Eliott amena Alice au parc. On aurait dit que quelqun avait recouvert cette endroit d'une grande couverture blanche scintillante. Les fleurs étaient rentrées dans leur cachette et les arbres avaient perdu toutes leur feuilles. Seul quelques courageux oiseaux s'aventuraient dans ce froid.
Ils marchèrent. Ils ne parlaient pas. Ils profitaient simplement de la présence de l'autre. Alice inspirait et expirait l'air frais qui lui donnait de l'énergie. Eliott la regarda. Ses joues rosies, ses cheveux glacés sur les pointes, le torse qui se gonfle et se dégonfle au rythme des respirations....
Elle se mit à courir, sans prévenir. Elle laissa des traces derrière elle. Riant aux éclats elle traversa le parc et finit par s'allonger dans la neige et sentait le picotement du froid traverser et mouiller doucement ses vêtements. Le ciel était bleu et quelques nuages s'aventuraient sur cette étendue.
Eliott rejoignit Alice, essoufflé. Il s'allongea à côté d'elle. Elle ferma les yeux. Il voulut dire quelque chose, une banalité à propos de la beauté de l'hiver, mais il n'en eut pas le temps car elle posa son doigt sur la bouche d'Eliott et lui fit comprendre qu'il fallait se taire. Ils ne parlèrent pas non plus le reste de l'après midi. Il y eut des regards et des sourires. Des coups d'oeil volé qu'Eliott n'oubliera jamais. Mais ce fut tout. Et chacun rentra chez soi, les poumons remplis d'une air nouvelle, rebooster par la neige glacé, souriant grâce aux souvenirs.