Chapitre 5 : Aiguilles et baguettes
Sans se soucier des adultes autour d'elle, Ipomea fait ses courses. Liste en main, elle suit simplement les indications, négociant les prix pour chaque objet. Avoir reçu l'enseignement de Mammon lui a appris que tout se négocie, que ce soit par des biens matériels ou immatériels. Heureusement, dans cette rue marchande, seul l'argent a de la valeur, pas besoin de jurer une fidélité totale. De toute façon, la sienne appartient déjà à Xanxus.
Outre les livres qu'elle prit en plus grand nombre pour recommencer sa bibliothèque personnelle, elle souhaite également avoir de nouveaux vêtements. Sa fuite vers l'Angleterre l'a empêché de prendre ses affaires et les habits fourni par sa tante ne venait que de récupération. La fillette veut ses propres vêtements. C'est pourquoi elle se trouve dans l'un des magasins secondaires de la rue principale. Du premier coup d'œil, merci Lussuria, elle a compris que la boutique de couture du chemin de traverse n'est pas de bonne facture.
A l'intérieur du magasin, plusieurs personnes déambulent entre les différents tissus, cherchant probablement les bonnes combinaisons ou admirant simplement couleurs. Pour sa part, Ipomea se dirigea vers le fond de la boutique à la recherche de la vendeuse/couturière. Elle n'est pas assez au fait de la mode vestimentaire sorcière anglaise pour choisir par elle-même.
A quelques pas de là, la vendeuse finit d'ajuster la robe d'une cliente avant de se tourner vers la petite fille et ouvrir grand les yeux. Elisabeth Dormson, anciennement Marley McKinnon, meilleure amie de Lily Evans et Alice Meadows, reconnue immédiatement les yeux verts de la fillette, pour avoir croiser ce regard pendant plus de sept ans. A la mort de sa famille, Marley est devenue folle et s'est engagé avec les autres dans l'ordre du phénix. Le temps s'écoulant avec sa colère, Marley est devenu plus raisonnable, retournant vers ses amies, pour les découvrir mariée avec enfant. Choquée, elle finit par faire une erreur qui aurait dû lui couter la vie, mais qui ne lui prit que la mémoire. Retrouvée et sauvée par des moldus, Marley devient Elisabeth Dormson, jusqu'à ce que l'annonce de la mort des Potter ne réveille des douloureux souvenirs. Ne voulant pas replonger dans les affres de la guerre, Elisabeth s'installa dans une rue perpendiculaire au chemin de traverse, ouvrant une petite boutique de couture. Elle ne pensait certainement pas rencontrer un jour la fille de sa meilleure amie.
Du haut de ses onze ans, Harriet Potter est le portrait craché de sa mère, sauf pour ses cheveux, qui sont d'un noir jais semblable à ceux de James. Prenant sur elle, Elisabeth sourit doucement à la jeune fille et la fit monter sur un tabouret, mettant tout son talent dans la confection de ses vêtements sans poser de question. Elle n'en a pas le droit, pas après avoir abandonné tout le monde. Alors, de son plus beau sourire, elle donna les vêtements à la fillette en lui faisant une réduction. Hors de question de faire payer plein tarif à la fille de sa meilleure amie. Malheureusement, l'une des commères présente dans la boutique, trouvant surement le temps trop long, décida de poser des questions indiscrètes.
- Tes parents ne sont pas avec toi petite ?
- Ils sont morts, répondit simplement la fillette d'un ton détaché.
Elisabeth se figea. Aucun enfant ne devrait être autant détaché par rapport à la perte de sa famille. Faire le deuil demande beaucoup de temps et un orphelin a toujours un pincement au cœur en pensant à sa famille, mais pas cette fillette. Pourquoi ? Qu'a-t-elle vécu, comment a-t-elle vécu pour s'en ficher ainsi ?
La commère, au lieu de prendre un air gêné comme les autres, voulu en savoir plus. Le visage de la fillette ne lui disant rien, ce n'est pas un pupille de l'état.
- Oh, je suis désolée pour toi ma chérie. Mais tu ne devrais pas être avec tes gardiens ?
- En quoi cela vous regarde ? Merci madame pour les uniformes.
Coupant court la conversation, Ipomea quitta le magasin, laissant toutes les commères abasourdies. Elles ne s'attendaient pas à cela, pas à cette méfiance et cette maturité. Normalement, aucun enfant né à la fin de la guerre ne devrait être prématurément vieilli.
Sans se soucier du silence suivant son départ, la fillette se dirigea vers l'unique échoppe vendant des baguettes magiques de la rue. Même les rues perpendiculaires n'en vendent pas et, à son plus grand désarroi, elle dû aller chez Ollivander's, brisant tous les enseignements de son Xanxus. Ne jamais se rendre chez quelqu'un qui a le monopole a moins de posséder la boutique. Sinon, il est trop simple de se faire piéger. Mais la baguette magique étant obligatoire, elle dû se résoudre à entrer dans la boutique.
A l'intérieur, la poussière s'accumule autant que les boites en cartons, créant un aspect désolant. Restant sur ses gardes, Ipomea ne sursaute pas lorsqu'un homme, grand, maigre, cheveux blancs et visage fou apparait devant elle. Quand il tenta d'entrer dans son esprit, elle le repoussa. Aucune chance qu'elle laisse quelqu'un envahir son espace mental.
- Intéressant... Très intéressant. Harriet Potter, j'attendais votre venu depuis longtemps.
- Pourquoi ?
- Vous avez vaincu un très grand sorcier à un très jeune âge... Il s'agit d'une prouesse magique.
- Comment savez-vous que je l'ai vaincu et pas une autre personne ? Je croyais être la seule survivante de cette nuit-là.
- Vous n'y croyez pas ?
- Je ne suis certainement pas la première enfant pour qui sa mère se sacrifie et cette histoire me semble cousu de fil blanc.
- Tu es... mature, trop pour ton âge.
La princesse de la Varia fronce les sourcils. Elle ne supporte pas quand un adulte la prend de haut, pas comme Xanxus. Lui au moins la considère pour elle-même. De toute façon, aux yeux d'Ipomea, Xanxus est la personne la plus incroyable, la plus géniale et la plus classe de la terre. Personne ne lui arrive à la cheville. Et malheureusement pour Levi, le chef de la Varia est en adoration pour la fillette également.
A l'intérieur du magasin de baguette, Ollivander's reprit difficilement le contrôle de la situation, bousculé dans ses habitudes par cette étrange fillette. Elle n'entre dans aucune catégorie. Elle n'a pas le respect inhérent envers sa profession des vieilles familles, indiquant clairement qu'elle vient du monde moldu. Pourtant, elle n'a pas l'expectation de la magie qu'ont les né-moldu, signifiant qu'elle a régulièrement côtoyé la magie. Viendrait-elle de l'étranger ? Non, Dumbledore et le ministère ne l'aurait pas laisser partir... Qui est donc son gardien ?
Alors que les rubans font leur office, Ollivander chercha à en savoir plus sur la fillette, en vain. Ses barrières mentales sont trop hautes. Quant à son gardien, il est visiblement absent, sinon la jeune fille ne porterait pas ses affaires seule. Qui est donc suffisamment stupide pour laisser une enfant faire ses courses seule ?
Les résultats fournis par les rubans obligèrent le fabriquant à reprendre son rôle de vendeur, abandonnant l'investigation. Il ne put qu'hausser un sourcil face aux résultats. Si quelques valeurs comme la longueur du bras ou de la main sont intéressantes, la principale utilité des rubans est de tester discrètement les flammes de l'acheteur. Ainsi, il peut plus facilement lui fournir un cœur plus compatible. Evidemment, Harriet Potter possède en flamme principale le ciel, avec une secondaire du nuage presque aussi puissante que la primaire et une tertiaire de la foudre. Ce qui l'étonne en revanche, c'est la puissance des flammes. La fillette a reçu un intense entrainement. Elle sait parfaitement comment utiliser sa puissance et elle l'est, extrêmement.
Aussi nonchalamment qu'il le put, Ollivander retourna au fond du magasin, calmant le tremblement de ses mains. Harriet Potter a grandi dans le monde de la mafia. Son entrainement, sa puissance et sa maturité le confirme.
Inspirant profondément, Ollivander ramassa une vingtaine de baguette, toute plus puissante les unes que les autres pouvant convenir à la mafia. Contrairement aux baguettes génériques, les baguettes pour la mafia sont pratiquement uniques et sur-mesure. Très courte, généralement pas plus longue que la main, elles sont généralement constituées de métaux précieux ou de pierre. Le cœur, quant à lui, provient souvent de créatures puissantes.
Revenant face à Ipomea, le fabriquant de baguette lui fit tester ses créations pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'une d'entre elle réagisse.
- Etrange... Très étrange...
- Qu'est ce qui est étrange ?
- Je me souviens de chaque baguette que j'ai vendu miss Potter. Et le phénix qui a fourni la plume pour votre baguette en a fourni une seule autre. Ce qui est étrange est que cette plume appartient à la baguette de celui qui a tenté de vous tuer.
- Et ?
- Il est étrange que cette baguette particulièrement vous a choisi. Sachez qu'elle est puissante, plus encore que sa jumelle... Avec elle vous pourrez faire d'incroyable choses, aussi bien bonnes que mauvaises, mais fantastique tout de même...
Malgré lui, Ollivander fut impressionné par l'air blasé de la fillette. Rare sont ceux à pouvoir rester impassible face à ses mises en garde...
***
Avec un peu de retard, la suite !
Et joyeux réveillon à tous !
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