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Père et fils

         Le soleil perçait à travers les feuilles des arbres, illuminant le bois d'une douce lueur verte. La nature était réveillée, et elle le faisait savoir grâce au sifflement musical des oiseaux, aux stridulations des criquets et au bourdonnement des abeilles. L'air était frais, et la rosée du matin était belle. Chaque brin d'herbe en était parsemé, habillé de fines gouttes d'eau reflétant la lumière du soleil. Le bruyant silence des bois enveloppait chaque être dans un cocon de plénitude, et ce calme était la preuve que sans les hommes, la nature se portait bien. La terre était riche, les fleurs colorées et les fruits juteux.

        Au milieu de ce tableau vivant, se trouvait quelque chose de si joli que sa présence, pourtant hasardeuse, ne dérangeait en rien la pureté des lieux. Allongée dans l'herbe humide, sa peau blanche semblait briller de mille feux, mais lorsqu'on regardait de plus près, on comprenait qu'il s'agissait en fait de centaines de petites gouttes d'eau qui reflétaient le ciel. Ses mains si délicates étaient posées au sol alors que quelques pâquerettes étaient venues s'ouvrir entre ses doigts fins. Ses cheveux blancs comme la neige étaient éparpillés sur un lit de fleurs, et couvraient un visage paisible.

        Endormie à même le sol, Aïkida avait passé sa meilleure nuit depuis de nombreuses semaines. Finalement, un bourdon passa trop près de son oreille et la tira du sommeil dans un grommèlement. La jeune femme s'étira, bailla à s'en décrocher la mâchoire, et finit par ouvrir les yeux. Ses pupilles bleues fouillèrent les lieux dans un instant de panique, mais cela ne dura qu'un temps puisqu'elle se souvint rapidement de sa course de la veille. Une fois que ses prunelles furent habituées à la clarté de la canopée, Aïkida se leva, et il lui sembla entendre toutes ses articulations grincer. Ses muscles étaient courbaturés et le moindre mouvement était douloureux. Mais elle s'en fichait, car c'était le prix à payer pour sa liberté.

        La jeune femme referma les yeux et se concentra sur son ouïe, qui grâce à Athkor, était d'une précision à couper le souffle. Après quelques secondes, elle réussit à isoler le clapotis de l'eau, et se dirigea dans cette direction. Mais au moment où elle posa un pied devant l'autre, une vive douleur irradia la plante de ses pieds. Dans la précipitation de sa fuite de la veille, Aïkida n'avait pas pris la peine d'enfiler les bottes que Layvin lui avait prêtées. Sa course, pieds nus, lui valait dorénavant une belle semelle ensanglantée et infectée. Cependant, en voyant cela, la jeune femme dragonnier ne put s'empêcher de sourire, car dorénavant, ses pouvoirs étaient de retour.

        Elle se rassit et se positionna en tailleur, joignant ses deux pieds l'un à l'autre, et les enveloppa de ses mains. Prenant une longue inspiration, elle fit le vide dans sa tête et se concentra. Le flux de magie répondit aussitôt. Elle sentit le froid circuler dans ses veines alors qu'une douce chaleur réchauffait sa poitrine. Le sentiment de joie qu'elle ressentit fut décuplé lorsque sa magie atteignit ses paumes de mains qui se mirent à émettre une lueur bleutée. Des fourmillements parcoururent sa peau, provoquant des frissons dans tout son corps alors que le sourire sur ses lèvres s'agrandissait. Elle sentit alors la plante de ses pieds crépiter, comme si des centaines de toutes petites bulles éclataient entre ses orteils ensanglantés.

        Après de longues secondes, Aïkida laissa la magie quitter son corps et ouvrit les yeux pour constater le résultat. Sans surprise, la peau sous ses pieds était comme neuve.

        Quelques minutes plus tard, la Fille Gelée plongeait dans la rivière qu'elle avait repérée auparavant. L'eau froide lui transit le corps, mais aucune sensation n'aurait pu lui âtre plus agréable à cet instant-là. Elle qui avait vécu des semaines enfermée dans une grotte sans cesse alimentée en chaleur par un feu inépuisable, ce bain semblait tomber du ciel.

        L'eau glissait sur sa peau nue et en retirait toute la crasse, les saletés et les mauvaises odeurs. La basse température de la rivière stimula la circulation sanguine d'Aïkida, vivifiant tout son corps désormais recouvert par une chair de poule. La jeune femme se lava et en profita pour faire tremper les vêtements que Layvin lui avait donnés après avoir tué l'ancien propriétaire. Elle se promit d'en acheter de nouveaux dès que l'occasion se présenterait.

        La première femme dragonnier sortit de l'eau à contre-cœur, bien consciente qu'un mage noir était à ses trousses. Elle ne pouvait rester trop longtemps au même endroit, c'était trop risqué. Après avoir séché au soleil, mangé quelques fruits et bu de longues gorgées, Aïkida était prête à partir, bien décidée à rentrer à la Vallée le plus vite possible pour revenir secourir sa sœur. Mais pour cela, elle devait d'abord demander où elle était. Trouver une route était donc la priorité, puisque cela mènerait forcément à un village.

        Ses vêtements, eux, étaient toujours mouillés, mais elle n'avait pas le temps d'attendre plus. La jeune femme enfila donc le pantalon qui pesait deux fois plus lourd, boucla sa ceinture, mais se rendit aussitôt compte que c'était inutile. Elle avait maigri, et le tour de taille était trois fois trop grand. Fronçant les sourcils et se grattant le menton, Aïkida chercha une solution. C'était déjà un miracle qu'elle n'ait pas fini le derrière à l'air durant sa course de la veille.

        Soudainement inspirée, la jeune femme déchira sa tunique, elle aussi bien trop grande, pour en extraire deux bandelettes. Elle s'en servit alors comme bretelles en déchirant des trous à la taille du pantalon. Ce n'était guère seyant et elle doutait que cela tienne longtemps, mais pour le moment, c'était bien pratique. Constatant que malgré tout, sa tunique restait trop longue, Aïkida en déchira un autre morceau, plus épais cette fois-ci, et s'en servit comme foulard qu'elle mit sur la tête pour dissimuler ses cheveux blancs. Si jamais elle était aperçue, elle espérait au moins qu'on ne puisse pas la reconnaître.

        Observant son reflet dans l'eau de la rivière, elle fut satisfaite de son allure. Ainsi vêtue, elle passerait facilement pour une mendiante. S'adressant un sourire encourageant, la jeune femme leva ensuite la tête pour observer la position du soleil dans le ciel. Elle ne se souvenait plus d'où elle était venue la veille, mais voulant rester positive, elle se dit que si elle suivait toujours une ligne droite, elle finirait bien par croiser un chemin ou un village. Et de là, elle serait capable de rejoindre la rivière. Lorsqu'elle serait sur le dos d'Athkor, il serait alors moins compliqué de repérer la grotte dans laquelle elle avait été séquestrée, puisque celle-ci n'était pas recouverte de végétation. C'était la seule chose qu'Aïkida avait eu la présence d'esprit de noter lors de sa fuite. Une caverne faite de pierre sèche. Et au loin, avant d'entrer dans le bois, l'unique fois où elle s'était retournée, il lui avait sembler pouvoir distinguer le contour de plusieurs montagnes dans la nuit.

        La jeune femme garda toutes ces informations dans un coin de sa tête, puis se mit en route en choisissant de suivre le Sud-Ouest. Au fond de son cœur, elle était persuadée que la Vallée se trouvait dans cette direction. Athkor l'attendait.



        Un peu plus tard dans la journée, Leeroy et Conrad firent face à l'entrée d'une caverne. Elle était immense, mais en regardant plus loin à l'intérieur, on voyait nettement le plafond redescendre pour finalement ne laisser que deux mètres de hauteur. Luaj s'était elle aussi posée face à la grotte, se sentant à l'étroit, coincée par la lisière du bois qui se trouvait à moins d'un mètre derrière elle.

        Ils étaient tous les trois silencieux, car ils savaient que cette fois-ci, c'était la bonne. L'empreinte de magie noire était si forte que la pierre en était imprégnée. Cela ne faisait aucun doute, c'était ici que se terrait le ravisseur d'Aïkida et d'Emelï.

        Le visage de Leeroy était sérieux, fermé. La concentration se lisait dans les plis de sa peau tandis que ses sourcils froncés surplombaient des yeux glaçants. Son amie se trouvait là, quelque part à l'intérieur. Le moindre faux pas serait fatal.

        Tendu, le dragonnier s'avança à l'intérieur de la grotte, talonné par Conrad qui n'en menait pas large. Ces lieux, il s'en souvenait. Au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans l'obscurité, laissant la dragonne bleue monter la garde, l'anxiété du rouquin croissait. Chaque fois que ses yeux verts se posaient sur la paroi sèche du gouffre, des souvenirs remontaient. Des visages antipathiques, des rires mauvais, une odeur d'alcool et de sueur. La sensation des coups. Peu nombreux, certes, mais suffisamment violents pour qu'il en garde un traumatisme profond.

        Observant le dos de Leeroy qui progressait devant lui alors que le noir les engloutissait peu à peu, Conrad se demanda ce qu'il faisait là. Après des années de souffrance dans cette grotte, lorsqu'il avait enfin eu l'autorisation d'en sortir pour patrouiller avec d'autres hommes, le combattant l'avait délivré de ses geôliers. Et aujourd'hui, il suivait ce même homme, celui qu'il considérait comme son grand frère, et retournait en enfer.

        Un instant, il songea à fuir. Fuir ce lieu maudit, fuir cette magie noire qui lui donnait des frissons. Il tremblait de peur. Il voulait courir. Courir loin. Il ne voulait pas le voir. Car il savait qu'il continuerait avec ses mensonges. Il répèterait cette phrase encore et encore. Ces mots qu'il n'avait jamais voulu croire.

        « Tu es mon fils ».

        Un bruit retentit tout à coup. Leeroy et Conrad se figèrent, tous leurs sens aux aguets. En perfectionnant ses pouvoirs, le garçonnet avait découvert un don de nyctalopie lui aussi, et pouvait ainsi voir dans le noir s'il se concentrait suffisamment.

        Le dragonnier dégaina une épée qu'il avait subtilisé dans un village qu'ils avaient traversé quelques semaines plus tôt, la sienne ayant été brisée par Tarek lors de leur dernière confrontation. Celle-ci était plus lourde et moins ergonomique, mais Leeroy s'y été habitué et se débrouillait tout aussi bien qu'avec l'ancienne.

        Un second bruit résonna dans l'enceinte de la caverne. Ce fut comme une sorte de frottement suivi de petits pas rapides. Puis, un sifflement se fit entendre. Le dragonnier prit une grande inspiration et fit appel à sa magie, repoussant le poison qui ne manquait jamais l'occasion d'essayer de se manifester. Ses mains se mirent à briller dans le noir, et un chuintement caressa leurs oreilles.

        Les yeux fermés, concentré, l'épée brandie en position de garde, Leeroy utilisa son ouïe surhumaine pour essayer de localiser la source du bruit. Mais il eut à peine le temps de comprendre et de lever la tête qu'un lézard géant tomba du plafond et percuta de plein fouet le bouclier magique qu'il venait de former.

        Conrad retint un cri en reconnaissant le visage animal d'Emelï alors que Leeroy ouvrait grand la bouche, sous le choc. Mais il n'eut pas de répit puisque la sœur d'Aïkida se jeta une nouvelle fois sur le bouclier, hurlant autant de douleur que de haine. Ce son si aigu frissonner les deux garçons.

        Ils se retrouvaient dorénavant dans une position délicate. Si son aspect de reptile était indubitablement effrayant, les traits de la petite fille restaient malgré tout reconnaissables. Aucun doute n'était possible concernant l'identité de la créature verdâtre. Leeroy pesta en rengainant son épée dans son fourreau. Il ne pouvait pas tuer la sœur de son amie. Il ne ferait pas deux fois la même erreur, il se l'était juré. Ils devraient la maîtriser sans la blesser.

        Mais cela s'annonçait compliqué.

— Emelï !

L'évocation de son nom ne provoqua aucune réaction chez le lézard qui continuait inlassablement de se jeter contre le bouclier invisible qui englobait Leeroy et Conrad.

        Ce dernier, une fois la surprise passée, retrouva son calme et fixa les yeux globuleux qui montraient une profonde colère. Le rouquin prit une grande inspiration, et ouvrit lentement ses petites mains, paumes vers le sol.

        Un tremblement de terre secoua soudainement la grotte. Des copeaux de roches tombèrent du plafond, soulevant des nuages de poussière alors que les entrailles du gouffre semblaient gronder. Quatre racines surgirent alors de la pierre avec fracas, faisant souffler un vent chaud dans ce tunnel souterrain, et se saisirent des quatre membres du lézard.

        Emelï se mit à hurler, mais la voix qui sortit de son gosier visqueux fut grave et rauque, l'opposé de sa voix habituelle. Encore une fois, Leeroy et Conrad encaissèrent la surprise alors que la rage montait en eux.

        Le jeune garçon utilisa ses pouvoirs pour ordonner aux racines de resserrer leur emprise sur le reptile, qui fut bientôt immobilisé.

        Un étrange calme retomba alors dans la grotte où seules les respirations haletantes se faisaient entendre.

— Emelï, c'est moi Leeroy. Tu te souviens de moi ?

Les yeux globuleux qui le fixaient étaient vides.

        Mais tout à coup, contre tout attente, le lézard se mit à rire. Un rire mauvais qui faisait froid dans le dos et qui dévoilait une dentition jaunie et pointue.

— Il arrive, murmura Emelï d'une voix qui n'était plus la sienne. Il arrive !

Leeroy fronça les sourcils et s'apprêtait à demandait de qui elle parlait lorsque le rugissement de Luaj retentit dans le gouffre, faisant lui aussi trembler les parois de pierre.

        Le dragonnier hurla à son tour et tomba à genoux en se tenant le flan gauche. C'était comme s'il avait reçu un coup de couteau, et que la lame tournait et tournait sans cesse dans sa chair.

— LUAJ !!!

La douleur qu'il ressentait n'était pas la sienne, mais belle et bien celle de sa dragonne. Le rire d'Emelï s'intensifia. L'animal qu'elle était paraissait réellement possédé par un démon.

Luaj réponds-moi !

Leeroy serrait les dents, tentant de respirer correctement alors qu'il ne percevait aucune réponse de sa partenaire ailée. Conrad, lui, observait la scène, impuissant face à la souffrance que recevait son ami par le biais de la télépathie.

Luaj ! appelait-il alors que la panique gagnait son cœur.

—Tiens tiens... Mais qui voilà ?

Leeroy et Conrad se tournèrent vers l'entrée et virent une silhouette se découper dans le contre-jour. Sa démarche était souple. Lente.

— Moi qui croyait retrouver ma chère Kida, voilà que je me retrouve face à deux garçons.

Il continuait d'avancer, faisait résonner chacun de ses pas.

        Le dragonnier détourna son attention de Luaj pour se focaliser quelques secondes sur l'individu qui venait de pénétrer en ces lieux. Et il n'eut qu'à apercevoir les tremblements de Conrad pour comprendre de qui il s'agissait.

        L'homme s'arrêta alors à une dizaine de mètre d'eux sans daigner jeter un regard à Emelï, plongeant la grotte dans un silence totale. Un claquement de doigt retentit brusquement et une flamme s'alluma dans cette même main positionnée juste devant son visage, éclairant un sourire carnassier. Mais ce qui retint l'attention des deux autres, furent les deux yeux qui les fixaient.

        Deux miroirs.

— Alors Conrad ? Tu ne dis pas bonjour à papa ? 

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