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Chapitre 15 : Eden

Assis derrière  mon bureau en or massif, Élisabeth, ma secrétaire, m'énumérait les différentes tâches qui me restaient à accomplir avant de retourner sur Terre.

La sensation de retrouver ma forme de dieu était un soulagement. Même si le monde humain me distrayait, il n'y avait que sous cette forme où je me sentais invincible et complet.

Mon corps était parfait, sans une once de graisse, sans jamais ressentir de fatigue et il ne vieillissait jamais. Il était forgé grâce aux sentiments des humains qui me nourrissaient et mon aura était tellement puissante, qu'elle émettait en continu des ondes qui effrayaient tout mortel qui m'approchait.

Malgré son visage impassible, Élisabeth ne dérogeait pas à la règle. Les gouttes de sueur perlant sur son front et ses mains tremblantes trahissaient ses émotions.

Ses cheveux qui étaient devenus blancs au fur et à mesure de ses années de bons et loyaux services malgré ses 43 ans étaient également la preuve que ma force épuisait son corps.

Ce sentiment de toute-puissance me faisait sourire et je jubilais de sentir ce pouvoir couler dans mes veines. Néanmoins, je ne pouvais oublier l'impression qu'Aélys m'avait donnée lors de notre première rencontre.

Elle aussi était affectée, mais l'étincelle qui brillait dans ses yeux semblait dire le contraire. Malgré le fait qu'elle avait été enfermée toute sa vie, son esprit, lui, paraissait libre et indomptable.

Mon regard doré se posa sur mon enveloppe charnelle qui attendait sous une verrière dans un coin de la pièce et sur le sceau qui me liait à la forgeronne.

Ce corps imparfait, bien que je devais avouer que j'étais plutôt beau garçon pour un humain, était une échappatoire. Un moyen pour moi de me libérer de cette routine de dieu et de profiter des plaisirs que pouvait offrir la Terre.

Même si seul ce corps était marqué par le sceau, un lien subsistait entre la forme divine et ce corps mortel, ainsi je ressentais malgré tout toutes les sensations. Et lorsque les picotements de détresse d'Aélys m'étaient parvenus, je n'avais pu empêcher mon intérêt de se concentrer sur ces sensations.

Aélys était à l'image d'un diamant brut laissé en liberté et la savoir potentiellement en danger me mettait sur les nerfs. Je voulais la rejoindre pour voir ce qu'il se passait, mais j'étais coincé ici et je ne pouvais quitter les cieux comme ça.

Une part infime de moi était inquiète de perdre le nouveau et futur jouet que je nous avais dégoté.

Élisabeth poursuivait son discours dans le vide tandis que mon esprit était occupé à patienter l'intervention de Léo. Pourquoi ça lui prenait autant de temps ?

Je reposais le papier doré et regardais ma secrétaire qui se figea instantanément.

— Quelles sont les priorités ? demandais-je d'un ton dépourvu d'émotions.

Elle se racla la gorge et détailla chacune des obligations en silence, avant de poursuivre.

— La sélection des âmes en attendant le retour de la forgeronne et votre apparition auprès des futurs employés des cieux, monsieur.

— Bien ! Alors nous allons nous charger de ça en premier et je m'occuperais du reste plus tard.

— Bi-bien, monsieur.

Je n'avais pas pour habitude de remettre à plus tard les tâches qui m'étaient confiées, mais je n'avais vraiment pas le cœur à ça.

— Tu peux partir, ordonnais-je. Je te ferais signe quand je serais prêt.

En ouvrant la porte de mon immense bureau où l'or était présent à 80 %, mis à part le sol en marbre blanc et certaines décorations plus sobre, j'aperçus Louis, l'ancien garde du corps d'Aélys.

Il avait du caractère, c'était indéniable, et il était facile de deviner qu'il s'était attaché à la petite.

Le regard mauvais qu'il me jeta en était la preuve.

Je ne savais pas si c'était pour elle ou pour la perte de sa fonction qu'il réagissait comme ça, mais ça m'amusait d'autant plus. Il devait me haïr de lui avoir fait perdre les avantages qu'il avait en protégeant la forgeronne.

Désormais, il était utilisé pour soutenir Élisabeth, il était donc sous ses ordres directs et devait accomplir des tâches sans trop de responsabilités.

Avant que la porte ne se referme et me débarrasse de son regard mauvais, je libérais un peu plus mon aura qui le déstabilisa.

Voilà, qui j'étais.

Ta misérable existence ne fera jamais le poids face à ma puissance alors baisse les yeux, pauvre crétin.

Les deux déguerpissaient, me laissant seul dans mon bureau. En m'approchant de mon corps humain, je dénouais la cravate de mon costume dans les tons marron et retroussais les manches de ma chemise. Ma montre annonçait 23 h. Avec un peu de chance, je réussirais à me libérer pour l'aurore.

J'observais l'enveloppe de chair et de sang qui semblait dormir à poings fermés. D'une simple pensée, le verrou s'enclencha et la cloche se souleva en relâchant l'air climatisé qui effleura mon épiderme doré.

Malgré ce sommeil forcé, je savais qu'à mon retour sur Terre je récupérerais le même état de fatigue. C'était ainsi, il fallait que le corps soit alimenté par une âme quand il se reposait. Sans ça, il ne s'agissait que d'une coquille vide qui semblait comme figée dans le temps, attendant ainsi le retour de son détenteur. C'était un peu comme une batterie qu'on retirait de son réceptacle, sans son alimentation, il ne fonctionnait plus.

Je tournais le bras droit pour observer le sceau gravé sur cette peau fragile et le marteau d'Aélys. Il picotait toujours et je tentais de visualiser ce qu'il se passait au travers de ses yeux, mais tout ce qui me parvenait était son souffle haché qui résonnait dans mes oreilles et du noir complet.

Le temps paraissait s'étirer et il me plongea dans l'inconnu. Un inconnu dérangeant qui faisait monter en moi de l'angoisse.

Sa respiration sembla résonner dans la pièce et les battements de son cœur affolé se mêlaient à mes pouvoirs divins, les rendant plus impatients et instables.

Puis, son rythme cardiaque s'apaisa, c'était faible, mais je reconnaissais le rythme dissonant reprendre petit à petit une allure normale.

L'obscurité de ses yeux clos laissa place à l'image de Léo qui se gravait sur mes rétines. Enfin !

Rassuré, je rompais le lien qui m'unissait à elle enfin en position de travailler correctement.

Léo pouvait être dur parfois, mais je la savais en sécurité à ses côtés et pour l'instant c'est tout ce qui m'importait.

L'esprit plus léger, je fermais la cloche pour préserver ce corps inanimé et remis en place mes habits pour dégager une image parfaite.

Une fois recentré sur ma tâche initiale, je parcourus les couloirs des cieux, tous fait de murs en marbre, lisse et parfait pour rejoindre Élisabeth qui m'attendait à l'entrée de la bibliothèque des âmes.

Vêtue de son unique tailleur bleu marine, elle semblait toujours vivre à mille à l'heure. Ses cheveux coiffés en un chignon parfait ne laissaient jamais dépasser une seule mèche rebelle. Dans ses mains marquées par le temps, elle tenait continuellement une pile de papier contenant mon emploi du temps, le sien et les nombreuses tâches qui devaient être acquittées le plus rapidement possible.

— Commençons, annonçais-je une fois à sa hauteur.

Elle releva le nez, pour m'ouvrir la porte. Un autre avantage à être un dieu, vous n'aviez pas besoin de poser vos mains divines sur n'importe quoi.

— Après vous, monsieur m'encouragea-t-elle légèrement courbée. Ici se trouve l'intégralité des âmes de secours. Elles sont triées selon leur date de fabrication.

J'observais l'escalier qui s'élevait aux centres de la colonne d'âmes. La pièce n'était pas une bibliothèque classique en longueur, mais plutôt une sorte de pièce cylindrique où il fallait gravir un nombre incalculable de marches pour en rejoindre le sommet.

Pour atteindre chaque rangée en périphérie, des passerelles se dispersaient de l'escalier central et permettaient l'accès à l'intégralité des étagères, même celles qui étaient les plus reculées.

Les lieux étaient plongés dans une certaine obscurité pour protéger chaque sphère, mais quelques fenêtres avaient malgré tout étaient construites pour laisser entrer quelques rayons de lumière et donner une ambiance tamisée à l'espace. Chaque âme était de couleurs différentes et seule leur luminescence laissait entrevoir le sol où nous mettions les pieds. De plus, une particule de poussière plus ou moins épaisse reposait sur chacune d'entre elles, signe du temps qui s'était écoulé.

Nous marchions en silence vers le sommet de la pièce et l'unique bruit de mes chaussures en cuir marron et des escarpins noirs d'Élisabeth brisait et rythmait le calme. Elle ne savait visiblement pas quoi ajouter et j'avais besoin de cet instant de répit pour réfléchir.

Si Aélys venait à gagner le pari (ce qui était peu probable), alors une génération entière de forgeron serait aux abonnés absents. Il fallait donc choisir de façon méthodique les âmes qui nourriraient les dieux pour les années à venir.

— Qu'est-ce que c'est, demandais-je intrigué par la lumière qui se dégageait du sommet de la salle.

Élisabeth plissa les yeux pour mieux observer tellement la distance était impressionnante, puis elle fouilla parmi ses papiers avant de chercher l'information qui lui manquait.

— Il s'agit des âmes créées et forgées par mademoiselle Aélys, monsieur.

Cela semblait rationnel, car le plafond s'arrêtait juste après. Au prochain forgeron qui verra le jour, la colonne s'étendrait et de nouvelles étagères apparaîtront pour accueillir son futur travail, en attendant il était logique que les âmes d'Aélys se retrouvent en dernière position.

— Pourquoi sont-elles plus brillantes que les autres ? ne pus-je m'empêcher de demander.

Ma secrétaire ne semblait pas détenir l'information, alors je rejoignis le fond de la salle pour observer ces âmes qui détonnaient dans cette pièce sombre.

Il me fallut plusieurs minutes pour atteindre la première rangée où était inscrit en lettres dorées « Aélys » au sommet des armoires.

Chacune des sphères qu'elle avait forgées était bien plus rayonnante que les anciennes. Était-ce parce qu'elles étaient plus récentes ? Cela m'étonnait fortement, car il n'y avait aucune distinction entre les sphères des anciennes générations.

Incapable de résister, je posais ma paume sur l'une d'entre elles, dont l'intérieur semblait être fait d'or liquide. De petites paillettes réagirent à mon toucher et l'âme s'illumina davantage.

— Monsieur ! annonça d'une voix suraiguë Élisabeth au bord de la crise cardiaque.

De sa poche, elle sortit un mouchoir de soie pour que je puisse nettoyer ma main, mais pour une fois je me fichais de toucher quelque chose de sale. Le spectacle était envoûtant.

La lumière de la sphère épousa les courbes de mes doigts et de mon avant-bras. À chacun de mes déplacements, les particules dorées réagirent comme si elles étaient heureuses de voir quelqu'un leur rendre visite.

Le liquide donnait l'impression de s'abandonner à une danse lente et harmonieuse.

Cette sensation gonfla mon âme de dieu d'un sentiment de nostalgie et de fierté.

Je mis plusieurs instants à me rendre compte qu'Élisabeth tenait toujours le bout de tissu à mon attention, mais alors que je parvenais à détacher mon regard de l'âme, mon attention fut attirée par la fin des escaliers.

Sur un balcon situé au plus haut de la tour, une colonne aux multiples gravures explicitant le métier de forgeron était exhibait telle une œuvre d'art. Des marteaux, des flammes, des braises, des âmes, tout était parfaitement détaillé sur la pierre immaculée.

En son sommet, un arbre miniature enroulait de ses solides racines l'extrémité du pilier et déployait ses branches fièrement au-dessus.

Au premier abord, je pensais que ses feuilles lumineuses étaient imbibées de pouvoir divin, mais en approchant je reconnaissais la matière similaire à du cristal.

Il n'y avait aucun doute, il s'agissait d'éclats d'une âme brisée.

Sa lueur était verte et je ne comprenais pas pourquoi de toutes les âmes qui reposaient ici, celle-ci était sous cette forme.

Une plaque commémorative en or était clouée sur la colonne et je dus m'accroupir pour voir ce qu'il était inscrit. 


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