Chapitre 5
Dans la forêt, les voix étaient toujours perchées dans les arbres chuchotant. Mais cette fois-ci je percevais parfaitement ce que j'avais essayé de déchiffrer:
— C'est elle, la fille de notre reine !
Mon ouïe s'était-elle développée ?
Pendant de longues minutes, je me baladais dans cette forêt perdue sans savoir où j'allais. Je finis par m'asseoir sur une souche d'arbre, posai mes mains sur la mousse qui la recouvrait. Sous l'effet de la colère, je n'avais pas demandé d'indications à mon père pour me mener à ma mère. Je fermai les yeux cherchant une solution pour retrouver ma mère dans cette immense forêt quand un craquement me fit sursauter.
Je me levais pour voir d'où provenait le bruit et à ma grande surprise la souche d'arbre repoussa à une grande vitesse pour donner un arbre feuillu. J'inspectai mes mains en les faisant tourner sur elles même. Cela semblait s'être passé à leur contact. Avais-je des pouvoirs magiques?
Déboussolée, je continuai ma route ignorant toujours mon itinéraire. De temps en temps, j'interrogeais le vide espérant une réponse, en vain.
— C'est important! Je suis venue voir ma mère. S'il vous plaît, aidez-moi à la retrouver !
Soudain, j'aperçu une ombre descendre d'un arbre, doucement, comme une plume bercée par le vent. Au début, je crus voir un insecte, mais je me rendis vite compte qu'il s'agissait en réalité d'une elfe. Pourtant passionnée de littératures et de légendes en tout genre, les elfes étaient supposés avoir la même taille que les humains. Or cette créature était minuscule. Ses yeux bleus océans me fixaient. Elle inclina la tête faisant basculer ses cheveux blonds sur sa peau pâle. Ses lèvres rosées dessinaient un léger sourire et mettaient en valeur ses taches de rousseur qui s'étalaient sur ses pommettes et son nez retroussé. Elle battit ses ailes assorties à ses yeux pour arriver à ma hauteur. Sa robe blanche, se nouant dans le cou, flottait avec le vent. On aurait dit une fée à la différence de ses oreilles pointues qui la trahissaient. Étrangement, je ne fus pas surprise comme si une part de moi si attendait et trouvait ça totalement normal.
— Salut! Moi c'est Amélie, se présenta-t-elle. Tu dois être notre princesse?
— Pardon ?, bégayais-je, Moi ? Princesse ? Non je ne pense pas !
— Tu cherches bien ta mère qui habite dans la forêt ?
— Euh ... Oui, mon père m'a dit que je la trouverais ici.
— Alors c'est bien toi !, s'exclama-t-elle avant de faire une révérence tout en planant.
— Oh non !, tentais-je de la relevée, gênée. Tu n'as pas besoin de faire ça. Dis-moi plutôt comment sais-tu que je suis bien la princesse ?
— Tu as dit que c'était ton père qui t'avait dit de venir ici pour voir ta mère ? Alors c'est bien toi ! Je connais Andy, c'est quelqu'un de formidable... Comme ta mère d'ailleurs. Et tes ailes... sont magnifiques.
Elle accompagna ses compliments d'un clin d'œil. Je reportais donc mon attention vers mes ailes que j'avais oubliées. Cependant, des centaines de questions me trottaient dans la tête, je décidai donc de l'interroger.
— Tu connais mon père ?
— Oui.
— Et ma mère ?
— Nous la connaissons encore mieux. C'est la reine de cette forêt, notre reine. Tu es sa fille, la princesse de cette forêt et donc l'héritière du trône !
Cela faisait un peu trop d'informations en une seule journée. Même à l'école, on apprenait moins de choses en si peu de temps !
Amélie leva le doigt vers les arbres. En le suivant, je vis des centaines d'elfes de toutes les couleurs, perchés sur les branches dissimulés derrière les feuilles. Je comprenais maintenant qui chuchotait lors de ma dernière visite en forêt. Si seulement j'avais été plus attentive, si j'avais levé la tête, je les aurais peut être vu.
— Pourriez-vous me conduire à ma mère ?, demandai-je à Amélie qui me sourit.
— Tu peux me tutoyer, tu sais. Après tout, nous sommes amies.
Les paroles de mon père refirent surfasses, c'était donc eux mes nouveaux amis. C'était étrange mais tellement original !
Elle me demanda de la suivre. Traversant la forêt, l'elfe me faisait découvrir des nouveaux endroits que je n'avais jamais vus auparavant. Elle se montra aussi très curieuse me posant des tonnes de questions sur mon enfance, ma relation avec mon père, l'école, mes amis. Elle me faisait presque pensait à ma psychologue.
Arrivées devant des troncs d'arbres coupés où reposaient de toutes petites maisons multicolores, me fascinée.
— Ce sont vos maisons?
— Oui ! Elles sont belles, tu ne trouves pas ?
— Oui très jolies ! Je n'ai jamais rien vu de tel !
— Nous les fabriquons nous-mêmes !
— Ah oui ! C'est très bien fait, je suis admirative !
Après un léger sourire, Amélie m'annonça que nous étions bientôt arrivées. J'étais impatiente de voir ma mère, à quoi elle ressemblait, faire sa connaissance, mais surtout, connaître cette différence dont mon père m'avait parlé.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro