Tout en restant sur ses gardes, Harriet continue sa route vers le centre du labyrinthe. Dans son oreille, Mammon continue de chuchoter.

-          Selon la directrice de Beaubâton, tu ne serais pas attaqué par le labyrinthe car tu ne représentes pas une menace. Comme tu as juré sur ta magie ne pas vouloir prendre la coupe et participer aux épreuves uniquement par obligation, le labyrinthe ne te considère pas comme un réel candidat.

Pourtant, le sentiment d'Ipomea ne la quitte pas. Quelque chose lui souffle sur la nuque. La sensation est diffuse, tel un danger latent et c'est mi-surprise qu'elle tomba sur un sphinx. La créature, magnifique, est allongée au milieu du passage.

-          Bonjour.

-          Bonjour jeune humaine.

-          Puis-je passer ?

-          Pour cela, tu dois répondre à mon énigme. Si tu réussis, je t'ouvrirai le passage, sinon, je t'attaquerai férocement. Tu peux également faire demi-tour, mais tu devras résoudre une autre énigme.

-          D'accord, je vous écoute.

Araignée

Le sphinx se décala et Harriet continua sa route, heureuse d'avoir répondu correctement à l'énigme. Evidemment, si elle s'était trompée, Mammon lui aurait soufflé la bonne réponse, mais réussir par elle-même lui fait plaisir.

Le chemin serpenta encore un moment avant que la coupe des trois sorciers ne soit en vue. Dans la nuit profonde, elle brille de mille feux. N'ayant rien d'autre à faire, Ipomea alla s'asseoir à côté de la coupe, prenant garde à ne pas la toucher et bien décider d'attendre le véritable gagnant.

Les minutes s'égrenèrent et Harriet sorti un livre de sa poche après s'être entourée d'un bouclier. Il s'agit d'un roman de science-fiction, l'un des auteurs préférés de Xanxus. Bien qu'elle préfère les policiers, la science-fiction est assez drôle à ses yeux. Pour avoir vécu dans les trois mondes, ces histoires la font rire.

Un bruit de cavalcade attira son attention. Terminant son paragraphe, Harriet releva la tête pour voir Cedric aux mains avec une araignée géante. Sans pouvoir s'en empêcher, un sourire amusé fleurit sur ses lèvres. Le sphinx lui a donné un indice pour la fin. A-t-il posé la même question à tout le monde ?

Un hurlement de douleur fit bondir Ipomea sur ses pieds, son pistolet crachant déjà une gerbe de flammes. Celle-ci toucha le dos de l'araignée qui rugit et relâcha sa proie. À ses yeux, la nouvelle venue est bien plus dangereuse que sa proie, déjà salement amoché. A vive allure, elle courut vers Harriet, qui tira en continue vers sa cible, la touchant une fois sur trois.

D'un dernier bond, l'énorme araignée sauta sur Harriet, qui ne bougea pas, son sort de terrain repoussant de lui-même la créature. Malheureusement, à la vue de la puissance de la créature, le cercle tiendra qu'une attaque de plus avant de s'effondrer.

Sans se laisser abattre, Ipomea continua à tirer en mode automatique, sa baguette virevoltant dans sa main pour assurer sa protection. Qu'importe si ses tirs ne touchent pas, le pilonnage à au moins l'avantage de repousser l'araignée, lui laissant le temps d'améliorer sa défense. Malheureusement, elle sait parfaitement qu'elle n'a aucune chance seule. Contrairement à la chimère qui craint les blessures physiques et fuit aussitôt, l'araignée géante se battra jusqu'à la mort. Elle est également beaucoup plus résistante et agile que la chimère. Avec uniquement quatre année d'entrainement et une formation de base de la Varia, elle ne possède clairement pas le niveau pour affronter un tel adversaire.

Alors que son dernier bouclier cède, un furieux sort de découpe arracha plusieurs pattes à l'araignée, qui rugit de douleur en tombant sur l'abdomen. Sans lui laisser le temps de répliquer, Cédric, qui a repris ses esprits, continue ses sorts de lumière, de feu et de découpe, laissant une horrible odeur de chair carboniser envahir l'air. Délaissant la défense, Harriet passa également aux sorts offensifs. Ils mirent presque une minute à deux pour vaincre la créature immobile.

S'éloignant du cadavre du monstre, les deux étudiants de Poudlard explosèrent d'un rire nerveux. Ce combat les a tous les deux exténués. S'adossant à une haie, Cedric transfigura deux branches en gobelet et les remplit d'eau.

-          Merci.

-          De rien. Ce n'est pas grand-chose en comparaison. Tu m'as sauvé la vie.

-          Et tu as sauvé la mienne. Cette araignée m'aurait tué également.

-          Pas sûr. Après tout, tu es arrivée la première ici, murmura tristement Cedric.

-          Le labyrinthe m'a laissé passer. Je n'ai rien eu à affronter. Après tout, je ne suis pas réellement candidate, j'ai promis de ne pas prendre la coupe. Cet honneur te revient.

-          Je n'ai pas envie de te laisser seule ici... Qui sait quand une nouvelle bestiole va se ramener ? Je m'en voudrais toute ma vie s'il t'arrive quelque chose.

-          Ne t'inquiète pas. Dès que tu auras pris la coupe, les professeurs viendront nous chercher. D'ici quelques minutes, tout sera terminé.

-          En es-tu certaine ?

D'un petit sourire, Harriet poussa son camarade à aller chercher la coupe. A ses yeux, chaque champion mérite la coupe, simplement pour avoir accepté de participer. Finalement, le bonheur dans les yeux, Cedric toucha le portoloin et une colonne de lumière jaillit du labyrinthe, informant chaque personne à des kilomètres à la ronde de la fin du tournoi.

Se posant sur l'estrade, Ipomea sortit à nouveau son livre, attendant l'arrivée d'un surveillant. Moins d'une minute plus tard, le professeur Maugrey apparu à ses côtés. Au moment de se relever, son intuition hurla, la mettant sur ses gardes. Se redressant tranquillement, elle appuya négligemment sur sa boucle d'oreille, déclenchant une alerte au sein de la Varia. De sa position, elle sentit aussitôt quelques assassins apparaitre autour d'eux.

-          Allons-y gamine.

-          Quel est le code.

-          Le code ? Il n'y a pas de code, Albus n'a pas voulu en mettre. Dépêche-toi, les juges attendent tous les champions avant la remise des trophées.

Avec hésitation, Harriet finit par prendre la main du professeur. De toute façon, elle sait que Mammon est prête à transplaner la Quality là où elle atterrira. Au moment où sa paume entra en contact avec celle de son professeur, celui-ci agrippa son poignet et la transplana, pour atterrir dans un cimetière, la caméra magique avec eux. Sans laisser le temps à l'homme de réagir, elle tira à bout portant dans la poitrine de son kidnappeur, le tuant sur le coup.

Son exécution terminée, elle lança un sort de bouclier avant de se mettre à couvert derrière une pierre tombale, juste à temps. A l'endroit où elle se trouvait une seconde plus tôt, un trait vert explosa la pierre. Un rire malsain retentit.

De sa position, Harriet transmuta une pierre en miroir, lui permettant d'observer la situation par-dessus la pierre tombale. Elle appuya également sur sa boucle d'oreille pour relancer le traceur si celui-ci c'était arrêté. Connaissant Mammon et Xanxus, la Quality sera là dans quelques minutes.

-          Allons, allons ! Ce n'est pas comme cela que l'on salut son hôte Harriet ! Tes moldus ne t'ont rien appris ?

La voix sifflante lui vrilla les oreilles. Consciente que sa position est compromise, la demoiselle se désillusionna et changea de position, après avoir posé un piège explosif à sa place. Elle ne ferait pas de cadeau.

-          Voyons Harriet, nous ne sommes pas là pour jouer ! Ne veux-tu pas voir ce que tu as contribué à créer ? Dans un sens, je dois te remercier. Lorsque le sort s'est retourné contre moi, je n'étais plus qu'un esprit, tout juste bon à parasiter mes fidèles. Puis, Dumbledore a amené la pierre philosophale dans Poudlard, une aubaine pour moi ! J'ai tenté de la récupérer et lorsque j'ai échoué, j'ai tenté de t'y envoyer. Contre toute attente, tu as résisté et Dumbledore m'a banni. Cela m'a fait réfléchir et j'ai décidé de revenir humain. Ne veux-tu pas voir mon nouveau corps ?

Malgré elle, Harriet jeta un coup d'œil à son miroir, tombant sur Voldemort. L'homme, plus réellement humain, semble être à moitié serpent. A ses pieds, un énorme reptile rampe en sifflant. Pas vraiment la vision de rêve. Ne voulant pas se faire stupidement avoir, la demoiselle posa un nouveau piège explosif à retardement et continua sa route, s'éloignant toujours de sa position initiale. Avec ses compétences, elle aurait pu fuir, mais elle devrait fuir toute sa vie. Là, elle a une chance de terminer ce que ses parents ont commencé.

Après plusieurs minutes de déplacement, de pose de piège et de monologue interminable, Harriet se retrouva enfin à l'opposé de sa position initiale. C'est le moment d'en finir.