Chapitre 9
Quelques jours plus tard, je décidai de m'intéresser à ma mission. J'avais imaginé une folle aventure semblable aux contes de fée remplie de créatures à combattre, de passages dangereux à franchir. Je me voyais déjà en train lancer des boules de feu pour tuer mes ennemis.
D'un autre côté j'étais très angoissée. Personne ne pouvait se jeter comme ça dans l'inconnu et la peur de ne pas m'en sortir, de ne plus jamais revoir mes parents me paralysait.
Ma mère et moi avions tellement de choses à rattraper, je ne voulais pas mourir avant de les avoir vécus.
Dans le même temps, si je voulais profiter de ma mère, j'avais intérêt à sauver la forêt.
— Où se trouve cet arbre, maman ? lui demandai-je.
Elle m'abandonna un instant puis revint une carte à la main qu'elle me tendit.
— Tiens, ma fille, ce plan t'aidera à atteindre ton but.
Avec l'aide d'Amélie qui se tenait à mes côtés, j'inspectai la vieille carte jaunie. Le château y était indiqué ainsi qu'une cabane en bois et une tour.
Tout en l'observant pendant plusieurs minutes, je m'interrogeai sur la dangerosité de cette quête. Allait-elle être facile ou périlleuse ? Allais-je rencontrer des créatures féroces ? Des pièges ? Je connaissais si peu encore cette forêt.
— Ton aventure sera semée d'embûches, commença ma mère. Sur ton chemin, tu croiseras la cabane des sorcières maléfiques où tu devras aller chercher la potion qui guérira l'arbre puis tu devras faire attention à la tour qui est gardée par un dragon cracheur de feu. Au bout de ce périple, tu trouveras l'arbre enchanté.
— Et bien, j'ai bien réfléchis et je pense pouvoir y aller !, m'exclamais-je.
— Tu te sens capable d'y aller ?
— Maman, tu m'as dit que mes ailes renfermaient des pouvoirs magiques et que je pouvais faire n'importe quel tour de magie. Alors, ne te fais pas de soucis, la rassurai-je. Si j'apprends à bien m'en servir, tout se passera bien. Moi aussi, j'ai peur de partir alors que je viens de te retrouver, mais je dois le faire, pour nous et pour la forêt. C'est mon devoir ! Peut-être que si Amélie m'accompagne pour m'aider, tu te sentiras plus rassurée.
— Oui, accepta aussitôt Amélie, enthousiaste. Je veux sauver mes amis et ma terre ! Ce serait un honneur pour moi.
Ma mère s'assit dans un des fauteuils, pensive. Elle réfléchit pendant de longues minutes avant de se lever pour nous faire face.
— D'accord, mais je veux que Elfy vous accompagne ! Et tu apprendras à te servir de tes pouvoirs avant de te lancer dans ton aventure, m'obligea-t-elle.
Elfy ? Qui était-ce encore ? Peut-être un ami de ma mère ? Un prince plutôt bel homme ?
Aussitôt mes pensées de jeune fille de seize ans voguèrent avec un charmant chevalier assigné à ma protection.
Ce serait encore mieux s'il avait mon âge, pensai-je.
Mais avant que je pose la question, ma mère m'expliqua, très fière, qu'Elfy était un ogre.
La déception que je ressentis fut immédiatement balayée par l'incompréhension. Si des ogres me cherchaient pourquoi donc ma mère souhaitait que l'un d'eux m'accompagne ?
— Non, je refuse. Tu m'as dit que les ogres en avaient après moi. Et tu espères que j'accepterai d'être accompagnée par l'un d'entre eux ?
— Il est extrêmement gentil !, me rassura-t-elle. Il est devenu notre ami depuis que nous l'avons sauvé des griffes de son peuple qu'il a trahi pour me sauver !
— Il est de notre côté alors ?
— Oui ma chérie, fais-moi confiance.
— Dans ce cas, j'accepte.
Ma mère l'appela et il apparut aussitôt. La tête baissée, l'ogre avança d'un pas hésitant. Sa peau beige rappelait les rochers avec lesquels je m'amusais, petite. Lorsqu'il leva le visage dans ma direction, ses grands yeux se posèrent sur moi. Il aurait pu paraître effrayant avec son gros nez, ses oreilles tombantes et pointues et les quatre cornes sur sa tête. Mais la peau de son front marquée par de grosses rides tombait sur ses sourcils déjà bien charnus et accentuait l'impression de chagrin qui se dégageait de son regard. Même les deux paires de cornes qui ornaient sa tête ne réussirent pas à chasser l'air triste qui semblait habiter ses traits.
Au bout de quelques secondes, il osa un sourire timide. Deux petites canines firent leur apparition aux côtés des dents bien trop longues qui saillaient entre ses lèvres.
Bizarrement, il ne ressemblait pas aux ogres que les contes que je lisais décrivaient verts, aveugles et gigantesques. Bien au contraire.
Je partis à sa rencontre, rassurée par son aspect général.
— Approche Elfy, l'invita ma mère alors que je lui tendais la main. Je te présente ma fille.
— Ce sont les ailes, n'est-ce pas ! s'exclama-t-il de sa voix rauque en pointant du doigt le cadeau que venait de me faire la nature.
— Oui, c'est bien ça, confirma ma mère. C'est pour ça que je fais appel à toi pour les accompagner jusqu'à l'arbre enchanté et aider Lexie à développer ses pouvoirs ! »
Amélie m'expliqua alors qu'Elfy connaissait très bien les légendes, les noms, les plantes et les potions de notre monde.
— Ce sera un grand honneur de les accompagner, majesté, déclara-t-il à l'attention de ma mère.
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