Dans le bureau de Dumbledore, madame Maxime retient tant bien que mal d'étrangler ses vis-à-vis. L'épreuve des dragons terminée, elle a dû insister pour lancer la préparation de la seconde tâche. Celle-ci est finalement assez simple. Chaque concurrent doit aller chercher au fond du lac noir une chose précieuse à leurs yeux. Pour plus de sensationnel, les organisateurs ont décidé de choisir la personne la plus importante pour les concurrents.

Sur le principe, madame Maxime n'est pas contre l'idée. En prenant une personne bien vivante, une sécurité accrue serait de mise et tous les champions seront sur un pied d'égalité. Ce qui la gêne franchement, c'est la nonchalance de ses paires. Ces stupides bécasses estiment que les parents des sélectionnés n'ont pas à être mis au courant. Une soufflante plus tard, l'ensemble des juges, plus ou moins heureux, acceptèrent de faire la sélection des « chanceux » otages à l'aide de la coupe de feu. Ensuite, ils devront contacter les familles.

Assis en cercle autour de la coupe, les paris vont de bon train sur les otages. Tous les professeurs des trois écoles présentes à Poudlard ont voulu assister à cette désignation. Pour la sélection, les candidats durent fournir un morceau de parchemin portant leur nom. Si les trois véritables champions le fournirent de bonne grâce, Harriet Potter refusa tout net. Ce n'est qu'après d'âpres négociations que la jeune fille consentie à donner un papier, complètement ensorcelé. Pour accepter de donner sciemment son identité, la demoiselle avait obligé les organisateurs à lui révélé l'utilité du parchemin et madame Maxime a frémit à ce moment-là. Le sourire de la jeune fille était tellement calculateur et malveillant qu'elle en eut des sueurs froides. Acceptant de ne rien dévoiler aux autres candidats, Harriet Potter a écrit son nom sur un parchemin avant de l'ensorceler de magie noire, se fichant totalement de le faire aux vues et aux sues de représentant du ministère. Sa seule réponse à l'ordre d'arrêter fut un simple article de loi, annonçant qu'un contrat peut être protégé par n'importe quel enchantement. C'est donc un papier suintant de maléfice qui serait bientôt jeté dans la coupe de feu.

Dumbledore, le seul fou à avoir accepter de toucher le parchemin de Potter, eut le douteux honneur de mettre le nom des candidats dans la coupe. Suivant l'ordre de sélection des champions, il mit d'abord le nom de Victor Krum.

Lorsque le parchemin toucha les flammes, celles-ci devinrent d'un bleu intense et brûlèrent dangereusement avant d'expulser le papier aux coins brûlés. Sur la première face, le nom du champion est encore pleinement visible et Dumbledore dû le retourner pour dévoiler le nom de son otage...

-          Hermione Granger.

-          Il s'âgit de sâ compâgne de bâl ? Questionna la directrice de Beaubâton.

-          Oui, acquiesça le professeur McGonagall. Miss Granger m'a d'ailleurs fait savoir qu'elle acceptait ce rôle pour monsieur Krum. Ils ont déjà vu ensemble et monsieur Krum ne souhaite pas faire venir sa petite sœur de cinq ans pour la faire participer à une épreuve aussi dangereuse.

-          Comment miss Grrrangerrr peut êtrrre au courrrant ? Seule Harrriet Potterrr l'était et elle avait l'interrrdiction de le dirrre ! Dumbledore ! Votrrre élève a trrrahi ! S'énerva Karkarov.

-          Miss Potter avait l'interdiction de le révéler aux autres champions, nulle consigne était donnée aux élèves, susurra le professeur Rogue, satisfait de la ruse de sa Serpentard.

Ne pouvant contredire le professeur de potion, il fut décidé que le professeur McGonagall contacte les parents d'Hermione Granger. Ce fut alors au tour de Fleur Delacour et madame Maxime se redressa. A ses yeux, une seule personne pourrait être choisi, la petite sœur de Fleur. Agée de douze ans, ses parents la laisseront concourir. Après tout, les vélanes et les sirènes, contrairement à la croyance populaire, sont deux peuples s'entendant très bien. D'ailleurs, les nymphes des rivières et des bois sont le mélange des deux espèces. La confusion concernant leurs rapports provient du fait que les deux peuples, ensemble, sont assez joueurs. La petite Delacour sera parfaitement en sécurité sous l'eau.

Comme prévu par la directrice de Beaubâton, le nom de Gabrielle Delacour sorti de la coupe et madame Maxime prit à sa charge d'obtenir l'autorisation des parents.

Vient alors le tour des deux concurrents de Poudlard. Le premier à se voir désigné son otage fut Cedric Digory. Sans grande surprise, sa petite amie, Cho Chang, fut choisi. Les professeurs Flitwick et Chourave décidèrent de travailler de concert pour obtenir les autorisations. Et enfin, ce fut le tour d'Harriet Potter.

Avec une certaine anticipation, madame Maxime se redressa. Obligé de porter des gants pour ne pas être brûlé comme lors de la réception du parchemin, Albus Dumbledore jeta le papier dans le feu. Celui-ci, comme les trois fois précédentes, prit une teinte bleue, avant de brusquement tourner à un orange sombre, presque rouge à la chaleur ardente. De ces flammes infernales fut propulsées un parchemin pratiquement brûlé, qui virevolta jusqu'au sol.

Sur la face du dessus, le nom d'Harriet Potter est parfaitement visible et le directeur de Poudlard dû se pencher pour le ramasser, dévoilant ainsi un nom.

***

Avec un petit sourire aux coins des lèvres, Blaise entra dans le bureau du directeur, ressemblant plus à une soirée histoire d'horreur. Tous les juges et professeurs sont rassemblés autour de la coupe, dans une pénombre très rocambolesque.

Depuis qu'Harriet a su pour la seconde épreuve, lui-même est au courant. Il sait qu'il a de forte chance d'être choisi comme otage pour son ami et a déjà commencé à s'organiser. La convocation ne le dérange pas plus que cela et c'est confiant qu'il s'approche des juges et des professeurs.

-          Bonsoirs mesdames, messieurs.

-          Bonjour monsieur Zabini, salua le professeur Rogue.

-          Bonsoir professeur.

-          Monsieur Zabini, j'espère ne pas vous avoir tiré de votre lit trop brusquement, mais nous aurions besoin de vos éclaircissements ? intervient le directeur Dumbledore.

-          Bien que je doute pouvoir apporter une quelconque aide à de si grands sorciers, que puis-je pour vous ?

-          Vous êtes un bon ami d'Harriet Potter, n'est-ce pas ?

-          Effectivement.

-          Vous devez donc savoir sur quoi porte la seconde tâche ?

-          J'en ai entendu parler, sourit doucement Blaise.

De son côté, madame Maxime retient difficilement son sourire en voyant l'échange. A l'obligation du directeur Dumbledore, lui seul peut questionner son élève et cela se retourne contre lui. Le Serpentard, rusé et habitué au monde de la politique, joue parfaitement avec son directeur, sans que celui-ci puisse le réprimander. Car depuis son arrivée à Poudlard, la directrice de Beaubâton a parfaitement vu la ségrégation que tente d'imposer Dumbledore à la maison des Serpents. Visiblement, le directeur a été découvert par ses élèves qui lui rendent bien, avec toute leur résistance passive, rendant le vieil homme encore plus furieux.

Dans cette discussion, le meneur des négociations est clairement par le Serpentard, qui oblige petit à petit son directeur à poser sa question en bonne et due forme, sans se laisser avoir par les pièges de langage grossier.

-          Monsieur Zabini. Pour réaliser la seconde tâche, les candidats devront retrouver quelque chose qui leur est cher, êtes-vous au courant ?

-          J'en ai entendu parler.

-          Monsieur Zabini, veuillez cesser de jouer, s'énerva légèrement le directeur Dumbledore.

-          Je ne joue pas monsieur, je ne vois simplement pas ce que vous voulez me demander.

-          Vous êtes un bon ami de miss Potter, vous la connaissez donc bien.

-          Je pense oui.

-          Vous pensez ?

-          Peut-on se targuer de réellement connaitre quelqu'un ?

La réponse de Blaise attira de nouveaux sourires sur les lèvres des observateurs. L'adolescent est doué. Voyant que l'échange s'éternise, le professeur Rogue prit sur lui pour interrompre cet échange vide de sens.

-          Monsieur le directeur, je pense qu'il est préférable de simplement montrer le parchemin à monsieur Zabini.

-          Ce n'est pas conforme aux règles, gronda le directeur de Poudlard.

-          Vu le nombre de clauses non respectées, une de plus ne changera pas grand-chose, ricana Blaise.

Autour de la coupe de feu, les adultes eurent tous le bon goût de paraitre gêné. Effectivement, depuis le début du tournoi, les infractions se multiplient de tous les côtés.

De son côté, le directeur prit le papier après avoir remis ses gants et le tendit à Blaise. Ayant perdu la manche, il souhaite passer au plus vite à la suivante. C'est avec une certaine anticipation qu'il vit la main du Serpentard s'approcher du parchemin, attendant avec délectation de le voir se brûler, sans savoir que cela n'arrivera pas. Harriet, connaissant l'égoïsme de son directeur, a simplement posé sur son parchemin un sort contre Albus Dumbledore, en plus des malédictions contre un autre usage que celui demandé. Tout autre personne que le directeur peut toucher le parchemin sans risque et principalement son frère de magie. Bien évidemment, ce dernier est au courant et a un petit sourire aux coins des lèvres.

C'est donc avec une haine redoublée pour le trio sombre que Blaise attrapa le parchemin où le nom de sa meilleure amie est clairement visible. Intrigué, il le retourna, pour tomber sur un nom qu'il connait très bien. Pour toute réaction, il éclata simplement de rire.