Chapitre 3 : Harriet Potter
Du haut de ses dix ans, Ipomea Evans est une enfant charmante, gentille, souriante et aimable. Elle est un petit rayon de soleil pour tous ceux qui la rencontre, bien loin de l'image démoniaque de son tuteur, le terrible boss démon de la colère de la Varia. Pourtant, derrière cet air charmant qu'elle offre aux inconnus, se cache un esprit retord et sadique, hérité de son enfance dans la Varia. Pour ceux-là connaissant mal, son visage d'ange est une fausse indication de ses intentions, puisque la petite est l'être le plus rusé de la Varia, arrivant toujours à obtenir ce qu'elle veut.
A la suite de la découverte de la fausse parenté de la fillette à qui il s'est attaché, Xanxus a pris Ipomea avec lui, récupérant sans problème sa garde. Si la fillette fut comblée de rester avec la personne qu'elle aime le plus au monde, elle demanda tout de même des explications, apprenant la triste réalité. Si elle prit bien le fait d'avoir été adopté, l'assassin, lui, le prit très mal en le découvrant.
Alors qu'il faisait des recherches sur la famille de sa protégée et notamment sur sa tante pour pouvoir lui faire payer d'avoir abandonné la petite, Xanxus a découvert sa propre adoption. Le fait de ne pas être le fils biologique du neuvième ne l'a pas gêné plus que cela. En revanche, la trahison et le mensonge l'ont dévasté, faisant rugir en lui sa colère. Tous lui ont fait miroiter une famille de sang, lui faisant croire à un rêve, alors qu'il aurait largement accepté de n'être qu'un simple gosse ramassé dans la rue, du moment qu'il n'avait plus à dormir dehors.
- Xans ?
Assit dans son fauteuil, le chef de la Varia prit machinalement sa princesse dans ses bras, comme il en a l'habitude. Elle l'aide à ne pas prendre de décision irréfléchie.
- Principessa ? J'aimerai que tu écoutes attentivement. Comme tu le sais, nous allons attaquer les Vongola.
- Parce qu'ils t'ont menti ?
- Et trahi. Dans une famille, il ne faut jamais mentir et trahir. Je suis vraiment en colère contre eux et je vais leur montrer.
- Tu vas les tuer ?
- Non, simplement leur faire peur, pour leur rappeler de ne pas négliger la Varia. Simplement... Les choses peuvent déraper et je ne veux pas que tu te retrouves au milieu de tout ça.
- Je resterai ici ! S'exclama la petite, sans comprendre.
- Non.
- Mais...
- Non. Les Vongola savent que notre base est ici. Si les choses dérapent, ils vont venir ici te prendre en otage ou et te faire du mal.
- Mais tu seras là pour me protéger ? Et je sais me défendre aussi !
- Je préfère que tu t'éloignes un peu. Quand tout sera terminé, je reviendrais te chercher. En attendant, tu devras rester discrète, d'accord ?
Face au démon de la colère, Ipomea est boudeuse. Elle n'aime pas quand sa famille de cœur s'éloigne trop d'elle. Et quelque chose lui souffle qu'elle ne puisse plus les voir avant un moment.
- Où vais-je aller ?
- Tu vas rester dans une planque avec quelques gars.
- Sans toi ?
- Je te jure que je viendrais te chercher.
Dans les yeux rubis de son ainé, la cadette put lire sa promesse et acquiesça de la tête. Alors qu'elle l'enserre dans ses bras, son ainé la repoussa légèrement et lui mit dans les mains une enveloppe scellée et un pistolet, identique aux siens.
- Ceci est une assurance. J'espère que tu n'auras jamais à t'en servir. Dedans, tu trouveras des faux-papiers, de l'argent et une lettre à remettre à ta tante pour qu'elle te prenne. Si les choses tournent mal, je veux que tu te rendes chez elle.
- Je... d'accord.
Au fond de lui, Xanxus sentit que c'était l'une des dernières fois qu'il voyait Ipomea avant un long moment.
***
Serrant les lanières de son sac à dos, Ipomea court dans la forêt, laissant derrière elle la cabane partir en cendres. Comme demandé par Xanxus, elle a suivi plusieurs agents de la Varia vers une planque. Pendant deux heures, la tension était mêlée aux rires, alors que les cartes s'abattaient sur la table. Tous les agents présents adoraient la petite et étaient fiers d'avoir la lourde tâche de veiller sur elle.
Cependant, au milieu d'une des parties, des assassins s'infiltrèrent dans la planque. Le choc de voir certains de leurs camarades les tirer comme des lapins bloqua les gardiens d'Ipomea un instant, avant qu'une bataille enragée ne commence.
Attrapant le sac à ses pieds, la fillette a filé vers la porte, utilisant tout son entrainement à la Varia pour échapper à ses poursuivants. Faire des parties de cache-cache avec des assassins surentrainé permet de débloquer rapidement de très bonnes compétences de fuite.
Après une course qui lui parut interminable dans la forêt, la fillette finit par atteindre une ville. Se souvenant des nombreux entrainements de son mentor, elle s'infiltra dans un transport, se postant avec une moue ennuyée à côté d'un adulte ayant les yeux rivés sur son téléphone portable. Pour tous les voyageurs, il semblerait que ce père soit trop absorbé par son écran que par sa fille, sans se douter de la réalité.
Cinq bus et trois villes plus loin, Ipomea atterrit enfin à Palerme, capitale de la Sicile. Suivant toujours les recommandations de ses ainés, elle s'infiltra sur un bateau, se moquant silencieusement des adultes aveugles, sans se douter une seule seconde de posséder des compétences bien supérieur à la normal. A force de vivre avec l'élite de la mafia, son standard est de niveau maitre.
Les pieds à peine posé sur la botte de l'Italie, la petite fille continua sa route vers l'Angleterre, suivant scrupuleusement les notes laissées par Xanxus. Une semaine plus tard, elle se retrouva enfin au 4 Privet Drive, sonnant à la porte d'une maison totalement identique aux autres.
***
Dans la cuisine de sa jolie maison, Pétunia Dursley termine la vaisselle lorsque des coups à la porte d'entrée se font entendre. Au grognement de son mari qui regarde la télévision avec leur fils depuis le canapé, la femme au foyer laisse sa vaisselle et va ouvrir la porte.
Au premier abord, le parvis de sa maison est vide et Pétunia pense à une mauvaise blague d'un gamin mal élevé du quartier. Alors qu'elle allait refermer la porte, la voix chantante d'une enfant l'interrompit.
- Bonjour tante Pétunia. Je m'appelle Harriet Potter, ravi de vous rencontrer.
***
Assit dans l'un des fauteuils du salon, Ipomea attend patiemment que son oncle et sa tante terminent de lire la lettre écrite par Xanxus, s'inquiétant légèrement de leur illettrisme. Depuis, presque une demi-heure désormais, les deux adultes discutent à mi-voix en jetant des coups d'œil au courrier.
Sans le savoir, Ipomea leur a transmis un courrier contenant mille et une menace de mort et de torture si sa tante ne prenait pas soin d'elle. Pour prouver ces dires, Xanxus est allé jusqu'à sortir des données bancaires et des rendez-vous confidentiels. En échange de la non-divulgation de certaines informations et la continuité de leur vie confortable, les Durlsey doivent s'occuper d'Ipomea jusqu'en septembre. Pour le chef de la Varia, cette période de trois mois était largement trop longue, mais il a préféré assurer ses arrières. De même, les faux-papiers de sa princesse ne sont pas si faux que ça, puisqu'ils reprennent les noms de naissance de la fillette : Harriet Lily Potter.
Evidemment, Xanxus n'a pas pris cette décision au hasard. Après avoir vérifié que l'assassin des parents de la petite soit bien mort, il a préféré lui laisser son nom de naissance. En cas de vérification quelconque, elle aurait déjà une réelle identité. Et puis, personne ne connait son nom de naissance dans la mafia.
Face à la fillette tranquillement assise dans le fauteuil, Pétunia Dursley ne put que gronder face à l'effronterie de l'inconnu. Des années plus tôt, elle avait réussi à se débarrasser du mini monstre en la confiant à sa débile de cousine, une semi-japonaise. Mais voilà que le mini monstre se retrouve à nouveau devant sa porte avec une lettre. La seule différence avec la première fois vient de la dangerosité du courrier. Dans le premier, le vieux fou parlait d'amour filiale. Dans le second, clairement écrit avec du sang, l'inconnu indique explicitement les tortures qu'il leur infligerait en cas de manquement à leur devoir.
Devant tant d'ignominie, les Dursley prirent rapidement la décision de se plier aux caprices de l'inconnu.
- Très bien, tu resteras ici jusqu'en septembre. Tu dormiras dans la chambre de Marge jusque-là. Tu devras bien te comporter, est-ce clair ?
- Oui oncle Vernon.
- Nous dirons que tu es la nièce de Pétunia et que nous te gardons pour l'été car tes précepteurs sont en prison.
- Ils ne sont pas en prison, mais en mission.
- Ne te moque pas de moi gamine ! Cet... individu ne peut pas faire partie de l'armée ! Gronda Vernon Dursley, rouge de colère.
- Xans n'est pas un soldat, c'est le chef d'un groupe d'assassin, répondit simplement Ipomea, sans se soucier du blanchissement visible de ses vis-à-vis. Il s'occupe de moi depuis la mort de tante Nana.
- Assassin ?
- Oui, Xans est un tueur à gage. Mais tant que je suis en sécurité, il ne vous fera rien !
Le palissement des deux adultes s'aggrava encore plus et tous leurs plans pour se servir de la petite comme esclave disparurent de leur esprit. Hors de question de devenir la cible d'un tueur en série. C'est ainsi qu'après un bref et léger diner, la de-nouveau Harriet Potter alla se coucher dans ce qui serait, elle ne le savait pas encore, sa chambre pour les sept été à venir.
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