes. Surak et Baliyo allèrent à sa rencontre, pour savoir pourquoi il était revenu seul.

« Que viens-tu faire ici ? », l'interrogea l'oncle de Rani et Baliyo.

« Je suis venu parler avec le chef de la Garde de Nuit. Seul à seul »

« Et qui nous dis que tes amis n'en profiteront pas pour l'attaquer », répliqua le jeune lion.

« Rien mais je vous jure que ce n'est pas mon attention »

Surak l'examina attentivement, avant de finalement prendre sa décision.

« C'est d'accord. Seulement toi et moi. Baliyo, laisse-nous s'il te plaît »

« Entendu... », grommela ce dernier.

Une fois que son neveu fut parti, Surak s'avança afin d'être face au lion blanc.

« Tu voulais me parler, je t'écoute »

« Je m'appelle Akin. Je suis le second fils du roi Heqa et de la reine Vatusa. Le lion blanc que vous avez emmené dans votre royaume est mon grand frère le prince héritier Amiri »

« Je suis Surak. Le second fils de la reine Jana. En admettant que ce que tu viens de me dire est vrai, pourquoi l'avoir poursuivit ? »

« Mon frère s'est enfui pour ne pas succéder à notre père. La Garde Blanche dont je suis le chef, a été chargé de le retrouver et de le ramener »

« J'attendrais qu'il me confirme lui-même cette histoire. En attendant, je vous interdit de vous approcher de l'Arbre de Vie »

« Je veux seulement ramener mon frère auprès des siens »

« Sauf que c'est peut-être une ruse. Tant que le lion que mon amie est en train de soigner, ne m'aura confirmer cela, vous ne serez pas les bienvenus ici »

« Très bien... », maugréa Akin. « Mon groupe et moi, nous attendrons près du lac gelé »

« Je vous enverrai Ono, pour vous prévenir de vous rapprocher »

À ces mots, le lion brun s'en alla pour rejoindre les siens, tandis que le lion blanc se rendit auprès de son ami stratège. Ce dernier l'attendait à l'entrée du chemin, après avoir fini son inspection.

« As-tu trouver le moyen d'entrer ? »

« Il n'y a qu'un endroit où nous pourrions escalader mais ça ne sera pas sans risque »

« Nous en reparlerons avec les autres »

« Et toi ? As-tu discuté avec l'un d'eux ? »

« Oui mais il refuse que nous allions sur son territoire tant que Amiri ne lui aura pas confirmé ce que je lui ais dit »

« Nous allons donc devoir attendre »

« Pas question. Nous nous sommes éloigné trop longtemps de chez nous. Nous récupérerons Amiri de gré ou de force »

Ils rejoignirent leur groupe pour voir un épervier noir sur la branche. Le prince grogna avant d'arriver auprès des siens.

« Que viens-tu faire ici Umzali ? »

« Votre père était inquiet et m'a demandé de voir où vous en étiez »

« Va dire à mon père que Amiri est royaume de l'Arbre de Vie et que la Garde de Nuit nous empêche d'y accéder »

« J'y vais de ce pas »

L'épervier s'envola donc, laissant le chef de la garde leur raconter son entretien avec celui de la garde qui défend le royaume de l'Arbre de Vie.

Lorsque le soleil se leva enfin, les Gardes de Nuit et de Jour se rassemblèrent pour se mettre d'accord sur la marche à suivre.

« Anga, part chercher Kion et Rani, nous allons avoir besoin d'eux », lui intima Surak.

« J'y vais »

L'aigle s'envola en direction de la Terre des Lions pour y chercher les souverains de l'Arbre de Vie. Ono se proposa pour surveiller les environs et ainsi veiller à ce que la Garde Blanche reste à l'écart du royaume.

Le reste de la Garde de Jour constitué de Fuli, Besthe et Bunga allèrent donc patrouiller laissant la Garde de Nuit se reposer. Baliyo alla donc dormir, tandis que Surak entra dans la tanière pour y trouver Makini.

« Makini ? »

« Je suis là Surak ! »

Le lion la trouva devant les peintures du passé, en train d'en dessiner de nouvelles.

« Makini, as-tu déjà entendu parler de lion blanc ? »

« Pas à ma connaissance. Veux-tu que j'examine les peintures pour essayer d'en savoir plus ? »

« Oui, s'il te plaît, cela pourrait être très important »

« Entendu, je viendrais te voir quand j'aurais trouvé quelque chose »

« Je te remercie »

Il s'en alla ensuite pour aller voir Nirmala, qui veillait toujours sur le lion blanc blessé. Elle l'avait emmené au pied d'un arbre au bord de la rivière.

« Comment va-t-il ? »

« Il n'a pas encore reprit connaissance mais ces blessures ont commencées à cicatriser »

« Très bien. Anga est partie chercher Kion et Rani. Espérons qu'ils reviendront vite »

« Oui, je vais rester avec lui, ne t'en fais pas »

« D'après le lion avec qui j'ai discuté, il s'appellerait Amiri »

« Au moins, nous avons son nom. Merci Surak, je viendrais te voir quand j'en saurai plus »

« Tu dois aussi te reposer, tu l'as surveillée toute la nuit »

« Ne t'en fais pas. Je me reposerai plus tard »

« Je te laisse décider. À plus tard »

Le grand lion brun alla à son tour se reposer car il était sûr d'une chose : c'est que cette histoire était loin d'être finie...