Chapitre 3
Demain, j'aurai seize ans. J'étais très impatiente, et d'après mon père, seize ans était un grand jour. Je profitais donc du repas pour le harceler de questions mon père. Chaque année, il me donnait un petit indice sur mon cadeau d'anniversaire. C'était une de nos habitudes mais cette année Andy, mon père, ce grand brun aux yeux verts resta secret sur le sujet. Sa barbe lui donnait un air très sévère mais il était en réalité très doux et attentionné. Ce jour-là encore, ses yeux verts, semblable aux miens, étaient rivés sur son assiette.
Je me préparais à aller me coucher, quand je vis un papillon violet traverser le couloir pour sortir par la fenêtre de ma chambre. C'était un papillon que j'avais déjà vu auparavant, il y avait environ 3 ans. A cette époque-là j'étais en 4e, et le lendemain, une journée ordinaire se transforma en un vrai cauchemar.
Ce jour-là, la cantine de notre collège avait pris feu pendant l'heure du déjeuner. Beaucoup de familles et d'élèves avaient perdu camarades et enfants. Moi-même, j'avais perdu, Peter, un de mes meilleurs amis. Celui-ci était toujours à l'écoute pour les autres, altruiste, gentil, c'était le roi de la blague. Il était toujours là pour moi et Laura. Je l'avais rencontré dans le bus scolaire et nous nous étions tout de suite liés d'amitié. Avec Laura nous étions inséparables et nous passions beaucoup de temps chez moi. Nous faisions nos devoirs, jouions, rigolions. Il avait le don de transformé un moment morose en un sujet de rigolade. Sa mort était une horrible tragédie. Les flammes ravageaient le bâtiment tandis que les professeurs essayaient tant bien que mal de nous faire évacuer seulement il y avait trop de monde... En attendant les pompiers, les malheureux coincés à l'intérieur moururent brulés ou asphyxiés. J'étais encore hantée par les cris de peur et de souffrance. Par les flammes qui grandissaient, par les fenêtres qui explosaient et le bruit du verre brisé. Un spectacle atroce auquel les personnes extérieur assistés impuissante. Le collège avait ensuite fermé ses portes, le temps de laisser aux élèves et familles de faire leur deuil et pour l'école de réparer les traces de cet accident.
Le simple souvenir de ce drame suffisait à me faire monter les larmes aux yeux.
Depuis, je commençais à croire que les couleurs de ces papillons prévoyaient mon avenir ou mon humeur. Je l'avais compris, quand un jour de mauvais humeur, un simple papillon avait su me redonner le sourire. Par rapport à leurs couleurs, ils avaient le don de changer mon humeur en un rien de temps. Avec le temps, j'étais arrivée à cette conclusion:
- Le couleur rouge prédisait le bonheur.
- Le violet annonçait un événement marquant, choquant ou même grave.
- Le vert symbolisait la tristesse.
- Le jaune, la colère.
Concernant les autres couleurs, je travaillais toujours pour déchiffrer leur signification.
La vue de ce papillon me troubla et m'empêcha de fermer l'œil de la nuit. Je savais que demain allait être une journée mouvementée. Mais qu'allait-il se passer ?
Aux premières lueurs du matin, j'avais réussi à fermer les yeux mais la nuit fut de courte durée. J'avais été réveillé par une agréable odeur qui émanait de la cuisine. Soudain devant mes yeux volait un papillon blanc, que je n'avais jamais vu auparavant. Que signifiait-il ? Qu'allait-il se passer aujourd'hui ?
L'avantage d'être fille unique était que la salle de bain était rarement occupée. Je partis donc me préparer et là devant le miroir je me figeai.
J'ouvris puis ferma les yeux plusieurs fois, incapable de croire l'information envoyait à mon cerveau. Malgré mes longs cheveux bruns et lisse, mes yeux verts, mes lèvres rosées et mes formes de femme qui s'étaient développé durant mon adolescence, il était impossible que les ailes de papillons que je voyais derrière moi puissent être réelles.
Comment avaient-elles pu pousser en une nuit ?
Paniquée, j'essayais de regarder dans mon dos pour confirmer que je n'étais pas folle. Mais je ne vis rien, mon diagnostic était établi j'étais folle. Tout d'abords les papillons, des voix puis des ailes ! Ce ne pouvait être qu'un rêve. Oui, exactement un rêve...ou un cauchemar. Comment allais-je faire pour aller à l'école ? Comment mes tee-shirts allaient les cacher ?
Je me laissais tomber sur le sol froid pour essayer de me calmer, mais ne parvins qu'à augmenter la panique. Tout se bousculait dans mon esprit, un tas de questionnement arrivait, je n'y croyais pas. C'était une blague... J'étais perdu ne sachant plus quoi faire. Je n'osais même plus bouger.
Après quelques minutes, je me levais pour affronter la réalité. Elles étaient bien accrochées à mon dos. Balayant une multitude de teinte, elles représentaient une palette féerique : du rouge, du vert, du bleu, du jaune, du rose.
Les papillons violet et blanc avaient donc pris tout leur sens. Il était donc là l'évènement bouleversant qui allait marquer ma journée. Enfin, ce n'était pas ma journée qui basculait mais ma vie entière.
Calmée, je perçus le bout d'une de mes ailes au-dessus de mon épaule. Je tendis la main pour les toucher, mais je ne réussis qu'à l'effleurer. Son aspect doux contrasté avec le relief des nervures. La réalité s'imposa ce qui emballa mon cœur. Mon souffle s'accélérait et la panique me prit. Que m'arrivait-il ?
Ne sentant plus mes jambes et m'écroulant sur le trajet de ma chambre. Les larmes coulaient sur mes joues. Je fixai le sol, absente. Anéantie, je cherchais de reprendre mes esprits. J'essayais tant bien que mal d'appeler à l'aide, mais pétrifiée aucun mot ne sortit.
— Papa ! Réussis-je à hurler. Vite papa !
Je l'entendis courir jusqu'à ma chambre, puis entendus ses pas arriver vers la salle de bain. Lorsqu'il me découvrit sur le sol, il m'aida à me relever puis m'observa.
— Et voilà, c'est arrivé..., marmonna-t-il.
Je posai sur lui un regard stupéfait. Mais que lui avait-on dit ?
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro