Chapitre 1 : Dans le jardin
Comme à son habitude, le parc de la demeure des Vongola est calme, surtout en plein été, lors des heures les plus chaudes de la journée. Toutes les madones sont au frais dans le patio, tandis que les hommes jouent au billard dans une salle climatisée. Les servants, eux, traversent le château en vitesse, n'ayant pas le temps de profiter du soleil et de la chaleur, ou de se poser dans l'un des recoins ombragés du parc, le laissant désespérément vide, à la plus grande joie de Xanxus.
D'un pas tranquille, il chemine entre les haies, laissant son esprit s'apaiser. Contrairement à ce que les autres pensent, Xanxus a besoin de ces moments pour relâcher la pression, pour calmer sa colère. C'est le seul moyen qu'il a trouvé, à part taper sur ses collègues évidemment.
Là, il a besoin de réfléchir, de comprendre. Il s'agit de sa première grosse mission à la tête de la Varia et il ne peut pas échouer. Il doit, pour sa famille, pour son honneur, pour son avenir, trouver qui a tué son frère et le faire payer.
Remontons la piste. Il y a deux mois, Federico a disparu, sans laisser de trace. Immédiatement, tout le monde a pensé à un enlèvement, car Federico était devenu depuis peu le nouvel héritier des Vongola. Il n'aurait jamais pris la fuite, il n'en aurait pas eu l'intelligence, malheureusement. Dès le départ, Xanxus a compris qu'il s'agissait de professionnel. Aucune trace n'a permis de remonter la piste, jusqu'à la veille, où le corps de Federico a été retrouvé dans vieille grande abandonnée, totalement par hasard par un promeneur.
Selon les premiers rapports, la grange appartenait à un vieux fou, mort depuis une dizaine d'années, sans successeur. Certains de ses hommes enquêtent déjà dessus, comme sur toutes les personnes pouvant connaitre l'existence de ce lieu.
A première vue, Federico est mort d'une balle en pleine tête après plusieurs longues semaines de torture. Deux possibilités, soit la rançon n'est pas venu assez vite, soit Federico possédait une information capitale. Puisqu'il n'y a pas eu de demande de rançon, la seconde option est à envisager. Qu'est-ce que Federico pouvait bien connaître ?
L'intuition de Xanxus lui souffle qu'il s'agît d'un secret lié aux héritiers Vongola. Enrico est mort lors d'une fusillade et lui-même a subi plus d'attaque ces dernières années par des groupes extérieurs que par son travail à la Varia. Si ceci est courant, cette régularité lui pose un problème. Maximo lui-même, alors qu'il ne sort pratiquement jamais, est régulièrement pris dans des histoires semblant sans lien direct avec la mafia. Pourtant...
Le chantonnement d'une enfant fige Xanxus dans ses pensées. Là, derrière la haie, une petite fille joue avec des feuilles, des fleurs et des cailloux trouvés dans le jardin. Elle est assise sur le banc de pierre, une robe à fleur voletant au gré du vent autour d'elle. Elle possède de longs cheveux noirs.
Remarquant intuitivement sa présence, la petite fille releva la tête et sourit à Xanxus, plantant ses orbes émeraudes dans ceux rubis de son ainé, bien loin de l'expression terrifiée des enfants à son approche. Car Xanxus, sans même chercher à paraitre menaçant, est terrifiant. Bel adolescent de quinze ans, ses yeux rougeoyants lui donne l'impression d'être possédé par le diable et son air renfrogné d'avoir toujours envie de tuer. Pourtant, cette jeune fille ne semble pas avoir peur. Elle se lève même, prenant le petit panier en osier à côté d'elle pour s'approcher de l'adolescent et lui tendre un biscuit.
- Tu en veux un ?
- Tu ne devrais pas faire la sieste à cette heure-là ?
- Je ne sais pas comment rentrer, répondit tranquillement la petite fille sans avoir la moindre appréhension.
- Et tu as attendu là, sans chercher de l'aide ?
- Je savais que quelqu'un viendrait.
Voyant que Xanxus ne voulait pas le gâteau, la petite fille croqua dedans et parti à nouveau s'asseoir sur son banc, jouant en silence avec ses feuilles, ses fleurs et ses cailloux. Malgré lui, le jeune homme est intrigué par cette gamine, qui, étonnement, calme sa colère par sa seule présence, là où les autres l'attise. Et puis, il ne peut nécessairement pas laisser une enfant aussi jeune jouer seule sans surveillance dans le jardin durant l'heure la plus chaude de la journée.
Avec un soupir, il va s'asseoir à côté de la fillette, observant son jeu. En échange, il eut le droit à un magnifique sourire, comme si tout était normal et tout allait bien.
***
Des éclats de rire réveillèrent Xanxus en sursaut, l'obligeant à se redresser à moitié, les sens en alerte. Sans qu'il ne s'en rende compte, il s'est endormi, à côté de cette petite inconnue, qui continue à jouer avec ses feuilles, ses fleurs et ses cailloux. Désormais, ils sont entortillés les uns contre les autres, formant une étrange sculpture. Rien n'a changé, sauf le soleil qui a décliné. La nuit commence à tomber.
Reprenant pied avec la réalité, Xanxus secoue la tête, tentant de se rappeler la dernière fois qu'il a éprouvé ce sentiment de relaxation. Cela fait tellement longtemps, avant la mort de sa mère. Et même là encore, il s'endormait avec la crainte de voir l'usurier arriver pour les mettre à la porte.
A côté de lui, la petite fille a arrêté de jouer et semble l'attendre, fredonnant une musique sans parole. Mal à l'aise, le jeune homme ne put s'empêcher de demander d'une voix bourrue.
- Tu n'es pas rentré toi ?
- Non, sinon, qui aurait veillé sur toi ?
Un léger rire traverse les lèvres de l'ainé en voyant l'expression sérieuse de la gamine. Elle semble vraiment croire ce qu'elle dit. Pour tout autre personne, l'assassin de la Varia se serait injurié, mais pas pour cette fille qui est tellement incroyable. Pourtant, l'adolescent ne peut s'empêcher de la taquiner.
- Ne serait-ce pas parce que tu es perdu et que tu ne sais pas comment rentrer ?
La gamine rougit et l'adolescent ne put s'empêcher de rire, rapidement rejoint par la plus jeune. Dans un élan de gentillesse insoupçonné, proposa à la petite de la ramener, la faisant bondir de joie. Elle se leva en vitesse et posa son étrange sculpture dans son petit panier d'osier avant de venir s'accrocher à sa main, diffusant une étrange chaleur aux creux des doigts de l'ainé. Normalement, Xanxus n'aurait jamais permit à quiconque de l'approcher autant et encore moins de lui attraper la main. Pourtant, pour cette étrange petite fille, il ne peut que sourire pendant qu'il la ramène vers la sortie.
Le temps de sortir, le jour a presque totalement décliné et la faim commence à se sentir. La petite est d'ailleurs mal en point, s'endormant presque sur place. Surprit lui-même par son comportement, Xanxus la prit dans ses bras pour la fin du trajet, alors que la gamine se blottit contre lui, profitant de sa chaleur. Elle n'a absolument pas peur de lui et cela fit du bien à l'adolescent. Bercé par ses pas, la petite finie même par s'endormir contre lui, lovée comme un chat.
***
A la sortie du jardin, une femme appelle désespérément dans le vide le nom d'une petite fille : Ipomea. En voyant la silhouette du jeune homme, la quarantenaire courue vers lui et l'adolescent l'a reconnu aussitôt. Il s'agit de Maria, son ancienne gouvernante.
- Maria ?
- Oh mon Dieu ! Merci Xanxus ! Merci ! Tu l'as retrouvé !
- Elle était perdue dans le jardin.
- Heureusement que tu étais là, sans quoi, elle aurait passé la nuit dehors ! Je n'aurais jamais dû lui laisser...
- A qui ?
Malgré lui, Xanxus sentit la colère monter en lui en comprenant qu'une personne avait abandonné cette petite. Un intense sentiment de protection envers elle monta et il voulut la venger.
- Calme -toi mon petit démon, ou tu vas la réveiller, sourit doucement Maria.
- Pardon. Qui était responsable d'elle ?
- Mon petit démon, je t'en conjure, ne fais rien.
- Qui. Était. Responsable. D'elle ?
- Son père, soupira Maria. Iemistu Sawada.
Le chef du CEDEF, évidemment. Cet imbécile est incapable de prendre soin de lui, alors de ses enfants... Il n'a pas su protéger sa femme.
Dans l'esprit de Xanxus, les idées s'associèrent pour former un chemin évident. Iemistu Sawada est un descendant direct de Primo. Il savait que sa famille serait visée à cause de lui, ses parents sont morts à cause de cela. Il a tout fait pour les protéger et pourtant, il y a deux semaines, la maison des Sawada a été attaqué et la mère tuée. Les deux enfants, de six ans et huit mois ont survécu grâce à l'activation des flammes du ciel de l'ainée.
Le regard de Xanxus se porta sur la jeune fille endormie dans ses bras. Voilà donc la raison pour laquelle il s'était senti apaisé en sa présence. Ses flammes du ciel ont joué sur lui. N'étant pas encore assez âgée et entrainée pour garder ses flammes actives longtemps, Ipomea émet simplement cette aura attractive qu'on les ciels actifs, sans déclencher le radar de l'assassin pour détecter les manipulateurs de flammes.
- Pourrais-tu la ramener dans sa chambre ? Je n'aimerai pas la réveiller...
Le jeune homme acquiesça à la demande de Maria et il la suivit dans le manoir. Heureusement pour lui, ils croisèrent uniquement des servants, qui ne firent aucune remarque sur l'étrange groupe. Dans la mafia et notamment chez les Vongola, l'absurde devient banal. Et même si voir le démon de la colère porter précieusement une petite enfant est un spectacle saisissant, personne n'ose faire de remarque. Personne n'est assez fou pour perdre la vie pour une remarque idiote.
Arrivé dans la chambre, Xanxus sentit son cœur se serrer. Rien, dans cette pièce, n'évoque la chambre d'une enfant. Elle est impersonnelle, tout comme l'était la sienne à son arrivée. Suivant toujours Maria, il alla déposer Ipomea dans son lit, lui enlevant au passage ses chaussures et la glissa sous les draps. Récupérant le panier d'osier, il enleva l'étrange sculpture difforme à l'intérieur et la plaça sur la table de chevet, avant, enfin, de se reculer.
A côté de lui, la quarantenaire sourit face au spectacle de ces deux enfants de cœur. Bien qu'elle ne connaisse Ipomea depuis moins d'une semaine et que Xanxus ait été un enfant difficile, ces deux petits être, cet ange et ce démon ont fait leur place dans son cœur.
A leur arrivé dans ce château, ils étaient seuls, délaissé par leur famille. Ils cherchaient désespérément à se faire une place et quand la tension est trop lourde, se réfugient dans le jardin.
- Merci pour ton aide, mon petit démon.
- Bonne nuit Maria, répondit simplement l'adolescent en l'embrassant sur la joue.
***
Bonjour !
Voici une petite histoire assez courte et gentille sur KHR et Harry Potter. Je vous souhaite une bonne lecture !
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