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Son combat


         Tarek foudroya Alex du regard et se retira à son tour pour s'occuper des chevaux. Aïkida quant à elle, restait là, assise dans l'herbe, à fixer le jeune combattant. Elle ne savait absolument pas quoi penser. D'un côté, elle ressentait de la compassion à son égard, par rapport à sa sœur décédée, mais de la surprise également. Il semblait plus froid, plus distant que lorsqu'ils étaient à la Vallée. Au fond, le connaissait-elle vraiment ? Elle se souvenait d'un jeune homme blagueur, mature et jovial, un combattant loyal et puissant au combat. Mais durant cette conversation, elle venait de découvrir un jeune homme froid et cassant, voire méprisant. Elle savait qu'il ne s'était jamais bien entendu avec Leeroy, mais la jeune fille était sûre qu'il n'y avait pas uniquement de l'aversion envers le dragonnier. Il y avait autre chose. Alex avait encore de nombreuses facettes, et elle n'en connaissait que deux. Qui était-il vraiment ?

        Inconsciemment, une fine méfiance venait de s'installer dans l'esprit de la Fille Gelée.

— Je sais ce que tu penses Kida. Mais je t'assure que je ne le fais pas par plaisir.

La jeune fille aux cheveux blancs tourna son regard vers le combattant. Ce dernier fixait l'horizon, la mâchoire serrée.

— Comment-ça ? demanda-t-elle.

— Je sais que Leeroy pense pouvoir tout maîtriser, mais la Magie Noire n'est pas un jeu. Je ne le sous-estime pas, je suis juste réaliste. S'il ne m'écoute pas, il le fera peut-être avec toi. Il faut qu'il soit très prudent. S'il se laisse emporter, les conséquences seront terribles, et définitives.

Il tourna enfin ses yeux vairons vers son amie, et lui adressa un sourire triste.

— Je vais faire un tour moi aussi, fais attention avec ta jambe.

Et sur ces mots, il se leva lui aussi et partit vers le ruisseau non loin de là.

Il ne restait plus qu'Aïkida assise sur le sol, à observer le paysage et perdue dans ses pensées, et Tarek qui caressait les chevaux, lui aussi en pleine réflexion. Les hautes montagnes les entouraient de toutes parts, leur renvoyant une sensation de petitesse parmi les sommets enneigés. La fine brise d'hiver leur caressait le visage, provoquant des frissons chez la jeune fille qui resserra un peu plus sa cape d'hiver autour de ses épaules. Le paysage blanc qui les entourait était calme et reposant alors que le soleil tentait tant bien que mal de les réchauffer.

        Au bout de quelques minutes, la Fille Gelée se leva et s'avança à cloche pied vers son bâton qu'elle avait laissé au sol un peu plus loin. Si elle ne bougeait pas, le froid allait la ronger de l'intérieur. Faisant preuve d'équilibre, elle se baissa, récupéra son arme d'entraînement et se concentra. La jeune fille posa son pied au sol, mais comme les minutes précédentes, pas question de s'y appuyer sous peine d'une violente douleur dans toute la jambe. Elle soupira et inspira profondément en se concentrant sur son équilibre, fixant le même sommet que quelques minutes auparavant.

        Une fois sûre de son appui, Aïkida commença à faire tourner le bout de bois entre ses doigts, puis se mit à jongler entre ses deux mains. Le bâton ne s'arrêtait pas de tournoyer souplement tandis que sa propriétaire avait le regard fixé sur le sommet enneigé. Concentrée, elle ne regardait pas ailleurs. Ses yeux étaient à la montagne ce que ses mains étaient au bout de bois.

        Elle resta ainsi de longues minutes, à faire tournoyer son arme improvisée dans les airs. Le bois fendait l'air avec souplesse tandis que ses yeux bleus reflétaient la détermination d'une lionne. Après s'être assurée que ces mouvements restaient corrects et devenaient de plus en plus automatiques, la Fille Gelée put reporter son attention sur autre chose. Elle se concentra sur son ouïe.

        Elle fut une nouvelle fois submergée de sensations extraordinaires. Des dizaines de bruits parvenaient à ses oreilles ultrasensibles, et comme la dernière fois, elle put les reconnaitre. Et aux sons qu'elle avait déjà identifiés, s'en était ajoutés deux autres. Le premier était assez près, et elle reconnut le geste de Tarek qui caressait la robe d'un des deux chevaux. Le second cependant, était beaucoup plus lointain, plus gracieux et plus ample. Plus les secondes passaient, plus la sensation devenait forte et résonnait dans son cœur. Athkor ! Luaj !

         Aïkida stoppa brusquement les tournoiements de son bâton et s'appuya dessus pour se retourner et lever la tête. Le spectacle dont elle ne se lasserait jamais s'offrait à elle. Les deux dragons volaient souplement dans leur direction, fendant le ciel de leurs immenses ailes gracieuses. Leurs écailles, noires pour Athkor et bleues pour Luaj, reflétaient la luminosité claire du soleil et de la neige tandis que leurs longs corps ondulaient dans l'air.

        La Fille Gelée, émerveillée, remarqua cependant qu'un son avait cessé. Tarek ne caressait plus les chevaux, il s'était arrêté pour contempler, tout comme elle, ce spectacle captivant. Une pointe de tristesse transperça le cœur de la jeune fille quand elle repensa à Brusanth. Tarek ne volera plus jamais sur son dragon.

        Athkor et Luaj atterrirent souplement sur le sol froid en grondant de satisfaction. Ils avaient le ventre plein et s'étaient reposés en mangeant.

— Nous ne pouvons pas repartir de suite, les chevaux n'ont pas assez récupéré, déclara Tarek le ton amer.

Aïkida ne fit aucune remarque et se contenta d'hocher la tête.


        Le soleil se couchait lorsqu'Athkor et Luaj atterrirent dans l'herbe. Depuis leur dernier arrêt, six heures plus tôt, les combattant n'avaient plus fait de pause. Alex et Tarek avaient maintenu leurs chevaux au pas, voire au trot de temps en temps, pour ne pas les épuiser. Leeroy et Aïkida s'étaient alors amusés dans les airs sur le dos de leurs dragons, profitant de chaque instant.

        Les quatre combattants étaient désormais à terre, et l'ambiance était tendue. Pas un mot n'était échangé, chacun s'occupait de ses affaires. Ils avaient chacun récupéré d'épaisses peaux de bêtes que les dragons étaient chargés de porter. Le froid se faisait plus mordant le soir, et alors que la lumière orangée du crépuscule les entourait, ils finirent par s'assoir.

        Les bouts de bois qu'était allé chercher Leeroy se trouvaient au milieu d'eux. Luaj passa alors son long cou au-dessus d'eux et se chargea de cracher de brûlantes flammes. Malgré l'humidité du bois, le feu de la dragonne était si puissant que les branches ne résistèrent pas et s'enflammèrent aussitôt.

        Toujours aucun mot n'avait été prononcé.

        Finalement, ils saisirent tous quelques vivres qu'ils avaient emporté, et avant que le premier ne morde dans un morceau de viande séchée, ce fut Aïkida qui s'exclama, essayant de détendre l'ambiance :

— Bon appétit !

Les trois jeunes hommes lui répondirent en cœur, certain en marmonnant, d'autre en ayant déjà la bouche pleine.

        Au grand désespoir de la jeune fille, le reste du repas se déroula dans le plus grand des silences. Lorsque tout le monde eut fini, Aïkida soupira et proposa alors :

— Je ne compte pas perdre la fonction de la parole pendant ce voyage, donc si on pouvait éviter de broyer du noir pendant tout le trajet, ça pourrait être pas mal. Puisqu'on est tous sur la défensive et que personne ne fait confiance à personne, pourquoi ne pas s'expliquer une bonne fois pour toute, calmement ?

Sa suggestion fut accueillie par des soupirs, mais personne ne sembla s'y opposer. Fière de son idée, Aïkida demanda alors :

— Qui veut commencer ?

Mais la seule réponse qu'elle obtînt fut un silence. La Fille Gelée leva les yeux au ciel et protesta :

— Si vous n'y mettez pas du votre on n'y arrivera jamais.

— Je me suis déjà expliqué avec Alex, je pense que tout le monde a compris ce que je pense, je n'ai rien d'autre à dire, déclara Leeroy. Je n'ai pas de problèmes avec Tarek, et je n'en ai pas non plus avec toi Aïkida, même si l'inverse n'est pas vrai, ajouta-t-il d'un air fatigué.

Cette dernière fronça les sourcils et demanda :

— De quoi tu parles ? Je n'ai pas de soucis avec toi non plus.

Un ricanement de Tarek se fit entendre, suivi d'une réponse amère :

— Bien sûr que si p'tite gelée. Il a tué ton père.

Les mâchoires de Leeroy et d'Aïkida se serrèrent.

— Je sais que Lomiòn était d'accord. Je l'ai vu. Je ne peux pas lui reprocher, je sais très bien qu'il n'aurait jamais tiré sa flèche sans l'accord de mon père.

Le jeune blond soupira cependant :

— Tu sais aussi bien que moi que tu n'oublieras jamais ce que j'ai fait, tout comme moi. Je sais très bien que tu ne me vois plus que comme le tueur de ton père, et je ne peux pas t'en vouloir. J'aimerai juste te demander une chose. Je voudrais juste que tu ne me méprise plus comme tu as pu le faire il y a une semaine. Maintenant tu sais tout, et j'aimerai que tu en prennes conscience. Je voudrais juste réussir à rester ami avec toi malgré tout. Aussi longtemps que nous vivrons, nous sommes condamnés à rester dans cette Vallée, et j'aimerai autant que ça se passe bien entre nous.

Aïkida déglutit, les yeux plongés dans ceux de son ami. Elle ne pouvait pas le nier. S'il savait à quel point il a raison... La jeune fille remit alors son masque favori, celui de la neutralité et de la placidité. Elle fit preuve d'un immense effort pour répondre d'une voix contrôlée et sans tremblement :

— Je sais que tu as fait ce qu'il fallait. Je ne t'en veux pas.

Les lèvres du jeune blond se pincèrent et il hocha la tête, reconnaissant mais pas dupe. Puis, il se tourna vers son frère d'arme et l'invita à parler.

— Qu'est-ce que tu veux que je dise ? demanda celui-ci froidement.

— On sait tous qu'Aïkida et toi avez quelques soucis d'entente. Il serait grand temps de vous expliquer une bonne fois pour toute non ?

La jeune fille tourna ses yeux bleus/gris vers le jeune brun, mais ce dernier ne regardait que les flammes. Le soleil s'était couché et l'obscurité les entourait désormais tandis que le feu tenait le froid à distance raisonnable. Les dragons s'étaient allongés autour des combattants, sous les arbres de la plaine qu'ils avaient atteinte. En effet, après leur journée de voyage, ils avaient enfin quitté les Montagnes et s'étaient arrêtés sur une grande étendue déserte, à la lisière de la forêt. Ils se trouvaient dorénavant au Nord-Est de la Vallée des Dragonniers.

— Elle sait très bien ce que je pense. À moins qu'elle ne soit pas très intelligente, je ne pense pas avoir besoin de me répéter.

Aïkida porta inconsciemment sa main à sa mâchoire, là où Tarek l'avait frappée quelques jours plus tôt. Oh que non, je m'en souviens parfaitement. Néanmoins, plus tard dans la semaine, il lui avait avoué ne plus vouloir la tuer, ce qui était une bonne chose.

        En sentant encore le bleu de sa mâchoire, la Fille Gelée se surprit à en être fière. Non pas de la cause qui avait provoqué le combat dont le bleu était le témoin, mais plutôt de ses performances. Cela ne faisait pas moins de deux mois qu'elle avait intégré la Vallée, et elle se sentait puissante. Certes, étant la première femme dragonnier, elle savait pertinemment qu'elle n'avait pas le mérite de la puissance de sa magie. Cependant, sa force physique, bien qu'améliorée grâce à son dragon, lui était propre. Cela faisait évidemment un moment qu'elle avait pris les cours de défense avec Suron, mais au début, cela avait été plus par obligation que par plaisir. Au jour d'aujourd'hui, se battre était devenu un besoin, un soulagement.

         Quand elle était petite, la Fille Gelée avait souvent été en proie à des moqueries des autres enfants, simplement à cause de ses cheveux et de sa peau plus blanche que la normale. Elle avait été frappée, souvent. Les yeux plongés dans le feu de camps, Aïkida se rappelait cette époque difficile de sa vie. Elle avait toujours eu une éducation respectueuse, et ses parents lui avait toujours dit qu'aucun homme ne devait lever la main sur une femme, et que si cela lui arrivait un jour, elle devrait leur en parler. Bien entendu, Aïkida n'avait jamais rien raconter à ses parents, elle était trop honteuse. C'était pour cela qu'elle avait commencé les cours de défense. Pour pouvoir se défendre et répondre, mais également pour pouvoir protéger sa sœur des autres enfants, et plus tard, sa famille des soldats violents de l'empereur du Royaume Ikara. Mais cette phrase lui était toujours restée en tête « un homme ne frappe pas une femme ». Et là, regardant ce feu, elle songeait aux nombreux combats qu'elle avait menés lors de véritables batailles, ou lors d'entraînements. Son bleu à la mâchoire lui rappelait que Tarek l'avait frappée, à mains nues, en plein visage. Quelques mois plus tôt, cette idée l'aurait révulsée, mais dorénavant, elle pensait différemment. Elle n'était plus une jeune fille sans défense, elle savait se battre. Et au milieu de tous ces hommes, elle ne se sentait plus tellement femme. Les règles qui s'appliquaient à ces dernières ne s'appliquaient pas à elle. Aïkida avait contourné les rôles que la société imposait aux femmes. Elle ne faisait pas le ménage, ni la cuisine, mais elle se battait comme un homme. Et elle avait gagné ce combat. Être frappée par un homme ne lui semblait plus anormal, c'était presque « banal ». Elle n'était plus fragile, et lors d'un combat, frapper et être frappée était la norme. Alors, suite au violent combat qui avait eu lieu entre Tarek et elle, la jeune fille qu'elle avait été trois mois plus tôt l'aurait insulté, lui aurait demandé s'il n'avait pas honte de frapper une femme. Mais la jeune fille qu'elle était devenue ne l'avait pas fait. Cela ne lui était même pas venu à l'esprit, tout simplement parce qu'elle avait réussi à se sentir l'égal d'un homme. Elle avait gagné son combat.

— Je ne saurai probablement jamais ce que tu penses Tarek. Tu me reproche la mort de Brusanth, tu veux me tuer, me blesser, me pourrir la vie, mais tu m'as aidée lorsque j'ai eu de la fièvre. Avant le Grand Combat, tu ne m'appréciais déjà pas, et je sais pourquoi aujourd'hui, mais malgré tout ça, tu m'as laissé vivre, tu m'as même sauvé la vie à deux reprises, une première fois lors de la fête annuelle, et une deuxième fois lorsque ta maison s'est effondrée. Alors puisque ce soir on se dit tout, non je ne sais absolument pas ce que tu penses. Tu me déteste ? Tu as un minimum de considération envers moi ? Tu as pitié de moi ? Je n'en sais strictement rien.

Aïkida n'avait pas quitté Tarek des yeux en lui dévoilant le fond de sa pensée. Lui non plus n'avait pas détourné le regard, mais ses sourcils s'étaient froncés et sa mâchoire s'était serrée avec violence.

        Alors qu'un silence s'était installé et que les combattants attendaient la réponse du jeune brun, le feu s'éteignit brusquement dans un souffle, plongeant les jeunes gens dans l'obscurité. Tarek déclara alors sèchement :

— Tu as raison, tu ne sais rien et tu ne sauras probablement jamais rien.

Sur ces paroles fermes et froides, les combattants entendirent le jeune brun se lever et se retirer. 

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