Nouvelles armes
Ho ! Ho ! Ho ! À défaut d'avoir une grosse barbe et de passer par la cheminée, je peux moi aussi vous offrir un petit cadeau... un nouveau chapitre ! Pas trop tôt hein ? En espérant qu'il vous plaise, je vous souhaite à tous de bonnes fêtes, et une bonne lecture !
Joyeux Noël ! ♥
Ps : J'espère être de retour pour un petit peu de temps !
Le lendemain matin, Aïkida mit longtemps avant de réussir à ouvrir les yeux. Cela faisait des mois qu'elle n'avait pas passé une aussi bonne nuit. La jeune femme ne se souvenait plus depuis combien de temps elle n'avait pas dormi sur un vrai matelas, moelleux, chaud et confortable.
Paradoxalement, le fait d'avoir mieux dormi en une nuit qu'en plusieurs semaines rendait son corps plus douloureux encore. Elle sentait toute ses courbatures, toutes ses articulations qui semblaient grincer ou vouloir craquer au moindre mouvement. C'était comme si elle avait vieilli de quarante ans en une nuit.
Seule dans ses appartements, Aïkida se leva finalement et se dirigea vers sa salle d'eau. Un sourire étira ses lèvres lorsqu'elle aperçut qu'Ambre avait eu la délicate attention de lui apporter de l'eau chaude pour qu'elle puisse prendre un bain à son réveil. La jeune femme retira sa robe de nuit, mais alors qu'elle était sur le point d'entrer dans l'eau fumante, elle changea finalement d'avis et se rendit dans son salon sans prendre la peine de se revêtir. Au troisième étage du château, elle ne se soucia pas d'être aperçue à travers les fenêtres, les combattants qui s'entraînaient à l'extérieur étant trop occupés pour lever la tête. Elle ouvrit alors en grand les rideaux, laissant le soleil inonder la pièce et baigner sa peau d'une douce chaleur réconfortante.
Elle se retourna et fit face au grand miroir accroché au mur tapissé. La première chose qui la frappa lorsqu'elle aperçut son reflet fut sa maigreur. Depuis qu'elle avait quitté la Vallée, elle n'avait pas eu de repas copieux, et son corps témoignait de cette malnutrition. Ses côtes et clavicules étaient apparentes alors que ses bras semblaient avoir perdu de leur force. Ses jambes avaient également perdu en masse. Elle ressemblait à un squelette. Blanche, maigre et épuisée mentalement, la jeune femme qu'Aïkida voyait dans le miroir était bien loin d'être la forte combattante qui avait vaincu le Masque Noir quelques mois plus tôt.
Si ses soucis lui avaient accordé un répit appréciable durant la fête de la veille et durant son sommeil, ils la rattrapèrent de plein fouet à travers son reflet. Emelï était un lézard, Layvin courait toujours, et elle-même était victime d'une prophétie à laquelle elle ne pourrait pas échapper. Depuis qu'elle avait mis les pieds dans ce château pour la première fois, elle n'avait pas eu un instant de répit. Les horreurs s'étaient accumulées, et lorsqu'elle croyait être débarrassée de l'une d'elles, d'autres arrivaient en renfort. C'était sans fin.
Prenant une grande inspiration, Aïkida ferma les yeux et se concentra sur les rayons du soleil qui caressaient son dos nu. Comme toujours, si elle voulait surmonter les obstacles, elle ne devait pas perdre espoir et devait rester positive. Elle décida de voir le bon côté des choses. Après tout, elle était de retour chez elle, au château, sa sœur était avec elle, ses amis étaient là et son dragon aussi.
— Bonjour Athkor, le salua-t-elle alors.
— Bonjour Aïkida.
— Comment tu te sens aujourd'hui ?
— Je sens que mes forces me reviennent jour après jour, je pourrais bientôt m'envoler à nouveau.
Un sourire étira les lèvres de la jeune femme à cette pensée. Voler sur le dos de son dragon, voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas ressenti cette sensation. Il lui tardait de remonter en selle.
— Et toi, comment tu vas ? lui demanda-t-il.
Elle prit un certain temps avant de se convaincre de sa réponse.
— Je vais bien, je compte reprendre des forces moi aussi. J'ai prévu de m'entraîner ce matin, et d'aller voir ma sœur.
Elle sentit l'approbation de son compagnon lui réchauffer le cœur et décida de sourire à son reflet squelettique. Elle n'allait certainement pas s'apitoyer sur son sort. Layvin pouvait frapper n'importe où, et n'importe quand. Elle devait être prête.
Après avoir profité de son bain chaud, mangé et salué tous ses amis, la jeune femme se rendit à l'armurerie du château. Elle n'avait plus aucun équipement, ni de protection, et devait alors s'en fournir à nouveau. Mais avant d'entrer dans la salle souterraine, elle s'arrêta face aux grandes portes de bois, avant de faire demi-tour. Elle avait une meilleure idée.
La Fille Gelée se rendit à l'extérieur et se dirigea vers l'atelier de Kiuro. Elle apprécia les épaisses semelles des bottes en cuir que lui avait fournies Ambre, ainsi qu'un pantalon marron et une tunique kaki. L'éternel uniforme des combattants de la Vallée. La jeune femme se sentait bien, les vêtements étaient à sa taille, propres, et n'appartenaient pas à un cadavre. Que demander de plus ?
Au fur et à mesure qu'elle s'approchait de la cabane du forgeron, les tintements métalliques retentissaient de plus en plus fort. Kiuro travaillait ses lames au marteau, et de dos, n'entendit pas la jeune femme dragonnier arriver à son étalage. Cette dernière souriait et laissa ses yeux se balader sur les différentes armes et armures que proposait le vieil homme. Mais une en particulier attira son attention.
Finalement, le forgeron se retourna pour plonger la lame d'un poignard dans un bassin d'eau. Le contact du fer rouge avec l'eau fraîche provoqua un chuintement et un gros nuage de fumée blanche.
— Mais qui voilà ! s'exclama Kiuro en apercevant sa cliente.
Un grand sourire étira son visage marqué.
— Que puis-je pour vous ma Dame ?
Aïkida échappa un petit rire en entendant le surnom qu'il lui avait déjà donné lors de leur dernière rencontre.
— Je n'ai plus une seule arme, expliqua-t-elle avec une pointe de tristesse dans la voix. Un ami m'avait offert plusieurs armes elfiques, mais je ne les ai plus en ma possession. Donc il me faudrait de tout : épée, poignard, dague, lames quelconques etc...
Kiuro fronça ses épais sourcils.
— Je suis navré que vous ayez tout perdu ma Dame, et je ferai mon possible pour vous satisfaire. Cependant, si vous avez été habituée à des armes elfiques, je ne peux pas vous promettre que celles que je vous proposerai seront aussi légères et maniables. Leur savoir-faire est inimitable.
Aïkida hocha la tête.
— Je comprends. Ne vous inquiétez pas je saurai m'adapter.
Le forgeron plissa les yeux en regardant la jeune femme et demanda d'un air suspicieux :
— Pourquoi j'ai l'impression que ce n'est pas tout ?
Elle se mit à rire avant d'hocher la tête.
— Vous avez raison.
La Fille Gelée se tut un instant pour faire durer le suspense et se pencha vers Kiuro pour lui avouer à voix basse :
— J'aimerais aussi que vous me forgiez une épée à deux lames.
Elle aperçut aussitôt une flamme s'allumer dans les yeux du vieil homme et précisa sa demande :
— Je souhaiterais qu'elle soit adaptée à ma taille, légère, et que les lames puissent se rétracter à l'intérieur du manche grâce à un système magique. Je vous fournirai toute l'aide dont vous aurez besoin.
Kiuro fixait la Fille Gelée, ébahi.
Il reprit finalement ses esprits et se redressa, au garde-à-vous, avant d'incliner sa tête.
— Pour vos armes de poings, je vous invite à regarder mon étalage.
Il pointa du doigts l'immense établi sur lequel était disposé toutes sortes d'armes.
— Et en ce qui concerne Ducandò Majïsa, l'épée à double-lames, je m'en chargerai avec plaisir ma Dame ! Mais cela risque de prendre un peu de temps, c'est un savoir-faire particulièrement précis.
Aïkida le gratifia d'un sourire.
— Ne vous inquiétez pas, prenez votre temps ! Je vais regarder ce que vous avez à me proposer.
...
— Tu es sûre que tu veux t'y remettre dès aujourd'hui ? s'inquiéta Leeroy.
Aïkida hocha la tête, sûre d'elle.
Après avoir choisi ses armes à l'atelier de Kiuro, la jeune femme était allée chercher l'aide de son ami pour reprendre l'entraînement. Bien que durant sa captivité, Layvin l'avait obligée à se battre quasiment quotidiennement, elle avait perdu beaucoup de sa puissance. Cependant, la Fille Gelée avait décidé de se concentrer sur le positif. Certes, les conditions dans lesquelles elle avait affronté son geôlier avaient été difficiles : une chaleur insoutenable, un manque d'air et d'hygiène conséquent ainsi qu'une malnutrition évidente. Mais elle avait également appris quelque chose de cette expérience traumatisante.
Elle avait gagné en endurance. Si elle avait su se défendre sans pouvoir respirer correctement dans la grotte, elle serait capable de tenir plus longtemps dans un environnement sain et extérieur. Aïkida espérait également avoir gagné en ruse et en stratégie. Comme elle avait fait face à plus fort qu'elle, la combattante avait dû s'adapter, aussi bien pour ne pas finir balafrée que pour tenter de blesser Layvin.
Les deux amis discutaient gaiement tout en se rendant vers la cour des armes. Celle-ci était déjà occupée par une vingtaine de combattants matinaux qui s'affrontaient joyeusement en se lançant différents défis. Aïkida constata que l'endroit était toujours aussi bien entretenu. Les dalles en pierres, bien que vieillies, étaient en bon état, et seules quelques mauvaises herbes avaient résisté aux mains habiles des jardiniers du château. Les colonnes en ruines qui encerclaient le périmètre de combat, elles, étaient recouvertes de lierre, plongeant le lieu dans une atmosphère particulière.
La jeune femme avait oublié à quel point elle se sentait à l'aise ici, dans la Vallée. Elle n'avait qu'à regarder le sol pour apercevoir les ombres dansantes que dessinaient les dragons lorsqu'ils survolaient la cour circulaire.
Appréciant son retour, Aïkida s'arrêta là où aucun autre combattant ne s'entraînait, et fit face à son ami Leeroy qui lui rendit un grand sourire. Bien qu'inquiet par l'état physique de la jeune femme, le dragonnier n'oserait jamais douter de sa détermination et de sa force mentale.
La Fille Gelée fit alors le vide dans sa tête. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas combattu de manière volontaire, dans une atmosphère saine et bienveillante. Prenant une grande inspiration, elle avança lentement ses doigts vers le pommeau de son épée nouvellement acquise et accrochée à sa ceinture. Elle le saisit d'une main ferme et gracieuse à la fois avant de tirer délicatement dessus, faisant crisser la lame contre son fourreau. Elle sentit alors ses poils se hérisser le long de ses bras et de sa colonne vertébrale.
Sa nouvelle acquisition était plus lourde que son ancienne, mais la jeune femme était satisfaite de son choix. Simple, sans décoration particulière, plus fine que la moyenne, son épée lui correspondait très bien. Elle n'avait qu'une hâte : s'en servir.
Son vœu ne tarda pas à être exaucé lorsque Leeroy dégaina la sienne. Les deux dragonniers se tenaient à une distance respectable de cinq mètres l'un de l'autre. Ils se mirent en garde, genoux fléchis, épées en mains, épaules en avant et pointe de la lame levée vers le ciel.
Ce fut Aïkida qui engagea le combat. D'un mouvement vif, elle réduisit en un clin d'œil la distance qui les séparait et fit pivoter son épée pour atteindre l'épaule droite de son ami. Les lames s'entrechoquèrent immédiatement dans un crissement métallique. Un sourire espiègle était apparu sur les lèvres de Leeroy alors qu'il avait paré l'attaque avec aisance. Aïkida ne fut pas pour autant déstabilisée et enchaîna avec un nouveau coup porté plus bas, qui fut lui aussi contré.
La danse de fer s'engagea alors, tandis que le soleil grimpait dans le ciel et que la cour des armes se remplissait. Cependant, les deux dragonniers ne furent pas gênés, les combattants prenant bien soin de leur laisser tout l'espace dont ils avaient besoin. C'était un autre des nombreux avantages à avoir réussi à dompter un dragon.
Cela faisait plus d'une heure que Leeroy et Aïkida jouaient de l'épée. L'amusement avait finalement laissé place à la concentration, tout comme les sourires qui s'étaient transformés en mâchoires crispées. Le jeune homme était ahuri par l'endurance de son amie. Elle n'avait passé qu'une seule nuit réparatrice depuis sa capture de plusieurs semaines qui l'avait considérablement affaiblie, et pourtant, elle tenait bon. Le dragonnier avait cependant constaté la perte de puissance des coups de son adversaire malgré son impressionnante résistance.
Combattre durant des heures lors de vrais enjeux tels que le Grand Combat ou la Bataille Finale ne leur avait jamais posé problème. L'adrénaline générée par les circonstances, et la peur de mourir poussaient les soldats à se battre jusqu'à leur dernier souffle. Cependant, tenir un entraînement aussi long relevait presque de l'exploit. Depuis leur premier croisement de lames, ils n'avaient pas pris une seule minute pour respirer.
Le vent s'était levé sur la Vallée, mais pas suffisamment pour sécher les deux amis qui étaient tous les deux couverts de sueur. Leurs cheveux étaient plaqués sur leur front, et leurs vêtements étaient trempés, collés à leur peau. Leurs mains poisseuses, elles, s'efforçaient de maintenir le pommeau glissant des épées qui s'entrechoquaient inlassablement.
Les dragonniers faisaient partie des combattants qui n'avaient pas peur de s'entraîner avec de vraies armes. Certains préféraient en effet utiliser des armes en bois pour réduire les probabilités de blessures graves. Cependant, Leeroy et Aïkida n'avaient pas voulu tenir compte de ces mesures préventives. Le risque les faisait vibrer tout autant que le choc des armes l'une contre l'autre. La possibilité d'être blessé ne rendait le combat que plus excitant encore. Ils étaient nés pour ça. Aïkida s'en était rendu compte, c'était devenu une addiction.
Malgré la fatigue qui s'accumulait dans leurs membres telle de lourds poids, les deux amis s'en tiraient plutôt bien. Quelques égratignures dues aux chutes et deux ou trois coupures tout au plus. Ils avaient tous deux amélioré leurs techniques de combats, devenues plus différentes qu'elles ne l'étaient déjà, rendant le duel plus intéressant encore.
— Non !
L'épée tomba au sol contre les dalles de pierre dans un bruit qui fit grimacer de frustration sa propriétaire.
Leeroy se redressa, essoufflé mais fier. Un sourire vint de nouveau illuminer son visage ruisselant, soulagé que ce soit enfin fini. Son cœur battait à tout rompre tandis qu'il sentait tous ses muscles lui crier d'aller se reposer. Mais alors qu'il allait féliciter son amie, cette dernière dégaina sa nouvelle dague à toute vitesse et lui sauta dessus.
S'il en avait eu le temps, le jeune homme aurait levé les yeux au ciel devant l'entêtement d'Aïkida. Il savait qu'elle puisait dans ses dernières forces. Il savait qu'elle était au bout de son combat. Mais sa fierté l'avait poussée à lancer une dernière tentative.
Le blond eut juste le temps de se camper assez sur ses jambes pour encaisser la charge de son amie, mais ne réussit pas à esquiver la lame qui entailla son bras gauche. Il grimaça et repoussa avec force son attaquante qui rétorqua aussitôt par un coup de pied retourné qu'il évita de justesse. Leeroy jeta son épée au sol et dégaina son poignard alors qu'un nouveau sourire espiègle venait étirer ses lèvres.
Durant ces derniers mois, le combat rapproché était le domaine dans lequel il avait le plus progressé.
Il n'attendit pas qu'Aïkida se soit remise en garde pour attaquer. Sa lame effleura son coude gauche et la jeune femme grinça des dents. Elle était épuisée, mais elle n'abandonnerait pas. Du moins c'est ce qu'elle pensait avant que Leeroy ne lui agrippe fermement le poignet qui tenait la dague et qu'il ne lui fasse lâcher prise. La Fille Gelée grimaça de douleur, mais cela n'arrêta pas le jeune blond qui lui fit un crochet du pied pour la faire tomber au sol. Il amortit néanmoins sa chute en lui tenant le bras pour l'accompagner au sol.
Aïkida se trouva alors allongée sur le dos, le corps douloureux. Essoufflée elle adressa un signe de tête à son adversaire pour lui annoncer la fin du combat. Soulagé, Leeroy s'assit à côté d'elle pour reprendre son souffle. Ils étaient tous les deux trempés de sueurs, exténués par cet entraînement interminable.
— Tu as progressé et régressé en même temps, il n'y a que toi qui en es capable, se mit à rire le jeune blond.
La concernée échappa un petit rire entre deux halètements. Elle était pleinement consciente qu'elle avait perdu en puissance, mais était tout aussi fière d'avoir épaté son ami par son endurance. Elle le défia alors :
— On se remet ça demain ?
Leeroy tourna vers elle un regard ahuri avec des yeux grands ouverts. Aïkida éclata de rire, bientôt suivie par son ami lorsqu'il comprit que ce n'était qu'une blague.
— Kida !
La petite voix de Conrad parvint à leurs oreilles, obligeant la jeune femme à se redresser.
Le petit garçon arrivait en courant, un grand sourire sur le visage. Le blond se revit alors au même âge, impressionné par tous ces hommes qui se battaient dans la cour.
Le rouquin fit le tour pour ne gêner personne, et rejoignit les duellistes. La Fille Gelée remarqua qu'il tenait quelque chose dans ses mains.
— Tiens, lui dit-il en lui tendant ce qu'il portait.
Elle fronça les sourcils et saisit ce qui ressemblait à une lettre. Avant de l'ouvrir, elle reconnut le seau elfique. Son cœur, pas encore calmé de son combat, s'activa de nouveau dans sa poitrine. Othar lui avait raconté que Suron avait été grièvement blessé durant la Bataille Finale. Les pensées noires qui envahirent alors son esprit firent brusquement contraste avec la gaieté du messager qui se tenait devant elle.
La jeune femme décida donc d'attendre d'être seule pour ouvrir son courrier. Elle offrit un sourire au garçon et se releva.
— Merci Conrad ! Tu nous rejoindras pour déjeuner ? On va d'abord prendre une douche nous.
Le rouquin hocha vivement la tête et repartit en courant.
Leeroy offrit son aide à son amie pour qu'elle se relève. Elle accepta et ils échangèrent un sourire tranquille avant de se diriger ensemble vers le château.
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