Soutien inattendu
Bonjour tout le monde ! Je vous souhaite à tous de passer une très bonne année et de vivre plein de bonnes choses ! Vous avez pris de bonnes résolutions ? Vous avez des projets ? Dites moi tout ! Et pour fêter le commencement de 2020, quoi de mieux qu'un nouveau chapitre ?
Bonne lecture ! ♥
L'orage éclata en début d'après-midi alors que Tarek s'amusait à l'arrière du château avec son nouvel ami à quatre pattes. Le chien avait catégoriquement refusé de s'enfoncer dans la Vallée, à l'avant du château, la présence des dragons le terrifiant. Le jeune homme avait haussé les épaules, après tout, ce n'était qu'une question de temps et d'habitude. Ils s'étaient alors rendus près de la laverie ou quelques femmes s'affairaient. Le combattant n'était pas inconscient de l'effet qu'il faisait chez la gente féminine, aussi il ne fit pas attention aux commentaires parfois salaces qui furent échangés à son égard.
Le tonnerre éclata en même temps qu'un éclair déchira le ciel. Zeko aboya contre les nuages noirs, frustré de ne pas avoir eu assez de temps pour jouer avec son maître. Lorsque la pluie leur tomba sur la tête, tout le monde décida de rentrer. Tarek donna même un coup de main aux femmes de ménage pour les aider à porter les draps trempés. Parmi elles, il reconnut finalement l'amie de la Fille Gelée. Fronçant les sourcils, alors qu'il prêtait attention à ne pas glisser sur la terre devenue boue, il tenta de se souvenir de son nom. Ambre !
Cette dernière avait toujours trouvé le dragonnier antipathique, surtout depuis sa rencontre avec Aïkida où il avait clairement annoncé vouloir la tuer. Mais n'étant qu'une femme de chambre, elle lui devait le respect. Leurs grades étaient bien différents, et si elle avait parfois un certain caractère, elle respectait néanmoins la hiérarchie.
Alors qu'ils arrivaient finalement à l'intérieur, déjà trempés, les deux protagonistes se regardèrent en silence. Les autres amies d'Ambre étaient déjà reparties au travail, les laissant seuls. Un certain malaise s'installa alors.
— Félicitations, congratula Tarek.
La jeune femme arqua un sourcil, ne comprenant pas où il voulait en venir. Il baissa alors le regard vers son ventre bien arrondi.
— Oh ! Merci ! s'exclama-t-elle, prise au dépourvu.
Elle ne se souvenait pas que le jeune homme n'ait jamais eu un mot gentil à son égard.
Ambre baissa les yeux et fixa le chien détrempé et couvert de boue. D'un ton gêné mais qui se voulait autoritaire, elle fit remarquer :
— Si vous pouviez le nettoyer un peu avant qu'il ne salisse tous les couloirs, ce serait aimable.
Tarek baissa lui aussi les yeux vers le beagle tout penaud qui avait déjà mis de la terre partout. Le combattant soupira et demanda :
— Où se trouve le point d'eau le plus proche ? Et où dois-je poser ça ?
Il releva ses bras, remplis de draps blancs devenus transparents à cause de la pluie.
— Suivez-moi.
Les deux jeunes gens s'engagèrent dans une partie du château que Tarek connaissait très mal. Il s'y était déjà rendu dans sa jeunesse avec Leeroy lorsqu'ils enchaînaient bêtise sur bêtise, mais ne se souvenait absolument pas du parcours emprunté.
Les couloirs étaient petits, plus sombres que les grands qui traversaient le château de part en part. Ils croisèrent un nombre incalculable de femmes en uniforme blanc, et dépassèrent de nombreuses salles telles que des cuisines, des ateliers de coutures ou des endroits où se rangeait le matériel de nettoyage. L'image qui vint à l'esprit de Tarek fut une fourmilière. En revanche, chaque bonne qu'ils croisaient foudroyait Zeko du regard, qui lui, suivait joyeusement le chemin qu'on lui indiquait, ne se souciant pas des traces qu'il laissait derrière lui.
Tarek ne se sentit pas à sa place. Pas dans le sens où il se sentait supérieur à toutes ces femmes du fait de son grade de dragonnier, mais plutôt dans le sens où il se rendait compte de tous les privilèges auxquels il avait accès, et qui étaient possibles grâce à ce travail de fourmi. Elles travaillaient dans l'ombre pour satisfaire le moindre plaisir du premier capricieux venu.
— C'est ici.
Ils entrèrent dans une pièce qui résonnait plus que les autres. Trois femmes s'affairaient déjà au-dessus d'une sorte de baignoire en pierre qui devait servir de laverie intérieure. L'une d'elle se releva et déchargea les bras de Tarek en lui adressant un clin d'œil aguicheur qui lui valut une remarque sanglante de ses camarades plus âgées.
— Vous pouvez nous laisser votre chien, lui proposa Ambre. Je vous le ramènerai dès qu'il sera propre.
— C'est très gentil, mais je ne crois pas qu'il soit...
Le dragonnier se tût en apercevant le beagle déjà parti lécher les jambes des trois autres femmes. Un sourire étira alors ses lèvres, et il rectifia sa réponse :
— Ce serait gentil, merci.
La femme de chambre s'inclina, puis ajouta en se redressant, alors que Tarek lui tournait déjà le dos, près à partir :
— Ne laissez pas les paroles d'un fou furieux changer votre perception d'Aïkida.
Un silence s'installa alors dans la laverie et le dragonnier s'arrêta un instant. Il se doutait bien que la Fille Gelée en avait parlé avec son amie. Après tout, ils étaient tous au courant au sein du Conseil, alors pourquoi pas elle ?
— J'aurai aimé ne pas y croire, je vous le garantis.
Il se retourna.
— Pour tout vous dire, si cela n'avait tenu qu'à ma vie, je n'en aurais pas tenu compte. Mais il y a deux enfants qui sont en jeux, dont mon petit cousin.
Ambre perçut une profonde tristesse dans les prunelles du jeune brun qui lui, tentait de restait indifférent.
Il fit demi-tour et sortit de la pièce qui sentait le savon tout en prétendant ne pas entendre les dernières paroles de la jeune femme :
— Vous comme moi, nous savons que vous l'appréciez plus que vous ne l'accepterez jamais.
Tarek se mordit le poing pour s'empêcher de frapper le mur de pierre.
Vous n'y comprenez rien. Personne ne comprend rien.
Le dragonnier se rendit ensuite aux cachots. Il savait qu'Emelï était enfermée dans une salle spéciale qui avait été traitée par la magie de Leeroy dans le but de l'empêcher de s'enfuir. Cela faisait des années qu'il n'était pas descendu dans cet endroit sombre et humide dans lequel les combattants indignes pourrissaient aux côtés des rats. Chaque homme, ou femme plus rarement, qui était jugé et envoyé au cachot avait droit à deux repas par jour et une visite. Les temps d'emprisonnement variaient en fonction de la gravité des actes effectués. Les cellules étaient toutes réparties de part et d'autre d'un long couloir, fermées par des grilles en métal robuste. Deux gardiens veillaient nuit et jour sur ce royaume du désastre.
Tarek s'engagea dans ce même couloir et passa devant des prisonniers en piteux états. Il n'en fut pas plus ému pour autant. Cependant, il s'arrêta devant une cellule en particulier. Celle dans laquelle croupissait Thoreüs Slabo. Il s'agissait de l'homme qui avait empoisonné Aïkida quelques mois plus tôt, juste avant leur départ pour le Royaume Khyazgaar. C'était aussi le frère de Thorus qui avait agressé Ambre et qu'Aïkida avait tué.
Le criminel avait les cheveux longs et la barbe sale. Il était crasseux, assis sur le sol, la tête tournée vers le dragonnier qui le fixait.
— Qu'est-ce' tu r'garde com' ça ? cracha-t-il.
Tarek frotta son pouce contre son index et son majeur, et une flamme embrasa brusquement la barbe du prisonnier. Celui-ci poussa un cri de terreur et se frappa le visage en hurlant pour éteindre le feu.
Le dragonnier ne s'en amusa même pas et continua son chemin, inondé d'insultes et de malédictions.
Après quelques minutes, il se retrouva dans une portion de couloir qui ne comprenait plus aucune cellule et qui menait à une grande porte circulaire. Il entendit des voix provenant de ce panneau en métal et s'avança doucement, prenant garde à ne faire aucun bruit. Son ouïe surdéveloppée lui permit d'identifier Aïkida.
Au fur et à mesure qu'il s'approchait, les voix s'intensifiaient et il constata que la porte était entre-ouverte. Tarek se colla contre le mur froid et tenta d'apercevoir quelque chose par l'entrebâillement.
Aïkida, son oncle Galdor et Conrad étaient assis face au lézard qu'était devenue Emelï. L'homme était en larmes, effondré par l'état de sa petite nièce qu'il avait connue innocente. La Fille Gelée, elle, semblait presque éteinte. Le regard vide, elle avait sa main droite posée sur l'épaule du frère de sa mère, lui adressant des caresses qui se voulaient réconfortantes. Cependant, leur lenteur monotone n'avait rien de convaincant. La jeune femme regardait sa sœur sans la voir, impuissante, exténuée par son combat matinal, épuisée par le casse-tête que constituait la magie noire qui habitait la blondinette.
Seul Conrad ne semblait pas alarmé par l'état d'Emelï. Il était rentré depuis plusieurs jours déjà avec Leeroy, et avait eu le temps de rendre visite à celle qu'il considérait désormais comme son amie. Même s'il n'obtenait jamais de réponse, il se plaisait à parler à cette fillette prisonnière.
Le rouquin était lui aussi assis sur le sol, mais s'était collé aux barreaux, les mains touchant le métal froid. Tarek fronça les sourcils. Il savait que c'était le même dispositif que chez les Khyazgaars, et que de ce fait, Conrad ne devrait pas être capable de toucher les barreaux sans être brûlé. Pourtant, aucun signe de douleur ne semblait se manifester chez le garçonnet.
— C'est trop dur, pleura Galdor.
Aïkida sembla sortir de sa léthargie en sursaut. Elle soupira.
— Tant pis, on réessaiera demain. Vous pouvez y aller, dit-elle à son oncle et au petit garçon.
Ce dernier se retourna d'un air étonné.
— Je peux pas rester avec toi ?
La Fille Gelée s'attendrit devant l'attention qu'il portait à sa sœur, mais resta ferme :
— Non Conrad, tu pourras revenir plus tard. J'ai besoin d'être seule avec elle.
Il soupira alors et se releva, imité par l'homme qui semblait avoir pris dix ans d'âge.
Tarek se dépêcha de se placer derrière la porte. Avec un peu de chance, ils ne le verraient pas en sortant. Ses vœux furent exaucés, et les deux protagonistes s'éloignèrent sans se retourner.
Après de longues secondes de silence, alors que Galdor et Conrad avaient disparu au loin, le dragonnier se rapprocha de l'ouverture pour continuer son observation.
— Tu comptes m'espionner encore longtemps ?
Tarek fronça les sourcils. Seul le silence lui répondit.
— Je sais que tu es là Tarek, déclara alors Aïkida sans pour autant détourner son regard de sa sœur.
Le dragonnier pesta intérieurement et soupira. Il ouvrit la porte et pénétra dans la grande salle où était enfermée la chimère avant de refermer le panneau de métal derrière lui.
Aïkida s'était levée et rapprochée des barreaux pendant que Conrad et Galdor avaient quitté la pièce. Ses mains étaient dans son dos, et le jeune homme remarqua qu'elles tremblaient légèrement. Il se positionna alors à côté d'elle et observa la petite fille.
Son apparence n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vue. Elle avait toujours la même peau écaillée, les mêmes yeux globuleux et les mêmes pattes griffues. Seuls quelques traits de son visage et ses cheveux blonds permettaient de se rappeler qu'Emelï était humaine avant tout.
— Je t'ai déjà dit de ne pas t'approcher de Conrad.
— Je t'ai déjà dit que je n'ai pas l'intention de faire de cette prophétie une réalité, répliqua froidement la jeune femme.
— Le problème ne vient pas de tes intentions, tu le sais très bien.
Le silence revint dans la cellule. Emelï elle, faisait comme si personne n'était là. Elle grimpait aux barreaux, tirait sa langue fourchue, observait les recoins de la pièce pour voir s'il n'y avait rien d'appétissant.
— Comment va-t-elle ? demanda alors Tarek.
Les deux dragonniers ne se regardaient pas, les yeux rivés vers l'étrange créature qui déambulait devant eux.
— Elle est placide. Elle ne semble même plus reconnaître qui que ce soit. Elle ne réagit à rien.
Le brun hocha la tête.
— Et toi comment tu vas ?
Il reçu un soupir fatigué comme réponse.
Aïkida tourna enfin la tête vers son interlocuteur, ce qui incita ce dernier à faire de même. Ils se regardèrent alors un moment, les yeux dans les yeux, sans un mot. Ils avaient traversé tellement de choses, tellement de malheurs. Ils s'étaient détestés sans pour autant pouvoir se passer l'un de l'autre, ils s'étaient haïs tout en donnant leur vie pour sauver celle de l'autre. Ils s'étaient battus, défendus, jusqu'au jour où ils s'étaient pardonnés. Jusqu'au jour où Aïkida avait été enlevée. Elle était destinée à le tuer.
Qu'avaient-ils fait pour mériter cela ?
— Il doit forcément y avoir un moyen...
— Ce n'était pas ma question, coupa Tarek.
— Cette prophétie, c'est ridicule. Je ne...
— Arrête, coupa-t-il encore. Tu n'y peux rien, moi non plus, mais c'est comme ça.
— Alors quoi ?! cria brusquement Aïkida.
Des larmes se mirent à couleur le long de ses joues tandis que ses lèvres tremblaient à leur tour. Elle leva les bras puis les laissa retomber, impuissante.
— Alors quoi hein ?! On arrête de se parler ? Tu vas m'éviter comme tu l'as fait depuis que je t'ai appris la nouvelle ? On va recommencer à se détester ? Encore ?
— C'est moins risqué comme ça...
— Ah c'est moins risqué hein ? siffla-t-elle alors que la colère remplaçait peu à peu la tristesse. C'est sûr que c'est plus simple de m'éviter que de chercher une solution ! « Tu n'y peux rien, moi non plus, mais c'est comme ça » ? C'est quel genre de discours défaitiste ça ?
— Je ne suis pas... tenta Tarek qui fut une nouvelle fois interrompu.
— « Débrouille toi Aïkida, c'est ton problème ! », tu préfère me fuir plutôt que de m'aider ! Je refuse de tuer qui que ce soit, ni toi, ni ma sœur, ni Conrad ! Je n'ai jamais rien demandé de tout ça, mais je refuse de me laisser abattre ! Il doit y avoir un moyen...
Un sanglot vient soudain l'étrangler.
— Il y a forcément un moyen...
Elle se mit alors à pleurer toutes les larmes de son corps. Aïkida vacilla sur ses jambes tremblantes et Tarek fut obligé de lui attraper le bras pour la maintenir debout.
Il serrait les mâchoires, détestant le spectacle auquel il était en train d'assister. Voir pleurer ainsi la femme qu'il considérait comme étant la plus forte de toute lui fit ressentir quelque chose dans sa poitrine qu'il ne savait pas définir.
Il aurait pu la prendre dans ses bras, il aurait pu la réconforter. Il en avait envie. Mais il savait pertinemment que cela ne rendrait les choses que plus difficiles encore. Tarek attendit alors que la jeune femme se calme, et lui murmura à l'oreille :
— Concentre toi sur ta sœur et sur Layvin. Moi, je vais voir ce que je peux faire pour le reste.
Sur ces mots lourds de sens, il lui resserra doucement le bras et tourna les talons avant de disparaître derrière la porte.
Aïkida resta un instant immobile. L'idée qu'elle puisse un jour tuer ses proches les plus cher lui donnait le tournis. Elle devait trouver une solution.
Fatiguée, elle passa une main dans ses cheveux blancs qui lui arrivaient quasiment à la poitrine, et se rendit compte qu'elle les préférait courts. Elle adressa un regard triste à sa sœur qui lui tournait le dos, ses yeux globuleux rivés vers le mur.
Aïkida fouilla dans une des poches de sa tunique pour y récupérer la lettre qu'elle avait reçue dans la matinée. Le cœur battant, elle déchira le papier pour en sortir un morceau de parchemin. Une bouffée d'air frais s'engouffra presque immédiatement dans ses poumons lorsqu'elle reconnut la fine écriture de son maître d'armes. Un sourire éclaira son visage au fur et à mesure qu'elle parcourait les quelques lignes.
Quelques instants plus tard, elle replia le papier et le replaça dans sa poche, emplie de joie. Suron se portait mieux, il avait appris qu'elle était de retour à la Vallée et promettait de lui rendre visite dès qu'il serait en état de voyager.
À nouveau de bonne humeur, Aïkida se tourna vers Emelï, pleine d'ambitions. Elle ferma les yeux et se concentra. Elle sentit alors la magie s'activer dans ses veines. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas ressenti cette agréable sensation de froid. Ses pouvoirs se répandirent dans tout son corps, réveillant en elle la plus puissante Mage ayant existé depuis la Couleuvre. Ses doigts devinrent bleutés, se couvrant d'une fine couche de givre, tandis qu'une sorte de léger brouillard se formait au creux de ses paumes ouvertes.
Elle rouvrit les paupières et ses pupilles se dilatèrent brusquement. Son tatouage se mit à fourmiller dans son dos, et ses iris virèrent au violet lorsqu'une éruption de glace jaillit de ses mains. La jeune femme dirigea sa magie dans un coin de la cellule, et se concentra sur ses gestes. Peu à peu, la glace prit la forme d'un petit lapin au regard joyeux. Aïkida s'arrangea même pour lui donner l'aspect pelucheux qu'avait connu Emelï.
Cette dernière tourna sa tête reptilienne vers la sculpture bleutée qui venait d'apparaitre près d'elle. Lorsque ses pupilles allongées rencontrèrent Didou, quelque chose se passa en elle. Aïkida le sentit immédiatement. Elle décida cependant de ne pas insister, et quitta la cellule en laissant la petite fille avec son doudou gelé comme compagnon.
À de nombreux kilomètres de là...
Layvin tournait en rond dans sa grotte. Sa magie ne lui avait pas permis de guérir la blessure à son épaule. Les sourcils froncés, il faisait les cent pas. Il détestait perdre le contrôle. Or, il ne comprenait rien. Pourquoi ce carreau d'arbalète était-il imbibé de magie ? Et de quel type de magie ? Il ne s'agissait pas d'Aïkida, ni de Leeroy, et certainement pas de Tarek, il l'aurait tout de suite su.
Il s'arrêta brusquement. Quelqu'un avait voulu l'affaiblir afin de permettre à la jeune femme de lui échapper. Mais qui ? Pourquoi ?
Le son d'un cheval au galop le coupa dans ses pensées. Layvin sortit alors de la grotte, le visage fermé. Il aperçut un de ses sbires descendre de selle et s'avancer jusqu'à lui sans crainte. C'est ce qui lui avait toujours plu chez cet homme. Il lui tenait tête, sûr de lui.
— Tu as du nouveau ? demanda-t-il sans plus de politesse.
L'homme ne s'en formalisa pas et retira sa capuche, dévoilant sa chevelure parsemée de mèches claires, et par la même occasion, la cicatrice qu'il portait sur son front.
Il garda la tête haute, nullement intimidé par le frère du Masque Noir.
— J'arrive de mieux en mieux à rentrer dans la tête de son amie. D'ici une ou deux semaines, ce sera un jeu d'enfant, et j'en saurai un peu plus. Pour l'instant la gamine est maintenue au cachot, et les combattants se préparent physiquement à un assaut.
Layvin hocha la tête satisfait.
— J'imagine que vous n'attaquerez pas avec une troupe armée ?
Mais l'homme n'obtint aucune réponse.
Ses yeux bleu nuit étaient profonds et semblaient vouloir sonder l'âme du père de Conrad. Mais à en croire son froncement de sourcils et ses traits crispés, c'était un échec.
— Comment va mon fils ? demanda alors Layvin.
— Comment va ma sœur ? répliqua l'autre sur un ton de défit.
Un sourire étira le visage du premier.
— Elle est en sécurité.
— Votre fils aussi.
Son sourire s'agrandit. Il paraissait s'amuser de la situation.
— Tu es quelqu'un d'intelligent, Hyjuke. J'apprécie ta collaboration.
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